Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

SEMAINE DE LA CRITIQUE - Page 2

  • Critique de « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire (Semaine de la Critique 2012)

     

    bonnaire 002.JPG

    rage.jpg

    Les jours et les nuits, les projections et les soirées, les moments irréels et irréels se succèdent et se confondent dans une sorte de brouillard éblouissant et le temps me manque pour vous raconter ces journées bien et très agréablement remplies mais, comme chaque année, vous pourrez bien entendu retrouver mon compte-rendu très détaillé après le festival. En attendant, je vais vous parler (trop) brièvement d’un des trois films à m’avoir particulièrement marquée ces derniers jours, avec « A perdre la raison » de Joachim Lafosse, « Trois mondes » de Catherine Corsini » : « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire. Dans les trois cas, des personnages enfermés dans leurs drames et leurs solitudes. Dans les trois cas, des films d’une extrême sensibilité, poignante dans les films de Joachim Lafosse et Sandrine Bonnaire.

    Sandrine Bonnaire nous avait déjà bouleversés avec son documentaire consacré à sa sœur autiste, « Elle s’appelle Sabine », un documentaire ni larmoyant ni complaisant, deux écueils dans lesquels il aurait été si facile de tomber. Il s’agissait alors d’un véritable plaidoyer pour la mise en place de structures d’accueil pour les handicapés, aussi un hommage à ceux qui les encadrent, c’était aussi une véritable déclaration d’amour de Sandrine Bonnaire à sa sœur, un cri du cœur déchirant pour celle que 5 années d’hôpital psychiatrique changèrent à jamais mais qui joue un prélude de Bach avec la même facilité sidérante que des années auparavant. Sandrine Bonnaire parvient à nouveau, magistralement, à nous bouleverser avec son premier long-métrage de fiction, en salles le 31 octobre.

     

     

     

    Ce film nous raconte l’histoire d’un couple, Jacques (William Hurt) et Mado (Alexandra Lamy), dont le fils est décédé accidentellement, quelques années auparavant. Lorsqu’ils se retrouvent, le père devient obsédé par le petit garçon de 7 ans que Mado a eu d’une autre union. Entre cet homme et ce petit garçon, un lien fort et inquiétant se crée dans le secret d’une cave.

     

    Sandrine Bonnaire, pour son premier film, dès la première seconde, fait preuve d’une maitrise étonnante, d’une manière de nous « impliquer » dans son drame, avec intensité et empathie.

     

    Le regard à la fois doux et perdu, un peu fou mais surtout fou d’amour et de la rage de l’absence, de William Hurt auquel sa caméra s’accroche souvent, y est pour beaucoup. Sa prestation  est une des plus magistrales qu’il m’ait été donné de voir et son personnage, aux portes de la folie, un des plus bouleversants de tendresse, de détresse, d’humanité. Il va peu à peu s’enterrer, se recroqueviller au propre comme au figuré, pour aller au bout de cette détresse. Quant à Augustin Legrand, il impose une belle et forte présence sans oublier le jeune Jalil Meheni, bouleversant dans la tendresse qu’il témoigne à ce deuxième père interprété par William Hurt.

     

    Jamais Sandrine Bonnaire ne tombe dans le pathos, toujours à hauteur de ses personnages, de leur cauchemar dans lequel elle nous enferme peu à peu, créant une tension croissante, bientôt suffocante. Elle ne juge jamais ses personnages mais les comprend, les suit pas à pas dans cette descente aux enfers.

     

    Ce sont aussi deux appréhensions du deuil. L’un qui tait sa douleur et l’autre qui la fait exploser, descend jusqu’au plus profond de celle-ci. Deux personnages abîmés par les terribles vicissitudes de l’existence et d’autant plus humains et touchants.

     

    Sandrine Bonnaire, si elle a certainement appris beaucoup avec tous les grands cinéastes avec lesquels elle a tournés (le prénom de Mado fait ainsi songer au film éponyme de Claude Sautet, d’ailleurs ce mélange des genres peut aussi faire penser à « Quelques jours avec moi » de ce même cinéaste, un film dans lequel Sandrine Bonnaire était d’ailleurs magistrale ; elle filme par ailleurs souvent la nuque et le dos d’Alexandra Lamy comme Claude Sautet avait coutume de le faire, notamment avec Romy Schneider), elle impose, dès son premier film, un style bien à elle, et surtout un regard et un univers, marques des grands cinéastes que d’imposer ainsi d’emblée leur style.

     

    En plus d’être une grande comédienne, Sandrine Bonnaire s’affirme donc ici comme une grande cinéaste en devenir. Elle filme la violence de la douleur avec une rage à la fois douce et âpre, sans jamais lâcher ses personnages tout comme cette douleur absolue ne les lâche jamais. Paradoxalement, un film qui fera du bien à tous ceux qui ont connu ou connaissent la douleur ineffable, étouffante et destructrice du deuil malgré un dernier plan d’une tristesse déchirante.

     

    Avec ce film dramatique, absolument bouleversant, entre drame familial et thriller, à la fois terriblement tendre et terriblement inquiétant, Sandrine Bonnaire met des images sur l’indicible douleur et donne à William Hurt et Alexandra Lamy leurs meilleurs rôles (un premier rôle et une nouvelle fois un beau personnage de mère qui montre toute l’étendue de l’immense talent de cette dernière, à la fois ici sensuelle et terrienne) et signe une première fiction sobre, palpitante, poignante, d’une maîtrise étonnante qui vous fera chavirer d’émotion pour ces beaux personnages enragés de douleur.

     

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • La grille de programmation de la Semaine de la critique 2012

    Cliquez ici pour télécharger la grille de programmation de la Semaine de la critique 2012

    semaine7.jpg

     

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Création du Jury Révélation France 4 présidé par Céline Sciamma à la Semaine de la Critique 2012

    Une belle initiative de la part de la Semaine de la Critique 2012 que celle de permettre à de jeunes cinéphiles de décerner leurs prix, aussi une belle alternative au prix de la jeunesse (qui permet aussi à de jeunes cinéphiles de décerner leurs prix parmi les films de la sélection officielle).

    Retrouvez, ci-dessous, le communiqué de presse officiel de la Semaine de la Critique, à ce sujet:

    Fidèle à sa mission de découverte et à l’idée d’émergence qui font sa spécificité, la Semaine de la Critique a créé un nouveau prix qui entend refléter la passion et l’enthousiasme de jeunes cinéphiles pour les nouveaux talents du cinéma.
    Le Jury Révélation France 4, présidé par la réalisatrice Céline Sciamma, sera composé de jeunes apprentis critiques ou professionnels et récompensera l’un des sept longs métrages en compétition.
    Comme pour le Jury du Grand Prix, la Semaine souhaite mettre en avant la critique et confronter ces regards à celui d’une jeune réalisatrice. Ensemble, les membres du Jury Révélation étudieront les premiers et seconds longs métrages réalisés par des cinéastes appartenant à la même génération.

    Céline Sciamma

    Céline Sciamma, Présidente du Jury Révélation France 4 de la Semaine de la Critique
    Céline Sciamma a suivi une formation de scénariste à la Fémis. Sur les conseils de Xavier Beauvois, membre de son jury de fin d'année, elle utilise son scénario de fin d'étude pour réaliser, en 2006, Naissance des pieuvres. Saluée par la critique, cette première œuvre est présentée dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2007 et récompensée du Prix Louis-Delluc du premier long métrage. Tomboy, son second long métrage, fait l’Ouverture de la section Panorama de la Berlinale 2011 et poursuit une carrière remarquée à travers le monde.

     

    Les membres du jury:

     

    Victor-Emmanuel-Boinem

    Victor-Emmanuel Boinem
    24 ans, étudiant en Arts du Spectacle à Liège après un Master en Réalisation à l’INSAS et blogger sur CineBel (Belgique)

    KIM Sehee

    KIM Sehee
    24 ans, étudiante membre de l’atelier “Citizen Critic” au Festival International de Busan. Elle couvrira la Semaine pour Cine21 (Corée du Sud).

     

    Ryan Lattanzio

    Ryan Lattanzio
    22 ans, étudiant à Berkeley, responsable cinéma du Daily Californian il écrit pour le San Francisco Bay Guardian et le San Francisco Chronicle (Etats-Unis).

    Bikas Mishra

    Bikas Mishra
    31 ans, fondateur et rédacteur en chef de DearCinema.com. Il couvrira la Sélection pour son site, il vit à Mumbai (Inde).

     

     

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Bertrand Bonello, Président du Jury du Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique et João Pedro Rodrigues, Président du Jury du Prix Découverte Nikon du court métrage

    Voici le communiqué de presse de la Semaine de la Critique à ce sujet:

    Grand Prix Nespresso de cette 51e Semaine de la Critique sera placé sous la Présidence du cinéaste français Bertrand Bonello. Le Jury mettra à l’honneur la critique et sera composé de quatre journalistes internationaux. Il récompensera l’un des sept longs métrages en compétition pour succéder à Take Shelter de Jeff Nichols, primé en 2011.

    Bertrand Bonello

    Bertrand Bonello est l’auteur d’une œuvre étonnamment obsessive et cohérente, qui compte aujourd'hui cinq longs métrages. Il revient à la Semaine de la Critique qui l’a révélé en 2001 avec Le Pornographe primé par la FIPRESCI. Il impose son univers singulier avec Tiresia en Compétition Officielle à Cannes en 2003, puis De la guerre, à la Quinzaine des Réalisateurs en 2008. Avec L’Apollonide - Souvenirs de la maison close en Compétition Officielle au Festival de Cannes 2011, il expose devant la scène internationale l’un des plus beaux films sur la chair féminine.

     

    João Pedro Rodrigues, Président du Jury du Prix Découverte Nikon du court métrage

    João Pedro Rodrigues

    João Pedro Rodrigues est la grande révélation du cinéma portugais de ces dernières années. Le plus prometteur, le plus novateur par son œuvre qui explore des identités sexuelles troubles. Il est révélé à la Mostra de Venise avec son court métrage Parabéns ! en 1997 puis son premier long métrage, O Fantasma en 2001. Il s’impose avec Odete, presenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2005 où il obtient le Prix cinémas de recherche. En 2009, il signe Mourir comme un homme, un mélodrame sur le milieu des travestis de Lisbonne présenté au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard.

    Accompagné d’un jury composé de producteurs et de directeurs de festivals, il décernera le Prix Découverte Nikon à l’un des 10 films de la compétition courts métrages, qui a révélé dans le passé des artistes de renom: François Ozon, Gaspar Noé ou Andrea Arnold.

    Le Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique et le Prix Découverte Nikon  seront décernés le jeudi 24 Mai lors de la soirée de clôture de la Semaine de la Critique.

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Programme de la Semaine de la Critique 2012

    semaine7.jpg

    En attendant de vous annoncer (très prochainement, et lorsque les rumeurs seront confirmées) le jury de ce 65ème Festival de Cannes, je vous propose de découvrir le programme de la Semaine de la Critique 2012 avec, là aussi, de belles surprises.

    Au programme:

    -10 courts métrages

    -1200 films visionnés soit 200 de plus soumis au comité de sélection par rapport à l’an passé.

    -Quant au visage de la sélection, sur les 10 films choisis, on compte neuf premiers films et un seul deuxième film.

    -Le film d’ouverture "Broken" est un 1er film anglais de Rufus Norris, avec Tim Roth et Cillian Murphy, sur une musique de Damon Albarn.

    -Ensuite, deux séances spéciales autour de deux films français :

    "J’enrage de son absence", le deuxième film de l’actrice–réalisatrice, Sandrine Bonnaire, qui fait figure de second premier film puisque, après le documentaire "Elle s’appelle Sabine," (dont je vous avais dit tout le bien que j'en pensais) elle passe à la fiction.

    Ensuite, Augustine d’Alice Winocour, ancienne étudiante de la FEMIS dont c’est le premier film

    -La compétition avec 7 premiers films

    COMPETITION

    Longs métrages

    Aquí y allá Antonio Méndez Esparza (Espagne/Etats-Unis/Mexique) 1er

    Au galop Louis-Do de Lencquesaing (France) 1er

    Hors les murs David Lambert (Belgique/Canada/France) 1er

    Peddlers Vasan Bala (Inde) 1er

    Los Salvajes Alejandro Fadel (Argentine) 1er Sofia’s Last Ambulance Ilian Metev (Allemagne/Croatie/Bulgarie) 1er

    Les Voisins de Dieu Meni Yaesh (Israël/France) 1er

    Courts et moyens métrages

    La Bifle Jean-Baptiste Saurel (France)

    Ce n’est pas un film de cow-boys Benjamin Parent (France)

    Circle Line Shin Suwon (Corée du Sud)

    O Duplo Juliana Rojas (Brésil)

    Family Dinner Stefan Constantinescu (Suède)

    Fleuve rouge, Song Hong S. Lansaque, F. Leroy (France)

    Hazara Shay Levi (Israël)

    Horizon Paul Negoescu (Roumanie)

    Un dimanche matin Damien Manivel (France)

    Yeguas y cotorras Natalia Garagiola (Argentine)

    SEANCES SPECIALES

    Film d’Ouverture

    Broken Rufus Norris (Royaume-Uni) 1er

    Séances Spéciales

    Augustine Alice Winocour (France) 1er

    J’enrage de son absence Sandrine Bonnaire (France/Luxembourg/Belgique) 2e

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Palmarès de la 50ème Semaine de la Critique - Festival de Cannes 2011

    critiquesemaine.jpg

    Malheureusement, cette année je n'ai vu qu'un film de la Semaine de la Critique, le magnifique "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli dont je vous ai déjà brièvement parlé. En attendant que je vous en dise plus sur ce film, retrouvez, ci-dessous, le palmarès de la Semaine de la Critique 2011.

    PALMARÈS DE LA 50E SEMAINE DE LA CRITIQUE

     Longs métrages

     Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique

    Jury : Lee Chang-dong (Président) et les critiques de cinéma Scott Foundas (Film Comment Magazine, Etats-Unis), Nick James (Sight and Sound, Royaume-Uni), Cristina Piccino (Il Manifesto, Italie) et Sergio Wolf (El Amante, Argentine).

     TAKE SHELTER Jeff Nichols

     Mention spéciale du Président

     SNOWTOWN Justin Kurzel

     Prix SACD

    Jury : Laurent Heynemann, Gérard Krawczyk, Christine Laurent, Benjamin Legrand et Bertrand Tavernier, cinéastes de la SACD.

     TAKE SHELTER Jeff Nichols

     Soutien ACID/CCAS

    Jury : Gilles Porte, Chiara Malta, Roberto Garzelli, Claude Duty et Sophie Letourneur (cinéastes membres de ACID (Association du cinema Indépendant pour sa Diffusion) et Anna Defendini (représentante de la CCAS).

     LAS ACACIAS Pablo Giorgelli

     Prix OFAJ de la (Toute) jeune Critique

    Jury : 24 lycéens français et allemands qui participent à l’atelier d’apprentissage de la critique de cinéma.

    LAS ACACIAS Pablo Giorgelli

     Courts métrages

    Grand Prix Canal+ du court métrage

    BLUE Stephan Kang

     Prix Découverte Kodak du court métrage

    Jury : Jerzy Skolimowski (Président), Gitanjali Rao (réalisatrice, Inde), Àlvaro Brechner (réalisateur, Uruguay) Sylvie Pras (Responsable des Cinémas du Centre Pompidou, France) et Huh Moonyung (programmateur au Festival international du Film de Busan, Corée du Sud).

     DIMANCHES Valéry Rosier

    Mention spéciale

    Jury : Laurent Heynemann, Gérard Krawczyk, Christine Laurent, Benjamin Legrand et Bertrand Tavernier, cinéastes de la SACD.

     ALEXIS IVANOVITCH VOUS ÊTES MON HÉROS Guillaume Gouix

     
    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Festival de Cannes 2011, troisième jour : du pathétique au sublime

    conférence de presse Maïwenn 025.JPG

    C’est seulement mon troisième jour à Cannes et, déjà, je réalise que j’oublie de laisser le temps au temps, que je me laisse entraîner par l’insatiable frénésie cannoise, que je passe de films en soirées, de soirées en concerts, de concerts en films, de films en conférences de presse oubliant déjà qu’existe un ailleurs hors de ce petit microcosme qui ne vit qu’au prétexte du cinéma. J’avais oublié que Cannes peut passer du pathétique au sublime d’une seconde à l’autre. J’avais oublié qu’ici il faut jouer un rôle, que le silence et le mystère y sont bannis. Mais je n’avais pas oublié ces palpitations à chaque fois qu’une projection commence et qui éclipsent tout le reste.  Alors, je vais laisser le pathétique, l’excentrique et le vain, pour vous parler du sublime (et puis surtout je vous ai déjà parlé du pathétique, longuement, dans mon édito, ici). Le sublime c’est une projection à la Semaine de la critique, celle du deuxième film de l’actrice réalisatrice Valérie Donzelli « La guerre est déclarée » (retrouvez ma critique de son premier film « La reine des pommes », ci-dessous) inspiré du combat qu’elle a menée avec son compagnon contre la maladie de son fils.  Une déclaration de guerre mais surtout d’amour. Un hymne à la vie, au courage, à la fugacité du bonheur, un film plein de douce fantaisie, avec une inspiration toujours très truffaldienne, et jamais mièvre. Un film bouleversant. Justement parce que je ne veux pas trahir mes impressions ni la beauté subtile et sensible de ce film, je ferai ma critique ultérieurement, avec le recul nécessaire pour l’appréhender.  Savourer plutôt qu’ingurgiter même si l’inverse est plus à la mode ici. En guise de teaser, vous trouverez ci-dessous l’intégralité du débat qui a suivi le film que j’ai filmé hier après-midi. Sur scène, vous y découvrirez une animatrice inattendue… Je vous laisse avec cette vidéo qui se passe de commentaires.

    D’autres aventures m’attendent…à suivre demain sur le blog et en direct sur mon compte twitter spécial Cannes http://twitter.com/moodforcannes . Retrouvez-moi également aujourd’hui sur France info et dans le documentaire « Tous critiques » diffusé sur France 3 Méditerranée et France 3 Côte d'Azur à 15H50 (puis ensuite sur d’autres chaines, je vous en reparlerai).

    Je vous parlerai également ultérieurement de « Footnote » de Joseph Cedar, film en compétition officielle vu hier soir, comédie maligne à la mise en scène inspirée et parfois même décalée, et beaucoup plus universelle que son thème pourrait le laisser entendre.  (Synopsis : Les Shkolnik sont chercheurs de père en fils. Alors qu’Eliezer Shkolnik, professeur puriste et misanthrope a toujours joué de malchance, son fils Uriel est reconnu par ses pairs. Jusqu’au jour où le père reçoit un appel : l’académie a décidé de lui remettre le prix le plus prestigieux de sa discipline. Son désir de reconnaissance éclate au grand jour.)

     Et deux petites vues de la plage Majestic 64 pour terminer.

    jour22.jpg

    jour21.jpg

    Critique de "La reine des pommes" de Valérie Donzelli

    reine.jpg

    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS, SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • 50 témoignages vidéo pour célèbrer les 50 ans de la Semaine de la Critique

    semaine45.jpg

    Je vous en ai déjà parlé: la Semaine de la Critique célèbre cette année ses 50 ans. A cette occasion, la Semaine de la Critique met à l'honneur les personnalités qu'elle a révèlées... et non des moindres! Avec ces 50 témoignages vidéos, la Semaine de la Critique rend ainsi hommage aux comédiens et cinéastes qu'elle a révèlés. Ces vidéos ont été réalisés par un journaliste critique ou par les cinéastes eux-mêmes.

    Cliquez ici pour découvrir ces vidéos et pour voir et entendre Ken Loach, Jacques Audiard, Jean-Pierre Darroussin et bien d'autres.

    semaine8.jpg

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli, en ouverture de la Semaine de la Critique 2011

    La Guerre est déclarée.jpg

    J'avais beaucoup aimé le premier film de Valérie Donzelli "La Reine des pommes" dont vous pourrez retrouver ma critique en bas de ce article.  Avec son second long métrage "La guerre est déclarée", elle fera ainsi l'ouverture de la Semaine de la Critique 2011, le 12 mai, un film avec Valérie Donzelli (réalisatrice et interprète comme dans "La Reine des pommes" et Jérémie Elkaïm qui sortira en salles, le 31 août.

    Synopsis: Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur...

    Pour suivre l’actualité du film rendez vous sur la page facebook :
    https://www.facebook.com/pages/LA-GUERRE-EST-DECLAREE/188759694492682

    reine.jpg

    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Programme de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2011

    critiquesemaine3.jpg

    Je vous laisse découvrir, ci-dessous, la sélection de la Semaine de la Critique 2011 dévoilée aujourd’hui et qui aura lieu du 12 au 20 mai et dont je vous rappelle qu’elle célèbrera cette année ses 50 ans. Comme chaque année (et parce qu’il faut bien faire des choix même si j’aimerais TOUT voir), je privilégierai la sélection officielle même si je verrai très certainement le film de Valérie Donzelli qui présente en ouverture son deuxième long-métrage que je suis très curieuse de découvrir  ayant beaucoup aimé son premier film « La Reine des pommes » (vous pouvez en retrouver ma critique en bas de cet article)

    Long-métrages

    « Las Acacias » Pablo Giorgelli (Argentine/Espagne)

    « Avé » Konstantin Bojanov (Bulgarie/France)

    « 17 filles » Delphine Coulin, Muriel Coulin (France)

    « Sauna on Moon » Zou Peng (Chine)

    « The Slut (Hanotenet)” Hagar Ben Asher (Israël/Allemagne)

    “Snowtown (Les Crimes de Snowtown) » Justin Kurzel (Australie)

    « Take Shelter » Jeff Nichols (Etats-Unis)

     Courts et moyens métrages

    « Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros » Guillaume Gouix (France)

    « Black Moon » Amie Siegel (Etats-Unis)

    « Blue » Stephan Kang (Nouvelle-Zélande)

    « Boy » Topaz Adizes (Etats-Unis)

    « Bul-Myul-Ui-Sa-Na-Ie » Moon Byoung-gon (Corée du Sud)

    « Dimanches » Valéry Rosier (Belgique)

    « In Front of the House » Lee Tae-ho (Corée du Sud)

    « La inviolabilidad del domicilio se basa en el hombre que aparece empunando un hacha en la puerta de su casa » Alex Piperno (Uruguay/Argentine)

    « Junior” Julia Ducournau (France)

    “Permanências” Ricardo Alves Júnior (Brésil)     

    Séances spéciales

    Film d’Ouverture

    « La guerre est déclarée » Valérie Donzelli (France)

    Séance spéciale

    « Walk Away » Renée Jonathan Caouette (Etats-Unis/France/Belgique)

     Séance du 50e anniversaire

    « My Little Princess » Eva Ionesco (France)

    Film de Clôture

    « Pourquoi tu pleures ? » Katia Lewcowicz (France)

    Critique de "La reine des pommes" de Valérie Donzelli

    reine.jpg

    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer