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Bruissements cannois: rumeurs et informations en bref...
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L’évènement de ce vendredi 18 Mai fut d’abord la projection du premier film français en compétition officielle : « Les chansons d’amour » de Christophe Honoré. Si ce titre vous faisait espérer un mélodrame sirupeux avec des chansons vociférant des "je t’aime, moi non plus, encore et toujours, plus du tout, à la folie", passez votre chemin. D’amour il est pourtant question. D’amours même.
Pitch : Dans le 10ème arrondissement de Paris Ismael, (Louis Garel) secrétaire de rédaction d’un journal quotidien, travaille la nuit. Autour de lui gravitent ses deux petites amies, Julie (Ludivine Sagnier) et Alice (Clotilde Hesme) ses sœurs, ses parents. Suite à un tragique évènement l’insouciance va laisser la place à la gravité…
Dans Paris, encore et plus que jamais. Pas un Paris sublimé mais un Paris que Christophe Honoré filme magnifiquement, à nouveau, cette fois de la Porte Saint-Martin à la Bastille. Une vraie déclaration d’amour à la capitale, véritable personnage, dès les premiers plans du film. Une déclaration en trois temps : « Le départ », « L’absence », « Le retour »…et par ce biais, un hommage à Jacques Demy déjà, et aux Parapluies de Cherbourg (grand prix du festival de Cannes en 1964…). Romain Duris chantait d’ailleurs déjà « La chanson de Lola » dans 17 fois Cécile Cassard.
La référence à la Nouvelle Vague est moins ouvertement affichée que dans « Dans Paris » mais néanmoins très présente notamment pas un temps de tournage relativement bref, le ton et le jeu parfois distanciés des acteurs, les nombreuses références littéraires etc.
La comédie musicale est un genre qui se raréfie et y avoir eu recours constitue une autre originalité de ce film, très différent de « On connaît la chanson », « 8 femmes » et « Jeanne et le garçon formidable », les comédies musicales les plus récentes. Les personnages ne dansent pas, les chansons ne sont pas non plus un simple concept mais elles font avancer le récit et alors que bien souvent elles créent une distance avec l’émotion, elles la suscitent plutôt ici. Les chansons sont ici celles d’Alex Beaupain, entre gravité et ironie, teintées d’influence de pop anglaise.
« Les chansons d’amour » est un véritable film en trompe l’œil. Faussement mélodramatique. Avec des personnages faussement insouciants. Il traite habilement d’un sujet tragique ( de nouveau le deuil) avec légèreté, la forme épousant le fond et la fausse insouciance d’Ismael face au drame et à l’impensable.
Les chansons d’amour est un film qui en agacera certains qui le trouveront parisianiste et manièré, il charmera ceux qui acceptent de se laisser embarquer par ces chansons d’amour d’une gravité lègère, et par ses acteurs empreints de la grâce de leurs personnages avec leurs touchantes fêlures au-dessus desquelles plane l’ombre fontomatique de la disparition , des spectateurs embarqués...dont je suis.
Des prix ? Louis Garel est exceptionnel en jeune homme qui, par ses nouvelles expériences amoureuses, va essayer de faire face (faire bonne ou mauvaise figure, aussi, c'est selon) au chagrin. Pourquoi pas un prix d’interprétation ? A souligner le talent de Chiara Mastroianni dont chaque apparition dans ce film contribue à créer une vraie émotion, néanmoins un rôle trop secondaire et effacé pour prétendre à un quelconque prix. Pourquoi pas un prix de la mise en scène ? Du scénario ? Une présence au palmarès n’est en tout cas pas à écarter, et serait mérité ! A suivre à la lueur des prochains films en compétition. Après la palme d'or et le prix d'interprétation féminine reçus par "Dancer in the dark" en 2000, la comédie musicale serait-elle de nouveau à l'honneur en 2007?
A suivre sur ce blog :La critique de « L’avocat de la terreur », vu hier dans la section « Un certain Regard », le passionnant et édifiant documentaire de Barbet Schroeder qui, à travers le portrait de Jacques Vergès, retrace l’histoire du terrorisme depuis la guerre d’Algérie. A suivre également la critique de « The Banishment » le très beau film de Andrei Zvyagintsev, vu hier soir au grand théâtre Lumière. Et enfin le film de Kim Ki Duk, projeté en compétition officielle que je verrai cet après-midi !
Sandra.M
Quelques mots. Trop brefs pour raconter ces deux premiers jours déjà bien chargés mais le temps se fait rare et précieux, le festivalier véritable drogué du et au septième art ne sachant résister à cette offre cinématographique gargantuesque, à cette frénésie contagieuse et agréablement étourdissante. Un temps qui s’effrite à la vitesse de la Lumière, celle, magique et éblouissante, des frères du même nom. Cela tombe bien : le temps c’est justement un des sujets favoris du cinéaste qui a l’honneur d’être en ouverture de cette 60ème édition (il faut l’avouer après une cérémonie d’ouverture bien morose, mais les véritables festivités, paraît-il, auront lieu dimanche, pour la soirée célébrant les 60 ans du festival). Et quel étourdissement lorsqu’il est provoqué par un tango coloré, celui des images de Wong Kar Wai, (qui, pour une fois a coécrit le scénario) qui ouvre le bal avec « My blueberry nights » film d’ouverture figurant exceptionnellement aussi en compétition officielle, le film d’ouverture étant plutôt habituellement un blockbuster américain présenté en avant-première et hors compétition comme le tristement mémorable et involontairement comique « Da vinci Code », l’an passé.
Parce qu’il danse avec nous, donc, Wong Kar Waï. Langoureusement. Sa caméra nous emporte dans son ailleurs où les nuits sont poétiquement bleu myrtille, où les ralentis suspendent notre souffle un trop court et jubilatoire instant.
Pitch : « Après une séparation douloureuse, Elizabeth (Norah Jones) se lance dans un périple à travers l’Amérique, laissant derrière elle une vie de souvenirs, un rêve et un nouvel ami - un émouvant patron de bar, Jeremy (Jude Law) - tout en cherchant de quoi panser son coeur brisé. Occupant sur sa route des emplois de serveuse, Elizabeth se lie d’amitié avec des clients dont les désirs sont plus grands que les siens : un policier tourmenté et sa femme qui l’a quitté, une joueuse dans la déveine qui a une affaire à régler. A travers ces destins individuels, Elizabeth assiste au spectacle du véritable abîme de la solitude et du vide, et commence à comprendre que son propre voyage est le commencement d’une plus profonde exploration d’elle-même. »
Pour son premier film en langue anglaise, Wong Kar Waï a réalisé un road movie mélancolique, un voyage initiatique qui nous emmène de New York au Nevada, et sur la célèbre route 66. Les kilomètres et le temps qui séparent les deux protagonistes les rapprochent, d’eux-mêmes, puis l’un de l’autre, aussi par les mots qu’ils s’envoient comme des bouteilles à la mer.
Comme ses précédents films, « My blueberry nights » est un poème envoûtant, une peinture captivante dans laquelle on se retrouve immergés, fascinés, hypnotisés, transportés dans un univers sombre et lumineux traversé par une galerie de portraits de personnages touchants fracassés par l’existence. Le temps n’existe plus ou plutôt s’y substitue celui recréé par Wong Kar Waï, véritable démiurge d’un univers qui nous enrobe, nous enveloppe, nous ensorcelle insidieusement. Lorsque nous sommes dans un univers où les nuits sont bleu myrtille, tout est possible même que le temps suspende son vol. Wong Kar Waï, mieux que quiconque, y exprime tout ce que recèle l’expression « la magie du cinéma ». La magie d’un voyage vers l’espérance, la magie de ces images qui nous entraînent dans leur danse sensuelle, qui nous font croire que la vie peut marcher au ralenti, qu’un voyage peut nous redonner le sourire comme ce film dont on ressort avec une sensation d’apaisement, comme après un voyage qui nous aurait procuré des émotions indicibles. Des nuits bleu myrtilles à savourer sans modération même (et parce que) nous y retrouvons ce qui caractérise le cinéma de Wong Kar Wai : les ralentis langoureux donc, une bande originale particulièrement réussie (me trompé-je ou la musique –notamment celle qui précède le générique- ressemble à s’y méprendre à celle d’In the mood for love ?), une photographie sublime aux teintes bleutées et rougeoyantes, des gros plans sur les visages (parfois il nous semble voir Maggie Cheung à tel point la caméra de Wong Kar Wai étreint ses actrices de la même façon que dans « In the mood for love »).
Des prix pour « My blueberry nights » ? La prestation tout en retenue de Norah Jones pourrait mériter un prix d’interprétation, ce qui est peu probable, le jury préférant généralement le vrais rôles de composition. La mise en scène de Wong Kar Waï, est évidemment remarquable, mais un prix dans cette catégorie est néanmoins aussi peu probable Wong Kar Waï l’ayant déjà reçu en 1997 et ne bénéficiant plus de l’effet de surprise pour un style et un univers désormais connus.
A noter : -Wong Kar Waï sera de nouveau à l’honneur dimanche soir puisqu’il figure parmi les réalisateurs ayant réalisé un des courts métrages du film du 60ème.
-Vous pouvez également retrouver ma critique de « In the mood for love » sur ce blog.
Tout autre style avec le second film de la compétition : « Zodiac » de l’américain David Fincher, ma première projection de 19H au Grand Théâtre Lumière pour cette édition 2007.
Pitch : « L'histoire vraie de l'énigmatique serial killer qui terrorisa San Francisco à la fin des années soixante. Prenant un malin plaisir à annoncer ou commenter ses macabres exploits dans des messages codés, l'insaisissable Zodiac continua à défier la police et le FBI durant plusieurs décennies. La traque de ce tueur hors normes devint une tragique obsession pour deux journalistes et quatre policiers, qui lui sacrifièrent leur vie privée, leur santé et leur avenir. On ne connaîtra sans doute jamais le nombre exact des victimes de ce Jack l'Éventreur américain, qui varie selon ses propres estimations de 13 à 40. Une chose est sûre : les survivants font partie du lot, car Zodiac les marqua à jamais... »
« Zodiac » a réussi l’exploit de recevoir...un des accueils les plus froids délivré à un film en compétition officielle lors de sa projection officielle, en l’occurrence hier soir à 19H. A peine quelques timides applaudissements. L’indifférence, pire que tout, que les sifflets même, signe à Cannes de controverse, de passion donc. L’équipe du film, David Fincher en tête est repartie, visiblement déçue, voire blessée par cet accueil. Cannes l’impitoyable. Etait-ce mérité ?
La mise en scène est certes réussie mais demeure, à l’image de l’ensemble de ce film, particulièrement classique. Nous ne voyons pas le temps passer, fait notable pour un film de 2H36, en grande partie grâce au rôle et la prestation de Jake Gyllenhaal, personnage le plus intéressant, voire fascinant, celui d’un caricaturiste qui consacre sa vie et son temps à reprendre l’enquête, aux frontières de la folie, une quête obsessionnelle au détriment de ceux qui l’entourent. Un film dont on se demande les raisons de sa sélection : une adaptation (celle de deux romans de Robert Graysmith, le caricaturiste), une mise en scène classique, une histoire vraie, tout cela n’annonçant pas une originalité remarquable. Probablement le nom du réalisateur y est-il pour beaucoup…malheureusement ce « Zodiac » n’est pas à la hauteur de ses précédents films.
Un film réaliste sur une quête obsessionnelle (celle de tous ceux qui menèrent cette enquête), qui ne laisse néanmoins pas l’ennui s’installer, brillamment interprété mais certainement trop classique et dénué d’originalité (une caractéristique probablement aussi liée au désir du réalisateur de recourir à une réalisation sobre plutôt qu’à une démonstration ostentatoire de virtuosité, comme cela lui fut parfois reproché par le passé) pour figurer en compétition officielle. Reste que la comparaison avec Hitchcock entendue ici ou là serait une insulte pour le maître du suspense, l’intérêt et la réussite de ce film n’étant nullement là , plutôt dans un scénario assez bien mené (qui révèle néanmoins ses lacunes au dénouement car après 2H37 de film il se termine par un laïus interminable pour nous expliquer le devenir des protagonistes ) mais dans celle du personnage particulièrement bien joué et « dessiné » du caricaturiste dont les livres ont inspiré ce film.
Des prix ? Jake Gyllenhaal mériterait un prix d’interprétation, néanmoins bien difficile à prédire après seulement une journée de compétition. Pourquoi pas un prix pour le scénario ? A suivre. J’y reviendrai.
Aujourd’hui à mon programme : « Les chansons d’amour » de Christophe Honoré et « L’avocat de la terreur » de Barbet Schroeder.
Toutes mes excuses aux lecteurs « in the mood » pour cet article retardataire et un peu expéditif, et pour les éventuelles répétitions n’ayant pas le temps de relire. (Ah, la rude existence surchargée du festivalier…)Bientôt de nouveaux articles sur la compétition officielle et sur tout ce qui se passe sur la Croisette. Je dois m’arrêter là, le grand Théâtre Lumière m’attend…
Sandra.M
Demain, le dérisoire deviendra essentiel. L’éphémère paraîtra éternel. Les étoiles éphémères se donneront l’illusion d’être éternelles, aussi. Demain, sur la Croisette, le soleil sera aussi imperturbable que l’obscurité rassurante du Grand Théâtre Lumière. Demain, la vie, la ville feront leur cinéma. Demain, on se donnera des airs d’insouciance ou de préoccupation ultimes. Demain, l’atmosphère ressemblera à cette, surréaliste, d’un film de Fellini. Demain, tout le monde se vantera d’avoir connu Fellini, au moins, ou d’être le futur Fellini, au moins aussi. Demain, la modestie sera certainement suspectée, là où tout est excessif, paroxystique, démesuré...cinématographique. Demain, un court instant, je me demanderai ce que je fais dans cette folie effrénée. Demain, un long moment, je me dirai que malgré tout, c’est une chance d’être là où bat le cœur du cinéma. Demain, je me griserai de ce tourbillon filmique. Demain, l’improbable sera roi, et la futilité parfois, reine maudite, incontournable, nécessaire, finalement amusante. Demain, je « sera » une autre, ils s’amuseront à être « des autres ». Demain, demain donnera l’impression de durer toujours et le lendemain de ne jamais survenir ou compter. Demain, je serai ravie d’être au Festival de Cannes pour vous le relater en direct. Demain, plongez « in the mood for Cannes » et suivez le Festival de Cannes sur ce blog…comme si vous y étiez !
Sandra.M
Après avoir joué un rôle non négligeable dans la couverture médiatique de la campagne électorale, internet et les blogs s'intéressent aujourd'hui en masse au Festival de Cannes.
Sur ce blog vous pourrez ainsi trouver de très nombreux liens et notamment des liens vers des blogs en direct de Cannes mais aussi de nombreux liens utiles (hôtels, sites internet du Festival, émissions de cinéma, des sites utiles pour scénaristes et cinéastes, des initiatives originales comme celle du Mba production audiovisuelle de l'ESG Paris ou encore celle du blog Partie de poker qui vous permettra de suivre la vie d'un court métrage au festival ou encore le blog de Hugo Mayer pour être incollable sur tous les évènements festifs du festival etc).
N'hésitez pas non plus à parcourir le "Boulevard du cinéma" sur lequel vous trouverez des critiques en direct du festival!
Sur l’initiative de Guillaume Frat, avec la participation de "Vinvin" une soirée réunissant les blogueurs dits influents et des cinéblogueurs présents à Cannes sera ainsi organisée sur la plage du Miramar (Espace R de la plage du Miramar - 65 Boulevard de la Croisette - 06400 Cannes.), le samedi 19 Mai, à partir de 20H. Pour connaître toutes les informations pratiques et si vous souhaitez y participer, rendez-vous sur le blog de Guillaume Frat et sur Tendance Média qui organisent cette soirée, ou encore sur l'excellent CinéTribulations. Sauf imprévu de dernière minute, j'y serai!
Sandra.M
Depuis 2004, les films de patrimoine sont regroupés sous l’enseigne CANNES CLASSICS. Cannes Classics souhaite mettre le prestige du Festival au service du cinéma retrouvé, des copies restaurées et des ressorties en salles ou en DVD des grandes œuvres du passé. Cette programmation est présentée salle Buñuel du Palais des Festivals et, pour quelques films, reprise au Cinéma de la Plage et dans la salle La Licorne à Cannes.
Cannes Classics 2007 est placé sous le parrainage d’Andrzej Wajda, qui viendra présenter une copie restaurée de KANAL (ILS AIMAIENT LA VIE), Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes 1957 (il y a 50 ans !) et en présence de Jane Fonda qui rendra hommage à son père, Henry Fonda, lors de la projection de TWELVE ANGRY MEN (12 HOMMES EN COLERE) de Sydney Lumet (1957) le samedi 26 mai.
Cannes Classics 2007 se compose de … trois événements :
- naissance de la World Cinema Foundation
- le centenaire de John Wayne
- les films Shakespeariens de Laurence Olivier
et de quatre documentaires sur le cinéma consacrés à :
- Marlon Brando
- Maurice Pialat
- Pierre Rissient
- Lindsay Anderson
et de dix copies restaurées.
1. Evénements
a) Naissance de la World Cinema Foundation
La World Cinema Foundation sera lancée à Cannes lors d’une conférence de presse le 22 mai. Seront présentés trois films soutenus par Walter Salles (Brésil), Cristi Puiu (Roumanie) et Martin Scorsese (USA).
TRANSES d’Ahmed El Maanouni (Maroc, 1981)
Restauré par la Cineteca di Bologna
Présenté par Martin Scorsese
LIMITE de Mario Peixoto (Brésil, 1931)
Restauré par la Cinemateca Brasileira, VideoFilmes, Archives Mario Peixoto, avec la participation d'Arte France
Présenté par Walter Salles
LA FORET DES PENDUS de Liviu Ciulei (Roumanie, 1964)
Restauré par l’Archive nationale du film de Roumanie
Présenté par Cristi Puiu
b) Centenaire John Wayne
Né le 26 mai 1907, John Wayne aurait eu 100 ans en 2007. La Batjac Productions, maison de production créée par John Wayne et aujourd’hui gérée par Gretchen Wayne, a proposé au Festival de Cannes de célébrer ce centenaire en présentant deux films de John Wayne parmi la centaine qu’il a tournés entre le début des années vingt chez John Ford et Raoul Walsh, jusqu’à The Shootist (Le Dernier des géants) de Don Siegel en 1976.
HONDO (3D) de John Farrow (USA, 1953)
Copie restaurée par Batjac Productions
Présentation par Gretchen Wayne
A noter que la projection se fera dans les conditions originelles, c’est-à-dire en projection 3D.
RIO BRAVO de Howard Hawks (USA, 1959)
Copie restaurée par Warner Bros.
c) Laurence Olivier filme William Shakespeare
Laurence Olivier, né le 22 mai 1907 et décédé le 11 juin 1979, consacra une grande partie de sa vie de comédien de théâtre à William Shakespeare. Devenu acteur de cinéma, il réalisa aussi trois films tirés de trois œuvres célèbres du dramaturge anglais. Cette trilogie Shakespearienne sera présentée par Granada International en copies numériques.
HAMLET (Grande-Bretagne, 1948)
Le film sera précédé du court métrage d’Humphrey Jennings, WORDS FOR BATTLE (Grande-Bretagne, 1941), commentaire de Laurence Olivier (restauré par le British Film Institute)
Copie restaurée par Granada International
Présentation par Fiona Maxwell
HENRY V (Grande-Bretagne, 1944)
RICHARD III (Grande- Bretagne , 1955)
3. Sélection des copies restaurées et des copies neuves
POURQUOI ISRAEL de Claude Lanzmann (France, 1973)
Restauration: Why Not Productions
BOUND BY CHASTITY RULES de Shin Sang-Ok (Corée du sud, 1962)
Restauration: Korean Film Archives
DONNE-MOI TES YEUX de Sacha Guitry (France, 1943)
Restauration: Cinémathèque française / Studio Canal
MIKEY AND NICKY d’Elaine May (USA, 1976)
Nouvelle copie: Carlotta Films
LA BANDERA de Julien Duvivier (France, 1935)
Restauration: CNC – Archives françaises du film / SND
SUSPIRIA de Dario Argento (Italie, 1977)
Restauration: Luciano Tovoli / Wild Side Films
LES AVENTURES DE PRINCE ACHMED de Lotte Reiniger (Allemagne, 1926)
Restauration: Deustches Filmmuseum Frankfurt am Main
DRACULA de Terence Fisher (Angleterre, 1958)
Restauration: British Film Institute / Swashbuckler Films
YOYO de Pierre Etaix
Restauration: Fondation Groupama Gan pour le cinéma
Pour connaître les horaires des projections rendez-vous sur le Site officiel du Festival de Cannes: http://www.festival-cannes.org .
Longs-métrages
A via láctea (La voie lactée) de Lina Chamie (Brésil)
Funukedomo, Kanashimi No Ai Wo Misero (FUNUKE, Show Some Love, You Losers !) de Daihachi Yoshida (Japon)Nos retrouvailles de David Oelhoffen (France)
Voleurs de chevaux de Micha Wald (Belgique / France / Canada)
Párpados azules d’Ernesto Contreras (Mexique)
XXY de Lucía Puenzo (Argentine / Espagne / France)
Meduzot (Les méduses) d’Etgar Keret & Shira Geffen (Israël/France)
Court-métrages
Um ramo (Un rameau) de Juliana Rojas & Marco Dutra
Madame Tutli-Putli de Chris Lavis & Maciek Szczerbowski
Saliva d’Esmir Filho (Brésil)
Rabbit Troubles de Mitovski & Kalev
Fog (Brouillard) de Peter Salmon (Nouvelle-Zélande)
La route, la nuit de Marine Alice Le Du (France)
Both de Bass Bre’che (Royaume-Uni / Liban)
Coup de coeur
El asaltante de Pablo Fendrik (Argentine)
Soirée d’ouverture
Héros de Bruno Merle (France)
Soirée de clôture
Expired de Cecilia Miniucchi (Etats-Unis)
Documentaire
The Mosquito Problem and Other Stories d’Andrey Paounov (Bulgarie / Etats-Unis / Allemagne)Séance "Très Spéciale"
El orfanato (L’orphelinat) de Juan Antonio Bayona (Espagne)
A l’intérieur de Julien Maury & Alexandre Bustillo (France)
Séance spéciale au palais
Malos hábitos (Mauvaises habitudes) de Simón Bross (Mexique)
Moyens métrages
Primrose Hill de Mikhaël Hers (France)
Situation Frank de Patrik Eklund (Suède)
Prix du syndicat français de la critique du meilleur court métrage 2006
Chambre 616 de Frédéric Pelle (France)
Gael García Bernal sera l’ambassadeur de la 46e édition de la Semaine de la Critique
Révélation Fipresci de l'année
yo de Rafa Cortéz (Espagne)
Séance en partenariat avec RFI
Ezra de Newton Aduaka (France / Autriche / Nigeria)
La Collection Canal+ Ecrire pour...
Arno, Benjamin Biolay, Mathieu Boogaerts, Alain Chamfort, Oxmo Puccino, Rachid Taha, Jeanne Cherhal, Diam’s, Olivia Ruiz, SheilaPrenez de jeunes réalisateurs de courts métrages, ajoutez des chanteurs confirmés enchantés à l’idée de faire leurs premiers pas de comédiens, proposez aux premiers d’écrire des films sur mesure pour les seconds, laissez les Courts et Créations mélanger le tout et vous obtiendrez la nouvelle COLLECTION ECRIRE POUR… !
Kozak d’Olivier Fox (France)
Le Créneau de Frédéric Mermoud (France / Suisse)
La 17e Marche de Karim Adda (France)
Chute libre d’Olivier Dorigan (France)
Un train de retard de Jeanne Gottesdiener (France)
Pour connaître l'intégralité de la programmation de la Semaine de la Critique et les horaires des projections, je vous renvoie au Site officiel de la Semaine de la Critique.
Cannes, ce sont bien sûr les films en compétition et leur retentissement international ou encore les avant-premières évènementielles hors compétition mais parfois, aussi, dans de petites salles du palais des festivals sont projetés des films plus confidentiels, loin du vacarme magistral, à la fois effrayant et fascinant, de la Croisette. Le festivalier se fait alors chercheur d'or partant en quête de pépites cinématographiques: anciennes avec les rétrospectives de chefs d'oeuvre du septième art ou à venir avec des avant-premières.
En 2006, fut ainsi projeté le dernier film d'Anne Fontaine intitulé "Nouvelle chance". A cette occasion, je vous propose donc la critique de ce film mais aussi la critique d'un autre film d'Anne Fontaine qui ne fut pas présenté à Cannes mais qui fait partie de mon panthéon cinématographique: "Entre ses mains."
Anne Fontaine a également présidé le jury "Un Certain Regard" en 2002, une sélection très souvent de très grande qualité dont je vous ai déjà longuement parlé ici: voir l'article sur Un Certain Regard.
Critique de Nouvelle chance d'Anne Fontaine, film présenté hors compétition au Festival de Cannes 2006.
Après la passion douloureuse et le drame poignant, fascinant, inquiétant, troublant, avec Entre ses mains (critique à la fin de cet article), Anne Fontaine a changé de registre pour mettre en scène une comédie fantaisiste non dénuée d’ironie délicieusement cruelle.
Comme souvent dans les comédies, les destins des personnages principaux, si dissemblables, n’avaient aucune raison de se croiser. Il y a Odette Saint-Gilles (Danielle Darrieux), vieille actrice oubliée dans un centre social; Augustin Dos Santos ( Jean-Christian Sibertin-Blanc), garçon de piscine à l'hôtel Ritz; Bettina Fleischer (Arielle Dombasle), héroïne de feuilleton populaire et accessoirement cliente du Health club du Ritz; et Raphaël (Andy Gillet), jeune homme à la beauté troublante, travaillant au centre social où loge Odette. Augustin est aussi metteur en scène pour des centres, des foyers, des entreprises… et en l’espèce il doit mettre en scène une pièce pour un spectacle d’entreprise. Il décide de mettre en scène une pièce du XVIIIème trouvée chez Odette, une histoire de passion et de rivalité féminine. Il va donc réunir ces êtres dissemblables et leur donner une nouvelle chance d'assouvir leurs rêves...
Jean-Christian Sibertin-Blanc (le frère d’Anne Fontaine) reprend ici le personnage d’Augustin qu’elle avait créé et déjà mis en scène dans Augustin (1995) et Augustin roi du kung-fu (1999). Personnage lunaire aux idées incongrues, insolites, avec un naturel désarmant, il ne recule devant rien pour mettre son projet à exécution : ni demander à Jack Lang (qui fait aussi ses débuts au cinéma, d’autres diraient qu’il ne fait que ça, je leur en laisse la responsabilité) un lieu pour ses répétitions, ni arranger une rencontre aquatique entre Odette et Bettina, dans la piscine du Ritz.
En présentant le film, Anne Fontaine a précisé qu’elle avait songé aux acteurs avant d’écrire son scénario, cela se ressent dans son écriture avant tout centrée sur ses acteurs, donc. Elle a également précisé que si Danielle Darrieux était absente c’était parce qu’elle déménageait pour la cinquième fois en deux ans, tournée vers l’avenir, toujours, encore, merveilleusement...à 89 ans.
Nouvelle chance est d’ailleurs surtout un magnifique hommage à Darielle Darrieux (Avec plus de 130 films à son actif, tournés sous la direction des plus grands -de Claude Autant-Lara à François Ozon en passant par Max Ophüls, Claude Chabrol et Benoît Jacquot-, elle fut l'égérie du réalisateur Henri Decoin qui lui offrit la vedette de nombre de ses longs métrages - Mademoiselle ma Mère (1936), Abus de Confiance (1938), Battement de Coeur (1940)... - et connut la consécration internationale avec The Rage of Paris d'Henry Koster (1938) et L'Affaire Cicéron (1951) de Joseph L. Mankiewicz.). Ici, elle est tantôt fragile, forte, caustique, cruelle, mourante, incroyablement vivante, bref émouvante, sublime. Elle est filmée sans artifices, parfois en gros plan. Nous voilà plongés dans son regard, un regard incroyablement expressif, nous voilà plongés dans l’Histoire du cinéma français, un regard incroyablement pluriel. Un regard qui perd la vue. Le drame, la mélancolie affleurent, constamment. Ce regard si expressif suffit à nous émouvoir. Nous l’écoutons, la regardons religieusement. Peut-être n’est-ce pas un hasard s’ils répètent dans une église ...
Danielle Darrieux nous fait oublier le manque de rythme et les faiblesses scénaristiques. D’ailleurs peut-on réellement parler de faiblesse puisque l’objectif n’était pas là? La mise en scène est aussi très théâtrale, l'intérêt n'est pas là non plus et puis après tout il est question de théâtre, aussi. C’est avant tout une histoire d’acteurs, pour ses acteurs, et finalement nous sommes tristes de les quitter, tristes après avoir ri, quand même, aussi. Nous aimerions savoir ce qu’ils vont devenir avec leurs solitudes, leurs regrets, leurs ambitions.
Le film pourrait commencer quand il s’achève sur une note de musique et d’amertume. Les dernières minutes nous font ainsi retrouver l’amoralité jubilatoire d’Entre ses mains et des précédents films d’Anne Fontaine (Nathalie, Nettoyage à sec). En quelques plans tout est dit : la cruauté, l’amertume, l’arrivisme et la beauté, encore, finalement, celle de cette dame en noir, radieuse, lumineuse, plongée à jamais dans l’obscurité. Dans Entre ses mains, déjà, la fascination ‘du personnage d’Isabelle Carré pour celui de Benoît Poelvorde et du spectateur pour cette histoire d’amour absolu, dérangeante et non moins sublime- provenait de ses personnages, si ambivalents et si magistralement interprétés. C’est aussi ce qui fait le charme de cette Nouvelle chance. Oui, rassurez-vous : l’amoralité (et heureusement pas la moralité) est sauve. Rien que pour cela cette comédie caustique empreinte de charme nostalgique et de la grâce juvénile de Danielle Darrieux, vaut la peine que vous leur donniez cette nouvelle chance.
Entre ses mains: le film "fascinant " d'Anne Fontaine
Fascination. Voilà probablement le terme qui définirait le mieux ce film d’Anne Fontaine. Celle qu’exerce sur Claire (Isabelle Carré), assureur, Laurent, le singulier vétérinaire (Benoît Poelvoorde), venu déclarer un sinistre. Celle qu’exerce sur le spectateur ce film troublant et son duo d’acteurs étonnants. C’est bientôt Noël, c’est à Lille et un tueur en séries sévit depuis quelques jours. Leur rencontre se déroule a priori dans un cadre anodin mais peu à peu la quotidienneté va laisser la place à l’étrangeté d’une relation magnifiquement tragique…
Progressivement, la caméra vacille et bascule avec Claire dans l’inéluctable, l’inénarrable. Progressivement elle va se retrouver aussi fragile qu’un animal blessé entre ses mains. Des mains qui soignent. Des mains qui tuent peut-être. Des mains qui hypnotisent. Poelvoorde incarne ici ce fauve face à son animalité, ce prédateur de femmes, qui comme les lions qu’il soigne fascinent et effraient. Telle est aussi Claire, (parfaite Isabelle Carré) fascinée et effrayée, blonde hitchcockienne dans l’obscurité tentatrice et menaçante, tentée et menacée. Guidée par une irrépressible attirance pour cet homme meurtri, peut-être meurtrier. Cet homme qui ne cherche pas le bonheur. Juste l’instant. Comme celui de leurs mains qui se frôlent ; de leurs silences et leurs fêlures qui les rapprochent, hors de leur tragique ou quotidienne réalité. Encore une fois Anne Fontaine explore l’irrationalité du désir avec subtilité et avec un salutaire anticonformisme. Benoît Poelvoorde, bouleversant, bouleversé, sidérant, exprime avec nuance l’ambivalence de ce personnage qui tue et donne à Claire le sentiment d’être vivante, qui devrait nous répugner et dont nous comprenons pourtant, (grâce au jeu des deux comédiens et grâce une subtile mise en scène centrée sur les silences et les regards) l’irrépressible sentiment qu’il inspire à Claire qui se met à chanter, à danser. A exister. Anne Fontaine dissèque brillamment chaque frémissement, chaque tremblement dans cette tranquille ville de Province soudainement en proie à la violence comme la tranquille Claire est en proie (la proie aussi) à celle de ses désirs. Les regards hésitants, égarés, déstabilisants, déstabilisés, de Poelvoorde, expriment une pluralité de possibles, l’impensable surtout. L’amour impossible est ici en effet amour impensable. Un film effroyablement envoûtant, dérangeant. Captivant. Fascinant, définitivement.
Cette année le Festival de Cannes a décidé de rendre hommage à Claude Lelouch en projetant en avant-première "Roman de gare", son dernier film avec Fanny Ardant et Dominique Pinon. J'y serai pour vous conter cet hommage et cette projection.
Si parmi mes palmes d'or favorites figurent « Le Guépard » de Visconti (dont je vous ai déjà longuement parlé) et « Elephant » de Gus Van Sant (dont je vous parlerai prochainement), Un homme et une femme, grand prix du 20ème anniversaire du Festival en 1966 (ex aequo avec « Signore e Signori » -Ces Messieurs dames- de Pietro Germi), en fait également indéniablement partie.
Claude Lelouch n’avait alors que 26 ans et cette palme symbolise pour moi magnifiquement ce que représente le Festival de Cannes : une mise en lumière extraordinaire pour un film et un cinéaste. Claude Lelouch a souvent payé le prix de cette réussite précoce et fulgurante. Peu importe : les critiques passent et les films restent…
Lettre ouverte à M.Claude Lelouch... et à ses détracteurs:
Visconti, Hitchcock, Resnais, Loach, Melville, Sautet, Costa-Gavras, Chaplin, Capra, Renoir, Carné, Truffaut et…Lelouch. Je l’avoue. Je l’avoue, Claude Lelouch fait partie, (vous faîtes partie) de ces cinéastes qui m’ont donnée envie de vivre au rythme de ma passion démesurée, dévorante, pour le cinéma.
Oui, je l’avoue comme on confesserait un crime car cela en est d’ailleurs un pour un certain cénacle pseudo intellectuel du cinéma, un crime passible de regards dédaigneux et méprisants, signifiant à l’inculte que je deviens alors très certainement que je ne n’aurais rien compris au cinéma. Eh bien, je crois pourtant pouvoir me vanter que si, messieurs les censeurs « autodéifiés » ! J’ai compris que le cinéma c’est l’art du montage (aussi). J’ai compris que le cinéma, comme son nom l’indique, est un art (7ème du nom), qu’il n’est pas seulement un spectacle ou un divertissement… mais j’ai aussi compris ce qu’il nous enseigne : la tolérance et l’ouverture d’esprit. J’ai compris qu’il n’est pas contradictoire (au risque de subir de nouveaux regards dédaigneux) d’aimer Lelouch ET Resnais, sans pour autant être dépourvue de tout regard cinématographique ou de tout sens critique.
Si le cinéma peut (et non doit) vous apporter une vision du monde, il peut aussi vous permettre de vous en évader, et définitivement, non, ce n’est pas incompatible.
J’ignore si, comme vous le faîtes dire à vos personnages dans « Les Parisiens », le cinéma « c’est mieux que la vie » mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer. Indéniablement. Passionnément. Passionnément comme vous filmez les acteurs, comme vous filmiez Richard Anconina et Jean-Paul Belmondo, en 1988, dans « Itinéraire d’un enfant gâté », lors de scènes inénarrables et jubilatoires, à l’image de tous vos films, à l’image d’ "Un homme et une femme ".
Ainsi, déjà, en 1966, vous nous transportiez dans votre univers romanesque, sensible, facétieux, ludique. Déjà vous jouiez avec les méandres du temps, entre passé et présent, entre noir et blanc, nous rappelant donc que le cinéma est l’art du montage, comme on vous reprocha ensuite (injustement) de l’avoir oublié après ce film qui se vit décerner tant de récompenses dont la palme d’or donc mais aussi deux Oscars (on ne pardonne rien au talent).
Art de l’émotion poussée à son paroxysme aussi, par le truchement de l’histoire la plus simple du monde mais aussi la plus difficile à conter: celle de la rencontre de deux solitudes blessées. Une histoire si singulière et non moins universelle, intemporelle même. Jamais film ne m’avait donnée à ce point la sensation de voir une histoire d’amour naître et vibrer sous mes yeux, d’en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si votre caméra en scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si judicieusement et subtilement filmée. Par le plan d’un regard qui s’évade et s’égare. Par la musique éternelle de Francis Lai qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d’Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Jamais un film ne m’avait donnée cette impression de spontanéité, de vérité presque. Alors monsieur Lelouch, vous avez eu raison de ne pas écouter les critiques continuant à nous conter de « belles histoires », à nous narrer des « hasards et coïncidences », auxquels, grâce à vous, je crois plus que jamais. Je ne sais pas si, comme le disait un des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi », « le pire n’est jamais décevant », mais en tout cas votre cinéma n’est jamais décevant, toujours surprenant et inventif.
Alors pour répondre à une interrogation de Jean-Louis (interprété par Jean-Louis Trintignant) citant Giacometti« Qu’est- ce que vous choisiriez : l’art ou la vie ?», votre cinéma ne nous donne pas envie de choisir, il sublime les deux.
Un homme et une femme. Comme tant d’autres. Différents aussi. Différents et singuliers. Comme votre cinéma. Un art qui sublime l’art et la vie donc. Celle de vos spectateurs, aussi, surtout.
Alors, oui, je l’avoue. J’ai revu « un Homme et une femme » un nombre incalculable de fois, j’ai souri en regardant et revoyant « Itinéraire d’en enfant gâté » et l’inénarrable scène de Belmondo apprenant à Anconina à ne pas être surpris, j’ai suivi avec délectation les tribulations des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi » pour qui « le pire n’est jamais décevant » et « le pire n’est jamais certain », je me suis accrochée à mon fauteuil en regardant votre court-métrage « c’était un rendez-vous » admirative devant la prouesse technique, j’ai décidé de ne jamais cesser de croire aux « Hasards et coïncidences » et je me suis mise à croire aux « belles histoires » en regardant toutes celles que vous avez écrites, et filmées.
Alors merci Monsieur Lelouch de nous avoir ainsi emmenés en voyage…et surtout ne vous arrêtez jamais malgré vos récents échecs…
Je ne sais pas si le cinéma c’est « mieux que la vie » mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer et l’a sublimée. Indéniablement.
Je ne sais pas non plus si j’aime autant Deauville grâce à « un Homme et une femme » ou si j’aime autant « Un Homme et une femme » à cause de Deauville mais en tout cas j’aime le cinéma grâce aux deux, liés à jamais dans ma mémoire de cinéphile et de festivalière dans les méandres de laquelle fiction et réalité se confondent délicieusement… Oui, entre fiction et réalité. Passé et présent. Comme dans un film de Lelouch…
Sandra.M
Je vous ai déjà longuement parlé de le Quinzaine des Réalisateurs (ici), en voici la programmation pour cette édition 2007 avec 23 longs métrages, 12 courts métrages, 1 séance spéciale et 19 nationalité différentes.
Programme des longs métrages
Après lui -France - 1h40 (2007) MOREL Gaël
Avant que j'oublie -France - 1h48 (2007) NOLOT Jacques
Caramel-Liban, France - 1h36 (2007) LABAKI Nadine
Chop Shop -États-Unis - 1h24 (2007) BAHRANI Ramin
Control-Royaume-Uni, Australie - 1h59 (2007)-CORBIJN Anton
Dai Nipponjin-Japon - 1h53 (2007)-MATUMOTO Hitosi
Elle s'appelle Sabine-France - 1h25 (2007)-BONNAIRE Sandrine
Estado do mundo (O) (L'Etat du Monde)-Portugal - 1h45 (2007)
AKERMAN Chantal-WEERASETHAKUL Apichatpong-FERRAZ Vicente-ABRAHAM Ayisha-BING Wang-COSTA Pedro
Foster Child-Philippines - 1h38 (2007)-MENDOZA Brillante
France (La)France - 1h42 (2007)-BOZON Serge
Garage-Irlande - 1h25 (2007)-ABRAHAMSON Lenny
Gegenüber(Counterparts)-Allemagne - 1h40 (2007)-BONNY Jan
Influencia (La)-Espagne, Mexique - 1h23 (2007)-AGUILERA Pedro
Mutum-Brésil, France - 1h35 (2007)-KOGUT Sandra
Ploy-Thaïlande - 1h47 (2007)-RATANARUANG Pen-ek
PVC-1-Colombie - 1h25 (2007)-STATHOULOPOULOS Spiros
Question humaine (La)-France - 2h23 (2006)-KLOTZ Nicolas
Savage Grace-Espagne, États-Unis, France - 1h37 (2007)-KALIN Tom
Smiley Face-États-Unis - 1h25 (2006)-ARAKI Gregg
Tout est pardonné-France - 1h45 (2006)-HANSEN-LØVE Mia
Un homme perdu(A Lost Man)-Liban, France - 1h37 (2007)-ARBID Danielle
Yumurta(Oeuf / Egg)
Turquie, Grèce - 1h37 (2007)-KAPLANOGLU Semih
Zoo-États-Unis - 1h16 (2007)-DEVOR Robinson
Séance spéciale
Cruising-États-Unis, Allemagne - 1h41 (1980)-FRIEDKIN William
Pour le programme des courts métrages, et le détail de l'hommage à Albert Lamorisse, je vous renvoie au site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs.