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Editorial n°1. Pourquoi ce blog? Pour qui?
« Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion. » Telle est la citation d’exergue (empruntée au philosophe Saint-Augustin) de mon autre blog « In the mood for cinema » dont celui-ci est la continuité. Se perdre avec délice et non s’y égarer. Ce blog entièrement consacré au Festival de Cannes et à ses 60 ans est là pour vous guider dans ses méandres labyrinthiques. Vous guider en vous donnant de nombreuses clefs pour en entrouvrir les portes nimbées de mystère, pour en gravir les marches auréolées de secrets et d’images mythiques. Par des critiques de films. Par des articles sur l’ambiance, les coulisses, les jurys, toutes les sélections : Quinzaine des Réalisateurs, Un Certain Regard, Semaine de la Critique, Sélection officielle (films en compétition et hors compétition), Cinéfondation, Cannes Classics, courts métrages, leçons de cinéma. En vous emmenant au Marché du film, aussi. Par de nombreux renseignements pratiques également, notamment grâce à de nombreux liens. Par des interviews inédites et si possible, à terme, des reportages vidéo sur le festival. Par un ton personnel, singulier donc . Par des récits sur son atmosphère frénétique, vertigineuse, grisante et hypnotique. Sur sa vie diurne et nocturne. Des salles obscures aux lumières, parfois aveuglantes, de la Croisette. A l’exemple de mes comptes-rendus sur le Festival de Cannes 2005 et sur le Festival de Cannes 2006 publiés sur « In the mood for cinema ».
Cannes passionnément : tour à tour haïssable et adorable donc. Effrayante et fascinante. Là où la réalité titube, où la vie virevolte. Là où le cinéma est omniprésent, omniscient, omnipotent même. Fête du cinéma. De tous les cinémas. Des courts métrages notamment avec la Cinéfondation. Des premiers et des seconds films avec la Semaine de la Critique etc. Fête des cinémas du monde entier. Cannes, miroir grossissant et informant du monde, déroutant parfois aussi. Reflet de ses colères, de ses blessures, de sa poésie. Cannes qui brandit le poing comme Pialat. Cannes qui embrasse, complimente et encense comme Benigni. Qui émeut aussi, violemment même parfois. Cannes, tourbillon de la vie, envoûtant comme la voix de Jeanne Moreau. Tourbillon de cinéma aussi, évidemment. Cannes et ses rituels, sublimes et parfois ridicules, futiles et nécessaires, dérisoires et essentiels. Cannes hiérarchique et arrogante où, soudain, subrepticement, magnifiquement surgissent des instants de grâce. Cannes et ses applaudissements effrénés, ses réactions exacerbées, ses émotions démultipliées, ses regards parfois blasés, harassés, rassasiés. Rassasiés de feindre d’être blasés. Rassasiés d’images. Rassasiés d’hypocrisie, là où, aussi, elle est « un vice à la mode » et, là où aussi, elle « passe pour vertu ». Ou, comme le mien, captivé et curieux, le plus souvent. Cannes et sa frénésie : de fêtes, de bruit, de rumeurs, de scandales, de cinéma, surtout, malgré tout. Cannes effervescente qui s’enivre de murmures, qui se grise de lumières éphémères, qui s’en étourdit oubliant presque celles du Septième Art. Cannes magique, insaisissable. Cannes versatile. Cannes excessive. Prompte à magnifier ou détruire. A déifier ou piétiner. Cannes où des rêves achoppent, où des illusions se brisent, où des projets s’esquissent, où des carrières s’envolent, où des films vous éblouissent, où des regards étincellent, où des cinéastes émergent, se révèlent au monde, nous révèlent un monde. Le leur. Le nôtre. Cannes et sa palme. D’or et de bruit et de lumières. Tonitruante, retentissante, scintillante. Cannes aux intentions pacifistes, aux débats presque belliqueux. Cannes paradoxale. Multiple et unique. Inimitable.
Cannes fête ses 60 ans. Ce sera mon septième festival de Cannes. D’abord, je l’ai vu de loin, si proche et si inaccessible. Antre du cinéma dont les portes me paraissaient hermétiquement closes. Puis, j’y suis retournée, en 2001, grâce au prix de la jeunesse qui permet, suite à un concours, à des cinéphiles de France et d’Europe de participer au festival. Puis, j’y suis retournée, une année accréditée Cannes Cinéphiles. Puis, depuis 4 ans, accréditée professionnelle (étudiante ou scénariste selon les années). Avec toujours, plus que jamais, cette même soif insatiable de septième art, de découvertes, cette avidité d’aiguiser mon regard, de le confronter, de le faire briller aussi, souvent. Avec cette envie de partager cette passion, ce périple palpitant, ces instants surréalistes, presque irréels, ces moments insolites, parfois improbables, de vous faire partager mon enthousiasme pour des cinéastes ou des films, ma passion viscérale et dévorante pour le cinéma, ma perplexité aussi parfois. Susciter absolument votre curiosité de cinéphile en tout cas. Ce blog est donc affranchi de toute influence et bien sûr entièrement indépendant du site officiel. Ma liberté d’écriture s’arrête néanmoins où commence la sensibilité artistique des autres. Je sais trop à quel point un film est une aventure prenante, un combat de chaque instant, magnifique et périlleux, pour exercer ici une critique gratuitement assassine.
Dix jours hors du temps, hors du monde, à le scruter pourtant, à s’y immerger, à s’y noyer presque dans une profusion d’images. Dix jours à dérouler des kilomètres de pellicules. A fouler des kilomètres de tapis rouge. Dix jours intenses que je veux vous faire partager. Dix jours d’immersion cinématographique et festivalière. Ce blog est ainsi autant destiné aux festivaliers qu’à ceux qui veulent suivre le festival de loin, aux professionnels qu’aux cinéphiles…mais avant tout aux passionnés. Qui veulent se perdre dans leur passion sans s’égarer donc.
Plongez avec nous « In the mood for Cannes »… Viva il cinema !
Vous avez des suggestions ? Un site intéressant concernant le festival à faire connaître ? Vous êtes un sponsor intéressé par ce blog ? Vous pouvez me contacter par email ( festival.cinema@laposte.net ) ou laisser un commentaire à la suite de cet article.
Pour en savoir plus sur l'auteur de ce blog c'est ici: CV cinématographique.
Sandra.M