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  • Instantané cannois: Yvan Le Bolloch et son groupe

    Catégories : INSTANTANES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • A suivre: la leçon de cinéma des frères Dardenne

    A suivre: mes vidéos et mon résumé de la leçon de cinéma des frères Dardenne...

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    Catégories : LEçONS DE CINEMA Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • "Women are heroes" coproduit par Juliette Renaud ou "la beauté de l'éphémère" (épisode 4)

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    Juliette Renaud nous présente "Women are heroes"

    Ce qui marque sans aucun doute le festivalier lors d'une première visite à Cannes, ce sont les contrastes et les paradoxes saisissants de ce festival lors duquel on peut aussi bien assister à la master class d'un réalisateur qui évoque davantage la rentabilité que la passion, l'industrie que la création puis à celle d'une passionnante productrice dont les yeux brillent d'enthousiasme et de détermination et dont la beauté du projet rendent l'agitation permanente de la Croisette soudain si désinvolte et indécente.

    Ce projet, coproduit par Juliette Renaud et réalisé par JR, s'appelle provisoirement "Women are heroes" et a pour objectif de mettre en avant la dignité des femmes (au Kenya, Brésil, Soudan, Libéria, en Sierra-Leone...) en mettant en valeur leurs portraits à l'aide d'un objectif 28 millimètres puis en collant ces portraits sur les murs de leur pays. Mais c'est bien plus que cela...

     Dès les premiers plans émane  en effet une beauté poignante. A la fois aventure artistique et humaine, oeuvre d'art contemporain, objet filmique, "Women are heroes" est une oeuvre d'une tristesse sensuelle (aussi étonnamment que cela puisse paraître, à l'image des "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar, dont je vous parlerai demain) qui fait surgir la poésie (notamment par des jets de couleurs sur les yeux des portraits, quelle symbole que de les éclairer et les illuminer ainsi) et "la beauté de l'éphémère", selon l'expression de la productrice Juliette Renaud.

    Chaque instant est d'une majesté à couper le souffle et nous emmène si loin de Cannes, de cette superficialité que ce festival exhibe parfois, aussi.

     Bunuel, Wong Kar Wai, Depardon semblent s'être réunis pour nous inviter à cette danse tragiquement onirique, sombre et rayonnante, pleine de désespoirs et si riche d'espérances.

    La musique, jamais redondante, souligne l'horreur et la magnificence et contribue à faire de chaque instant de ce voyage initiatique, chaque plan, une étape époustouflante.

     C'est aussi pourquoi j'aime passionnément ce festival qui permet des rencontres aussi magiques que celles-ci, que l'émotion surgisse brusquement au milieu du tumulte, que rien d'autre n'existe plus que la beauté de l'instant, de l'éphémère donc, et qu'importe peu la veille et le lendemain, le lieu et le temps, la dérision du dérisoire. Je vous l'avais bien dit: le cinéma, finalement, est toujours vainqueur...

    C'était le dernier épisode consacré à mes journées en compagnie des autres blogueurs (avec Allociné et Philips) dont je vous reparlerai à la fin de ce festival. En attendant, retrouvez de nouveaux articles en direct de Cannes, jusqu'à la clôture. A suivre: la leçon de cinéma des frères Dardenne.

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  • La beauté de l'éphémère (épisode 3): "Vengeance" de Johnnie To etc

    Je vous avais laissé à la sortie du film de Jacques Audiard, « Un prophète » à l’issue duquel ma course effrénée a repris, cette fois pour rejoindre le groupe des blogueurs invités par Allociné et Philips à l’hôtel 3 :14, d’abord dans une sublime suite louée par Philips pour une démonstration du nouvel écran aux proportions 21/9, puis au Baron pour le dîner. Là, les étages ne portent pas de numéros mais des noms de continents auxquels s’adapte la décoration, exotique, son atmosphère ouatée nous embarquant pour un ailleurs savoureux . Après un joyeux et délicieux diner, notamment agrémenté par l’agitation permanente de notre exubérante voisine, présentatrice de télévision à ses heures… nous prenons la direction de l’extérieur de l’hôtel pour rejoindre notre voiture. Je comprends mieux pourquoi mes collègues venus de Nice avec ce même véhicule en parlaient sans cesse. Nous voilà plongés en plein film de Scorsese, ou en tout cas dans une autre (ir)réalité cannoise.

     

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    Après avoir fait déplacer quelques véhicules et CRS qui nous barraient le passage, nous voilà partis pour la villa Murano, haut lieu des soirées cannoises, dans notre véhicule improbable qui attire et attise les regards. Malgré la lenteur de notre carrosse, le trajet paraît trop court. Après avoir montré nos invitations, nous traversons la voie ferrée puis arrivons dans la fameuse villa Murano qui surplombe la somptueuse baie de Cannes. Nous y passons une petite heure à observer cette foule si éclectique et le dj qui semble avoir allègrement avoir dépassé les 70 ans mais à Cannes , je vous le disais, le temps n'existe pas ... Puis, je repars pour Cannes, cette fois en navette de la villa Murano. Malgré l’heure tardive, la foule est toujours aussi nombreuse à déambuler sur la Croisette, toujours aussi bigarrée. Et le cinéma dans tout ça me direz-vous ? C’est vrai que pour l’heure j’ai vu moins de films que les années précédentes, mais je me délecte à observer cette autre et nouvelle facette de la vie cannoise, qui fait son propre cinéma.

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    La journée du lendemain fut tout aussi chargée avec notamment un passage sur le marché du film pour un rendez-vous à Studio Canal et un visionnage d’un extrait d'un film d'animation puis nous voilà repartis pour notre quartier général pour une master class avec le co-réalisateur de « Vilaine », Jean-Patrick Benès.

     

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    Je passe sur cette journée (mais je reviendrai sur ce sujet ultérieurement) pour en venir à la surprise réservée par les équipes d’Allociné et Philips qui nous avaient donné rendez-vous à 18H pour une soirée mystère « en dehors de Cannes ». Je supposai que cette surprise pourrait être une montée des marches pour « Vengeance » et ne m’en réjouissais pas moins tant j’avais envie de voir ce film, et tant ce serait un plaisir de partager ces instants avec les autres blogueurs pour lesquels cette séance dans le Grand Théâtre Lumière serait une première. Notre groupe se disperse et tandis que certains se retrouvent non loin de Quentin Tarantino (et quelque chose me dit qu’ils ne s’en sont pas encore remis) ou même lui parlent ou lui serrent la main, je me plonge dans la violence lyrique du cinéma de Johnnie To.

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    La foule est particulièrement dense aux abords du palais, pour voir Johnny Hallyday sans doute, dont c’est le retour au cinéma après « Jean-Philippe » et « L’homme du train ». Je brûle d’impatience de voir ce film pour son influence melvillienne, étant une inconditionnelle du réalisateur du « Samouraï » et de « L’armée des ombres ». Là aussi il s’agit d’ailleurs d’une sorte de samouraï  qui porte le nom de Costello comme le personnage interprété par Alain Delon dans le film éponyme. Ici le samouraï c’est donc toujours Costello c’est fois interprété par Johnny Hallyday qui vient à Hong Kong pour venger sa fille (Sylvie Testud) victime de tueurs à gages. Sur son passeport est écrit « cuisinier ». 20 ans plus tôt il était en réalité tueur professionnel. Alain Delon, initialement prévu pour reprendre le rôle de ce nouveau Costello s’est finalement retiré du projet trouvant le scénario décevant, en réalité aussi inexistant qu’abracadabrantesque et résumé dans le titre. Johnny y est hiératique, n’esquissant pas l’ombre d’un sourire (si ce n’est au dénouement). La bonne idée scénaristique était sans doute sa perte de mémoire, la vengeance devenant alors un instinct mécanique et abstrait. Certains plans d’une beauté lyrique sidérante, le mélange d’autodérision et de film noir, l’intrusion du fantastique, la non performance (à juste titre) de Johnny Hallyday amnésique procurent à ce film une singularité et un charme certains sans, évidemment, jamais atteindre le niveau du maître du polar auquel Johnnie To se réfère. Le seul  prix auquel pourrait prétendre Johnnie To serait pour sa mise en scène mais de ce point de vue également le film de Jacques Audiard et évidemment celui de Pedro Almodovar (dont je vous parle demain et vous laisse une de mes vidéos de l’issue de la projection ci-dessous) le dominent largement.

     

     

     

     

    A suivre : la leçon de cinéma des frères Dardenne (mon résumé et mes vidéos), « Les étreintes brisées de Pedro Almodovar », les vidéos de Pedro Almodovar et Penelope Cruz à l’issue de la projection et ma critique du film, "la beauté de l’éphémère, épisode 4 " et dernier épisode de mes pérégrinations en compagnie des autres blogueurs (vous comprendrez enfin le pourquoi de ce titre)…et de nombreux autres évènements cinématographiques et de la vie cannoise !

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  • La beauté de l'éphémère (2): de battre mon coeur s'est arrêté...

    Ces cinq premiers jours cannois ont ressemblé à un film. Un film aussi vertigineux que la salle du Théâtre Lumière.  Aussi palpitant qu’un film de Jacques Audiard. Aussi inventif qu’un film d’Alain Resnais.   Aussi poétique qu’un film de Fellini. Aussi onirique qu’un film de Burton. Et pourtant ... et pourtant ces 5 jours étaient bien réels.

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     Mais revenons là où je vous avais laissés, attendant mes collègues blogueurs aussi choisis par Allociné et Philips pour vivre un autre Festival de Cannes et le relater sur le blog « Off Cannes » (http://www.offcannes.com ). Après un déjeuner à l’endroit qui deviendra notre quartier général, la « plage des stars », je culpabilisais (juste un peu hein:-)) de quitter mes collègues blogueurs (avec lesquels j’aurai le grand plaisir de passer plus de temps ensuite), mais  j'étais néanmoins ravie car je partais voir le dernier film de Jacques Audiard présenté en compétition officielle « Un prophète ». J’étais d’autant plus ravie que  depuis son prix du meilleur scénario en 1996 pour le très percutant « Un héros très discret »,  ses films m’ont toujours enthousiasmée.

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     Après ma troisième montée des marches de ce Festival 2009, toujours ( plus que jamais) dans des conditions exceptionnelles, vraiment hors du temps, je me plonge dans l’univers, à la fois empreint de noirceur et de poésie, de Jacques Audiard. Il nous fait entrer par le trou de la serrure dans l’univers carcéral, et parvient à nous immerger dans cet univers âpre, pendant 2H30, sans jamais que nous voyions le temps passer.

     prophète.jpgLe temps, nous le passons avec Malik (Tahar Rahim), condamné à 6 ans de prison, ne sachant ni lire ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul à monde, il paraît ainsi plus jeune et plus fragile que les autres détenus. Il n’a que 19 ans. D’emblée il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner la loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des « missions » il s’endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer son propre réseau.

     Quelle gageure de captiver le spectateur en l’immergeant dans un univers aussi rugueux ! Audiard y parvient pourtant magistralement sans pour autant tomber dans la facilité, et notamment pas dans l’écueil du manichéisme, nous faisant suivre pas à pas le parcours sinueux de ce détenu magistralement interprété par Tahar Rahim (une véritable révélation qui mériterait un prix d’interprétation).

     Du cinéma de Jacques Audiard émane une poésie violente, à l’image de ces instants au cours desquels mon cœur de battre s’est arrêté.  A l’heure où les conditions de vie dans les prisons font objet de débat, tout en étant indéniablement divertissant (De victime, Malik devient héros, même  si c’est sa survie qui l’exige, un héros meurtrier), le film d’Audiard a une incontestable portée politique, chaque seconde du film démontrant à quel point la prison est devenue une micro-société où les trafics semblent se pérenniser, voire se développer. Les gardiens sont d’ailleurs très peu présents dans le film et les prisonniers semblent presque circuler à leur guise, à l’abri des regards extérieurs, là où la violence semble pourtant encore plus palpable.

      Ce nouveau film « entre les murs » pourrait-il aussi avoir la palme d’or après celle, éponyme, de 2008 ? Finalement, outre le fait d’être tous deux français, ils présentent aussi le point commun de pointer le doigt sur une réalité tout en n’oubliant jamais le spectateur, une réalité (la difficulté de vie dans les prisons où se développent les trafics plus qu’elles ne réinsèrent) en pleine actualité à l’image de ce qu’était l’école, sujet principal de la palme d'or 2008 « Entre les murs ».

     Audiard montre une nouvelle fois son attachement à ces personnages et l'empathie dont il sait faire preuve à leur égard et nous faire passer, aussi abîmés par la vie soient-ils, des personnages que les difficultés de l’existence transforment radicalement.

     Le premier grand film de ce festival qui mêle avec brio fantasmagorie et réalisme violence et poésie noire, meurtre et rédemption, divertissement et sujet de société. Un prix du scénario (pour Abdel Raouf Dafri, scénariste du dyptique Mesrine) n’est de nouveau pas à exclure…

    Ces dix minutes étaient décidément trop courtes pour vous parler de ce film et je dois désormais partir pour la leçon de cinéma des frères Dardenne alors je vous reparlerai de ce film ultérieurement et de la suite de cette soirée très « hollywoodienne » (au 3 :14, au Baron et à la villa Murano) en compagnie des autres blogueurs… mais sans nul doute, quelle qu’en soit la suite, restera le souvenir de la beauté de l’éphémère, de l’intensité du silence, de sa polysémie plus que jamais troublante, de l’ironie  du destin, décidément plus imaginatif que la fiction, ou alors au point de lui ressembler. Oui, ce soir-là,  de battre mon cœur s’est arrêté…


     

     A suivre : outre le récit de cette soirée et "la beauté de l'éphémère: épisode 3", la critique de « Vengeance » de Johnnie To, des master class, la leçon de cinéma des frères Dardenne, « Les étreintes brisées », la plage Orange, la plage Majestic 62, Jerry Lewis, Yvan Le Bolloch dans un concert impromptu … et de nombreux autres évènements!

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  • La beauté de l’éphémère (1)… : ma journée avec L’oréal (suite)

    Hier, il a neigé sur la  Croisette… C’est finalement ce que j’ai vu de plus banal ces 5 derniers jours, l’improbable étant devenu la norme.

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     Comment résumer ces 5 jours si riches  en émotions, en évènements, en cinéma, en rencontres, en instants irréels, réellement cinématographiques, à tel point que je n’ai pas eu le temps d’écrire, à tel point que j’ai préféré la vie à son récit, sa fiction, pourtant si indissociablement liés, enchevêtrés, parfois avec une ironie diabolique… oui, j’ai découvert une nouvelle facette de Cannes où tout semble joyeux, passible, irréel, où la vie, réellement « passe comme un rêve ». 5 jours qui équivalent à une seconde ou un an. Le temps n’existe plus, s’est même arrêté un instant, le temps d’un cliché sur tapis rouge, puis a repris sa course effrénée, laissant son illusion d’éternité. Je retrouve aujourd’hui avec plaisir la mélodie du silence et des mots pour vous raconter même si je n’aurai à nouveau pas autant de temps que je l’aurais souhaité, mais en tout cas, désormais, les articles seront de nouveau quotidiens sur Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforcinema.com et aussi sur offcannes.com sur lequel je vais également continuer à écrire.

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    Grâce au concours de blogs remporté par Inthemoodforcannes.com l'an passé, je devais donc passer cette journée du 15 mai en compagnie de L'Oréal...

     

    2009_0516loreal20004.JPGTout a commencé par une voiture officielle du Festival qui est venue me chercher pour m’emmener au Martinez. Et puis ensuite les journées, les nuits, le cinéma, la réalité se sont enchaînés et confondus dans un ballet grisant. L’accueil de l’équipe L’Oréal, la présentation aux inénarrables journalistes de la presse féminine avec lesquelles je passerai cette journée l’oréalesque, le déjeuner au Carlton (au lieu du restaurant de plage du Martinez, pour cause de pluie) dans une salle presque vide à la table à côté de celle de Jane Campion (tout de même) à l’image de ses précédents films, d’une étrange grâce intemporelle, Abbie Cormish, Ben Whishaw , un jeune homme dont ma voisine intarissable m’apprend qu’il s’agit de Ryan Philippe, et non loin d’Eva Longoria (contre laquelle mon autre voisine journaliste ne cessera de pester pour avoir vue son interview annulée au dernier moment) et Tony Parker.  Retour au Martinez pour attendre la maquilleuse de L’Oréal et le coiffeur de Jacques Dessange.  L’ambiance est joyeuse et décontractée (merci encore à mes deux amies qui se reconnaîtront, c’était formidable de partager ces instants insolites avec vous). La conversation est tellement joyeuse que nous ne voyons pas l’heure passer. benwishaw.jpg J’apprends justement que Ben Wishaw, l’acteur principal du film de Jane Campion « Bright star » vient d’être coiffé par la même main, juste avant moi, et puis surtout je pose plein de questions sur le festival auxquelles ma coiffeuse répond avec gentillesse, se mêlant à notre 2009_0516loreal20020.JPGjoyeux brouhaha. C’est passionnant et oserais-je dire (oui, oui, j’oserai ) beaucoup plus que la conversation de certaines journalistes avec lesquelles j’ai déjeuné (pas toutes, j’ai été ravie  de faire connaissance avec certaines d’entre elles dont ma voisine qui se reconnaîtra, je pense).

     

    Soudain, une des attachées de presse de l’Oréal entre en trombes dans la chambre. Le ciel semble lui être tombé sur la tête, la catastrophe paraît imminente. Un être mystérieux la presse au téléphone de m’emmener de gré ou de force. Il faut se dépêcher, les autres m’attendent, les voitures sont sur le point de partir et nous devons impérativement partir avec le reste de l’équipe L’Oréal. La coiffeuse remet à la hâte les dernières mèches, je voudrais avoir le temps de la remercier mais déjà on m’entraîne dans les couloirs du Martinez pour une course échevelée (enfin 2009_0516loreal20049.JPGheureusement uniquement au sens figuré). Nous croisons Franc Dubosc qui se fait prendre en photo dans des poses très jamesbondesques mais je n’ai pas le temps de m’attarder sur cette image plus cocasse que glamour qu’on m’engouffre dans l’ascenseur avant de me refaire prendre ma course dans le hall du Martinez, jusqu’au bar où devait se dérouler le cocktail. Les sept journalistes avec lesquelles j’ai déjeuné m’attendent et devant nous Eva Longoria tente de rentrer dans sa voiture sous une nuée de flashs qui nous éblouissent nous aussi. On nous attribue un numéro de voiture. La mienne se trouve juste derrière celle d’Eva Longoria. Nous montons dans notre voiture à la hâte, et roulons ainsi au pas, jusqu’au bas des marches. C’est étrange de voir la foule, vorace, ainsi se presser contre la vitre, avide d’un regard. L’actrice dont j’ignore le nom qui est aussi dans ma voiture semble aux anges pour sa première montée des marches. Eva Longoria et Tony Parker descendent de la voiture juste devant nous pour signer des autographes puis on nous ouvre la portière et nous attendons puis gravissons les marches juste derrière eux parmi les cris stridents, violents parfois même, des photographes. L’actrice «  de la voiture » dont évidemment j’ignore toujours le nom replace une de mes mèches rebelles, comme si la montée des marches devait créer une complicité, ou du moins en donner l’impression, se disant sans doute que ce geste à la fois faussement nonchalant et sympathique serait très photogénique, ou peut-être tout simplement très heureuse d’être là.

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     brigts.jpgEt puis je retrouve cette salle que je connais si bien, et le cinéma, enfin. La lumière s’éteint. J’apprécie le silence après l’euphorie. Je me plonge dans l’univers, plus doux et policé, de Jane Campion que j’attendais si impatiemment. Le début me déroute. Cette histoire avait tout pour me plaire mais ce récit des amours contrariées du jeune poète anglais John Keats et  de sa voisine Fanny Brawne peine à m’embarquer. Jane Campion vous nous parler de fièvre ( de la passion et de la création) mais son film en est malheureusement dépourvu.  Ce qui aurait pu (et sans doute voulu) être une retenue devient tellement lisse que cela me laisse à distance, pourtant j’aurais aimé me laisser emporter par cette histoire, par leurs élans passionnés et leurs désirs contrariés. Les obstacles à  l’histoire d’amour des deux protagonistes sont finalement assez flous, les personnages secondaires trop esquissés pour être crédibles. Abbie Cormish y met beaucoup de conviction, mériterait un prix d’interprétation, sans nul doute. La caméra, pourtant si sensible, presque caressante,  de Jane Campion est appliquée mais je n’arrive pas à être touchée par ses personnages, à croire à leurs sentiments. Restent les mots de John Keats d’une mélancolie envoûtante, à l’image de ce que j’aurais rêvé que soit ce film, à l’histoire si prometteuse. La photographie est certes empreinte de cette retenue à la fois lumineuse et sombre, et de mélancolie mais pas assez pour que nous éprouvions l’amour douloureux des protagonistes, ni cette passion qui les prive de liberté.

    Contrairement à ses films précédents et bien que les sentiments qui envahissent les deux personnages principaux soient intemporels, le film a aussi un aspect suranné malgré la poésie qui surgit parfois, comme tous ces papillons qui envahissent la chambre de Fanny faisant écho aux vers de John Keats :

    « Je rêve que nous sommes des papillons

    N’ayant à vivre que trois jours d’été.

    Avec vous ils seraient plus plaisants

    Que cinquante années d’une vie ordinaire »

    Je repense à ma voisine de projection qui le midi même avait affirmé, péremptoire, visiblement très fière de partager cette "découverte"(ou du moins ce qui pour elle semblait l’être)  que l’art, selon sa définition devait être intemporel. Ce film ne sera certainement pas pour elle un chef d’œuvre…

     

    Puis revenant dans le prosaïsme du XXIème siècle, quoique… nous reprenons les voitures officielles, direction le Majestic pour le dîner. Tandis qu’une des convives continue d’évoquer son sujet favori, elle-même, ma voisine me parle de son émotion, les yeux encore rougies, que lui a provoqué le film de Jane Campion. Je m’en veux presque de n’être pas émue. Peut-être aussi, parce que je suis là et ailleurs, à penser à la beauté ironique du destin qui fait se rejoindre ma fiction et la réalité, à penser que je n’ai peut-être pas tort de rêver toujours à l’impossible, aussi déraisonnable soit-il. Puis, je me paie le luxe de refuser d’aller à la soirée Canal plus (à la villa Doumergues ou de Mai, je n’ai pas bien compris) pour me retrouver avec le silence de mes pensées enivrantes, après une dernière séance photo dans le hall du Martinez et avant d’y passer la nuit.

     

    La nuit sera courte et après un petit déjeuner au Martinez, une voiture officielle  m’attend pour me ramener à mon hôtel car déjà ces mésaventures à peine terminées d’autres m’attendent puisque 3 heures plus tard mes camarades blogueurs sélectionnés comme moi pour vivre 3 jours à Cannes, avec Allociné et Philips, vont bientôt arriver. Je les attends avec impatience, ayant hâte de faire leur connaissance pour certains, de les retrouver pour d’autres. Je n’imaginais pas alors à quel point ces trois jours, aussi, seraient inoubliables…

     

    Avant de partir vers d’autres aventures, je repense aux signes du destin en redoutant aussi leur cruauté, et je repense à cette journaliste également invitée par L'Oréal qui a demandé à sa collègue, avec le plus grand sérieux du monde si elle parlait autrichien, ce à quoi son interlocutrice a rétorqué qu’en effet elle parlait… allemand.  Je crois qu’à cet instant, au moins, la perplexité lui aura fait oublier le refus d’Eva Longoria…

     

    Je vous parlerai de nouveau de cette journée dans mon compte rendu final du festival. Vous pouvez retrouver les photos et vidéos dans l'article ci-dessous. D'autres viendront les rejoindre...

     

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  • Le festival "passera comme un rêve"...éveillé

    affichecannes2009.jpgIl vous faudra encore attendre quelques heures encore avant d’avoir le récit de ces journées improbables : du Baron à la villa Murano, d’un concert gitan imprévu d’un certain Le Bolloch, d’un fim choc d'un certain Audiard nommé  « Un prophète », de la déception Campion, de notre limousine improbable, du Carlton au Martinez, de ces heures hors du temps, où la vie dépasse la fiction, où la fiction la sublime, où le rêve dévore la vie, de cette envie plus que jamais viscérale d'écrire, bref le premier jour du reste de ma vie. Dès que j’aurai les deux heures nécessaires pour vous parler de ces instants magiques comme il se doit, ici et sur le blog d’Allociné « offcannes.com »  sur lequel vous trouverez déjà quelques uns de mes articles et ceux de mes charmants collègues du club 30O d'Allociné.

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  • Ma journée avec L'Oréal: insolite et unique...

    J'enrage de n'avoir que 10 minutes devant moi et donc de ne pas avoir le temps de vous raconter cette journée d'hier, pour moi exceptionnelle, à tant d'égards. Une journée d'émotions, insolite et unique, qui "fait passer la vie comme un rêve" comme dirait Gilles Jacob, alors...une fois n'est pas coutume, le récit est reporté pour ne vous laisser pour le moment que quelques photos, en guise de bande-annonce. Voici donc, ci-dessous, quelques photos et vidéos avant d'en avoir le récit  et bien sûr la critique du film de Jane Campion... Les vidéos sont très courtes, j'ai prréfèré vivre l'instant plutôt que l'immortaliser et difficile de filmer dans une telle effervescence où le temps s'emballe, mais je vous raconterai...

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    Mon badge L'Oréal
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    Mon programme
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    Star d'un jour: merci Jacques Dessange et L'Oréal...
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    Dans les couloirs du Martinez
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    Dans le hall du Martinez
    Vidéo ci-dessus: devant le Martinez, avant de monter dans la voiture officielle, juste derrière Eva Longoria et Tony Parker
    Vidéo ci-dessus: dans la voiture officielle, en route pour les marches
    Vidéo: ci-dessus: nous attendons pour monter les marches, avec le reste de l'équipe l'Oréal, derrière Eva Longoria et Tony Parker
    Ci-dessus: Eva Longoria et Tony Parker
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    L'équipe de "Bright star" de Jane Campion à l'issue de la projection
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    Dans le hall du Majestic
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  • L'ouverture du 62ème Festival de Cannes

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    Un an. Un an déjà. Un an que je me trouvais dans cette même salle du Grand Théâtre Lumière, alors pour l'ouverture du 61ème Festival de Cannes. Toujours aussi vertigineuse. Ou peut-être était-ce hier : le présentateur est d’ailleurs toujours le même, avec son air et ce ton  si particulier, faussement nonchalants, d’une légèreté gravité ou d’une gravité légère, un oxymore à lui tout seul d’ailleurs. Tête d’oxymore, voilà une qualification très baerienne. Il y a un an disais-je. Il y a un an déjà : cette même sensation que cela durerait éternellement, cette belle parenthèse, le doux miroir de mes rêves pour paraphraser une chanson à l’honneur lors de cette ouverture. Oui, alors peut-être bien était-ce hier, peut-être que les 365 autres jours n’ont existé que dans mon esprit, que je n’ai jamais quitté ce lieu  qui, en une seconde, peut vous saisir d’émotion sans doute en raison de « la force si perceptible en ce lieu du cinéma, notre art » pour reprendre les termes de la présidente de cette édition 2009, Isabelle Huppert. Elle aussi était légèrement grave. La voix qui trahissait une émotion à peine audible mais bel et bien là, une voix assurée sans être arrogante, une voix qui sera celle du cinéma, et peut-être au-delà, du monde et de ses rêves et de ses tourments, par le nom qu’elle prononcera dans 10 jours. 10 jours qui vont « rendre fantastique le réel », 10 jours à l’oublier ce réel, 10 jours à le transcender. 10 jours à découvrir des films magistraux à voir les extraits des films en compétition projetés hier soir. Chacun contenait déjà la promesse d’un grand moment de cinéma. Grâce à des cinéastes obstinés, libres, imaginatifs, intelligents, fous qui, selon Isabelle Huppert citant Fellini, nous diront qui « nous sommes et qui nous serons » même si peut-être ce festival nous le fera parfois oublier, chacun jouant ici à être quelqu’un d’autre, jouant avec l’image, avec son image, avec les images.

     

    Sean Penn nous avait promis une palme d’or politique. Isabelle Huppert nous parle du « cinéma comme une machine de vérité ».  La vérité est-elle toujours politique ? L’est-elle toujours à Cannes, en tout cas ? Réponse dans 10 jours.  Après cette « fête en larmes ». Cette « joie et cette souffrance ». Edouard Baer a bien fait de citer Truffaut. Oui, hier je disais aussi que le cinéma était une joie. Mais comme toute passion, aussi cinématographique soit-elle, c’est une joie et c’est aussi une souffrance. Une fête en larmes, il nous l’a bien dit. Même si elles seront de crocodiles pour certains. Parce que la machine de vérité sera probablement plus présente sur les écrans cannois que sur la Croisette, comme toujours.

     

    Et puis… et puis la voix de Bryan Ferry a retenti, et on a tout oublié : la joie, la souffrance, Fellini, Truffaut, la salle vertigineuse pour se laisser porter par cette voix, cet air envoûtant, si cinématographique, mélancolique, une joie et une souffrance qui nous fait revenir à Truffaut finalement, une voix qui nous a portés donc  comme je me laisserai porter pendant ces 10 jours sans doute, avant de réaliser que le rêve était éveillé, évidemment lorsqu’il sera trop tard.

     

    2009_0514Cannesouverture20090049.JPGAprès ? Après vous savez : Charles Aznavour et Hafsia Herzi ont déclaré ouverte cette 62ème édition. Et puis après, encore, quand pour vous le rideau est tombé, Thierry Frémaux est monté sur scène, avec son enthousiasme toujours aussi débordant et communicatif, et accessoirement ses lunettes pour la projection en 3D de « Là-haut », le film d’animation des Studios Disney-Pixar qui sortira en salles le 29 juillet prochain, un film scénarisé par  Pete Docter et Bob Peterson, et produit par Jonas Riviera et John Lasseter. « Là-haut » est ainsi le premier dessin animé à être projeté en ouverture du Festival de Cannes, et aussi le premier à être projeté en 3D dans le grand théâtre Lumière (d’où ces lunettes si seyantes, je vous rassure ainsi, ou pas : ce n’est pas le remède à une cataracte précoce…).

     

    là-haut.jpgDans « Là-haut », un vieux monsieur bougon qui a toujours rêvé de partir à l’aventure, s’y résout, après le décès de sa femme. Il part en Amérique du Sud,  avec sa maison qui vole,  entraînée par des ballons multicolores, accompagné d’un jeune scout. Evidemment l’un et l’autre vont s’enrichir et grandir grâce à cette rencontre et à cette aventure jalonnée d’animaux truculents. Un film qui ressemblait finalement beaucoup à ce Festival. Un conte initiatique. Cannes ne l’est-il pas aussi ? Initiatique, en tout cas. Une histoire qui nous emmène au-dessus du monde, nous fait voler, rêver, certes mais peut-être pour mieux le voir et le regarder, ce monde. Une histoire qui nous dit qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves aussi fous ou démesurés soient-ils. Une idée judicieuse donc pour cette ouverture. Un film qui, certes, n’a pas déchainé l’enthousiasme des festivaliers à l’issue de la projection, mais qui les fait commencer ce festival avec optimisme, des ballons multicolores plein les yeux, l’envie de dévorer l’existence et ses rêves.

     

     Le passage muet et si parlant est magnifique, le visuel est irréprochable, c’est drôle et touchant, sans être simpliste ou trop moralisateur, même si cela captivera sans doute plus les petits que les grands… Espérons en tout cas que ce festival nous emmènera aussi haut et loin  que Carl, ce jeune homme de 78 ans (dont la voix française est celle d’un autre jeune homme de 84 ans, Charles Aznavour que nous n’avons malheureusement pas entendu accompagner « She » avec Bryan Ferry comme c’était apparemment prévu, comme quoi la magie est unique et imprévisible, comme celle du tourbillon de la vie de Jeanne Moreau et Vanessa Paradis). A suivre sur « In the mood for Cannes » avec, pour commencer aujourd’hui « Nuits d’ivresse printanière »  du chinois Lou Ye.

     

    Vous pourrez revoir l’intégralité de cette cérémonie sur le site officiel du Festival: http://www.festival-cannes.com .

     

    Mes vidéos (pardon pour la mauvaise qualité et les mouvements un peu brusques, je ferai mieux la fois prochaine...):

     

    L'arrivée de l'équipe de "Là-haut" dans la salle du Grand Théâtre Lumière:

     

    La tête d'oxymore présente la cérémonie d'ouverture:

     

     

    Madame la Présidente: Isabelle Huppert

     

     

    Bryan Ferry interprète "She"... et la magie opère...

     

     

    Charles Aznavour et Hafsia Herzi déclarent le 62ème Festival de Cannes ouvert

     

    Catégories : OUVERTURE (cérémonies/films), PALMARES Lien permanent 5 commentaires Pin it! Imprimer