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IN THE MOOD FOR NEWS - Page 4

  • LA LOI DU MARCHE de Stéphane Brizé le 17 Mai à 21H sur Canal +

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    Avec ce film de Stéphane Brizé,  l'immense acteur qu'est Vincent Lindon voyait enfin son talent couronné par un prix (et quel prix !) et aussi incroyable que cela puisse paraître, comme il l’a lui-même précisé, pour la première fois.

    « La Loi du marché » de Stéphane Brizé nous fait suivre Thierry incarné (ce mot n’a jamais trouvé aussi bien sa justification) par Vincent Lindon, un homme de 51 ans qui, après 20 mois de chômage commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral.

    C’était un des films de ce 68ème Festival de Cannes que j’attendais le plus et mes attentes n’ont pas été déçues. Je suis ce cinéaste, Stéphane Brizé, depuis la découverte de son film « Le bleu des villes » (qui avait obtenu le prix Michel d’Ornano au Festival du Cinéma Américain de Deauville), il m’avait ensuite bouleversée avec « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon » . Une nouvelle fois et comme dans ce film précité, le mélange de force et de fragilité incarné par Lindon, de certitudes et de doutes, sa façon maladroite et presque animale de marcher, la manière dont son dos même se courbe et s’impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous fait oublier l’acteur pour nous mettre face à l’évidence de ce personnage, un homme bien (aucun racolage dans le fait que son fils soit handicapé, mais une manière simple de nous montrer de quel homme il s’agit), un homme qui incarne l’humanité face à la loi du marché qui infantilise, aliène, broie. Criant de vérité.

    Dès cette première scène dans laquelle le film nous fait entrer d’emblée, sans générique, face à un conseiller de pôle emploi, il nous fait oublier l’acteur pour devenir cet homme à qui son interprétation donne toute la noblesse, la fragilité, la dignité.

    Comme point commun à tous les films de Stéphane Brizé, on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette révolte contre la lancinance de l’existence. Et ce choix face au destin.

    Brizé filme Lindon souvent de dos, rarement de face, et le spectateur peut d’autant mieux projeter ses émotions sur cette révolte silencieuse.

    Et puis, parce que ça se passe de commentaires, quelques extraits du beau discours de clôture de l’acteur dont voici quelques, un discours dont la dernière phrase m’a ravagée : «  Je vous remercie d’avoir posé un regard aussi bienveillant et avec autant d’émotion sur le travail que Stéphane Brizé a fait avec moi et a fait tout court. » , «  Ils ont contribué à un des trois plus jours de ma vie. C’est un acte politique de choisir un film comme celui-là. Je dédie ce prix à ces gens qui ne sont pas toujours considérés à la hauteur de ce qu’ils méritent et aux acteurs qui ont joué avec moi sans qui je ne serais pas là, j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui suis là. », « Une pensée pour ma maman qui n’est plus là et mon père qui n’est plus là, quand je pense que j’ai fait tout cela pour qu’ils me voient et ils ne sont plus là. »

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  • VALLEY OF LOVE de Guillaume Nicloux le dimanche 15 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma

    Dans le cadre de la programmation "10 jours, 10 nuits" consacrée au Festival de Cannes (dont je vous parlais récemment, ici), Canal plus cinéma diffusera LE film de l'année 2015 qui figurait en compétition officielle de l'édition 2015 du Festival de Cannes.

     

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    C’est à la fin du Festival de Cannes 2015 où il figurait en compétition officielle (le film était également en ouverture du Champs-Elysées Film Festival et en clôture du Festival du Film de Cabourg) que j’ai découvert pour la première fois « Valley of love », après 10 jours de grand cinéma qui font que, parfois, les images se mêlent, s’embrouillent, ne sont pas appréciées à leur juste valeur, surtout en un lieu et une époque où chacun se doit de donner (et de proclamer haut et fort) un avis à peine le générique terminé et qui comme le sujet du film finalement (le deuil) se doit d’être zappé. Or, certains films se dégustent plus qu’ils ne se dévorent, et il faut souvent du temps pour en appréhender la force, la profondeur, la pérennité de leurs images. C’est le cas de « Valley of love ». La conférence de presse du film fut aussi sans aucun doute la plus intéressante de ce 68ème Festival de Cannes. C'est aussi le film auquel j'ai ensuite repensé le plus souvent et c’est sans aucun doute le pouvoir des grands films que de vous accompagner, de vous donner la sensation d’avoir effectué un voyage à l’issue duquel vous n’êtes plus tout à fait la même personne...

    Isabelle (dont le prénom n’est d’ailleurs jamais prononcé) et Gérard (interprétés aussi par Isabelle –Huppert- et Gérard -Depardieu-) se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils, Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, six mois auparavant. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme initiatique imaginé par Michael. Quel pitch prometteur et original, en plus de cette prestigieuse affiche qui réunit deux monstres sacrés du cinéma et qui reconstitue le duo de « Loulou » de Pialat, 35 ans après !

    Les premières minutes du film sont un modèle du genre. La caméra suit Isabelle qui avance de dos, vers un motel au milieu de nulle part. Une musique étrange et hypnotique (quelle musique, elle mérite presque à elle seul ce voyage !) l’accompagne. Les bruits de ses pas et de la valise marquent la cadence. Au fur et à mesure qu’elle avance, des notes dissonantes se glissent dans la musique. Puis, elle apparaît face caméra, dans la pénombre, son visage est à peine perceptible. Et quand elle apparaît en pleine lumière, c’est derrière les barreaux d’une fenêtre. Elle enlève alors ses lunettes et se dévoile ainsi à notre regard. Tout est là déjà : le cheminement, les fantômes du passé, l’ombre, le fantastique, la sensation d’enfermement, de gouffre obscur. Plus tard, ils se retrouvent. Le contraste est saisissant, entre le corps imposant et généreux de l’un, le corps frêle et sec de l’autre au milieu de ce paysage d’une beauté vertigineuse, infernale, fascinante, inquiétante.

    Le décor est le quatrième personnage avec Isabelle, Gérard, le fils absent et omniprésent. La chaleur est palpable, constamment. Des gouttes de sueur perlent sur le front de Gérard, se confondent parfois avec des larmes imaginées, contenues. Les grandes étendues vertigineuses du désert résonnent comme un écho à ce vertige saisissant et effrayant du deuil que ce film évoque avec tellement de subtilité, ainsi que son caractère si personnel et intransmissible. Isabelle n’est ainsi pas allée à l’enterrement de son fils parce qu’elle ne va plus aux enterrements depuis la mort de son père. On imagine que la vie les a l’un et l’autre happés, les a contraints à masquer leur douleur indicible, que ces étendues à perte de vue, le vide et l’enfer qu’elles symbolisent leur permet enfin d’y laisser libre cours « comme une sorte de pèlerinage. » : « Parfois j’ai l’impression que je vais m’effondrer, que plus rien ne me porte. Je me sens vidée, abandonnée », dit ainsi Isabelle.

    Grâce à l’humour judicieusement distillé, qui joue sur l’étanchéité des frontières entre leurs identités réelles et leurs identités dans le film (Gérard est acteur, dit être né à Châteauroux, et ne lit que les titres des films pour savoir s’il va accepter un film), elle est végétarienne, le trouve caractériel, lui reproche d’altérer l’écosystème parce qu’il nourrit les lézards. Le comique de situation provient du contraste entre ces deux corps, du contraste visuel aussi de ces deux personnages au milieu du décor (certains plans d’une beauté décalée, imprègnent autant la pellicule que la mémoire des spectateurs), à la fois gigantesques et minuscules dans cette vallée de la mort où ils ont rendez-vous avec leur fils, leur amour perdu. Ces quelques moments de comédie, comme dans le formidable film de Moretti, également en compétition du 68ème Festival de Cannes et également oublié du palmarès (« Mia Madre ») qui aborde le même sujet, permettent de respirer dans ce décor à perte de vue et étouffant avec cette chaleur écrasante, à l’image du deuil qui asphyxie et donne cette impression d’infini et d’inconnu oppressants.

    Mon seul regret concerne une scène trop écrite (dans la voiture) qui expose leurs situations respectives mais ce qui m’a gênée à la première vision, me paraît anecdotique à la deuxième. Certaines phrases résonnent avec d’autant plus de justesse qu’elles sont dites par des comédiens qui les prononcent avec une infinie délicatesse, qui trouvent constamment la note juste : « Si on se met à détester quelqu’un avec qui on a vécu c’est qu’on ne l’a jamais vraiment aimé. Quand on aime quelqu’un c’est pour toujours. » La force de ces deux immenses comédiens est de malgré tout nous faire oublier Depardieu et Huppert et de nous laisser croire qu’ils sont ces Isabelle et Gérard. Et il leur suffit de lire une lettre dans le décor épuré d’une chambre, sans autre artifice que leur immense talent, pour nous émouvoir aux larmes sans parler de cette scène finale bouleversante qui m’a ravagée à la deuxième vision autant qu’à la première.

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    Ce film qui ne ressemble à aucun autre, qui n’est pas dans le spectaculaire et l’esbroufe, mais dans l’intime et la pudeur, aborde avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité une réflexion sur le deuil et ce lien distordu avec le réel qu’il provoque, tellement absurde et fou, qu’il porte à croire à tout, même aux miracles, même une rencontre avec un mort dans une vallée du bout du monde. Aux frontières du fantastique qu’il franchit parfois, avec sa musique hypnotique, ses comédiens qui crèvent l’écran et un Depardieu à la présence plus forte que jamais (et il n’est pas question ici seulement de corpulence mais de sa capacité inouïe à magnétiser et occuper l’écran), un décor qui pourrait être difficilement plus cinégénique, intrigant, fascinant, inquiétant, « Valley of love »est un film captivant duquel se dégage un charme étrange   et envoûtant.

    En résulte une réflexion intéressante sur le deuil qui abolit ou suscite de nouvelles croyances (finalement l’homme ou la femme endeuillé(e) devient peut-être cet homme irrationnel du film de Woody Allen dans le formidable « Irrational man »), finalement comme le cinéma… Ainsi, Lambert Wilson, maître de cérémonie de ce 68ème Festival de Cannes, lors de l’ouverture, n’a-t-il pas dit lui-même « Le cinéma, c’est le rêve, le secret, le miracle, le mystère ». « Valley of love » est ainsi aussi une métaphore du cinéma, ce cinéma qui donne vie aux illusions, cette croyance folle que porte Isabelle face au scepticisme de Gérard.

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    Une fin qui nous hante longtemps après le générique, une fin d’une beauté foudroyante, émouvante, énigmatique. Un film pudique et sensible qui mérite d’être vu et revu et qui ne pourra que toucher en plein cœur ceux qui ont été confrontés à cet intolérable et ineffable vertige du deuil. L’oublié du palmarès comme le fut un autre film produit par sa productrice Sylvie Pialat l’an passé, l’immense « Timbuktu ».

    -Conférence de presse de « Valley of love » au 68ème Festival de Cannes –

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    Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse cannoise, lors de laquelle les deux acteurs se sont prêtés sans rechigner et avec générosité au jeu des questions, et en particulier Gérard Depardieu, bien plus complexe et passionnant que l’image à laquelle certains voudraient le réduire (j’en veux pour preuve les citations de cette conférence de presse reprises avec démagogie par certains médias qui n’ont pas pris la peine de citer en entier ses propos).

    « J’étais émerveillée par le scénario. » Sylvie Pialat

    « Je ne me servirai pas du deuil de Guillaume pour le rôle car c’est 1deuil à part mais je peux imaginer le poids de ces lettres. » Depardieu

    « Je n’ai pas de vision de l’Ukraine. Je suis comme tout le monde choqué. J’adore peuple ukrainien. Ces conflits ne sont pas de mon ressort. » Depardieu

    « Monsieur Poutine, je le connais bien, je l’aime beaucoup et « l’URSS » j’y vais beaucoup ». Depardieu

    « Je connais très mal les cinéastes de maintenant. J’aime beaucoup des gens comme Audiard dont le physique me fait penser à son père. » Depardieu

    « J’adore les séries et des acteurs comme B. Willis. Je ne rechigne pas devant un bon Rossellini ou un très bon Pialat. » Depardieu

    « Je me suis rendu compte que je faisais ce métier par plaisir et parce que ça facilitait la vie. » Depardieu

    « J’ai décidé de faire ce métier car je ne voulais pas travailler. Je me suis rendu compte que je voulais vivre. » Depardieu

    « Ce film, c’est comme une lecture sur des questions essentielles dont nous avons oublié de nous souvenir. » Gérard Depardieu

    « En lisant script sur ces actes manqués de l’oubli, ces interrogations qui nous retombent dessus, je l’ai rarement lu. » Depardieu

    « J’avais vu « La Religieuse », un film qui m’avait particulièrement interpellé. » G.Depardieu

    « L’idée de départ, qu’on s’appelle Gérard et Isabelle a créé d’emblée un aspect documentaire, un rapport particulier aux rôles. » Huppert

    « On se croit sur une autre planète dans la Vallée de la mort. On ne peut se raccrocher à rien. » Isabelle Huppert

    « Le lieu a été l’élément déclencheur de l’histoire. » Guillaume Nicloux

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  • Critique de TAXI TEHERAN de Jafar Panahi (à partir du 22.04 sur Canal + Cinéma)

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    Le dernier film du cinéaste iranien Jafar Panahi, "Taxi Téhéran", auréolé de l’Ours d’or à la Berlinale 2015, sera diffusé sur Canal + Cinéma à partir du 22 avril. Un film magistral à voir absolument et pas seulement à cause de ses difficultés de tournage que le cinéaste a subtilement contournées. Réaliser ce film était en effet un véritable défi puisque sa condamnation en 2010, lui interdit de réaliser des films durant vingt ans et « accessoirement » de quitter le pays. « Taxi Téhéran » est pourtant le troisième film que Jafar Panahi a réalisé après son procès. Il a en effet auparavant sorti « Ceci n’est pas un film » en 2011 et « Closed Curtain » qui a d’ailleurs obtenu l’ours d’argent à Berlin en 2013. Filmer dans ce taxi fut ainsi un véritable défi technique. Trois caméras étaient ainsi dissimulées dans le taxi. Jafar Panahi a par ailleurs tout géré seul : le cadre, le son, le jeu des acteurs et donc le sien, tout en conduisant ! Grâce aux efforts de chacun, le coût du film n’a pas dépassé les 32000 euros.

    « Taxi Téhéran » débute par un plan fixe. La ville de Téhéran grouillante de monde et de vie vue à travers la vitre avant d’un taxi dont on perçoit juste le capot jaune. Le chauffeur reste hors champs tandis que la conversation s’engage entre les deux occupants du taxi qui ne se connaissaient pas avant qu’ils ne montent l’un après l’autre dans le véhicule. L’homme fait l’éloge de la peine de mort après avoir raconté une anecdote sur un voleur de roues de voiture. « Si j’étais à la tête du pays, je le pendrais » déclare-t-il ainsi. La femme, une institutrice, lui rappelle que l’Iran détient le triste record mondial d’exécutions après la Chine. Avant de partir, l’homme révèle son métier : voleur à la tire. Ce premier tableau permet un début d’esquisse de la société iranienne mais aussi de planter le décor et d’installer le ton, à la fois grave et burlesque. Le décor est l’espace feutré du taxi qui devient un lieu de liberté dans lequel se révèlent les incongruités suscitées par l’absurdité des lois et interdictions en vigueur. L’ingéniosité du dispositif (qui nous rappelle que Panahi a été l’assistant de Kiarostami) nous permet de rester à l’intérieur du taxi et de voyager, pas seulement dans Téhéran, mais aussi dans la société iranienne, et d’en établir une vue d’ensemble.

    Ce n’est qu’après plus de 9 minutes de films qu’apparaît le chauffeur et que le spectateur découvre qu’il s’agit de Jafar Panahi, son sourire plein d'humanité, sa bonhomie. Son nouveau passager le reconnaît ainsi (un vendeur de films piratés qui, sans doute, a vendu des DVD de Jafar Panahi, seul moyen pour les Iraniens de découvrir ses films interdits et qui, comble de l’ironie, dit « Je peux même avoir les rushs des tournages en cours ») et lui déclare « c’étaient des acteurs », « C’est mis en scène tout ça » à propos d’une femme pétrie de douleur que Panahi a conduite à l’hôpital avec son mari ensanglanté, victime d’un accident de 2 roues. Panahi s’amuse ainsi de son propre dispositif et à brouiller les pistes, les frontières entre fiction et documentaire.

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    Le vendeur lui rappelle qu’il lui avait demandé « Il était une fois en Anatolie » de Nuri Bilge Ceylan et qu’il voulait voir « Minuit à Paris » de Woody Allen. « Minuit à Paris » était le film d’ouverture du Festival de Cannes, l’année suivant celle où Panahi n’avait pu tenir son rôle dans le jury. L’image de sa chaise vide avait alors fait le tour du monde. En février 2010, le pouvoir islamique lui avait déjà interdit de se rendre à la Berlinale 2010 dont il était l'invité d'honneur. Cette interdiction était intervenue suite à sa participation à des manifestations après la victoire controversée d'Ahmadinejad en 2009. Il avait ensuite été arrêté, le 1er mars 2010, puis retenu dans la prison d'Evin. Lors du Festival de Cannes, une journaliste iranienne avait révélé qu’il avait commencé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements subis en prison. Il fut libéré sous caution le 25 Mai 2010, ce qui l’empêcha de venir défendre « L’Accordéon » sélectionné à la Mostra en 2010 et en décembre de la même année, il fut condamné à six ans de prison et il lui fut interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant vingt ans. En février 2011 il fut tout de même membre du jury à titre honorifique à la Berlinale. En octobre 2011, sa condamnation a été confirmée en appel.

    La femme éplorée demande à Panahi de filmer avec son portable le testament de son mari. « D’après la loi, elle n’héritera de rien. Quelques dindes tout au plus. Je demande à mes frères de laisser ma femme tranquille, de ne pas porter plainte contre elle », déclare ainsi le mari. Elle se révélera ensuite plus soucieuse du testament que de la santé de son mari. Cette situation, ubuesque et burlesque, révèle finalement les craintes d’une femme dont la liberté est sans doute entravée « N’appelez pas ce numéro. Appelez mon portable », le supplie-t-elle afin que le chauffeur n’appelle pas son mari.

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    Au-delà du portrait de la société iranienne sous le joug d'un régime autoritaire et inique mais malgré tout moderne, vibrante de vie, d’aspirations, c’est aussi une déclaration d’amour au cinéma dont le taxi est une sorte de double : un espace salutaire de liberté, de jeu, de parole, d’irrévérence, de résistance. Le film devient ainsi une leçon de cinéma, le moyen pour Panahi de glisser quelques références. « Un vieux Kurosawa. Une perle rare » ou encore de déclarer à un étudiant en cinéma : « Tout film mérite d’être vu. Le reste est une affaire de goût ». «Ces films sont déjà faits. Ces romans sont déjà écrits. On ne trouve pas en restant chez soi. ». Sa nièce qui doit réaliser un film pour son école rappelle les règles terrifiantes pour qu’un film soit diffusable. L'innocence, effroyablement cocasse, avec laquelle elle prononce ces phrases est plus glaçante et efficace que n'importe quelle dénonciation: « pas de violence, pas de noirceur, pas de cravate pour les personnages positifs » (dont la terrifiante absurdité me rappelle le « interdit aux araignées et aux Wisigoths" de « La vie est belle » de Benigni), pas de contact entre un homme et une femme, pas de prénom persan pour les personnages positifs, ne pas utiliser de questions politiques et économiques ».

    Le burlesque l’emporte à nouveau avec le tableau suivant, deux femmes encombrées d’un bocal dans lequel batifolent deux poissons rouges et qui doivent arriver à midi pile à un endroit précis sous peine d’être foudroyées par la malchance. Ce sont ensuite des proches que retrouve Panah: sa nièce, un ami, son ancienne avocate, Nasrin Sotoumek, « la dame au bouquet » comme l’appelle sa nièce, qui a fait trois ans de prison pour avoir défendu une jeune femme emprisonnée après avoir assisté à un match de volley masculin.

    Le jeu de mise en abyme, de miroirs et de correspondances est particulièrement habile. Le cinéaste multiplie les degrés de lecture et les modes de filmage, de films dans le film, ce que filment les caméras dans le véhicule, ce que filme sa nièce avec son appareil photo, ce que filme son portable, démontrant ainsi la pluralité de possibles du cinéma. Les différentes saynètes résonnent entre elles. Ainsi la nièce veut faire un « film sur le sens de l’abnégation », ignorant que l’ami qu’a retrouvé son oncle quelques minutes plus tôt a justement témoigné de ce sens de l’abnégation et qu'il a demandé à Panahi de réaliser un film sur son histoire, celle de son agression par «un homme normal, comme tout le monde » qu’il a reconnu et s’est refusé à dénoncer. Le moyen encore de décrire un Etat qui étouffe, aliène, suscite la violence mais n’éteint pas l’humanité qui subsiste et résiste malgré tout.

    Jafar Panahi évoque aussi sa propre situation, avec une fausse innocence, et celle des prisons « J’ai entendu la voix du type qui me cuisinait en prison » dit-il à son avocate. Et lorsque cette dernière, suspendue de l’ordre des avocats, lui dit « comme si le syndicat des réalisateurs votait ton interdiction de tourner », l’ellipse qui suit, ou plutôt la pseudo-indifférence à cette phrase, en dit long. « Tu es sorti mais ils font de ta vie une prison », « Ne mets pas ce que je t’ai dit dans ton film sinon tu seras accusé de noirceur »,« Il ne faut montrer que la réalité mais quand la réalité est laide ou compliquée, il ne faut pas la montrer ». Chaque phrase de l’avocate ressemble à un plaidoyer contre le régime dont les roses qu’elle tient dans les bras accentuent le caractère et les échos pacifistes.

    Les acteurs sont tous des non-professionnels et non moins étonnants. Certains jouent même leur propre rôle : la petite Hana (la nièce de Panahi qui était venue chercher le prix à Berlin, d’une étonnante maturité, attachant et malicieux personnage), l’avocate Nasrin Sotoudeh et le vendeur de DVD Omid.

    Taxi Téhéran dont le titre résume le projet. Cela pourrait être aussi Cinéma Téhéran tant les deux mots, Cinéma et Taxi, sont presque ici synonymes. Une déclaration d’amour au cinéma. (Ainsi l’avocate pose-t-elle une rose sur le capot de la voiture pour « les gens de cinéma sur qui on peut toujours compter », sans doute les remerciements implicites du réalisateur, au-delà de la belle image qui clôt le film et nous reste en tête comme un message d'espoir). Un hymne à la liberté. Un plaidoyer pour la bienveillance. Un film politique. Un vrai-faux documentaire d’une intelligence rare. Un état des lieux de la société iranienne. Un défi technique d’une clairvoyance redoutable. Bref, un grand film.

    Pour protéger ses acteurs, Jafar Panahi n'a pas mis de générique de fin à son film qui s’achève comme il avait commencé, par un (remarquable et inoubliable) plan fixe filmé depuis l’intérieur du taxi. Et cette rose, sur le capot, au premier plan, comme une déclaration d'optimisme et de résistance. Mais entre ces deux plans fixes : la vie qui palpite malgré tout. La fin n’en est que plus abrupte et forte. Un film qui donne envie d’étreindre la liberté, de savourer la beauté et le pouvoir du cinéma qu'il exhale, exalte et encense. Un tableau burlesque, édifiant, humaniste, teinté malgré tout d’espoir. Un regard plein d’empathie et de bienveillance. Un prix à Berlin nullement usurpé après tant d’autres depuis sa Caméra d’or au Festival de Cannes 1995 pour « Le Ballon blanc » : Lion d’or à Venise en 2000 pour « Le Cercle », Prix du jury Un Certain regard en 2003 pour « Sang et or », Ours d’argent à Berlin pour « Hors jeu » en 2006. Un film fort, poétique, lucide, brillant et qui, sous une apparente désinvolture et fausse improvisation du réel, révèle une écriture minutieuse d'une rare intelligence, à voir et revoir !

    Pour info: le compromis de Vienne du 14 juillet 2015, sous l'égide de l'Union européenne, garantissait le caractère civil du nucléaire iranien et visait à empêcher que Téhéran ne se dote d'une bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions.

    A voir également: "Téhéran" de Nader T.Homayoun et "Les chats persans" de Bahman Ghobadi.

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  • Vente aux enchères de LA COLLECTION GILLES JACOB AND FRIENDS le 16 Mai à 15H au Grand Hyatt hôtel Martinez de Cannes

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    Un événement organisé au profit d'une bonne cause par la Mairie de Cannes, suite à l'appel aux dons et à la solidarité baptisé "Help Cannes" et lancé par le Maire de Cannes, David Lisnard,  pour interpeller la générosité de tous les amoureux de la ville prêts à participer à sa réparation  après les terribles inondations qui avaient ravagé la Riviera, une vente caritative parrainée par l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a personnellement rassemblé en un temps record (mais qui saurait résister - a fortiori pour une bonne cause- à celui qui a été à la tête du festival pendant tant  d'années et qui en a fait ce qu'il est aujourd'hui, le plus grand événement cinématographique au monde? ) une quantité impressionnante de lots prestigieux qui raviront sans aucun doute autant les cinéphiles que les collectionneurs: bref,  il m'était impossible de ne pas en parler et de ne pas vous encourager à faire de même pour que cette vente connaisse le succès. 
     
    Les collectionneurs, les cinémathèques ou simplement les amateurs y trouveront sans aucun doute leur bonheur entre les vêtements portés par des stars, des photos sublimes, des livres de grands écrivains, des alcools, des scénarios annotés. Des lots qui sont de véritables raretés souvent liées à des films entrés dans l'Histoire du cinéma. Des objets rares et exceptionnels donc dont un grand nombre liés à des chefs-d'œuvre projetés dans le cadre du Festival de Cannes: Amour, Timbuktu, Etreintes brisées, Cyrano de Bergerac... pour une vente de prestige et surtout pour une bonne cause!
     
    Le nom de la vente ("Collection Gilles Jacob and friends") rappelle celui de la vente aux enchères  "Plantu and friends" qui avait eu lieu au profit de Cartooning for peace dans le cadre du Festival de Cannes 2013, lequel Plantu signe le dessin sublime, poétique et cocasse qui sera le symbole de la vente et qui sera bien sûr mis aux enchères (tiré en 10 exemplaires signés et numérotés, cf photo en haut de cet article).
     
    La "Collection Gilles Jacob and friends" sera vendue aux enchères le 16 Mai à partir de 15h au Grand Hyatt Hôtel Martinez (salon Acajou). Elle sera aussi vendue par préventes aux enchères sur le site de la ville de Cannes. Les commissaires-priseurs de la vente seront, pour Christie’s, Maître Arno Verkade et, pour Cannes, Maître Carine Aymard.
     
    Les fonds collectés lors de la vente seront intégralement reversés pour la reconstruction de la ville durement touchée par les intempéries du 3 octobre dernier. En effet, dans la soirée du 3 octobre 2015, Cannes avait été tragiquement frappée par des pluies meurtrières d’une extrême violence. Les dégâts ont été estimés à 800 millions d’euros dans le département, dont 300 millions d’euros sur le territoire Cannois et 40 millions d’euros pour les seuls biens communaux. Près de 100 bâtiments appartenant à la collectivité ont été touchés, voire totalement sinistrés par ce phénomène météorologique d’une gravité unique.   Dès le début des intempéries, la Mairie de Cannes s’est immédiatement mobilisée pour organiser les premiers secours, protéger les personnes puis les biens, aider les sinistrés et remettre en état l’espace public avec un plan de sauvegarde communal activé pour la première fois dans l’histoire de la ville. Dans la gestion de cette crise sans précédent, la solidarité de la population ne s’est jamais estompée avec les dons massifs de vêtements, d’électroménager, mais aussi des dons financiers. 
     
    L’opération « Help Cannes » a ainsi déjà permis de récolter plus d’1 million d’euros grâce à la générosité de nombreux anonymes, mais aussi d’artistes comme Monica Bellucci, ou encore Gilles Jacob.   
     
    Près de 130 personnalités médiatiques et notamment du monde du cinéma ont souhaité s'associer à cette vente.
     
    Elle comprend près de 150 lots de prestige provenant du monde entier parmi lesquels: 
     
    - le tailleur Dior conçu par John Galliano pour Penelope Cruz dans le sublime film Etreintes brisées de Pedro Almodovar en 2009,

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    - le smoking porté par Mathieu Amalric dans Tournées,
    - le borsalino de tournage de Bernardo Bertolucci,
    - la pochette d’Inès de la Fressange,
    - le sac de Marthe Keller,
    - l'écharpe d'Asia Argento,
    - la robe bustier verte Gucci portée par l'actrice Léa Seydoux lors du Festival de Cannes 2010,
    - des robes portées par Anouk Aimée, Isabelle Huppert, Dominique Blanc,
    - la robe bustier Christian Dior du 50ème anniversaire portée par l'actrice Juliette Binoche,

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    - le manteau de Laura Morante, dans Cœurs d'Alain Resnais,
    - la robe et les accessoires de Timbuktu
     
    - et des bijoux comme la montre en or de Maggie Cheung, 
    - la montre offerte par Chopard,
    - la paire de boucles d'oreilles en strass dessinées par Yves Saint Laurent pour le film « Stavisky » (1974) d'Alain Resnais, portées par Anny Duperey, 
     
    - des fragments de décors,
     
    - des photos de grands maîtres comme Brigitte Lacombe, Raymond Depardon, Abbas Kiarostami, Jerry Schatzberg, Carlos Saura, Caroline Champetier, Agnès b, Alan Parker ou Wim Wenders,
    - l'exemplaire unique d'une photo de Catherine Mouchet tirée par Alain Cavalier,
    - des photos rares de la collection Kobal et Traverso, toutes tirées spécialement,
    - une lithographie peinte par Marco Bellocchio,
    - des dessins de Roy Andersson,
    - des esquisses de Philippe Druillet pour Au nom de la rose,
     
    - des scénarios annotés comme le script original du film Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci,
    - les scénarios signés du film Amour de Michael Haneke (Palme d'Or du Festival de Cannes 2012),
    - le scénario signé et annoté du film « La part des anges » (2012) de Ken Loach,
    - des textes manuscrits inédits (Pascale Ferran, Olivier Assayas, Denys Arcand), 
    - les scénarios signés et annotés de Théo Angelopoulos,  des frères Dardenne, de Ken Loach, de David Cronenberg,  de Francis Veber et de Volker Schloendorff,
    - mais aussi de Jeffrey Katzenberg (Dreamworks).
     
     
    - des affiches ( celle de Chinatown signée par Faye Dunaway),
    - l’affiche signée du film « Eraserhead » (1977) de David Lynch,
    - de très nombreux posters en toutes langues (Steven Spielberg, John Waters,)
    - des livres dédicacés pour l’occasion,
    - des disques, des dessins,
     
    - des copies 35mm de films: La bonne année, de Claude Lelouch ou Terminus de Pierre-William Glenn,
    - des DVDs,
     
    - la planche de surf de Jean Dujardin dans Brice de Nice utilisée pour les deux films et dédicacée par Jean Dujardin,

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    - la tirelire de M. Ibrahim,
    - le plumier ancien de Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau,
    - le casque audio d'Alexandre Desplats,
    - une caméra de Dennis Davidson,
    - un Nagra de France Inter,
     
    - des spiritueux comme un magnum de Mouton Rothschild, la cuvée spéciale Marie-Josée Croze ou la vodka de Taxi blues par Pavel Lounguine !
     
    mais encore:

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    -"la Palme d’Or à la carrière" de Jane Fonda (2007), (il n'en existe que 4 depuis la création du festival!),
    -un boule de neige en verre collector du film « Fargo » (1996) des frères Joël et Ethan Cohen,
     
    Les grands chefs de cuisine ont aussi apporté leurs contributions : Alain Ducasse, Guy Savoy, Bruno Oger qui ont offert des repas ou des séjours dans leurs établissements comme Thierry Naidu,
     
    et encore:
     
    - des dons de Dominique de Rabaudy, Arlette Gordon, ou la Fondation Fassbinder,
    - la rareté de Tarkovski,
    - la peinture sur bois de Lars von Trier,
     
    -et le dessin de Plantu réalisé pour l'opération "Help Cannes" tiré en 10 exemplaires signés et numérotés...
     

    Modalités de participation dès le 9 mai. Deux étapes pour obtenir l'objet de vos rêves :

    1° Enchérissez d'abord en ligne helpcannes-encheres.com à partir du 9 mai jusqu'au 15 mai à minuit (ouvert à tous).

    Les acheteurs potentiels peuvent enchérir pour les objets qui les intéressent sur le site helpcannes-encheres.com

    2° Devenez le « top enchérisseur » et accéder à la vente aux enchères le 16 mai (sur invitation). 

    Si vous faites partie des « tops enchérisseurs » qui ont fait la meilleure offre sur chaque lot au 15 mai à minuit, vous serez contactés par téléphone pour prendre part à la vente organisée le lendemain, 16 mai 2016, à Cannes sous le marteau de Maitre Carine Aymard de Cannes Enchères et Arno Verkade de Christie’s (accessible uniquement sur invitation).

    La plus haute enchère de chaque lot sur Internet constituera la mise à prix de départ le lundi 16 mai.

    La vente du lundi 16 mai se déroulera en trois vacations à partir de 10h. Pour accéder à ces vacations, les personnes intéressées devront demander leur inscription par e-mail à l’adresse : protocole@ville-cannes.fr

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  • Le Festival de Cannes sur Canal + (les films à voir) et Canal + au Festival de Cannes 2016

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    Même s'il a été beaucoup question de l'absence du Grand Journal et du patio Canal + à Cannes cette année, la chaîne n'en demeure pas moins partenaire et acteur essentiels du Festival de Cannes d'abord parce que le mercredi 11 mai sera diffusé en direct, en clair et en exclusivité la cérémonie d’ouverture produite par Canal plus et présentée par Laurent Lafitte. Pour les festivaliers, la cérémonie d'ouverture sera suivie de "Café Society" de Woody Allen.

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    La cérémonie de clôture sera également produite par Canal + et diffusée le dimanche 22 mai en direct, en clair et en exclusivité. Lors de la conférence de presse officielle du festival (cliquez ici pour retrouver mon article complet sur la conférence de presse du festival avec le programme détaillé), Pierre Lescure ainsi a annoncé des cérémonies "spectaculaires et inventives". Pour les festivaliers, le film de clôture sera cette année la palme d'or 2016.

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    Michel Denisot, avec son émission LA QUOTIDIENNE DU FESTIVAL, nous invitera à partager sa folle journée cannoise. Quant à Laurent Weil, toujours fidèle au poste, il nous fera vivre chaque soir la montée des marches en direct du célèbre tapis rouge.

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    Canal + et Canal + Cinéma diffuseront en première exclusivité, durant toute la durée du festival, les films ayant marqué la précédente édition, comme LA LOI DU MARCHÉ, LA TÊTE HAUTE, TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE, VALLEY OF LOVE…

    En ouverture de cette programmation cannoise, MAD MAX FURY ROAD sera diffusé en première exclusivité, complété par l’intégrale de la saga et le documentaire inédit MAD MAX : UNIVERS BRÛLANT une manière de rendre hommage à George Miller, le président du jury 2016.

    Canal + proposera ainsi à ses abonnés  une programmation spéciale proposant chaque soir un film marquant des éditions 2014 et 2015, reflet de la diversité et de la haute qualité des différentes sélections cannoises.


    Sept films emblématiques de l’édition du festival 2015 seront diffusés en exclusivité sur Canal +...et non des moindres: "La tête haute" d'Emmanuelle Bercot (film d'ouverture du Festival de Cannes 2015), le 11 Mai à 20H55 sur Canal +, "Mad Max - Fury road" de George Miller, le 13 Mai à 20H55 sur Canal +, "La loi du marché" de Stéphane Brizé (pour lequel Vincent Lindon a obtenu le prix d'interprétation masculine), le 17 Mai, à 20H55 sur Canal +, "Valley of love" de Guillaume Nicloux, le 17 Mai à 20H55 sur Canal +, "Love" de Gaspar Noé le 17 Mai à 00H30 sur Canal +, "Trois souvenirs de ma jeunesse" d'Arnaud Desplechin le 18 Mai à 20H55 sur Canal +, "Tale of tales" de Matteo Garrone, le 18 Mai à 23H sur Canal +.

    Du 10 au 14 Mai, sur Canal + Cinéma, vous pourrez découvrir l'intégrale Mad Max.

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    Sur Canal + Cinéma, Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, défendra en personne ses choix de sélectionneur. Il commentera ainsi avec ferveur la sélection officielle des deux années précédentes. A cette occasion seront projetés et commentés les films suivants: "Captives" d'Atom Egoyan (le 13 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "Mad Max -Fury road" de George Miller (le 14 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "Valley of love" de Guillaume Nicloux (le 15 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "Tale of tales" de Matteo Garrone (le 16 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), " Red army", un documentaire de Gabe Polsky (le 17 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "Lost river" de Ryan Gosling (le 18 Mai à 20H50 sur Canal + cinéma), "Une histoire d'amour et de ténèbres" de Natalie Portman (le 19 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "La tête haute" d'Emmanuelle Bercot (le 20 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma), "La loi du marché" de Stéphane Brizé (le 21 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma),  et enfin "The Rover" de David Michôd (le 22 Mai à 20H50 sur Canal + Cinéma).

    Côté émissions, du 11 au 24 mai, l’antenne de Canal + se met à l’heure du festival de Cannes.


    LA NOUVELLE ÉDITION, LE GRAND JOURNAL et LE PETIT JOURNAL, les trois grands rendez-vous quotidiens de Canal +, assureront chaque jour la liaison avec le festival. Dans LE GRAND JOURNAL, Maïtena Biraben donnera rendez-vous chaque soir à Laurent Weil en direct des marches avec les plus grandes stars internationales du cinéma. Les envoyés spéciaux Augustin Trapenard et Michel Denisot, quant à eux, proposeront leur page quotidienne cannoise.

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    Dans ses "Rencontres du cinéma", des rendez-vous de 20 minutes,  le dimanche 8, 15 et 22 Mai à 12H20 et en clair sur Canal +, Laurent Weil recevra les stars et les jeunes talents qui font l’actualité de cette 69e édition pour des entretiens exclusifs. Le 8 mai, Kristen Stewart et Jesse Eisenberg s’entretiendront du dernier film de Woody Allen, CAFÉ SOCIETY, qui fait l’ouverture du festival. Le 15 mai, l’équipe de MA LOUTE, de Bruno Dumont, rejoindra Laurent Weil. Le 22 mai, ce sera au tour de celle du thriller de Paul Verhoeven, ELLE, avec Isabelle Huppert et Laurent Lafitte, maître de cérémonie du festival.

    Vous pourrez également suivre la QUOTIDIENNE DU FESTIVAL avec Michel Denisot (9 numéros de 20 minutes), du 11 au 14 Mai et du 16 au 20 mai à 22H30 sur Canal +.

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    Dans "1 jour, 1 nuit", vous pourrez savourer 8 minutes d’un tout-en-images reprenant le meilleur de la journée de Cannes, à déguster avant la présentation par l'intarissable et enthousiaste Thierry Frémaux du film choisi dans l’opération 10 JOURS, 10 NUITS. Du 13 au 22 Mai à 20H40 sur Canal + Cinéma.

    A ne pas manquer également, Le Cercle mais aussi Mikrociné (Le rendez-vous hebdomadaire de Canal + Cinéma consacré au court métrage qui se met aux couleurs de la Croisette) les 8, 15 et 22 Mai à 22H30 sur Canal + Cinéma.

    Le dispositif digital sera assez conséquent. Laurent Weil, Thierry Frémaux et Daphné Roulier en seront leurs ambassadeurs. L’exhaustivité des images (contenus vidéo, photos du tapis rouge, articles, infographies, gifs, etc.) seront sur le site CANALPLUS.FR/CANNES et sur les réseaux sociaux cinéma de Canal +.  Pour la première fois, Canal + crée  également sa chaîne événementielle dédiée au festival de Cannes sur DAILYMOTION pour vivre tout le festival en vidéos avec du live, des contenus exclusifs et des pastilles inédites produits par STUDIO BAGEL.    Et bien sûr, les cérémonies d'ouverture et de clôture, en direct, en clair et en exclusivité, les marches, le "zapping cannois" quotidien et tous les grands rendez-vous de  autour du festival seront diffusés sur CANALPLUS.FR/CANNES et DAILYMOTION.

    Enfin, comme toujours, la live TV officielle du festival de Cannes ouvre son antenne pendant toute la durée de l’événement, du mercredi 11 mai au dimanche 22 mai 2016. Coproduite par Canal +, Orange et le Festival de Cannes, elle retransmet quotidiennement et en direct le parcours des équipes des films en sélection officielle : photocalls, interviews, montées des marches, conférences de presse et réactions des équipes des films après les projections dans le grand théâtre Lumière du Palais des festivals. TV FESTIVAL est diffusée et accessible gratuitement sur YouTube et DailyMotion, et disponible sur les offres CANAL (canal 35) et sur la TV d’Orange (canal 29).

    Je vous propose, ci-dessous, 2 critiques de films et quelques mots sur un troisième film qui seront diffusés sur Canal + et que je vous recommande tout particulièrement. Vous trouverez également des extraits et photos des conférences de presse cannoises de ces 3 films puisque j'y avais assisté. Avant cela, je vous rappelle que Canal + vous fait actuellement gagner des exemplaires de mon roman "L'amor dans l'âme" dont l'intrigue se déroule...au Festival de Cannes. Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder à l'article publié sur le site officiel de Canal plus à ce sujet.

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    -"Valley of love" de Guillaume Nicloux (compétition officielle 2015, reparti sans récompenses  mais pour moi LE film de l'année 2015

    -"La loi du marché" de Stéphane Brizé (compétition officielle 2015, prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon)

    -"La tête haute" d'Emmanuelle Bercot (film d'ouverture du Festival de Cannes 2015)

    Critique de VALLEY OF LOVE de Guillaume Nicloux

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    C’est à la fin du Festival de Cannes où il figurait en compétition officielle (le film était également en ouverture du Champs-Elysées Film Festival et en clôture du Festival du Film de Cabourg) que j’ai découvert pour la première fois « Valley of love », après 10 jours de grand cinéma qui font que, parfois, les images se mêlent, s’embrouillent, ne sont pas appréciées à leur juste valeur, surtout en un lieu et une époque où chacun se doit de donner (et de proclamer haut et fort) un avis à peine le générique terminé et qui comme le sujet du film finalement (le deuil) se doit d’être zappé. Or, certains films se dégustent plus qu’ils ne se dévorent, et il faut souvent du temps pour en appréhender la force, la profondeur, la pérennité de leurs images. C’est le cas de « Valley of love » qui, à Cannes, m’avait laissé un goût d’inachevé, malgré l’émotion qu’il avait suscitée en moi. Ce fut également sans aucun doute la conférence de presse la plus intéressante de ce 68ème Festival de Cannes. Curieusement, c’est celui auquel je repense le plus souvent et c’est sans aucun doute le pouvoir des grands films que de vous accompagner, de vous donner la sensation d’avoir effectué un voyage à l’issue duquel vous n’êtes plus tout à fait la même personne, c’est pourquoi j’ai décidé de retourner le voir pour vous en parler comme il le mérite…

    Isabelle (dont le prénom n’est d’ailleurs jamais prononcé) et Gérard (interprétés aussi par Isabelle –Huppert- et Gérard -Depardieu-) se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils, Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, six mois auparavant. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme initiatique imaginé par Michael. Quel pitch prometteur et original, en plus de cette prestigieuse affiche qui réunit deux monstres sacrés du cinéma et qui reconstitue le duo de « Loulou » de Pialat, 35 ans après !

    Les premières minutes du film sont un modèle du genre. La caméra suit Isabelle qui avance de dos, vers un motel au milieu de nulle part. Une musique étrange et hypnotique (quelle musique, elle mérite presque à elle seul ce voyage !) l’accompagne. Les bruits de ses pas et de la valise marquent la cadence. Au fur et à mesure qu’elle avance, des notes dissonantes se glissent dans la musique. Puis, elle apparaît face caméra, dans la pénombre, son visage est à peine perceptible. Et quand elle apparaît en pleine lumière, c’est derrière les barreaux d’une fenêtre. Elle enlève alors ses lunettes et se dévoile ainsi à notre regard. Tout est là déjà : le cheminement, les fantômes du passé, l’ombre, le fantastique, la sensation d’enfermement, de gouffre obscur. Plus tard, ils se retrouvent. Le contraste est saisissant, entre le corps imposant et généreux de l’un, le corps frêle et sec de l’autre au milieu de ce paysage d’une beauté vertigineuse, infernale, fascinante, inquiétante.

    Le décor est le quatrième personnage avec Isabelle, Gérard, le fils absent et omniprésent. La chaleur est palpable, constamment. Des gouttes de sueur perlent sur le front de Gérard, se confondent parfois avec des larmes imaginées, contenues. Les grandes étendues vertigineuses du désert résonnent comme un écho à ce vertige saisissant et effrayant du deuil que ce film évoque avec tellement de subtilité, ainsi que son caractère si personnel et intransmissible. Isabelle n’est ainsi pas allée à l’enterrement de son fils parce qu’elle ne va plus aux enterrements depuis la mort de son père. On imagine que la vie les a l’un et l’autre happés, les a contraints à masquer leur douleur indicible, que ces étendues à perte de vue, le vide et l’enfer qu’elles symbolisent leur permet enfin d’y laisser libre cours « comme une sorte de pèlerinage. » : « Parfois j’ai l’impression que je vais m’effondrer, que plus rien ne me porte. Je me sens vidée, abandonnée », dit ainsi Isabelle.

    Grâce à l’humour judicieusement distillé, qui joue sur l’étanchéité des frontières entre leurs identités réelles et leurs identités dans le film (Gérard est acteur, dit être né à Châteauroux, et ne lit que les titres des films pour savoir s’il va accepter un film), elle est végétarienne, le trouve caractériel, lui reproche d’altérer l’écosystème parce qu’il nourrit les lézards. Le comique de situation provient du contraste entre ces deux corps, du contraste visuel aussi de ces deux personnages au milieu du décor (certains plans d’une beauté décalée, imprègnent autant la pellicule que la mémoire des spectateurs), à la fois gigantesques et minuscules dans cette vallée de la mort où ils ont rendez-vous avec leur fils, leur amour perdu. Ces quelques moments de comédie, comme dans le formidable film de Moretti, également en compétition du 68ème Festival de Cannes et également oublié du palmarès (« Mia Madre ») qui aborde le même sujet, permettent de respirer dans ce décor à perte de vue et étouffant avec cette chaleur écrasante, à l’image du deuil qui asphyxie et donne cette impression d’infini et d’inconnu oppressants.

    Mon seul regret concerne une scène trop écrite (dans la voiture) qui expose leurs situations respectives mais ce qui m’a gênée à la première vision, me paraît anecdotique à la deuxième. Certaines phrases résonnent avec d’autant plus de justesse qu’elles sont dites par des comédiens qui les prononcent avec une infinie délicatesse, qui trouvent constamment la note juste : « Si on se met à détester quelqu’un avec qui on a vécu c’est qu’on ne l’a jamais vraiment aimé. Quand on aime quelqu’un c’est pour toujours. » La force de ces deux immenses comédiens est de malgré tout nous faire oublier Depardieu et Huppert et de nous laisser croire qu’ils sont ces Isabelle et Gérard. Et il leur suffit de lire une lettre dans le décor épuré d’une chambre, sans autre artifice que leur immense talent, pour nous émouvoir aux larmes sans parler de cette scène finale bouleversante qui m’a ravagée à la deuxième vision autant qu’à la première.

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    Ce film qui ne ressemble à aucun autre, qui n’est pas dans le spectaculaire et l’esbroufe, mais dans l’intime et la pudeur, aborde avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité une réflexion sur le deuil et ce lien distordu avec le réel qu’il provoque, tellement absurde et fou, qu’il porte à croire à tout, même aux miracles, même une rencontre avec un mort dans une vallée du bout du monde. Aux frontières du fantastique qu’il franchit parfois, avec sa musique hypnotique, ses comédiens qui crèvent l’écran et un Depardieu à la présence plus forte que jamais (et il n’est pas question ici seulement de corpulence mais de sa capacité inouïe à magnétiser et occuper l’écran), un décor qui pourrait être difficilement plus cinégénique, intrigant, fascinant, inquiétant, « Valley of love »est un film captivant duquel se dégage un charme étrange   et envoûtant.

    En résulte une réflexion intéressante sur le deuil qui abolit ou suscite de nouvelles croyances (finalement l’homme ou la femme endeuillé(e) devient peut-être cet homme irrationnel du film de Woody Allen dans le formidable « Irrational man »), finalement comme le cinéma… Ainsi, Lambert Wilson, maître de cérémonie de ce 68ème Festival de Cannes, lors de l’ouverture, n’a-t-il pas dit lui-même « Le cinéma, c’est le rêve, le secret, le miracle, le mystère ». « Valley of love » est ainsi aussi une métaphore du cinéma, ce cinéma qui donne vie aux illusions, cette croyance folle que porte Isabelle face au scepticisme de Gérard.

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    Une fin qui nous hante longtemps après le générique, une fin d’une beauté foudroyante, émouvante, énigmatique. Un film pudique et sensible qui mérite d’être vu et revu et qui ne pourra que toucher en plein cœur ceux qui ont été confrontés à cet intolérable et ineffable vertige du deuil. L’oublié du palmarès comme le fut un autre film produit par sa productrice Sylvie Pialat l’an passé, l’immense « Timbuktu ».

    -Conférence de presse de « Valley of love » au 68ème Festival de Cannes –

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    Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse cannoise, lors de laquelle les deux acteurs se sont prêtés sans rechigner et avec générosité au jeu des questions, et en particulier Gérard Depardieu, bien plus complexe et passionnant que l’image à laquelle certains voudraient le réduire (j’en veux pour preuve les citations de cette conférence de presse reprises avec démagogie par certains médias qui n’ont pas pris la peine de citer en entier ses propos).

    « J’étais émerveillée par le scénario. » Sylvie Pialat

    « Je ne me servirai pas du deuil de Guillaume pour le rôle car c’est 1deuil à part mais je peux imaginer le poids de ces lettres. » Depardieu

    « Je n’ai pas de vision de l’Ukraine. Je suis comme tout le monde choqué. J’adore peuple ukrainien. Ces conflits ne sont pas de mon ressort. » Depardieu

    « Monsieur Poutine, je le connais bien, je l’aime beaucoup et « l’URSS » j’y vais beaucoup ». Depardieu

    « Je connais très mal les cinéastes de maintenant. J’aime beaucoup des gens comme Audiard dont le physique me fait penser à son père. » Depardieu

    « J’adore les séries et des acteurs comme B. Willis. Je ne rechigne pas devant un bon Rossellini ou un très bon Pialat. » Depardieu

    « Je me suis rendu compte que je faisais ce métier par plaisir et parce que ça facilitait la vie. » Depardieu

    « J’ai décidé de faire ce métier car je ne voulais pas travailler. Je me suis rendu compte que je voulais vivre. » Depardieu

    « Ce film, c’est comme une lecture sur des questions essentielles dont nous avons oublié de nous souvenir. » Gérard Depardieu

    « En lisant script sur ces actes manqués de l’oubli, ces interrogations qui nous retombent dessus, je l’ai rarement lu. » Depardieu

    « J’avais vu « La Religieuse », un film qui m’avait particulièrement interpellé. » G.Depardieu

    « L’idée de départ, qu’on s’appelle Gérard et Isabelle a créé d’emblée un aspect documentaire, un rapport particulier aux rôles. » Huppert

    « On se croit sur une autre planète dans la Vallée de la mort. On ne peut se raccrocher à rien. » Isabelle Huppert

    « Le lieu a été l’élément déclencheur de l’histoire. » Guillaume Nicloux

    Critique de LA TÊTE HAUTE d'Emmanuelle Bercot et récit de la cérémonie d'ouverture 2015 qui avait précédé la projection (tel que publié l'an passé)

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    « Ce que nous demandons au cinéma, c’est ce que l’amour et la vie nous refusent : le mystère et le miracle. Place au miracle », avait ainsi proclamé Lambert Wilson lors de l’ouverture l’an passé, citant Desnos. « Le cinéma, c’est le rêve le secret le miracle le mystère », a-t-il dit cette année, et je l’écris sans virgules délibérément parce que le cinéma suspend notre souffle, nous embarque dans une autre dimension, oui : secrète, miraculeuse, mystérieuse.

     

    Depuis 3 jours à Cannes, et comme chaque année emportée déjà par la frénésie festivalière (avec une première journée déjà bien remplie et joyeusement hétéroclite), grisée par cette atmosphère si particulière, qu’on ne retrouve qu’à Cannes et où le cœur d’une ville toute entière ne palpite et ne vibre qu’au rythme du festival qu’elle accueille et du 7ème art, ou en tout cas nous en donne la douce sensation, et bien que ce soit mon 15ème Festival de Cannes (et que je peine à la croire tant, chaque fois, j’éprouve la même irrépressible émotion en entendant la musique de Saint-Saëns qui précède les projections officielles ou en découvrant le Grand Théâtre Lumière, cette année ornée de la magnifique affiche avec Ingrid Bergman), j’ai toujours cette impression, que tout y est possible, y compris des miracles. Des miracles cinématographiques, sans aucun doute, le festival, cette année encore, nous en réserve de nombreux à voir défiler les extraits des films en sélection officielle, dont certains m’ont déjà fait frissonner d’impatience.

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    Cette année encore, c’est l’élégant Lambert Wilson qui a eu la charge d’être le maître de cérémonie et qui a magnifiquement rempli son rôle avec un discours lyrique et engagé, empreint d’humour et de gravité. Il a ainsi évoqué « un nouveau festival, une révolution ». En tout cas, les innovations cette année sont nombreuses avec notamment, en ouverture, un film moins glamour, moins spectaculaire que les films qui ont ouvert le festival ces dernières années (« Gatsby le magnifique » et « Grace de Monaco » ces deux dernières années), plus « engagé », mais non moins intéressant, mais aussi deux présidents du jury au lieu d’un (les frères Coen), et un nouveau président du festival, Pierre Lescure qui remplace l’irremplaçable Gilles Jacob sans oublier une salle magnifiquement rénovée.

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    Engagé le vibrant discours de Lambert Wilson l’était aussi qui, les yeux clos, nous a demandé de rêver de Cannes : « une femme, Sophia, Meryl, Julianne, Brigitte, Catherine… Lorsqu’on pense au cinéma, nos pupilles restent accrochées aux cils d’une actrice. La femme est le symbole de l’amour sur lequel repose le cinéma. A l’heure où certains voudraient la cacher, la bâillonner, la tenir dans l’ombre, la rendre captive, la violer, la mutiler, la vendre comme une marchandise, le cinéma la met en lumière, la révère, la révèle. Face à la monstrueuse barbarie de la réalité les actrices sont le contrepoids salutaire de la liberté et du désir», a-t-il ainsi déclaré. Finalement les deux visages de Cannes : le rêve et l’engagement, l’évasion du monde et le prisme grossissant de ses blessures et meurtrissures. « Il arrive que la réalité lui intime d’être autre chose », « de créer des héros et héroïnes susceptibles de guider les hommes, la tâche est rude, probablement autant que le monde l’est », « Si les films peuvent amener des hommes à devenir meilleurs, la vie prendrait tout son sens ».

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    Puis Lambert Wilson a évoqué Truffaut , « Le cinéma, c’est faire faire de jolies choses à de jolies femmes », « Est-ce que ça fait mal l’amour ? », pour en venir à saluer la présence de celle qui lui a inspiré cette citation, Catherine Deneuve : « Celle qui a inspiré cela, nous avons l’honneur et le bonheur de l’avoir parmi nous ce soir, Melle Catherine Deneuve ».

    Après ce flamboyant discours, ce sont les danseurs qui ont enflammé la scène du Grand Théâtre Lumière avec la scène d’amour de « Vertigo » d’Hitchcock sublimement chorégraphiée par Benjamin Millepied qui nous a emportés dans son vertige, délicieusement étourdissant, le ballet se confondant avec les images du film, de James Stewart et Kim Novak, à l’image de ce festival qui enlace et entrelace réalité et cinéma au point qu’ils se confondent, comme dans une danse enivrante, et qui célèbre aussi bien le cinéma contemporain que ses classiques.

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    Après ce moment de grâce et d’émotion, après la projection des extraits des films en sélection officielle et des extraits inénarrables des films des frères Coen, après la montée sur scène du Jury des Longs métrages composé de Rossy de Palma, Sophie Marceau, Sienna Miller, Rokia Traoré, Guillermo del Toro, Xavier Dolan, Jake Gyllenhaal et de ses présidents, Joel et Ethan Coen, l’actrice Julianne Moore qui a reçu son prix d’interprétation pour le film de David Cronenberg « Maps to the stars »( qui lui a été décerné l’an passé mais qu’elle n’avait pu alors recevoir directement, étant absente de la cérémonie du palmarès), a déclaré ouverte cette 68ème édition.

    Critique du film « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot

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    Le temps de débarrasser la scène du Grand Théâtre Lumière des apparats de l’ouverture, et nous voilà plongés dans un tout autre univers : le bureau d’une juge pour enfants (Catherine Deneuve), à Dunkerque. La tension est palpable. Le ton monte. Les éclats de voix fusent. Une femme hurle et pleure. Nous ne voyons pas les visages. Seulement celui d’un enfant, Malony, perdu au milieu de ce vacarme qui assiste, silencieux, à cette scène terrible et déroutante dont la caméra frénétique accompagne l’urgence, la violence, les heurts. Un bébé crie dans les bras de sa mère qui finalement conclut à propos de Malony qu’il est « un boulet pour tout le monde ». Et elle s’en va, laissant là : un sac avec les affaires de l’enfant, et l’enfant, toujours silencieux sur la joue duquel coule une larme, suscitant les nôtres déjà, par la force de la mise en scène et l’énergie de cette première scène, implacable. Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes dans le même bureau …

    Ce film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma et l’univers si fort et singulier avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là. Depuis, je suis ses films avec une grande attention jusqu’à « Elle s’en va », en 2013, un très grand film, un road movie centré sur Catherine Deneuve, « né du désir viscéral de la filmer ». Avant d’en revenir à « La tête haute », je ne peux pas ne pas vous parler à nouveau de ce magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout. C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va » montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour. « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie.

    Et contre toute attente, c’est aussi l’effet produit par « La tête haute » où il est aussi question de départ, de nouveau départ, de nouvelle chance. Avec beaucoup de subtilité, plutôt que d’imprégner visuellement le film de noirceur, Emmanuelle Bercot a choisi la luminosité, parfois le lyrisme même, apportant ainsi du romanesque à cette histoire par ailleurs particulièrement documentée, tout comme elle l’avait fait pour « Polisse » de Maïwenn dont elle avait coécrit le scénario. Le film est riche de ce travail en amont et d’une excellente idée, avoir toujours filmé les personnages dans un cadre judiciaire : le bureau de la juge, des centres divers… comme si toute leur vie était suspendue à ces instants.

    Le grand atout du film : son énergie et celle de ses personnages attachants interprétés par des acteurs judicieusement choisis. Le jeune Rod Paradot d’abord, l’inconnu du casting qui ne le restera certainement pas longtemps et qui a charmé l’assistance lors de la conférence de presse hier, avec son sens indéniable de la répartie (« la tête haute mais la tête froide »…), tête baissée, recroquevillé, tout de colère rentrée parfois hurlée, dont la présence dévore littéralement l’écran et qui incarne avec une maturité étonnante cet adolescent insolent et bravache qui n’est au fond encore que l’enfant qui pleure des premières minutes. Catherine Deneuve, ensuite, une nouvelle fois parfaite dans ce rôle de juge qui marie et manie autorité et empathie. L’éducateur qui se reconnaît dans le parcours de ce jeune délinquant qui réveille ses propres failles incarné par Benoît Magimel d’une justesse sidérante. La mère (Sara Forestier) qui est finalement l’enfant irresponsable du film, d’ailleurs filmée comme telle, en position fœtale, dans une très belle scène où les rôles s’inversent. Dommage (et c’est mon seul bémol concernant le film) que Sara Forestier ait été affublé de fausses dents (était-ce nécessaire ?) et qu’elle surjoue là où les autres sont dans la nuance, a fortiori les comédiens non professionnels, excellents, dans les seconds rôles.

    Ajoutez à cela des idées brillantes et des moments qui vous cueillent quand vous vous y attendez le moins : une main tendue, un « je t’aime »furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir.

    Après « Clément », « Backstage », «  Elle s’en va », Emmanuelle Bercot confirme qu’elle est une grande scénariste et réalisatrice avec qui le cinéma va devoir compter, avec ce film énergique et poignant, bouillonnant de vie, qui nous laisse avec un salutaire espoir, celui que chacun peut empoigner son destin quand une main se tend et qui rend un bel hommage à ceux qui se dévouent pour que les enfants blessés et défavorisés par la vie puissent grandir la tête haute. Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix et de lui donner cette visibilité.

    Conférence de presse

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    Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse du film à laquelle j’ai assisté hier. Une passionnante conférence au cours de laquelle il a été question de nombreux sujets, empreinte à la fois d’humour et de gravité, puisqu’a aussi été établi un lien entre le choix de ce film pour l’ouverture et les récents événements en France auxquels le film fait d’ailleurs, d’une certaine manière, écho. Vous pouvez revoir la conférence sur le site officiel du festival. Dommage que Catherine Deneuve (étincelante) ait eu à se justifier (très bien d’ailleurs, avec humour et intelligence) de propos tenus dans la presse, extraits de leur contexte et qui donnent lieu à une polémique qui n’a pas de raison d’être.

    « Je tenais à ce que tout soit absolument juste » -Emmanuelle Bercot (à propos de tout ce qui se passe dans le cadre judiciaire où elle a fait plusieurs stages avec ce souci de vraisemblance et même de véracité). « Les personnages existaient avant les stages puis ont été nourris par la part documentaire ».

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    « La justice des mineurs est un honneur de la France » – Emmanuelle Bercot

    « Si c’est méchant, j’espère que c’est drôle ». – Catherine Deneuve à propos d’une question d’une journaliste au sujet de la caricature de Charloe Hebdo (très cruelle) à son sujet et qu’elle n’avait pas encore vue.

    « C’était très important pour moi que ce film ait son socle dans le Nord. » Emmanuelle Bercot

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    « Ouvrir le festival avec ce film est aussi une réponse à ce début d’année difficile qu’a connu la France. » Catherine Deneuve

    « En France, les femmes cinéastes ont largement la place de s’exprimer et énormément de femmes émergent. » E.Bercot

    « Moi c’est le scénario qui m’a beaucoup plu et tous les personnages. C’est un scénario qui m’a plu tout de suite. » Catherine Deneuve

    « Pour être star, il faut du glamour et du secret, ne pas tout montrer de sa vie privée. » – Catherine Deneuve

    « Il y a une matière documentaire très forte dans l’écriture, en revanche je ne voulais pas un style documentaire dans l’image. » Bercot

    Sara Forestier : « A la lecture du scénario, j’ai pleuré. Le film m’a piqué le coeur. »

    « C’est totalement inespéré que ce film soit à une telle place, c’est un grand honneur. » Emmanuelle Bercot

    LA LOI DU MARCHE de Stéphane Brizé

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    Ci-dessus photos Inthemoodforcannes.com prises au Festival de Cannes 2015

    « La Loi du marché » de Stéphane Brizé nous fait suivre Thierry incarné (ce mot n’a jamais trouvé aussi bien sa justification) par Vincent Lindon, un homme de 51 ans qui, après 20 mois de chômage commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral.

    C’était un des films du Festival de Cannes 2015 que j’attendais le plus et mes attentes n’ont pas été déçues. Je suis ce cinéaste, Stéphane Brizé, depuis la découverte de son film « Le bleu des villes » (qui avait obtenu le prix Michel d’Ornano au Festival du Cinéma Américain de Deauville), il m’avait ensuite bouleversée avec « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon » . Une nouvelle fois et comme dans ce film précité, le mélange de force et de fragilité incarné par Lindon, de certitudes et de doutes, sa façon maladroite et presque animale de marcher, la manière dont son dos même se courbe et s’impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous fait oublier l’acteur pour nous mettre face à l’évidence de ce personnage, un homme bien (aucun racolage dans le fait que son fils soit handicapé, mais une manière simple de nous montrer de quel homme il s’agit), un homme qui incarne l’humanité face à la loi du marché qui infantilise, aliène, broie. Criant de vérité.

    Dès cette première scène dans laquelle le film nous fait entrer d’emblée, sans générique, face à un conseiller de pôle emploi, il nous fait oublier l’acteur pour devenir cet homme à qui son interprétation donne toute la noblesse, la fragilité, la dignité.

    Comme point commun à tous les films de Stéphane Brizé, on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette révolte contre la lancinance de l’existence. Et ce choix face au destin.

    Brizé filme Lindon souvent de dos, rarement de face, et le spectateur peut d’autant mieux projeter ses émotions sur cette révolte silencieuse. On voit mal comment le prix d'interprétation pourrait lui échapper tant sa prestation est remarquable.

    Et puis, parce que ça se passe de commentaires, quelques extraits du beau discours de clôture de l’acteur dont , un discours dont la dernière phrase m’a ravagée autant que la fin de « Mia madre », il y avait comme un écho d’ailleurs… : «  Je vous remercie d’avoir posé un regard aussi bienveillant et avec autant d’émotion sur le travail que Stéphane Brizé a fait avec moi et a fait tout court. » , «  Ils ont contribué à un des trois plus jours de ma vie. C’est un acte politique de choisir un film comme celui-là. Je dédie ce prix à ces gens qui ne sont pas toujours considérés à la hauteur de ce qu’ils méritent et aux acteurs qui ont joué avec moi sans qui je ne serais pas là, j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui suis là. », « Une pensée pour ma maman qui n’est plus là et mon père qui n’est plus là, quand je pense que j’ai fait tout cela pour qu’ils me voient et ils ne sont plus là. »

     

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  • Kering et le Festival de Cannes présentent la seconde édition du programme Women in Motion

        

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    Lancé officiellement lors de la 68ème édition du Festival de Cannes du 13 au 24 mai 2015, le programme Women in Motion, développé conjointement par Kering et le Festival de Cannes, prendra de nouveau ses quartiers à Cannes du 11 au 22 mai prochains.

    ∞      Women in Motion vise à soutenir les femmes du cinéma, à rendre leur contribution plus visible, et à susciter une plus grande prise de conscience quant à la nécessaire diversité de l'industrie cinématographique

    ∞      En 2015, les Talks Women in Motion avaient accueilli de nombreux professionnels de l'industrie du cinéma afin d'échanger sur la place et la contribution des femmes dans le 7ème art. Les prix d'honneur Women in Motion avaient été décernés à Jane Fonda ainsi qu'à la productrice indépendante Megan Ellison.

    ∞      L'édition 2016 des Talks Women in Motion sera l'occasion d'enrichir le débat des témoignages d'intervenants issus d'autres disciplines. La deuxième édition sera également marquée par la remise des prix Women in Motion, dont la vocation est de célébrer et d'encourager les talents féminins du 7ème art.

     

    Dans la lignée de la première édition du programme Women in Motion, conçu conjointement par Kering et le Festival de Cannes dans le cadre d'un partenariat officiel, l'édition 2016 de Women in Motion sera composée de ses deux piliers fondateurs : les Talks Women in Motion et les prix du même nom.

    Organisés en matinée pendant toute la durée de la compétition, les Talks Women in Motion ouvriront cette année leurs portes à des invités issus d'autres disciplines, afin d'enrichir la discussion autour de la place et la contribution de la femme dans l'industrie du cinéma, mais également d'aborder les solutions à envisager pour faire évoluer la profession vers une meilleure représentativité. Lors de la première édition des Talks Women in Motion en 2015, de nombreuses personnalités, hommes et femmes, avaient accepté l'invitation au débat : Isabella Rossellini, Claire Denis, Salma Hayek Pinault, Matthias Schoenaerts, Melvil Poupaud, Isabelle Huppert, Sylvie Pialat, Agnès Varda, Thierry Frémaux, Frances McDormand ou encore Deniz Gamze Ergüven, s'étaient ainsi exprimés sur le sujet des femmes et du 7ème art, lors d'une série d'entretiens ouverts aux journalistes et professionnels de l'industrie.

    En parallèle des Talks, le 69ème Festival de Cannes marquera le lancement officiel des deux prix Women in Motion. En 2015, pour célébrer le lancement de Women in Motion à Cannes, deux Prix d'Honneur avaient récompensé l'actrice, productrice et philanthrope engagée Jane Fonda, lauréate de deux Oscars de la meilleure actrice, ainsi que la productrice indépendante Megan Ellison, chacune emblématiques d'une génération du cinéma. En 2016, le premier prix Women in Motion sera remis à un lauréat exemplaire pour son apport au 7ème art et à la cause des femmes. Ce premier lauréat se verra proposer de choisir le ou les vainqueurs du second prix Women in Motion en soutien aux jeunes talents de l'industrie cinématographique, parmi une sélection de talents repérés au cours de l'année 2015. Cette seconde récompense sera accompagnée d'un soutien financier à un projet cinématographique en cours. Les prix Women in Motion seront remis le dimanche 15 mai 2016, au cours du « Dîner de la Présidence » du 69ème Festival de Cannes, donné par François-Henri Pinault, Pierre Lescure et Thierry Frémaux.

    François-Henri Pinault, Président Directeur général de Kering a commenté : « Je suis fier que Women in Motion puisse cette année encore figurer à l'agenda d'un événement aussi incontournable que le Festival de Cannes. En 2015, Women in Motion s'est révélé être une tribune puissante en soutien aux femmes du 7ème art. Avec Women in Motion, et d'autant plus cette année durant laquelle nous accompagnerons concrètement plusieurs réalisatrices, nous faisons un pas de plus vers une prise de conscience réelle et vers des changements tangibles en faveur d'un cinéma plus représentatif de la richesse et de la diversité de nos sociétés ».

     

    Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes, a déclaré : « Je suis ravi de pouvoir de nouveau proposer un programme aussi riche et ambitieux que Women in Motion aux festivaliers et à l'ensemble de l'industrie durant le 69ème Festival de Cannes. En 2016, Women in Motion évolue, en harmonie avec l'évolution même des débats autour de la place des femmes dans le cinéma et du besoin d'une plus grande diversité au sein de la profession. Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à l'avancée de la réflexion, et de pouvoir soutenir concrètement les jeunes talents du 7ème art ».

     

    Thierry Frémaux,Délégué général du Festival de Cannes a ajouté : « Le programme Women in Motion a réellement su trouver sa place à Cannes. Je me réjouis de la tenue de la seconde édition en 2016. Nous sommes extrêmement fiers du succès remporté par la première édition, tant du point de vue de la qualité des échanges et des intervenants que de l'accueil réservé au programme par la presse et les professionnels. La place, le rôle, la contribution et les voix des femmes de cinéma sont sans nul doute des sujets qui concernent l'intégralité de la profession et contribuent à l'évolution du cinéma vers toujours plus d'ouverture et de diversité ».

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  • Laurent Lafitte: maître de cérémonie du 69ème Festival de Cannes

    C'est l'acteur Laurent Lafitte qui présentera cette année les cérémonies d'ouverture et de clôture du Festival de Cannes, succédant ainsi à Lambert Wilson qui a rempli ce rôle avec humour et élégance durant deux ans. Si la présence de Canal + à Cannes cette année sera réduite, les cérémonies d'ouverture et de clôture de ce 69ème Festival de Cannes promettent en revanche d'être grandioses. En attendant, voici le communiqué de presse du festival au sujet du maître de cérémonie 2016.

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    Le comédien, acteur et humoriste animera la cérémonie d'ouverture, le mercredi 11 mai, et la remise des prix lors de la cérémonie de clôture, le dimanche 22 mai.

    Pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2012, Laurent Lafitte a débuté sa carrière dans les années 90. Après avoir triomphé dans son one-man-show "Laurent Lafitte, comme son nom l'indique", il mène de front une carrière au cinéma et au théâtre. En 2011, il est maître de cérémonie de la 25e Nuit des Molières.

    Il s'est affirmé dans différents registres, comédie (De l'autre côté du périph, 16 ans...ou presque, Papa ou maman...), drame, film d'auteur (Les Petits Mouchoirs, Les Beaux Jours, Tristesse Club, Boomerang).

    A l'affiche de Love Punch en 2013 aux côtés de Pierce Brosnan et Emma Thompson, il vient d'achever le tournage de Elle, sous la direction du néerlandais Paul Verhoeven et tourne actuellement le prochain film d'Albert Dupontel, Au revoir là-haut. On retrouvera également Laurent Lafitte aux côtés d’Uma Thurman au casting du prochain film de Marjane Satrapi adapté du roman de Romain Puértolas : "L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa".

    Laurent Lafitte succède à Lambert Wilson qui a été maître de cérémonie à Cannes en 2014 et 2015. Les cérémonies sont produites et retransmises en clair sur Canal+.

     

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  • Critique de TIMBUKTU d'Abderrahmane Sissako à voir le 23 février 2016 sur Canal plus

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    LE chef d'œuvre de l'année 2015, grand lauréat des César de l'année passée (7 statuettes dont celle du meilleur film), sera le film de ce mois-ci à découvrir à partir du 23 janvier 2016 sur Canal plus.

    C’est dans le cadre du Festival de Cannes 2014 où il figurait en compétition que j’ai découvert « Timbuktu » d’Abderrahmane Sissako, son cinquième long-métrage et le seul long-métrage africain en compétition de cette édition. J’en suis ressortie bouleversée, abasourdie d’éblouissement et d’émotions, persuadée que je venais de voir la palme d’or incontestable de cette 67ème édition tant chaque image, chaque visage y sont d’une beauté inouïe éclairant magnifiquement et brillamment les aspects les plus sombres de l’actualité. Quelle ne fut donc pas ma surprise d’apprendre que le jury de ce 67ème Festival de Cannes présidé par Jane Campion ne lui attribuait pas un seul prix. « Timbuktu » a néanmoins reçu le Prix du jury œcuménique et le Prix François-Chalais. En sélection hors compétition avec « Bamako » en 2006, après avoir présenté « Octobre » en 1993 et « En attendant le bonheur » en 2002, ayant également été membre du jury en 2007, le cinéaste est par ailleurs un habitué de la Croisette.

     Au Mali, non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, le berger touareg Kidane (Ibrahim Ahmed dit Pino) mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima (Toulou Kiki), de sa fille Toya (Layla Walet Mohamed) et de Issan (Mehdi Ah Mohamed), son petit berger âgé de 12 ans. Pendant ce temps, en ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des Djihadistes. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou jusqu’au jour où Kidane tue accidentellement Amadou, le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée. Il va alors subir les lois iniques et aberrantes des occupants.

     « Ce que je veux, c’est témoigner en tant que cinéaste. Je ne peux pas dire que je ne savais pas, et, puisque maintenant je le sais, je dois raconter dans l’espoir qu’aucun enfant ne puisse apprendre plus tard que leurs parents peuvent mourir parce qu’ils s’aiment » a déclaré Abderrahmane Sissako dont l’envie de réaliser ce film a surgi après un fait réel survenu en juillet 2012, dans la petite ville d’Aguelhok au Mali. Un couple d’une trentaine d’années avait alors été placé dans deux trous creusés dans le sol en place publique, puis lapidé. Leur unique « faute » était d’avoir eu des enfants hors mariage. Choqué par la lapidation publique du couple mais aussi par l’absence de médiatisation de ce fait atroce, Abderrahmane Sissako a alors décidé de réaliser « Timbuktu».

     Tout est contenu dans les premiers plans, prémonitoires : la beauté, la liberté, la grâce incarnées par une gazelle qui court poursuivie par des Djihadistes en jeep. « Ne la tuez pas, fatiguez-la ! », crie leur chef. Puis, des œuvres d’art détruites : des masques et statuettes qui servent de cible à des exercices de tir. La violence absurde, ridicule, terrible des fanatiques face à la culture, la poésie et la beauté.

     Avec beaucoup d’intelligence et de pudeur, si rare au cinéma a fortiori quand il s’agit de traiter d’une actualité aussi grave, en refusant le spectaculaire, Sissako montre avec d’autant plus de force et de portée toute l’absurdité de cette violence. Il a aussi l’intelligence d’éviter tout manichéisme, de quérir et montrer la bonté derrière la cruauté comme ce Djihadiste qui danse tandis qu’un homme et une femme sont lapidés à mort. La beauté et la violence de la scène, enlacées, n’en sont alors que plus foudroyantes et convaincantes. Aux pires moments surgissent des éclairs d’humanité comme quand cet autre Djihadiste compatit lorsque Kidane parle de sa fille bientôt orpheline tout en refusant néanmoins que soit traduite sa phrase compatissante. Des contrastes judicieux entre sérénité et brutalité, poésie et violence, le fond et la forme, grâce notamment à une construction savamment orchestrée : soleil irradiant et illuminant une scène tragique, plan mis en parallèle avec le précédent illustrant la drôlerie tragique de l’absurdité fanatique, début et fin se répondant avec une logique et violence implacables. Aucun plan n’est superflu. Chaque plan est sidérant de beauté, de significations et de minutie.

     

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    Il montre des fanatiques parfois courtois, mais surtout hypocrites (par exemple interdisant de fumer et fumant en cachette) et ridicules, parfois enfantins. La musique, les cigarettes, le football sont interdits. Les ordres, cocasses s’ils n’étaient dramatiquement réels, sont scandés par mégaphones. Des tribunaux rendent des sentences absurdes. Les femmes sont mariées de force ou encore obligées de porter des chaussettes et des gants…y compris la marchande de poissons qui résiste avec un courage inouï. L’équipe du film a, elle aussi, fait preuve de courage : le film, qui est sensé se situer à Tombouctou, a ainsi dû être tourné près de la frontière malienne, à l’extrême Est de la Mauritanie, dans un village hautement sécurisé. La folle Zabou est la seule femme à être épargnée. Interprétée par Kettly Noël, danseuse haïtienne installée à Bamako, faisant référence au tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010 en Haïti, elle dit ainsi : « Le tremblement de terre, c’est mon corps. Je suis fissurée de partout ». Un autre chaos qui fait écho à celui, tout aussi ravageur, qui règne alors au Mali.

    Chaque plan est un véritable tableau dont la beauté ahurissante et la sérénité apparente exacerbent davantage encore la cruauté de ce qu’il raconte. Que dire de ce plan large vertigineux de beauté et qui nous laisse le temps (d’admirer, d’éprouver, de réfléchir), suite à la mort du pêcheur, un plan digne des plus grands westerns qui nous fait éprouver la somptuosité douloureuse et tragique de l’instant. La beauté et la dignité l’emportent sur l’horreur, constamment. La beauté formelle du film pour raconter l’âpreté du quotidien devient alors un acte de résistance. Ces personnages qui se dressent contre l’horreur comme cette jeune fille flagellée parce qu’elle a chanté et qui se met à chanter tandis qu’elle subit son châtiment est ainsi un exemple de cette résistance, une scène qui a la force poignante de « la Marseillaise » chantée dans « Casablanca».

    Sissako recours parfois aussi au burlesque pour montrer toute l’absurdité du fanatisme comme un écho à cette scène de « La vie est belle » de Benigni quand le petit garçon Giosué lit sur une vitrine « Entrée interdite aux juifs et aux chiens » et que Guido (Benigni) tourne l’inacceptable stupidité en dérision en déclarant qu’il interdirait son magasin « aux araignées et aux wisigoths ». De même, Sissako souligne aussi les contradictions grotesques des fanatiques qui interdisent la musique mais ne savent qu’en faire lorsqu’il s’agit de louanges au Dieu au nom duquel ils prétendent appliquer leur loi qui n’a pourtant rien à voir avec celle de la sagesse de l’imam de Tombouctou, impuissant face à ces horreurs et cette interprétation erronée de sa religion. Quelle intelligence faut-il pour réagir avec autant de sang-froid à une actualité aussi révoltante et brûlante sans tomber dans le mélodrame larmoyant, écueil magnifiquement évité par le cinéaste ?

    Le film est aussi une ode à l’imaginaire, arme et ultime espoir comme ces jeunes qui miment un match de foot sans ballon alors que le football leur est interdit. La musique, splendide, d’Amine Bouhafa ajoute de l’ampleur et de la force à cette scène sublimée par la photographie de Sofiane El Fani (directeur de la photographie de « La vie d’Adèle) qui nimbe le film d’une douceur poétique enivrante. La justesse de l’interprétation (quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que beaucoup des acteurs du film sont non professionnels, parfois choisis à la dernière minute), l’expressivité des visages et la beauté qui émane de l’harmonie de la famille de Kidane renforcent encore la force du film et de ses messages.

     

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    Laissez-vous à votre tour éblouir par la maîtrise époustouflante, par la beauté flamboyante, étourdissante, de Timbuktu, un film (tragiquement plus que jamais d’actualité) empreint d’une poésie et d’une sérénité éblouissantes, de pudeur et de dérision salutaires, signifiantes : un acte de résistance et un magnifique hommage à ceux qui subissent l’horreur en silence. Sissako souligne avec intelligence et retenue la folie du fanatisme et de l’obscurantisme religieux contre lesquels son film est un formidable plaidoyer dénué de manichéisme, parsemé de lueurs d’humanité et finalement d’espoir, la beauté et l’amour sortant victorieux dans ce dernier plan bouleversant, cri de douleur, de liberté et donc d’espoir déchirant à l’image de son autre titre, sublime : « Le chagrin des oiseaux ». Le film de l’année 2015. Bouleversant. Eblouissant. Brillant. Nécessaire.

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  • Le Grand Journal de Canal + au Festival de Cannes 2016

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    L'information m'a été transmise par communiqué de presse hier soir: l'émission de Canal +, Le Grand Journal, sera bien présente à Cannes cette année.  Le contenu du dispositif sera précisé ultérieurement.

    Cliquez ici pour retrouver mon article sur le dispositif de Canal + au Festival de Cannes 2015.

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    Ci-dessus, photo prise lors de la dernière du Grand Journal 2015.

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  • "Le petit prince": du livre d'Antoine de Saint-Exupéry au film qui a enthousiasmé la Croisette ...à la pièce de théâtre

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    Récemment un sondage plaçait le célèbre roman d'Antoine de Saint-Exupéry en tête des livres préférés des Français. Ce conte poétique et philosophique publié en 1943 figure parmi une multitude d'autres dans ma bibliothèque, aux premières loges, parmi ceux dont la relecture est un plaisir renouvelé et qui me rappelle que  « toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants" mais que peu d'entre elles s'en souviennent.

    « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » Qui ne connaît pas cette citation?

    Le roman d'Antoine de Saint-Exupéry avait déjà donné lieu à des adaptations cinématographiques mais celle qui fut présentée en avant-première sur la Croisette pour le 68ème Festival de Cannes (hors compétition) et qui sortira en salles le 29 juillet 2015 devrait, sans aucun doute, encore accroître le nombre d'inconditionnels du roman. Tel est le pitch du film dont je vous invite à découvrir ici la bande annonce particulièrement enthousiasmante:

     C’est l’histoire d’une histoire.
    C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes.
    C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi.
    C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire.

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    Si, comme moi qui ai malheureusement manqué la projection à Cannes, vous ne pouvez attendre le 29 juillet pour découvrir le film en salles, vous pourrez vous réjouir et vous consoler avec la pièce de théâtre éponyme à la Comédie Saint-Michel, un spectacle de 50 minutes, un conte extraordinaire mis en scène par Adriane Ruelle,  qui " plonge les enfants dans l’univers imaginaire du Petit Prince, reprenant avec poésie et pédagogie son histoire et ses aventures" et pour lequel vous pourrez réserver vos places sur  le site Ticketac.

    De quoi permettre aux adultes de se replonger dans un univers qui fait partie d'eux, de leur histoire mais aussi de permettre aux enfants de l'approcher pour la première fois avant de se plonger dans le roman ou d'en retrouver l'univers s'ils l'ont déjà lu.

    Alors, prêts pour embarquer avec "Le petit prince" et entendre cette phrase célébrissime et d'être réveillé par une petite voix qui vous dit:

    « S'il vous plaît… dessine-moi un mouton ! »?

     

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