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IN THE MOOD FOR NEWS - Page 26

  • "Le Guépard" de Luchino Visconti en version restaurée en DVE/Blu-ray le 1er décembre

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    Grand évènement du Festival de Cannes 2010: la projection du "Guépard" de Luchino Visconti en version restaurée et en présence d'Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese. Sa sortie en DVD/Blu-ray et dans quelques rares salles et pour moi l'occasion de vous en parler à nouveau.

    Cliquez ici pour lire mon dossier complet consacré au "Guépard" de Luchino Visconti (critique du film, vidéos de la projection en présence d'Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese...)

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  • Sortie en salles de "Fair game" de Doug Liman

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    Présenté en compétition dans le cadre du dernier Festival de Cannes, Fair Game sortira en salles le 3 novembre prochain. Cliquez ici pour lire mon article consacré à "Fair game".

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  • En attendant le Festival de Cannes 2011, du 11 au 22 mai...

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    En attendant de lire ici les premières informations sur le Festival de Cannes 2011 et de le suivre en direct du 11 au 22 mai sur ce blog, vous pouvez continuer à suivre mes pérégrinations cinématographiques toute l'année, d'abord sur mon blog quotidien et principal In the mood for cinema mais aussi sur mon blog consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville In the mood for Deauville  et enfin sur mon nouveau blog In the mood for luxe .

    Je publierai également régulièrement ici mes critiques de films du Festival de Cannes 2010 que je verrai au cours de l'année.  Prochain Festival à suivre en direct sur Inthemoodforcinema : le Festival Paris Cinéma dont je serain membre du jury blogueurs...

    Vous pouvez également suivre tous ces blogs sur twitter: @moodforcinema , @moodfdeauville , @moodforluxe , @moodforcannes .

     

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  • Suivez la cérémonie de clôture du 63ème Festival de Cannes au restaurant Les Cinoches

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    Vous pourrez bien entendu suivre la cérémonie de clôture du 63ème Festival de Cannes comme chaque année sur Canal plus mais aussi sur internet (et le récit sur ce blog puisque j'y serai ce soir).

      Je vous propose aujourd'hui un moyen plus original (pour les Parisiens en tout cas) de regarder cette cérémonie puisque le restaurant ciné-club Les Cinoches la diffusera ce soir, un ciné-club dont j'ai le plaisir de choisir la programmation pendant 8 semaines (je vous en parle ici).

    Demain soir, avant le film de la semaine ( "Casablanca" de Michael Curtiz dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici) vous pourrez donc voir la cérémonie.

    Rrenseignements pratiques: www.lescinoches.com .

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  • Demain : le palmarès du Festival de Cannes 2010 (le cinéma français à l'honneur?)

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    Alors que « Tournée » de Mathieu Amalric vient d'obtenir le prix Fipresci  de la critique internationale du Festival de Cannes 2010 et alors que « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois vient d'obtenir le prix œcuménique du Festival de Cannes 2010, à la veille du palmarès, il est difficile d'envisager qu'aucun film français n'y figurera. Les films français sont pour moi les meilleurs de cette sélection 2010, ils expriment par ailleurs la diversité et la richesse du cinéma hexagonal, les films de Mathieu Amalric, Bertrand Tavarnier et Xavier Beauvois appartenant tous à des genres différents.

     Je dois avouer n'avoir pas eu cette année de coup de cœur comme l'an passé pour « Inglorious basterds » de Quentin Tarantino, « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar et « Le ruban blanc » de Michael Haneke. La sélection cannoise reste néanmoins de très haut niveau. Tous les films que j'ai pu voir présentaient de nombreuses qualités mais aucun ne m'a vraiment transportée, éblouie, fascinée comme ces trois films du Festival de Cannes 2009.

    A la veille du palmarès il est bien difficile de savoir quel film obtiendra la palme d'or tant les avis sont divisés et aucun film n'ayant suscité l'enthousiasme unanime (l'unanimité est d'ailleurs rare à Cannes où l'on croit souvent qu'avoir un avis contraire de l'avis général est une nécessité). Tout le monde s'entend néanmoins pour dire que le film de Xavier Beauvois est magistralement mis en scène et interprété. Je vous en ai déjà parlé en ces termes. Il ferait ainsi une excellente palme d'or.

     Je n'ai pas vu un des grands favoris de ce festival qui est « Biutiful » d'Inarritu (je le verrai en séance de rattrapage demain matin) dont le thème me semble particulièrement se prêter à une palme d'or. On parle néanmoins davantage de ce film pour le prix d'interprétation masculine même si je verrais également bien l'équipe de « Des hommes et des dieux » ou Lambert Wilson( excellent à la fois dans le film de Tavernier et celui de Beauvois ) l'obtenir.

    Juliette Binoche mériterait selon moi le prix d'interprétation féminine pour le très beau film de Kiarostami, un titre auquel pourrait également prétendre l'actrice du film « Poetry » qui le porte sur ses épaules.

     Il est impossible de penser que « Tournée » ne figurera pas au palmarès. Je le verrais bien obtenir un prix du scénario.

    Quant à la mise en scène, les prétendants ne manquent pas !

      Réponses et analyse du palmarès dès demain soir puisque je serai à la cérémonie de clôture et bien entendu la semaine prochaine, avec un peu de recul, je vous ferai part de mon bilan de ce Festival de Cannes 2010. Il y a beaucoup de clichés qui ne sont pas encore en ligne et d'événements dont je n'ai pu vous parler faute de temps, les nuits étant souvent très courtes à Cannes et bien souvent j'aurais aimé parler plus et mieux de certains films. J'y reviendrai donc la semaine prochaine avec le recul nécessaire pour appréhender ces 12 jours qui, pour moi, cette année, ont plus que jamais relevé de l'improbable et non moins inoubliable tourbillon.

    Je vous rappelle que les prix sont les suivants :

    La Palme d'or, depuis 1955,  décernée au meilleur film,

    Le Grand Prix qui récompense le film qui manifeste le plus d'originalité ou d'esprit de recherche,

    Le Prix d'interprétation féminine.

    Le Prix d'interprétation masculine.

    Le Prix de la mise en scène est remis au meilleur réalisateur.

    Le Prix du scénario est remis au meilleur scénariste.

    Le Prix du Jury récompense un film apprécié du jury et qui fait preuve d'une certaine originalité.

    La Caméra d'or, depuis 1978, récompense le meilleur premier film de l'ensemble de ces sections

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  • Dans les coulisses du Grand Journal de Canal+ à Cannes

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    La journée d'hier était décidément pour moi rythmée par "Hors-la-loi" puisque après la projection du film, j'ai assisté à l'émission Le Grand Journal dans les coulisses. L'équipe du film de Rachid Bouchareb faisait ainsi partie des invités (avec Diane Krüger, Ludivine Sagnier, Charlotte Gainsbourg et Gossip girl). Enfin la soirée s'est achevée pour moi au patio Canal + où avait lieu la soirée du film.  Je vous reparlerai de ce film puisque ce matin j'ai eu le plaisir d'interviewer Bernard Blancan (un des 5 lauréats du prix d'interprétation 2006 pour "Indigènes") qui y incarne le colonel Faivre.

     

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  • La Villa "La Divine Comédie"

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    Avant d'en revenir au cinéma, un petit intermède pour vous présenter ce qui sera l'un des lieux phares de cette 63ème édition, la villa la "Divine Comédie " où inthemoodforcannes.com ira faire un tour pour vous en parler plus en détails. En attendant voici une photo et quelques informations en avant-première.

    La Villa sera située dans le centre ville de Cannes donc accessible à pied depuis la Croisette.
    Elle sera aménagée sur le thème de "la Divine Domédie" avec "un jardin d'éden" au bord de la piscine, un "purgatoire" à l'entrée et un "enfer" à l'intérieur.
    Le groupe Pernod y pose 3 bars à l'intérieur avec 3 alcools en open bar.
    Des "clefs" de la Villa seront distribuées aux VIP pour un accès permanent.
    Cette Villa 19° avec piscine sera aussi privatisé pour des fêtes de films, diners et soirées .

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  • Thierry Frémaux évoque le choix tardif du 19ème film en compétition

    routeirish2.jpgJe vous le disais tout à l'heure: un 19ème film en compétition, signé Ken Loach, vient d'être sélectionné pour cette édition 2010. Rendez-vous sur le site officiel du festival pour lire Thierry Frémauxau sujet de cette dernière (?) sélection.

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  • Orange, partenaire officiel du 63ème Festival de Cannes: de nombreuses innovations pour cette édition 2010!

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    Plus que jamais cette année Orange sera présent sur le Festival de Cannes dont il est par ailleurs de nouveau partenaire officiel. J'en profite pour vous livrer une information exclusive concernant un blogueur ou une blogueuse dont je vais vous parler plus en détails ci-dessus.

    Orange est partenaire officiel exclusif télécoms et nouveaux médias de la 63ème édition du Festival International du Film de Cannes. Initié il y a plus de 10 ans, ce partenariat privilégié avec l'un des plus grands événements du 7ème art illustre l'engagement continu d'Orange en faveur de tous les cinémas.
    En France, Orange met le Festival à l'honneur sur tous les écrans, via ses portails Internet, les mobiles Orange, son service de vidéo à la demande, la TV d'Orange et son bouquet Orange cinéma séries.

    TV Festival de Cannes » sur tous les écrans
    Pour la deuxième année consécutive, Orange coproduit et diffuse « TV Festival », la chaîne officielle du Festival International du Film de Cannes. Diffusée sur le canal 50, la chaîne fait découvrir toute la magie de Cannes avec la montée des marches, les interviews de stars, les coulisses, les conférences de presse et une sélection cinéma.

    Pour permettre au spectateur de regarder gratuitement et à son rythme les meilleurs moments de la quinzaine, la TV du Festival de Cannes s'enrichit cette année d'un service interactif, accessible via la touche OK de la télécommande. Ce service propose : 

    -de revoir les événements clés de la journée, disponibles à la demande jusqu'à la fin du Festival
    -de découvrir deux émissions quotidiennes d'Orange cinéma séries qui décryptent toute l'actualité cinéma de Cannes : "Ciné Confidential" et "Quoi de novo ?", présentées respectivement par Sophie Soulignac et Marc Iskenderian
    -de visionner les bandes annonces de la programmation cinéma spéciale Cannes d'Orange cinéma séries
    -une sélection quotidienne de films en vidéo à la demande, en lien avec l'acteur ou le réalisateur vedette qui sera présent à Cannes ce jour là
    plus de 20 films du festival 2009 (compétition officielle, sections parallèles, lauréats...)  disponibles en vidéo à la demande

    Orange cinéma séries à l'heure cannoise
    Le bouquet Orange cinéma séries propose une programmation spéciale tout au long du Festival avec des films en première exclusivité, une soirée spéciale autour du Président du Jury Tim Burton, des portraits inédits de Thierry Frémaux et d'Oliver Stone, des documentaires sur l'histoire du Festival ou encore une soirée dédiée aux courts-métrages.

    A l'instar de la programmation du Festival ouverte à la cinéphilie internationale, Orange cinéma séries donne la parole à tous les cinémas avec notamment un cycle sur le cinéma argentin (incluant la diffusion inédite du film Che en 2 parties réalisé par Steven Soderbergh), une soirée autour d'Abbas Kiarostami (dont le film Copie Conforme est en compétition), un cycle sur le Dogme et la diffusion prochaine du film Chantrapas d'Otar Iosseliani, pré-acheté par Orange cinéma séries et présenté hors compétition à Cannes.
     
    Un Festival d'innovations

    iPhone sur la croisette
    Orange a développé une application iPhone qui offre une sélection d'articles et de vidéos sur l'actualité de la compétition ainsi que les informations essentielles sur les films présentés à Cannes.
    Cette application est téléchargeable gratuitement pendant toute la durée du Festival. Un blog et un seul aura la chance et le privilège de voir ses articles repris sur cette application. Je vous en parle ultérieurement plus en détails dans l'article suivant (ci-dessus.)

    Mon Festival 2010
    Fort du succès de l'opération de marketing viral « Mon Festival » en 2009 (plus de 10 millions de vidéos consultées), Orange lance une nouvelle campagne pour l'édition 2010.
    Dès le 10 mai, sur le site www.monfestival.fr, les internautes pourront devenir les héros de vidéos personnalisables, qui les transformeront en réalisateurs stars, et mettre en scène leurs proches dans ces mini-films. Ils auront ensuite la possibilité de partager cette vidéo avec leur entourage, par mail ou sur les blogs et le réseau communautaire Facebook.

    (La vidéo ci-dessous est celle de l'édition 2010, si vous aussi vous voulez créer votre vidéo  et révéler votre talent avec Orange, soit avec une vidéo made in Bollywood ou une vidéo style art et essai, rendez-vous sur http://www.monfestival.fr/ ).

    Orange à Cannes
    Dans la continuité de son partenariat initié avec le Festival de Cannes depuis plusieurs années, Orange  équipera  l'organisation en moyens de télécommunication et proposera à tous les journalistes accrédités les services du Wifi Café. Enfin, fidèle aux traditions, la plage Orange abritera le restaurant Costes et accueillera les professionnels du cinéma et équipes de film pour leurs rendez-vous, press junkets et moments de pause.

     

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  • Ce soir, à 20H35, sur France 2, ne manquez pas "Babel" d'Alejandro Gonzales Inarritu : critique du film

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    Ce soir, à 20H35, sur France 2, ne manquez surtout pas "Babel", le chef d'oeuvre d'Inarritu!

    A l'occasion de la sélection en compétition du 63ème Festival de Cannes de "Biutiful" d'Alejandro Gonzales Inarritu (un film auquel je consacre également un article ici), je vous proposais récemment un petit flash back sur le film de ce dernier qui avait reçu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2006: "Babel", un de mes plus grands chocs cinématographiques cannois et, pour moi, un chef d'oeuvre. Voici la critique que j'avais  publiée suite à sa projection cannoise, en 2006:

    En plein désert marocain, des enfants jouent avec un fusil que leur père vient d’acheter. Un coup de feu retentit et blesse une touriste américaine dans un bus qui passait sur la route, en contrebas. Les destins de cette femme (Cate Blanchett) et de son mari (Brad Pitt) dont le couple battait de l’aile, les destins des deux enfants responsables du coup de feu, le destin de la nourrice mexicaine des enfants du couple d’Américains, le destin d’une jeune Japonaise, en l’occurrence la fille de l’homme qui a donné le fusil à un Marocain qui l’a revendu au père des deux enfants : ces destins vont tous avoir une influence les uns sur les autres, des destins socialement et géographiquement si éloignés, mais si proches dans l’isolement et dans la douleur.

    Rares sont les films que je retourne voir, mais pour Babel vu au Festival de Cannes 2006 où il a obtenu le prix de la mise en scène et celui du jury œcuménique, c’était une vraie nécessité parce que Babel c’est plus qu’un film : une expérience.  Ce film choral qui clôt le triptyque du cinéaste après Amours chiennes et 21 grammes fait partie de ces films après lesquels toute parole devient inutile et impossible, de ces films qui expriment tant dans un silence, dans un geste, qu’aucune parole ne pourrait mieux les résumer. De ces films qui vous hypnotisent et vous réveillent. De ces films qui vous aveuglent et vous éclairent. Donc le même choc, la même claque, le même bouleversement, quelques mois après, l’effervescence, la déraison et les excès cannois en moins. Malgré cela.

    Si la construction n’avait été qu’un vain exercice de style, qu’un prétexte à une démonstration stylistique ostentatoire, l’exercice  aurait été alors particulièrement agaçant mais son intérêt provient justement du fait que cette construction ciselée illustre le propos du cinéaste, qu’elle traduit les vies fragmentées, l’incommunicabilité universelle.

    Le montage ne cherche pas à surprendre mais à appuyer le propos, à refléter un monde chaotique, brusque et impatient, des vies désorientées, des destins morcelés. En résulte un film riche, puissant où le spectateur est tenu en haleine du début à la fin, retenant son souffle, un souffle coupé par le basculement probable, soudain, du sublime dans la violence. Du sublime d’une danse à la violence d’un coup de feu. Du sublime d’une main sur une autre, de la blancheur d’un visage à la violence d’une balle perdue et d’une blessure rouge sang. Du sublime  du silence et du calme à la violence du basculement dans le bruit, dans la fureur, dans la déraison.

    medium_P80601087315038.jpgUn film qui nous emmène sur trois continents sans jamais que notre attention ne soit relâchée, qui nous confronte à l’égoïsme, à notre égoïsme, qui nous jette notre aveuglement et notre surdité en pleine figure, ces figures et ces visages qu’il scrute et sublime d’ailleurs, qui nous jette notre indolence en pleine figure, aussi. Un instantané troublant et désorientant de notre époque troublée et désorientée.  La scène de la discothèque est ainsi une des plus significatives, qui participe de cette expérience. La jeune Japonaise sourde et muette est aveuglée. Elle noie son désarroi dans ces lumières scintillantes, fascinantes et angoissantes.  Des lumières aveuglantes: le paradoxe du monde, encore. Lumières qui nous englobent. Soudain aveuglés et sourds au monde qui nous entoure nous aussi.

    Le point de départ du film est donc le retentissement d'un coup de feu au Maroc, coup de feu déclenchant une série d'évènements qui ont des conséquences désastreuses ou salvatrices, selon les protagonistes impliqués. Peu à peu le puzzle se reconstitue brillamment, certaines vies se reconstruisent, d’autres sont détruites à jamais.

    Jamais il n’a été aussi matériellement facile de communiquer. Jamais la communication n’a été aussi compliquée, Jamais nous n’avons reçu autant d’informations et avons si mal su les décrypter. Jamais un film ne l’a aussi bien traduit. Chaque minute du film illustre cette incompréhension, parfois par un simple arrière plan, par une simple image qui se glisse dans une autre, par un regard qui répond à un autre, par une danse qui en rappelle une autre, du Japon au Mexique, l’une éloignant et l’autre rapprochant.

    Virtuosité des raccords aussi : un silence de la Japonaise muette qui répond à un cri de douleur de l’américaine, un ballon de volley qui rappelle une balle de fusil. Un monde qui se fait écho, qui crie, qui vocifère sa peur et sa violence et sa fébrilité, qui appelle à l’aide et qui ne s’entend pas comme la Japonaise n’entend plus, comme nous n’entendons plus à force que notre écoute soit tellement sollicitée, comme nous ne voyons plus à force que tant d’images nous soit transmises, sur un mode analogue, alors qu’elles sont si différentes. Des douleurs, des sons, des solitudes qui se font écho, d’un continent à l’autre, d’une vie à l’autre. Et les cordes de cette guitare qui résonnent comme un cri de douleur et de solitude. 

     Véritable film gigogne, Babel nous montre un monde paranoïaque,  paradoxalement plus ouvert sur l’extérieur fictivement si accessible et finalement plus égocentrique que jamais,  monde paradoxalement mondialisé et individualiste. Le montage traduit magistralement cette angoisse, ces tremblements convulsifs d’un monde qui étouffe et balbutie, qui n’a jamais eu autant de moyens de s’exprimer et pour qui les mots deviennent vains. D’ailleurs chaque histoire s’achève par des gestes, des corps enlacés, touchés, touchés enfin. Touchés comme nous le sommes. Les mots n’ont plus aucun sens, les mots de ces langues différentes. Selon la Bible, Babel fut  ainsi une célèbre tour construite par une humanité unie pour atteindre le paradis. Cette entreprise provoqua la colère de Dieu, qui pour les séparer, fit parler à chacun des hommes impliqués une langue différente, mettant ainsi fin au projet et répandant sur la Terre un peuple désorienté et incapable de communiquer.

    medium_P80601161052655.jpgC’est aussi un film de contrastes. Contrastes entre douleur et grâce, ou plutôt la grâce puis si subitement la douleur, puis la grâce à nouveau, parfois. Un coup de feu retentit et tout bascule. Le coup de feu du début ou celui en pleine liesse du mariage.  Grâce si éphémère, si fragile, comme celle de l’innocence de ces enfants qu’ils soient japonais, américains, marocains, ou mexicains. Contrastes entre le rouge des vêtements de la femme mexicaine et les couleurs ocres du désert. Contrastes entres les lignes verticales de Tokyo et l’horizontalité du désert. Contrastes entre un jeu d’enfants et ses conséquences dramatiques. Contraste entre le corps dénudé et la ville habillée de lumière. Contraste entre le désert et la ville.   Contrastes de la solitude dans le désert et de la foule de Tokyo. Contrastes de la foule et de la solitude dans la foule. Contrastes entre « toutes les télévisions [qui] en parlent » et ces cris qui s’évanouissent dans le désert.  Contrastes d’un côté et de l’autre de la frontière.  Contrastes d’un monde qui s’ouvre à la communication et se ferme à l’autre. Contrastes d’un monde surinformé mais incompréhensible, contrastes d’un monde qui voit sans regarder, qui interprète sans savoir ou comment, par le prisme du regard d’un monde apeuré, un jeu d’enfants devient l’acte terroriste de fondamentalistes ou comment ils estiment savoir de là-bas ce qu’ils ne comprennent pas ici.

    medium_P80601693016905.jpgMais toutes ces  dissociations et ces contrastes ne sont finalement là que pour mieux rapprocher.   Contrastes de ces hommes qui parlent des langues différentes mais se comprennent d’un geste, d’une photo échangée (même si un billet méprisant, méprisable les séparera, à nouveau). Contrastes de ces êtres soudainement plongés dans la solitude qui leur permet finalement de se retrouver. Mais surtout, surtout, malgré les langues : la même violence, la même solitude, la même incommunicabilité, la même fébrilité, le même rouge et la même blancheur, la même magnificence et menace de la nuit au-dessus des villes, la même innocence meurtrie, le même sentiment d’oppression dans la foule et dans le désert. 

     Loin d’être une démonstration stylistique, malgré sa virtuosité scénaristique et de mise en scène Babel est donc un édifice magistral tout entier au service d’un propos qui parvient à nous transmettre l’émotion que ses personnages réapprennent.  Notons que malgré la pluralité de lieux, de langues, d'acteurs (professionnels mais souvent aussi non professionnels), par le talent de son metteur en scène, Babel ne perd jamais sa cohérence qui surgit, flagrante, bouleversante, évidente, au dénouement.

    La mise en scène est volontairement déstructurée pour refléter ce monde qu'il met en scène, un monde qui s'égare, medium_P80601398560603.jpget qui, au moindre geste , à la moindre seconde, au moindre soupçon, peut basculer dans la violence irraisonnée, un monde qui n'a jamais communiqué aussi vite et mal, un monde que l'on prend en pleine face, fascinés et horrifiés à la fois, un monde brillamment ausculté, décrit,  par des cris et des silences aussi ; un monde qui nous aveugle, nous assourdit, un monde de différences si semblables, un monde d’après 11 septembre. 

     Babel est un film douloureux et clairvoyant, intense, empreint de la fébrilité du monde qu’il parcourt et dépeint de sa lumière blafarde puis rougeoyante puis nocturne. Un film magnifique et éprouvant dont la mise en scène vertigineuse nous emporte dans sa frénésie d’images, de sons, de violences, de jugements hâtifs, et nous laisse avec ses silences, dans le silence d’un monde si bruyant. Le silence après le bruit, malgré le bruit, le silence de l’harmonie retrouvée, l’harmonie éphémère car il suffirait qu’un coup de feu retentisse pour que tout bascule, à nouveau. La beauté et la douleur pareillement indicibles. Babel, tour de beauté et de douleur. Le silence avant les applaudissements, retentissants, mérités. Si le propre de l’Art c’est de refléter son époque et de l’éclairer, aussi sombre soit-elle, alors Babel est un chef d’œuvre. Une expérience dont on ne peut ressortir indemne ! Mais silencieux, forcément.

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