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  • Le beau programme de Cannes Classics 2016 (et la critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Lelouch)

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    C'est une partie du Festival de Cannes certainement moins connue que la compétition officielle, c'est pourtant là que se déroulent bien souvent des événements incroyables. Je me souviens bien sûr de la projection du "Guépard" en version restaurée présentée par Martin Scorsese en présence de Claudia Cardinale et d'Alain Delon mais il y en eut tant d'autres. La sélection de cette année risque encore de nous réserver de très belles surprises. J'ai déjà noté la projection du film de Claude Lelouch (en sa présence) qui reçut la palme d'or en 1966, "Un homme et une femme" (et dont je vous propose la critique en bonus ci-dessous) mais aussi  celle de l'autre film qui avait eu la palme d'or ex-aequo cette année-là (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs de Pietro Germi= ou encore le documentaire de Bertrand Tavernier (le plus passionné et passionnant des cinéphiles) en avant-première mondiale ou encore la projection de "Retour à Howards end" de James Ivory, de "Valmont" de Milos Forman, de 9 documentaires sur le cinéma, la leçon de cinéma de Friedkin ou encore "Rendez-vous de juillet" de Jacques Becker, les hommages croisés à Depardon et Wiseman. Je vous laisse découvrir ce magnifique programme et le communiqué de presse du Festival à ce sujet ci-dessous et après celui-ci, ma critique de "Un homme et une femme".

    Bertrand Tavernier en avant-première mondiale, William Friedkin en conversation, une célébration Cannes 1966, les 70 ans de la Fipresci, Wiseman & Depardon, deux géants du cinéma documentaire, des films inconnus en provenance de pays rares, des cinémathèques à l’honneur, l’Europe de l’Est en force, des documentaires sur le cinéma, de grands films populaires, du cinéma de genre, de la science-fiction, de la comédie, de l’animation, de l’horreur gothique, du western : voici Cannes Classics 2016.

     

    La plupart des films présentés sortiront en salles et en DVD/Blu-ray, et tout ou partie du programme Cannes Classics sera repris au cinéma Les Fauvettes (Paris), au festival Cinema Rittrovato (Bologne), à l’Institut Lumière (Lyon).

     

     

    EN AVANT-PREMIERE MONDIALE, LE DOCUMENTAIRE DE BERTRAND TAVERNIER SUR LE CINÉMA FRANÇAIS

     

    Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (2016, 3h15, France).

     

    « Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de Zéro de Conduite, au Duvivier de Pépé le Moko, aussi bien qu’à Truffaut, Franju ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus qui au détour d’une scène ou d’un film illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. »

     

    Une coproduction Little Bear-Gaumont-Pathé, avec la participation de CANAL+, CINE+, de la SACEM. Et avec le soutien de la Région Ile-de-France, en partenariat avec le CNC. Ventes internationales : Gaumont. Distribution France : Pathé. Le film sortira en salles en octobre 2016.

     

     

    LA LEÇON DE CINEMA : WILLIAM FRIEDKIN

     

    Le mercredi 18 mai, William Friedkin donnera la Leçon de cinéma annuelle, animée par le critique Michel Ciment. Par ailleurs, il présentera un film-surprise restauré en salle Buñuel et Sorcerer (1977) au Cinéma de la Plage.

     

    Sorcerer présenté par La Rabbia. Restauration Warner Bros, sous la supervision de Ned Price, responsable des restaurations Warner et de William Friedkin. Scan 4 K à partir du négatif 35mm. Restauration audio à partir des 4 pistes stéréo 35mm par Aaron Levy. Supervision de l’étalonnage Bryan McMahan. Remerciements à Bob Finkelstein, Karen Magid, Craig Kornblau, Dan O’Rourke, Traci Caroll, Wallon Green, Bud Smith.

     

     

    LA DOUBLE PALME D’OR DE 1966

     

    Après La Bataille du rail pour ouvrir ce mini-cycle il y a quelques années, le Festival de Cannes continue d’accueillir les restaurations des films lauréats de la Palme d’Or. En 2016, retour sur l’année 1966 et sur les deux vainqueurs, Pietro Germi et Claude Lelouch, récompensés par le jury présidé par Sophia Loren.  

     

    • Signore & signori (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs) de Pietro Germi (1966, 2h, Italie/France).

    Présenté par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà, DEAR International. Restauré par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà et DEAR International au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

     

    • Un Homme et une femme de Claude Lelouch (1966, 1h42, France).

    Présenté par Les Films 13. Restauration par le laboratoire Eclair à Vanves. Film scanné et étalonné en 4K à partir du négatif original 35mm couleur et N&B, en présence de Claude Lelouch, restauré en numérique et finalisé en 2K pour le DCP. Son restauré d’après le magnétique 35mm original mono. Restauration et numérisation avec le soutien du CNC.

     

     

    HOMMAGES CROISÉS A RAYMOND DEPARDON ET FREDERICK WISEMAN

     

    • Faits divers de Raymond Depardon (1983, 1h30, France).

    Présenté par Palmeraie et désert avec le soutien du CNC. Négatif original numérisé et restauré image par image en 2K par Eclair. Restauration et étalonnage supervisé par Raymond Depardon qui présentera lui-même son film.

     

    • Hospital de Frederick Wiseman (1969, 1h24, Etats-Unis).

    Présenté par Zipporah Films et Blaq Out en partenariat avec Doc & Film et UniversCiné, restauration de Hospital en copie 35 mm par la Library of Congress Audiovisual Conservation Center d’après les négatifs originaux de la collection Zipporah Films.

     

    A noter que Frederick Wiseman sera présent à Cannes et recevra à cette occasion le Prix Consécration de France Culture.

     

     

    LE PREMIER PRIX DE LA FIPRESCI, FARREBIQUE DE GEORGES ROUQUIER, A L’OCCASION DES 70 ANS DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE CINÉMATOGRAPHIQUE

     

    • Farrebique de Georges Rouquier (1946, 1h27, France).

    Présenté par Les Documents Cinématographiques. Film numérisé et restauré par Eclair avec le soutien du CNC. Restauration 2K réalisée à partir du négatif nitrate et d’un marron nitrate. Coordination et suivi assurés par Cristina Martin aux Documents Cinématographiques.

     

     

    NEUF DOCUMENTAIRES SUR LE CINÉMA

     

    Comme chaque année, Cannes Classics propose des documentaires, une manière de raconter l’histoire du cinéma par le cinéma lui-même.

     

    • The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (2016, 1h36, Inde).

    Présenté et produit par Cave Pictures (Inde).

    Portait d’un cinéma itinérant en Inde, qui continue à porter la magie des images devant des spectateurs médusés et doit faire face aux changements technologiques, nombreux et complexes, tandis qu’un réparateur de projecteurs narre sa vision de l’évolution du cinéma avec poésie, philosophie et pragmatisme.

     

    • The Family Whistle de Michele Russo (2016, 1h05, Italie).

    Présenté par American Zoetrope. Produit par Ulisse Cultural Association.

    La famille Coppola, leur arrivée en Amérique, leurs liens avec leur Italie natale et leur relation à la musique. Avec de multiples interventions et anecdotes pleines de malice d’un des plus grands clans de cinéma actuel, dont Francis Coppola et Talia Shire.

     

    • Cinema Novo de Eryk Rocha (2016, 1h30, Brésil)

    Présenté par FiGa Films. Produit par Aruac Filmes & Coqueirão Pictures, co-produit par Canal Brasil & FM Produções.

    Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.

     

    • Midnight Returns: The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (2016, 1h39, Etats-Unis)

    Présenté et produit par Midnight Return LLC, en association avec Old Forest Hill Productions, Inc.

    Midnight Express raconté par ceux qui l’on fait : le réalisateur Alan Parker, le scénariste Oliver Stone et le producteur David Puttnam. Le film évoque aussi la façon dont l’image de la Turquie fut affectée par le film et montre comment Billy Hayes, le « héros » véritable de l’histoire, tente d'y revenir pour reconstruire les liens brisés.

     

    • Bright Lights: Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens (2016, 1h35, Etats-Unis)

    Présenté par HBO Documentary Films, produit par HBO et RatPac Documentary Films. 

    La vie et la relation intime de deux actrices : Carrie Fischer, héroïne de Star Wars, et de sa mère, Debbie Reynolds, la légendaire interprète de Chantons sous la pluie. La grande histoire et la petite histoire. Un documentaire tendre sur deux âges d’or du cinéma américain.

     

    • Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2015, 1h14 minutes, France).

    Présenté et produit par SODAPERAGA et Ciné+ (Bruno Deloye).

    Un portrait de Pierre Rissient, découvreur, attaché de presse, producteur, réalisateur et ambassadeur inlassable du cinéma mondial.

     

    • Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (2016, 1h18, France)

    Présenté et produit par FastProd, Lost Films et Radiant Images avec la participation de TCM Cinéma. Sortie en salles françaises.

    La vie du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond, des rues de Budapest à Hollywood. De très nombreux artistes, dont John Travolta et Nancy Allen, et chefs-opérateurs de renom interviennent, le questionnent pour tracer le portrait d’un artiste complet.

     

    • Et La femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (2015, 52mn, France)

    Présenté et produit par Wichita Films et OCS.

    De Lois Weber à Mary Pickford et Dorothy Arzner, une galerie de pionnières passionnantes qui ont aussi créé Hollywood. Leur point commun ? Ce sont toutes des femmes et elles ont (presque) toutes été oubliées.

     

    • Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg (2016, 65mn, France)

    Présenté et produit par ARTE France, Lapsus, Inthemood et l’INA.

    Un portrait de Bernadette Lafont, l’actrice la plus atypique du cinéma français, avec ses petites-filles, ses amis Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier, qui évoquent leur complicité artistique et humaine.

     

     

     

    COPIES RESTAURÉES

     

    Comme chaque année, Cannes Classics présente une vingtaine de copies restaurées. Pour cette édition, un effort particulier a été fait pour inviter des pays jamais encore sélectionnés pour leur travail patrimonial (Slovénie, Suisse, Pakistan, République Tchèque, Cuba, Thaïlande, Hongrie, Pologne). Attention perles rares ! Pour le reste, des grands classiques, des cinémathèques et des films qui nous donnent de leurs nouvelles.

     

    • Die letzte Chance (La Dernière chance) de Leopold Lindtberg (1945, 1h53, Suisse)

    Une présentation de la Cinémathèque suisse.

    Restauration de la Cinémathèque suisse et de la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), avec le soutien de Memoriav, au laboratoire Hiventy.

     

    • Dolina Miru (La Vallée de la paix) de France Stiglic (1956, 1h30, Slovénie)

    Une présentation du Slovenian Film Centre.

    Restauration son et image 2K à partir d’un scan 4K d’un interpositif et d’un internégatif du film noir et blanc en 35mm. Restauration sonore à partir d’un négatif son optique 35mm. Restauration menée par Bojan Mastilović et Janez Ferlan, restauration sonore par Matjaž Zdešar, étalonnage par Janez Ferlan, à Iridium Film, Ljubljana, supervision par les directeurs de la photographie et le réalisateur à la tête du projet : Lev Predan Kowarski, Rado Likon et Urša Menart.

     

    • Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963, 1h28, République Tchèque)

    Une présentation du National Film Archive de Hongrie (NFA).

    Restauré en 4K par la National Film Archive (NFA) au Hungarian Filmlab. Numérisation à partir des négatifs caméra et son originaux préservés à la NFA. Film restauré numériquement dans le cadre du projet « Digital restoration of Czech film heritage », soutenu par un prêt de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège et cofinancé par le ministère tchèque de la Culture, en partenariat avec la Librairie nationale de Norvège et CESNET.

     

    • Jago hua savera (Quand naîtra le jour) de Aaejay Kardar (1958, 1h34, Pakistan)

    Une présentation de la Nauman Taseer Foundation.

    Restauration image et son par Deluxe Restoration à Londres commissionnée par Anjum Taseer à partir des meilleurs éléments possibles, le négatif ayant disparu.

     

    • Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) de Tomás Gutiérrez Alea (1968, 1h37, Cuba)

    Une présentation de l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC), des Films du Camélia et de la Cineteca di Bologna. Restauré par la Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory en association avec l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC) et Les Films du Camélia. Sortie en salles françaises.

     

    • Santi-Vina de Thavi Na Bangchang (1954, 1h54, Thaïlande)

    Une présentation de Film Archive (Public Organization) en Thaïlande.

    Matériel original considéré comme perdu puis retrouvé en 2014 au British Film Institute ainsi qu’une copie d’exploitation à la China Film Archive et au Gosfilmofond en Russie. Scan 4K et restauration entrepris à partir des négatifs image et son originaux retrouvés au BFI. Restauration menée au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

     

    • Szerelem (Amour) de Károly Makk (1971, 1h32, Hongrie)

    Une présentation du Hungarian National Film Fund et du Hungarian National Digital Film Archive and Film Institute (MaNDA).

    Scan 4K et restauration à partir des négatifs 35mm originaux. Numérisation et restauration sonore à partir des bandes 35mm magnétiques. Restauration réalisée par Focus-Fox Studio et Hungarian Filmlab. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Howards End (Retour à Howards End) de James Ivory (1992, 2h20, Royaume-Uni/Japon)

    Une présentation de the Cohen Film Collection LLC.

    Restauration numérique à partir du négatif camera original détenu aux archives du George Eastman Museum réalisée en 4K par Simon Lund de Cineric Portugal. Etalonnage supervisé par le directeur de la photographie Tony Pierce-Roberts et le réalisateur James Ivory à Deluxe Restoration London (Steve Bearman, Mark Bonnici, Graham Jones). Restauration sonore en 5.1 réalisée par John Polito de Audio Mechanics (Burbank). Projection faite en présence de James Ivory et de l'actrice Vanessa Redgrave.

     

    • Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski (1989, 57mn et 58mn, Pologne)

    Une présentation de MK2 et TVP.

    Restauration en 2K à partir des négatifs image originaux par la TVP en Pologne. L’étalonnage des différents épisodes supervisé par les chefs-opérateurs de chaque épisode. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Momotarô, Umi no shinpei (Momotaro, le divin soldat de la mer) de Mitsuyo Seo (1945, 1h14, Japon)

    Une présentation de Shochiku Studio.

    La restauration numérique scannée en 4K, restauration image et projection en 2K par Shochiku Co., Ltd.

     

    • One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961, 2h21, Etats-Unis)

    Une présentation de Universal Studios et de The Film Foundation.

    Restauré par Universal Studios avec la collaboration de The Film Foundation. Martin Scorsese et Steven Spielberg ont personnellement contribué à cette restauration.

     

    • Solyaris (Solaris) de Andreï Tarkovski (URSS, 1972, 2h47, Fédération de Russie)

    Une présentation de Mosfilm Cinema Concern.

    Restauration numérique image par image son et image à partir d’un scan 2K du négatif. Producteur de la restauration : Karen Shakhnazarov.

     

    • Ugetsu monogatari (Les Contes de la lune vague après la pluie) de Kenji Mizoguchi (1953, 1h37, Japon)

    Présenté par The Film Foundation, KADOKAWA Corporation et la Hollywood Foreign Press Association.

    Restauré par The Film Foundation et KADOKAWA Corporation aux Cineric Laboratories. Nous remercions particulièrement Masahiro Miyajima et Martin Scorsese pour leur consultation portant sur cette restauration. Restauration financée par the Hollywood Foreign Press Association en association avec The Film Foundation et KADOKAWA Corporation.

     

    • Dragées au poivre de Jacques Baratier (1963, 1h34, France)

    Une présentation du CNC et de l’Association Jacques Baratier. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Mikros Image.

     

    • Valmont de Milos Forman (1989, 2h17, France)

    Une présentation de Pathé.

    Restauration menée par Pathé en 2016, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, avec le soutien du CNC.

     

    • Gueule d’amour de Jean Grémillon (1937, 1h32, France)

    Présenté par TF1 Droits Audiovisuels avec le soutien du CNC. Restauration en 4K à partir du négatif original réalisée chez Hiventy.

     

    • Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966, 1h50, France)

    Une présentation de Argos Films et de TAMASA.

    Numérisation et restauration 2K à partir du négatif original par Eclair, étalonnage supervisé par le directeur de la photographie Willy Kurant. Restauration son à partir du négatif son par L.E. Diapason. Sortie en salles françaises.

     

    • Indochine de Régis Wargnier (1992, 2h32, France)

    Une présentation de Studiocanal.

    Numérisation à partir du négatif original et restauration image par image en 4k par L’Immagine Ritrovata.

     

    • Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1984, 1h55, France/Egypte)

    Une présentation de la Cinémathèque française, de Misr International Films et de TF1 Droits Audiovisuels. Restauration de Misr International Films et TF1 Droits Audiovisuels menée par la Cinémathèque française avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA-MPA-SACEM-WGAW), des Archives audiovisuelles de Monaco et de l’Association Youssef Chahine. Travaux réalisés à partir du négatif image et des magnétiques son au laboratoire Eclair et au studio L.E.Diapason.

     

    • Pit and The Pendulum (La Chambre des tortures) de Roger Corman (1961, 1h20, Etats-Unis)

    Une présentation de Alta Vista Productions et de MGM Studios/Park Circus.

    Copie 35mm destinée à la préservation du film réalisée conjointement par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences et le producteur Jon Davison à partir du négatif original chez Fotokem Los Angeles avec Mato DerAvanessian, sous la supervision de Roger Corman. Restauration numérique des plans abîmés réinsérés dans la pellicule.

     

    • Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39, France)

    Restauration 2K présentée par Gaumont.

    Travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E. Diapason en partenariat avec Eclair. Sortie prochaine en salles et en DVD/Blu-ray.

     

     

    EN SÉANCE SPÉCIALE CANNES CLASSICS

     

    • Terrore nello spazio (La Planète des vampires) de Mario Bava (1965, 1h28, Italie/Espagne)

    Une présentation de Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn et CSC Cineteca Nazionale. Restauration en numérique à partir du négatif original couleur 35mm Eastman Kodak par Italian International Film.

    Etalonnage corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Scan, restauration numérique et Digital Intermediate sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et tirage des copies 35 mm effectués par Fotocinema Rome en 2015. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Tiempo de morir de Arturo Ripstein (1966, 1h30, Mexique)

    Une présentation de Sidonis Calysta. Le film a été restauré par ALAMEDA FILMS à LABOFILMS MEXICO sous la supervision de Enrique Alagón, Adolfo Alagón et Gabriel Elvira à LABODIGITAL sous la supervision de Charles Barthe.

    Critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch

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    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, et à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

     

     

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  • 69ème Festival de Cannes: le programme de la sélection officielle 2016 (conférence de presse)

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    Ce 14 avril était le jour J avec l’annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes, ce matin, à l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées. Avec l’annonce du président du jury en février, cette année George Miller, l’impatience commence à poindre dès le début de l’année et grandit jusqu’à l’annonce et les informations officielles égrenées au fil des semaines.

    Nous connaissions  d’ores et déjà l’affiche qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »

    affiche cannes 2016

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    Nous connaissions également le film d’ouverture. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.

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    Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma (le reste de la sélection de Cannes Classics que j’attends toujours avec impatience sera dévoilée la semaine prochaine). Le Maître de l’épouvante et du film noir  fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ».

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    Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.

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    Venons-en maintenant aux nouvelles annonces avec au programme un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Steven Spielberg,  Kirsten Stewart, Sean Penn,  Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe,  Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi,  Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.

    Plus de 1869  longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections.  28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.

    La sélection est quasiment complète, même si  comme chaque année des films pourront être réintégrés à la sélection. Le jury sera  annoncé la semaine prochaine.

    Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains,  1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle,  j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.

    Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:

    - « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.

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    -« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film  très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.

    Kristen Stewart dans Personal shopper

     

    -« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.

    Ma loute de Bruno Dumont

    Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.

     

    -et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.  Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .

    Mal de pierres de Nicole Garcia

    Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:

    julieta

    -Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).

    Dardenne

    -« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom…  Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ».  Sortie en salles le 12 octobre 2016.

    loach

    -« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée  en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider…  Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».

    paterson

    -« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.

    -« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.

     

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    -« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue.  Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.

    hand

    -« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury  en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.

    -« The Neon Demon » de Nicolas Winding  Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…

    the neon demon

    -Le jeune prodige  Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde« . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de «  Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution :  Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

    dolan4

    -« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

    Elle de Verhoeven

    Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).

    marosa

    Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.

    loving

    Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.

    aquarius

    La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…

    L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.

    Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…

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    Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple.

    Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg. qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.

    geant

    Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.

    Money Monster

    LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.

    the nice guys

    Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.

    cancre

    En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.

    Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.

    Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici. Je vous informerai bien entendu des ajouts à la programmation. Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. De mon côté, vous pourrez me retrouver comme chaque année en direct de la Croisette et me suivre pour la 16ème année consécutive sur mon blog consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforcannes.com mais aussi sur mes blogs http://inthemoodforcinema.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ainsi que sur mon compte twitter principal @moodforcinema et mon compte twitter consacré au Festival de Cannes @moodforcannes. Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci  et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).

    Enfin, en attendant le 11 Mai, replongez dans mon compte rendu complet du Festival de Cannes 2015 et retrouvez la sélection officielle détaillée ci-dessous.

    En Compétition

         
    Film d’ouverture    
         
    Woody ALLEN (USA) CAFÉ SOCIETY H.C
         
      ***  
         
    Maren ADE (Allemagne) TONI ERDMANN  
         
    Pedro ALMODÓVAR (Espagne) JULIETA  
         
    Andrea ARNOLD (Royaume-Uni) AMERICAN HONEY  
         
    Olivier ASSAYAS (France) PERSONAL SHOPPER  
         
    Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique) LA FILLE INCONNUE  
         
    Xavier DOLAN (Canada) JUSTE LA FIN DU MONDE  
         
    Bruno DUMONT (France) MA LOUTE  
         
    Nicole GARCIA (France) MAL DE PIERRES  
         
    Alain GUIRAUDIE (France) RESTER VERTICAL  
         
    Jim JARMUSCH (USA) PATERSON  
         
    Kleber MENDONÇA FILHO (Brésil) AQUARIUS  
         
    Ken LOACH (Royaume-Uni) I, DANIEL BLAKE
     
         
    Brillante MENDOZA (Philippines) MA’ ROSA  
         
    Cristian MUNGIU (Roumanie) BACALAUREAT
    (BACCALAURÉAT)
     
         
    Jeff NICHOLS (USA) LOVING  
         
    PARK Chan-Wook (Corée du Sud) AGASSI
    (THE HANDMAIDEN)
     
         
    Sean PENN (USA) THE LAST FACE  
         
    Cristi PUIU (Roumanie) SIERANEVADA  
         
    Paul VERHOEVEN (Pays-Bas) ELLE  
         
    Nicolas WINDING REFN (Danemark) THE NEON DEMON  
         

     

    Un Certain Regard

     

    Film d’ouverture: ESHTEBAK (CLASH) de Mohamed DIAB (Egypte)

    HELL OR HIGH WATER de David Mackenzie (Grande-Bretagne)

         
    Behnam BEHZADI (Iran) VAROONEGI
    (INVERSION)
     
         
    BOO Junfeng (Singapour) APPRENTICE  
         
    Delphine COULIN, Muriel COULIN (France) VOIR DU PAYS  
         
    Stéphanie DI GIUSTO (France) LA DANSEUSE 1er film
         
    Mohamed DIAB (Egypte) ESHTEBAK
    (CLASH)
     
         
    Michael DUDOK DE WIT (Pays-Bas) LA TORTUE ROUGE
    (THE RED TURTLE)
    1er film
         
    FUKADA Kôji (Japon) FUCHI NI TATSU
    (HARMONIUM)
     
         
    Maha HAJ (Israël) OMOR SHAKHSIYA
    (PERSONAL AFFAIRS)
    1er film
         
    Eran KOLIRIN (Israël) ME’EVER LAHARIM VEHAGVAOT
    (BEYOND THE MOUNTAINS AND HILLS)
     
         
    KORE-EDA Hirokazu (Japon) AFTER THE STORM  
         
    Juho KUOSMANEN (Finlande) HYMYILEVÄ MIES
    (THE HAPPIEST DAY IN THE LIFE OF OLLI MÄKI)
    1er film
         
    Francisco MÁRQUEZ, Andrea TESTA (Argentine) LA LARGA NOCHE DE FRANCISCO SANCTIS
    (LA LONGUE NUIT DE FRANCISCO SANCTIS)
    1er film
         
    Bogdan MIRICA (Roumanie) CAINI
    (DOGS)
    1er film
         
    Stefano MORDINI (Italie) PERICLE IL NERO  
         
    Michael O’SHEA (USA) THE TRANSFIGURATION 1er film
         
    Matt ROSS (USA) CAPTAIN FANTASTIC  
         
    Kirill SEREBRENNIKOV (Russie) UCHENIK
    (LE DISCIPLE)
     
         

     

    Hors Compétition

     

         
    Shane BLACK (USA) THE NICE GUYS  
         
    Jodie FOSTER (USA) MONEY MONSTER  
         
    NA Hong-Jin (Corée du Sud) GOKSUNG  
         
    Steven SPIELBERG (USA) DISNEY’S THE BFG
    (LE BON GROS GÉANT)
     
         

     

    Séances de minuit

      BLOOD FATHER de Jean-François Richet (France) 

         
    Jim JARMUSCH (USA) GIMME DANGER  
         
    YEON Sang-Ho (Corée du Sud) BU-SAN-HAENG
    (TRAIN TO BUSAN)
     
         

     

     

    Séances Spéciales

     

    WRONG ELEMENTS de Jonathan Littell (Etats-Unis)

    LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet (France)

    CHOUF de Karim Dridi (France / Tunisie)

         
    Thanos ANASTOPOULOS (Grèce)
    Davide DEL DEGAN (Italie)
    L’ULTIMA SPIAGGIA
    (LA DERNIÈRE PLAGE)
     
         
    Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad) HISSEIN HABRÉ, UNE TRAGÉDIE TCHADIENNE  
         
    Rithy PANH (Cambodge) EXIL  
         
    Albert SERRA (Espagne) LA MORT DE LOUIS XIV  
         
    Paul VECCHIALI (France) LE CANCRE
    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • 69ème Festival de Cannes: conférence de presse et sélection officielle en direct

     

     

     

    Demain, c'est déjà le jour J avec l'annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes par Thierry Frémaux et Pierre Lescure, à 11H, en direct de l'UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, à Paris. Vous pourrez suivre la conférence en direct ci-dessus (ou  sur Dailymotion et YouTube directement, sur les chaînes officielles de TV Festival de Cannes). 

    Je commenterai la sélection en direct sur mes comptes twitter @moodforcinema et essentiellement @moodforcannes (mon compte dédié au Festival de Cannes) avant de vous faire vivre le festival en direct, comme chaque année, de l'ouverture à la clôture, du 11 au 22 Mai 2016.  A suivre aussi évidemment sur le compte officiel du festival (@Festival_Cannes). Et n'oubliez pas le hashtag #Cannes2016 pour tout savoir de l'actualité du festival.

    Même si les rumeurs foisonnent déjà, je préfère les ignorer et je me contenterai de vous récapituler les annonces officielles:

    affiche cannes 2016.jpg

    -L'affiche officielle du festival que j'aime tout particulièrement et qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n'en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d'oeil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du Mépris symbolise une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection.

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    -Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont attendus sur le tapis rouge à Cannes le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film Café Society, film d’ouverture hors compétition de la 69ème édition ! Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 9 autres critiques de films de Woody Allen.

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    -Les cérémonies d'ouverture et de clôture seront présentées par le comédien, acteur et humoriste Laurent Lafitte et seront retransmises en clair sur Canal+. Il succède ainsi à Lambert Wilson.

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    -Le Maître de l'épouvante et du film noir, William Friedkin, fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l'occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : French Connection, Cruising, Killer Joe, ainsi que sur la récente sortie de son livre : "Friedkin connection : Les Mémoires d'un cinéaste de légende". Les leçons de cinéma du Festival de Cannes sont toujours de grands moments. J'essaierai d'assister à celle-ci.

     

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    -Le réalisateur, scénariste et producteur australien, George Miller présidera le jury du Festival de Cannes 2016. Quant à son Jury, bientôt au complet, il sera dévoilé dans les jours qui suivront l'annonce de la Sélection officielle. Ensemble, ils décerneront la Palme d’or et six autres prix à l’issue de la manifestation, lors de la Cérémonie de clôture qui se tiendra dimanche 22 mai.

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    -En 2015, Un Certain Regard s’ouvrait avec poésie sur Les Délices de Tokyo (An) de Naomi Kawase. Le Festival de Cannes retrouvera la réalisatrice japonaise à la tête du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages pour sa 69e édition. Les films de

    -Et je termine par une information plus personnelle. Pour ceux que cela intéresse, les Editions du 38 viennent de publier (en papier et numérique) mon premier roman dont l'intrigue se déroule...au cœur du Festival de Cannes 2014. Retrouvez toutes les infos sur le site de mon éditeur, ici.

     

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  • La leçon de cinéma de William Friedkin au 69ème Festival de Cannes

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    La leçon de cinéma est toujours un grand moment que j'essaie de ne pas manquer... Cette année, c'est le cinéaste William Friedkin qui partagera ses connaissances avec le public. La rencontre avec William Friedkin aura lieu dans l’après-midi du mercredi 18 mai, salle Buñuel, Palais des Festivals.

    Voici le communiqué de presse du festival à ce sujet:

    La Leçon de Cinéma du 69e Festival de Cannes sera donnée par le cinéaste américain William Friedkin. Après Martin Scorsese, Nanni Moretti, Wong Kar-wai, Quentin Tarantino, Marco Bellocchio ou encore Philip Kaufman et Jacques Audiard, il sera sur la scène de la salle Buñuel du Palais des Festivals pour dialoguer avec le public dans une rencontre animée par le critique Michel Ciment.

    Auteur récemment de "Friedkin Connection : Les mémoires d'un cinéaste de légende" où il se raconte avec sincérité et passion, William Friedkin est une des figures de proue de l’histoire du cinéma américain, au renouveau duquel il a contribué au début des années soixante-dix avec des films comme French Connection (1971) ou L’Exorciste (1973), qui furent aussi de grands succès populaires. Il a remporté un Oscar du meilleur réalisateur en 1972 et de multiples prix à travers le monde.

    « C’est un honneur que de venir partager mes pensées et idées avec le public du Festival de Cannes, la patrie du cinéma mondial », a-t-il déclaré en acceptant l’invitation. « Du plus loin que je me souvienne, je crois que nous vivons l’époque la plus exigeante pour le futur du cinéma à l’échelle de la planète, avec des changements extrêmement importants en matière de production et d’exploitation, bien plus que ce j’ai pu vivre depuis cinquante ans. »  

    Né à Chicago en 1935, passionné par la radio et l’opéra, le jeune Friedkin décide de devenir réalisateur en sortant ébloui du Citizen Kane d’Orson Welles. Passé par l’école de la télévision et du reportage, il en gardera des empreintes fortes qui marqueront son style où la narration se mêle à un sens aigu de la réalité. Homme cultivé et cinéphile, il réalisera une longue interview documentaire de Fritz Lang en 1974, avant de livrer Sorcerer (Le Convoi de la peur) en 1977, adaptation du Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot qu’il considère comme son chef-d’œuvre.

    Durant les années quatre-vingt, il creuse la veine noire et policière avec Cruising (1980) ou Police Fédérale Los Angeles (1985), films marquants de la décennie, puis il revient à l'épouvante, en signant notamment Le Sang du Châtiment (Rampage) en 1987 et La Nurse (The Guardian) en 1990.

    Très impliqué dans la mise en scène d’opéras, William Friedkin n’en a pas moins continué à travailler dans le cinéma, réalisant notamment Bug (2006) ou Killer Joe(2011).

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  • Nespresso, partenaire de la 55ème Semaine de la Critique

    Il y a 15 jours, je vous parlais (ici et sur Inthemoodforhotelsdeluxe.com) de la formidable opération cannoise de la marque Nespresso, "Les chefs font leur cinéma", à laquelle j'avais eu le plaisir de participer l'an passé.  Retrouvez mon article sur l'édition 2015 et le programme 2016, en cliquant ici.

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    Par ailleurs, cette année, Nespresso est à nouveau partenaire de la Semaine de la Critique, laquelle a d'ailleurs dévoilé hier sa très belle affiche 2016.

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    L'association de Nespresso avec la Semaine de la Critique s'est faite tout naturellement, le soutien à l’innovation et à la création étant au cœur des valeurs de Nespresso. Cette section cannoise, qui met à l'honneur les première et deuxième œuvres des cinéastes du monde entier, se consacre à la découverte des futurs grands réalisateurs. Wong Kar-Wai, Jacques Audiard, Arnaud Desplechin ou encore Valérie Donzelli - présidente du jury de cette édition 2016 -, ont ainsi fait leurs débuts à la Semaine de la Critique.  Nespresso parraine depuis 2011 le Grand Prix Nespresso décerné par le jury de la Semaine de la Critique au meilleur long métrage de la sélection. Ensemble, la Semaine de la Critique et Nespresso, animés à la fois par l'exigence et la curiosité, explorent et révèlent la jeune création cinématographique.  Cette année 2016 marque le 5e anniversaire de l'association entre Nespresso et la Semaine de la Critique et confirme la convergence de leurs volontés et missions communes : en 2011, le Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique est remis au réalisateur Jeff Nichols pour son film Take Shelter (à l’honneur sur l’affiche de cette édition 2016). Cinq ans plus tard, son 3e long métrage, Midnight Special, sorti sur les écrans le 16 mars dernier, est un succès critique et public.

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    "Le Grand Prix Nespresso a beaucoup influencé ma carrière. Je sens que mon nom a tout de suite été propulsé dans des sphères où l'industrie ne m'aurait pas inclus autrement. Le Prix a confirmé la place du film dans les consciences. Cela a promu mon film et ma réputation à un niveau qui aurait pris autrement des années à atteindre" confie Jeff Nichols.

    Ont été récompensés par le Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique :

    2015 : Santiago Mitre pour PAULINA

    2014 : Myroslav Slaboshpytskiy pour THE TRIBE

    2013 : Fabio Grassadonia et Antonio Piazza pour SALVO

    2012 : Antonio Mendez Esparza pour AQUÍ Y ALLA

    2011 Jeff Nichols pour TAKE SHELTER

    La Plage Nespresso, lieu incontournable du Festival de Cannes et de ses festivaliers, accueille à nouveau cette année toutes les équipes des films sélectionnés à la Semaine de la Critique - événements, interviews, séances photo, déjeuners et dîners où membres du jury, réalisateurs, acteurs, producteurs, professionnels se rencontrent. La Semaine y organise également ses Talents Talks, moments de rencontres et de discussions privilégiés avec ses auteurs.

    Pour mettre en lumière l'innovation & la création en gastronomie, la Plage Nespresso accueille également 3 grands Chefs pour une série de dîners exclusifs intitulée "Les Chefs font leur Cinéma". Une expérience gastronomique inspirée non seulement par les Grands Crus Nespresso, mais aussi par des films ayant contribué à la légende de Cannes. Cliquez ici pour lire mon article à ce sujet.

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  • LIVRES - "J'ai vécu dans mes rêves" par Michel Piccoli avec Gilles Jacob

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    Depuis des semaines, ce livre trône en haut de ma pile d’ouvrages littéraires en attente d’être lus, une pile vertigineusement périlleuse car, je l'avoue, parcourir les quatrièmes de couverture en librairie est une incorrigible addiction et il est bien rare que je résiste quand le thème ou l'auteur ou l'histoire, parfois les trois, suscitent ma curiosité. Ce livre-ci, je le gardais précieusement comme on repousse la dégustation d'un mets, pour en retarder le plaisir, quasiment indubitable. Je ne m’y suis pas trompée. Ce savoureux échange d’une tendre causticité entre ces deux grands hommes du cinéma qui, en plus de la passion du septième art, partagent l’élégance morale, je l’ai bel et bien dévoré d’une traite.

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    En 2009 était publiée l’autobiographie entre rêve et réalité de Gilles Jacob intitulée La vie passera comme un rêve. S’y entremêlaient les lumières de la Croisette et la mélancolie de l’enfance. Un récit passionné, passionnant, enthousiaste. Ce nouveau livre résonne comme un écho, en raison de son titre, J’ai vécu dans mes rêves mais aussi de l’enthousiasme et de la mélancolie qui l’imprègnent et de tout ce que les deux hommes semblent partager. Une pudeur. Une malice. Une lucidité sur leur métier, la vie et ceux qu’ils côtoient. L'auto-dérision. Une audace guidée par la passion. ( « Dans la vie, si on ne veut pas trop s’ennuyer, il faut finir par oser ce que notre timidité naturelle nous commande de retenir», écrit ainsi Michel Piccoli). Un regard aiguisé et légèrement inquiet. Une dérision qui résonne (et qui raisonne ) comme le contraire de la désinvolture, peut-être simplement une conscience aigüe de l'absurdité de l’existence. Une envie d’étonner, de « déconcerter » même, surtout pas au détriment des autres mais pour « rester en éveil ». Une simplicité malgré tout cela. La complicité entre l’acteur et celui qui fut à la tête du Festival de Cannes de 1978 à 2014, aujourd'hui notamment écrivain et président de la Cinéfondation qu'il a créée, rend l’échange particulièrement vivant.

    Gilles Jacob et Michel Piccoli se sont ainsi rencontrés « quelques mois après mai 1968 ». De leur amitié résultent de caustiques échanges épistolaires (je vous recommande tout particulièrement la lecture des morceaux choisis qui figurent à la fin du livre et qui vous donneront une idée de leurs joutes verbales) mais aussi ces confidences sous forme de correspondance.

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    Le livre se divise en différents chapitres qui permettent à l’acteur d’évoquer ses souvenirs de vie et de cinéma :   « Mon cher Michel », « L’enfance », « Un apprentissage », « Le cinéma », « L’Acteur », « Vieillir », « Ecrire ».

    De Michel Piccoli, nous connaissons tous la carrière exceptionnelle et cette voix singulière, profonde, ensorcelante (l'acteur évoque d’ailleurs la manière dont il travaille la voix des personnages qu’il joue, aspect essentiel de ses interprétations). Cette prestance. La complexité de ses personnages. Austères et burlesques. Sérieux et « bizarres » (pour reprendre un terme qu’il emploie lui-même). Lucides et/ou mélancoliques. Peut-être sa propre lucidité et mélancolie qu’il laisse affleurer ou qui inspirent les cinéastes. Des personnages à la fois en apparence terriblement normaux et en réalité singulièrement étranges. Souvent déconcertants. Simples en apparence, mais souvent mystérieux et inquiétants, torturés et tortueux, arides même.

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    Il a ainsi tourné avec les plus grands des réalisateurs français, européens et internationaux : Renoir, Resnais, Melville, Buñuel, Demy, Chabrol, Costa-Gavras, Sautet, Ferreri, Hitchcock, Moretti, Angelopoulos, Chahine…parmi tant d'autres. La liste est impressionnante ! Plus de 200 rôles et tant parmi eux qu’il a rendus inoubliables. Il fut aussi l’acteur fétiche de Sautet et de Buñuel (7 films avec ce dernier). Pour moi, il sera toujours le Max, le François, le Pierre, le Simon dans les chefs d’œuvre de Claude Sautet même si tant d'autres immenses films jalonnent sa carrière.

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    Ours d'argent du meilleur acteur en 1982 pour Une étrange affaire de Granier-Deferre, prix d’interprétation à Cannes en 1980 avec Le Saut dans le vide de Bellochio, il a ensuite fait partie du jury du Festival de Cannes en 2007. Il a réalisé, produit, a eu une vie professionnelle riche et intense dont nous espérons qu’elle n’est pas terminée comme le laisse espérer son évocation d’un projet avec Luc Bondy et on se prend aussi à rêver qu’il donne des cours de théâtre comme le lui a suggéré Gilles Jacob. En 2011, il a montré que son extraordinaire talent mais aussi sa capacité à surprendre et doucement provoquer restaient intacts dans le réjouissant Habemus Papam de Moretti, un film dans lequel il était irrésistible en pape déboussolé errant dans Rome et dans lequel sa « part de burlesque », inhérente à nombre de ses rôles et soulignée par Gilles Jacob, était si flagrante et réjouissante.

    L’année suivante, il nous a à nouveau régalés, avec un film également en compétition à Cannes, l’extraordinaire Vous n’avez encore rien vu d'Alain Resnais. Petite digression pour vous inciter à voir ce film d'Alain Resnais, une des plus belles déclarations d’amour au théâtre et aux acteurs, un des plus beaux hommages au cinéma qu’il m’ait été donné de voir et de ressentir. Contrairement à ce qui a pu être écrit alors ce n’était pas une œuvre posthume mais au contraire une mise en abyme déroutante et exaltante d’une jeunesse folle, un pied-de-nez à la mort qui, au théâtre ou au cinéma, est de toute façon transcendée. C’est aussi la confrontation entre deux générations ou plutôt leur union par la force des mots, exacerbée par la musique de Mark Snow d’une puissance émotionnelle renversante. Ces quelques mots sont bien entendu réducteurs pour vous parler de ce grand film, captivant, déroutant, envoûtant, singulier dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.

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    Pour revenir au livre, malgré la sincérité qui l'anime, le sentiment de vérité qui en émane, le mystère demeure et c’est tant mieux. Rien d’impudique de la part de celui qui dit être « un vieil homme à la mémoire trouée », que ce soit dans l’évocation même de sa naissance (il dit et explique avoir «  vécu par hasard et par compensation » après  la mort de son frère), de sa vie privée ou même professionnelle.

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    Mais ce dont il parle le mieux, indéniablement, c’est de son métier, le cinéma ou le théâtre, "d’abord le désir de fuir pour aller respirer ailleurs". Il dit aussi aimer travailler « avec puissance au plus près du metteur en scène, du réalisateur ». Pour lui, cette "puissance", essentielle, consiste à « être toujours dans la recherche avec une énergie brute qui ne sente pas le labeur et la matière. Il faut recommencer sans cesse, recommencer différemment, chercher, essayer de faire autrement, et surtout –c’est ma hantise, je le reconnais volontiers- faire son possible pour ne pas être grandiose et prétentieux ».

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    Ce livre, c’est aussi une promenade dans l’histoire théâtrale et cinématographique et nombreux sont les talents que nous y croisons : Peter Brook, Gabin « dénué de toute vanité », Melville, Bardot « actrice très simple qui ne faisait pas du tout la star », Noiret, Jean-Louis Barrault, Romy Schneider « qui n’a jamais été vraiment heureuse », Mastroianni « le modèle absolu », Depardieu « Quel acteur sublime que Depardieu ! Quel génie ! Quel inventeur ! On est ébloui de voir le plaisir qu’il ressent à jouer. Et il ne cabotine pas », Montand, Chéreau, Gréco, mais aussi des politiques comme Mitterrand ou Jospin « sincère et courageux ». Le récit, passionnant, de tournages aussi, comme celui du « Mépris ».

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    Au gré de ses évocations des autres, c’est finalement son portrait qui se dessine. Sa liberté. (Il n’a pas d’agent : « J’avais envie d’être seul à penser à mes choix »). Sa franchise. Sa complexité. Sa peur de paraître prétentieux (« beaucoup de comédiens en font trop et ne vont nulle part »). Ses blessures (Des parents « peu passionnés », sa fille qu’il ne voit plus). Et surtout son amour immodéré pour son métier, sa passion plutôt en opposition à ses parents, son « contre-modèle », dont il regrette tant qu’ils en fussent dénués. Et une conscience aiguisée du métier d'acteur, de ce qui le constitue, de ce que cela implique : « Je me suis toujours régalé à faire l’acteur », « J’aime par-dessus tout ma liberté », « L’important était de jouer passionnément dans des œuvres passionnantes », et cette phrase qui donne son titre au livre « J’ai toujours vécu dans mes rêves ».

    Celui qui, comme il le dit lui-même, a « beaucoup joué les bizarres mais pas tellement les voyous » aimerait que l’on dise de lui : "Michel Piccoli a aimé son métier",  "Il l’a servi de son mieux". C’est indéniablement le sentiment que nous laisse ce captivant échange avec, surtout, celui de sa mélancolie et même "ce quelque chose plus fort que la mélancolie" dont sont empreintes les dernières pages, celles du chapitre « Vieillir » absolument bouleversantes, cette fois comme un écho au dernier roman de Gilles Jacob « Le festival n’aura pas lieu » dont les dernières pages possèdent la même beauté nostalgique et ravageuse à propos du temps qui s’enfuit et emporte tant. Tant et pas tout car à les lire l'un et l'autre, subsistent sans aucun doute la passion, l’enthousiasme, l’humour, une tendre ironie. Et cette éternelle élégance.

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    Si, comme moi, vous avez l’âme éprise de cinéma autant que de mélancolie, je vous recommande aussi ce roman précité de Gilles Jacob qui vous emmènera notamment sur le tournage de Mogambo. Et quand Gilles Jacob y écrit à propos de son personnage Lucien Fabas, « Le bonheur de transmettre s’imposait à lui comme une évidence », on ne peut s’empêcher de penser que cela ne lui est pas tout à fait étranger. Et on se prend à rêver d’un tome 2 de "J'ai vécu dans mes rêves" (que complètent le récit "Les pas perdus" et la correspondance imaginaire, "Le fantôme du Capitaine", signés Gilles Jacob) dans lequel les rôles seraient inversés, Michel Piccoli interrogeant Gilles Jacob dans un livre portant ce même titre qui semble si bien le définir aussi, lui faisant à son tour remonter le temps comme une suite à « La vie passera comme un rêve ». En attendant cette hypothétique et utopique suite, je vous laisse déguster à votre tour ce ping-pong jubilatoire entre deux rêveurs, passionnants passionnés de cinéma. Je vous le conseille même vivement.

    J’ai vécu dans mes rêves  - Michel Piccoli avec Gilles Jacob – Grasset

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  • Lumière! : Le DVD/Blu-ray de 114 films Lumière à (a)voir absolument!

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    Puisque j'ai eu le plaisir la semaine dernière de vous parler à la radio des 120 ans du Cinématographe, je ne pouvais pas ne pas évoquer à nouveau ici ce DVD indispensable, a fortiori quelques jours après cette date anniversaire. Si vous ne deviez en avoir qu'un dans votre DVDthèque, peut-être serait-ce celui-ci...

    Cela restera indéniablement un de mes plus beaux souvenirs de mes 15 années de Festival de Cannes. Quel bonheur d’entendre les spectateurs du Grand Théâtre Lumière rire éperdument devant les images des frères Lumière… 120 ans plus tard, lors de cette séance spéciale en hommage aux 120 ans du Cinématographe Lumière dans le cadre du 68ème Festival de Cannes.

    A l’occasion des 120 ans du Cinématographe, les films restaurés des Lumière ont en effet été projetés aux festivaliers, le tout avec les commentaires cinéphiliques et inénarrables de Thierry Frémaux et avec la traduction (qui l’était tout autant) de Bertrand Tavernier.

    C’est le 28 décembre 1895 qu’eut ainsi lieu la première séance de cinéma publique payante au Grand Café à Paris, Boulevard des Capucines, dans le Salon indien, quelques mois après la première projection aux scientifiques, en mars de la même année. S'y trouve aujourd'hui le café Lumière de l'hôtel Scribe. Seuls 33 spectateurs étaient présents pour assister à ce moment historique.  Le Cinématographe, machine qui permet à la fois d'enregistrer et de projeter des images, se trouve aujourd'hui à l'Institut Lumière. Ce jour-là, en donnant à un public la possibilité de voir des films sur grand écran, les frères Louis et Auguste Lumière inventaient le spectacle de cinéma moderne, dernière étape d'une longue chaîne de découvertes. Ainsi le 28 décembre dernier avons-nous célébré les 120 ans du cinéma.

    C’est un film de 93 minutes qui nous a été projeté à Cannes, en réalité un montage de 114 films restaurés réalisés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905, de la "Sortie de l’usine Lumière" , « L’Arroseur arrosé » (la première fiction de l’Histoire du cinéma) à des films aussi méconnus qu’étonnants, cocasses, maîtrisés avec, déjà, les prémisses du langage cinématographique, du gros plan au travelling, un véritable voyage qui nous a emmenés dans les origines du cinéma mais aussi sur d’autres continents et qui a suscité l’hilarité générale mais aussi l’admiration devant des films d’une qualité exceptionnelle dont chacun démontrait à quel point déjà les Lumière pratiquaient et maîtrisaient l’art de la mise en scène et qu’il s’agissait bien là de fictions et non de simples documentaires.

    Une projection cannoise que je ne souhaitais manquer sous aucun prétexte (c'est même LA projection de ce festival que je ne voulais absolument pas manquer), et à laquelle je suis arrivée in extremis,  après des péripéties dignes du plus burlesque des films Lumière mais c’est là une autre histoire…en tout cas, je ne le regrette pas car ce fut un moment de rare exultation cinéphilique, le tout en présence de nombreux « frères du cinéma » comme l’avait souligné Thierry Frémaux : Taviani, Coen, Dardenne mais aussi en présence de Claude Lanzmann et Claude Lelouch  (je vous signale au passage que, du 6 janvier au 17 février, l'Institut Lumière consacre une rétrospective à ce dernier et que vous pouvez encore voir UN+UNE actuellement en salles que je vous recommande et dont vous pouvez retrouver ma critique, ici) parmi un prestigieux parterre d’invités. Un grand moment qui prouvait une fois de plus à quel point le cinéma est un spectacle mais surtout la modernité des films des frères Lumière. Fascinant!

    Ces 114 films restaurés en 4k sont désormais visibles en DVD et Blu-ray (édités par l'Institut Lumière et France TV). Comme le dit Bertrand Tavernier "tout le monde devrait avoir ce DVD chez soi" alors vous savez ce qu'il vous reste à faire!  Vous pouvez le retrouver sur le site de l'Institut Lumière, en cliquant ici. Je précise aux esprits mal tournés que ceci n'est pas un article sponsorisé mais la simple expression d'un immense coup de cœur cinématographique...

    A lire aussi: mon compte rendu du Festival Lumière de Lyon 2014 (un festival qu'organise chaque année l'Institut Lumière de Lyon). C'est à Lyon que les frères Lumière tournèrent leur premier film "Sortie d'Usine"...là où se trouve aujourd'hui l'Institut Lumière.

    Catégories : CANNES CLASSICS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Festival de Cannes 2015 : bilan complet du festival et palmarès complet commenté

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    35 films vus, parfois grands, souvent bouleversants. 10 conférences de presse, certaines mémorables. Des dîners de grands chefs. Des soirées dans des décors fastueux souvent d’ailleurs écourtées pour ne manquer sous aucun prétexte la séance presse de 8H30, délectable rituel matinal. De belles rencontres professionnelles. 15 jours trépidants et exaltants sur la Croisette à « voir trois films par jour, dormir 2h par nuit » comme l’a dit en connaisseur Lambert Wilson lors de la clôture, 15 jours sous un soleil irréel comme si un mystérieux metteur en scène avait voulu souligner, par cette météo improbable, le sentiment d’ailleurs, l’atmosphère enivrante, à nous faire oublier que cela ne durerait pas toujours, à nous étourdir de bonheur cinématographique comme le ballet de Benjamin Millepied lors de l’ouverture, à nous faire oublier que cette réalité vers laquelle chacun des films nous ramenait pourtant et de laquelle le festival nous tenait si éloignés finirait par reprendre ses droits, à en oublier que le temps continuait à s’écouler, que tout, un jour, a une fin, y compris le Festival de Cannes.

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    De fin, d’écoulement inexorable et assassin du temps, de mort (« Chronic »), de deuil souvent impossible-pléonasme, non ?- du père, de la mère, de l’enfant, de l’amour ou du passé (« Louder than bombs », « Notre petite sœur », « Valley of love », « Mia madre », « Mon roi », « Youth ») de douleur indicible (l’incapacité à dire la souffrance serait peut-être la thématique commune de ces films du monde entier alors que, pourtant, partout, jamais nous n’avons eu autant de moyens de communiquer), c’est ce dont nous ont d’ailleurs beaucoup parlé les films en compétition de ce 68ème festival, des meurtrissures qu’un monde égoïste condamne au silence face auxquelles l’amour, le foyer, la croyance semblent être les derniers recours.

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    Si Cannes est le reflet du monde, alors il le révèle meurtri par des douleurs contenues face à la violence sociale et politique, un monde hanté par la mort, par l’absence, par une douleur ineffable dans une société souvent bavarde et sourde. L’amour (le jury a couronné deux femmes amoureuses), étouffant (« Mon roi ») ou étouffé (« Carol »), les émotions, les souvenirs, la famille (souvent celle qu’on s’est construite : « Notre petite sœur », « Dheepan ») et l’art (« Youth ») et donc le cinéma et son mystère et son miracle (« Mia madre », « Valley of love ») subsistent alors comme seuls recours contre le temps (« Youth »), ennemi éternel et invincible, contre la loi du marché (dans le film éponyme), contre l’égoïsme (« The Lobster », « Mountains may depart »), qui dévorent les êtres. C’est peut-être une phrase extraite du film de clôture, « La glace et le ciel » qui nous apportait une réponse et un espoir face à tout cela : « Je crois que l’homme n’est jamais aussi sublimement lui-même que face à l’adversité. »

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     Finalement, de ce tourbillon grisant de cinéma, « il n’y a que les émotions qui restent », pour paraphraser une réplique d’un formidable film oublié du palmarès, « Youth »de Paolo Sorrentino qui, justement, nous parlait du temps qui passe. Inexorablement.   Alors, c’est de ces émotions persistantes, indélébiles, marquantes que je vais vous parler aujourd’hui, en guise de bilan, et avant de revenir plus longuement au cours de l’année à venir, sur les films vus pendant ce 68ème Festival de Cannes :

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    moretti

     -la tristesse qui m’a ravagée au dénouement de « Mia madre » de  Nanni Moretti, ce vertige effroyable du lendemain suggéré par un regard et une réplique dévastateurs (: «– A quoi tu penses ? – A demain !» ) , un absent du palmarès (qui s’est consolé avec le prix du jury œcuménique ) qui a pourtant bouleversé les festivaliers et qui a souvent été cité comme potentielle palme d’or que Nanni Moretti avait déjà reçue en 2001 pour un film qui, déjà, portait sur le thème du deuil, « La chambre du fils ». Dans « Mia madre », Margherita est une réalisatrice confrontée à la fois à un tournage avec un acteur insupportable (irrésistible John Torturro) et à la mort annoncée de sa mère. Toute l’intelligence de Moretti réside dans l’alternance entre le burlesque et le mélodrame, la légèreté de la comédie atténuant la gravité du drame. L’illusion de légèreté du cinéma (le film de Moretti – qui lui-même avait été confronté à la mort de sa mère lors du tournage de « Habemus Papam »- mais aussi le film que tourne Margherita dans le film de Moretti, judicieuse mise en abyme) pour tenter d’affronter le gouffre étourdissant de la mort et du lendemain après la perte forcément insensée d’un parent. Il met ainsi l’accent sur tout ce qui permet d’immortaliser la vie et le temps qui s’enfuient, notamment par un mélange des degrés de narration : les souvenirs, les livres, les rêves et évidemment le cinéma. Un film pudique, profondément émouvant et un regard final qui vous hante longtemps après la projection et qui me hante et bouleverse encore.

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    - la jubilation devant « The lobster » de Yorgos Lanthimos (qui avait obtenu le prix Un Certain Regard en 2009 pour « Canines ») qui se déroule dans un futur proche dans lequel toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, elle sera transformée en l’animal de son choix. Un film déroutant, cinglant, burlesque, métaphorique, inventif, dans lequel l’homme est un loup pour l’homme (littéralement), profondément égoïste et dont la fin n’est pas décevante comme l’ont déploré certains commentateurs mais au contraire illustre brillamment ce propos. Le couple devient un totalitarisme condamnant le solitaire à l’animalité. Un film intelligemment singulier qui regorge de trouvailles insolites, certes sous l’influence de Buñuel (« Un chien andalou »), mais qui ne ressemble à aucun autre…

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    -le bonheur d’entendre les spectateurs du Grand Théâtre Lumière rire éperdument devant les images des frères Lumière… 120 ans plus tard. A l’occasion des 120 ans du Cinématographe, leurs films restaurés ont en effet été projetés aux festivaliers, le tout avec les commentaires cinéphiliques et inénarrables de Thierry Frémaux, avec la traduction (qui l’était tout autant) de Bertrand Tavernier. C’est le 28 décembre 1895 qu’eut ainsi lieu la première séance de cinéma payante au Grand Café à Paris. C’est un film de 93 minutes qui nous a été projeté, en réalité un montage de 114 films restaurés réalisés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905, de la « Sortie de l’usine Lumière« , « L’Arroseur arrosé » (la première fiction de l’Histoire cinéma) à des films aussi méconnus qu’étonnants, cocasses, maîtrisés avec, déjà, les prémisses du langage cinématographique, du gros plan au travelling, un véritable voyage qui nous a emmenés dans les origines du cinéma mais aussi sur d’autres continents et qui a suscité l’hilarité générale mais aussi l’admiration devant des films d’une qualité exceptionnelle dont chacun démontrait à quel point déjà les Lumière pratiquait et maîtrisait l’art de la mise en scène et qu’il s’agissait bien là de fictions et non de simples documentaires. Une projection que je ne souhaitais manquer sous aucun prétexte, et à laquelle je suis arrivée in extremis, montant les marches la dernière, après des péripéties dignes du plus burlesque des films Lumière mais c’est là une autre histoire…en tout cas, je ne le regrette pas car ce fut un moment de rare exultation cinéphilique, le tout en présence de nombreux « frères du cinéma » comme l’a souligné Thierry Frémaux : Taviani, Coen, Dardenne mais aussi en présence de Claude Lanzmann et Claude Lelouch parmi un prestigieux parterre d’invités.

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    - Une relative déception en découvrant le film ( et surtout son dénouement) qui a obtenu la palme d’or, « Dheepan » de Jacques Audiard «l’histoire de trois étrangers qui, dans des circonstances difficiles, vont tenter de former une famille» comme l’a résumé Guillermo del Toro lors de la conférence de presse du jury, pour justifier ce choix d’un jury qui s’est dit « unanimement enthousiaste », mais qui est aussi ce qu’est finalement toute palme d’or telle que l’a définie Cécile de France (qui en était la remettante) lors de la clôture : « Un reflet du monde, le cœur du cinéma qui bat, intense et régulier », néanmoins de cette histoire de trois Sri-Lankais qui fuient leur pays, la guerre civile, et qui se retrouvent confrontés à une autre forme de guerre dans la banlieue française où ils échouent, douloureuse réminiscence pour « le père de famille », Dheepan, Audiard, plus qu’un film politique a voulu avant tout faire une histoire d’amour. Dans ce nouveau long-métrage qui flirte avec le film de genre, Audiard explore un nouveau territoire mais toujours porte un regard bienveillant, et plein d’espoir sur ses personnages interprétés par trois inconnus qui apportent toute la force à ce film inattendu (dans son traitement et au palmarès). « Je remercie Michael Haneke de ne pas avoir tourné cette année » a ainsi déclaré Jacques Audiard en recevant son prix. Michael Haneke avait en effet reçu la palme d’or en 2009 pour « Le ruban blanc », alors que Jacques Audiard avait obtenu le grand prix pour l’inoubliable « Un Prophète ».

    -l’émotion procurée par des musiques qui me trottent encore dans la tête : « Famous Blue Raincoat » de Leonard Cohen dans « Mia madre », « Encore un matin » de Jean-Jacques Goldman dans « La loi du marché », « Go West » des Pet Shop Boys  dans «  Mountains May depart » de Jia Zhang-ke qui revient à plusieurs reprises dans le film mais aussi les voix envoûtantes de Benjamin Clementine et John C.Reilly lors de la clôture.

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     -la déception de voir justement oublié du palmarès le mélancolique, lyrique, terriblement visionnaire « Mountains may depart » de Jia Zhang Ke, qui raconte, sur un quart de siècle et en trois périodes distinctes, entre une Chine en profonde mutation et l’Australie, les espoirs, amours, désillusions de personnages face à leurs destins. A nouveau, Jia Zhang Ke met en scène les mutations de la Chine (revoyez le splendide « Still life »). Une vision sans concessions qui métaphorise une Chine qui se laisse éblouir par les sirènes du capitalisme et de l’individualisme (le fils d’un des personnages sera ainsi baptisé… Dollar). Peut-être finalement le film le plus moderne de cette sélection, terriblement clairvoyant et poignant avec une utilisation du cadre et du son remarquables. Même déception pour « Notre petite sœur » de Kore-Eda, mon premier coup de cœur du festival qui raconte l’histoire de trois sœurs qui se rendent à l’enterrement de leur père qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant et qui à cette occasion font la connaissance de leur demi-sœur qu’elles décident d’accueillir dans leur grande maison familiale, un film lumineux qui évoque avec beaucoup de délicatesse, l’indicible douleur de l’absence et des douleurs enfouies. Cette adaptation d’un roman graphique aurait mérité une plus longue ovation que celle, fugace, reçue lors de sa projection officielle.

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    -la fascination devant la photographie de « Carol », le mélo mélancolique de Todd Haynes (l’histoire d’amour, inspirée d’un roman de Patricia Highsmith, dans le New York des années 50 entre l’employée d’un grand magasin de Manhattan et une cliente distinguée et séduisante, prisonnière d’un mariage malheureux) même si sa beauté, indéniable, trop glaciale, ne m’a pas emportée. Je n’ai ressenti ni la passion, même contenue, ni l’impossibilité de cet amour. Le regard de Cate Blanchett dans le dernier long plan du film, celui d’une femme qui réalise qu’elle va finalement avoir droit au bonheur et à l’amour auxquels elle avait cru devoir renoncer, est néanmoins d’une intensité, d’une beauté, bouleversantes. Un film porté par deux immenses comédiennes, Cate Blanchett et Rooney Mara, et sur lequel planent les ombres de Douglas Sirk et David Lean.

    macbeth

     -Puisque d’actrices il est question, restera sans aucun doute aussi, le souvenir de la prestation de Marion Cotillard, impériale, et d’une justesse sidérante dans le sombre, hypnotique et spectaculaire « Macbeth » de Justin Kurzel.

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     -le mélange d’ensorcellement et d’agacement suscité par « Mon roi » de Maïwenn à l’image de son personnage principal incarné par Vincent Cassel, dans son meilleur rôle, celui de Georgio qui suscite chez Tony (Emmanuelle Bercot), une passion étouffante et destructrice qu’elle se remémore alors qu’elle est dans un centre de rééducation après une chute de ski. Finalement cette relation amoureuse tumultueuse aurait peut-être plu davantage à Truffaut (celui de « La Femme d’à côté ») que le présomptueux « Marguerite et Julien » de Valérie Donzelli qui pourtant s’y réfère sciemment tant il illustre ce mélange de « joie et de souffrance » cher au cinéaste. Finalement ces sentiments mêlés suscités par ce film sont plutôt une preuve de sa réussite, le film exerçant sur nous le même charme, doux et âpre, la même fascination troublante que le personnage principal. Le spectateur est lui aussi sous emprise. Vincent Cassel est un Georgio diaboliquement séduisant, envoûtant, un roi autoritaire, inique, détestable et malgré tout charmant, qu’il imite un serveur dans un célèbre palace deauvillais ou qu’il jette son portable (pour « donner son portable » suite à sa rencontre avec Tony) comme un roi fier, désinvolte, lunatique, arrogant, ensorcelant comme il l’est avec le sujet de son désir. Plutôt que d’en faire un pervers narcissique caricatural, Maïwenn lui dessine des failles (une relation au père puis à sa disparition moins indifférente qu’il voudrait le laisser paraître). Face à Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot incarne corps et âme cette femme aveuglée par l’amour qui aime follement dont, justement, le corps et l’âme souffrent et vibrent pour et par cet homme. Maïwenn n’a peur de rien, ni d’appeler son personnage féminin « Marie-Antoinette » (d’où Tony), ni du mal au genou parce que mal au « je nous », c’est ce qui agacera ou charmera mais cette audace fougueuse est plutôt salutaire dans un cinéma français parfois trop aseptisé. Un film qui dès les premières minutes, où Tony se jette à corps perdu dans le vide, nous happe pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière seconde et jusqu’à la très belle scène finale. A signaler : un Louis Garrel sous un nouveau jour, irrésistiblement drôle, qui apporte une respiration dans cet amour étouffant. Après le prix du jury en 2011 pour « Polisse », avec son quatrième film seulement, Maïwenn confirme être une cinéaste de talent avec laquelle il va falloir compter. Parmi les grands moments de ce festival, l’incrédulité d’Emmanuelle Bercot (aussi réalisatrice incroyablement talentueuse, retrouvez ici ma critique du film d’ouverture « La tête haute » et, là, ma critique de « Elle s’en va », LE film de l’année 2013), lorsqu’elle a reçu son prix d’interprétation : -« Mon bonheur de devoir partager ce bonheur avec une actrice car un peu trop grand pour moi toute seule car ce prix récompense son audace, son sens aigu de la liberté, son anticonformisme. », « C’est difficile pour moi d’être ici sur cette scène sans Vincent Cassel. Vincent Cassel, mon roi c’est toi et moi, je sais ce que je te dois. » , « Merci à ce jury qui visiblement a la même dinguerie que Maïwenn, le même sens de la liberté, de la non convention. Je réalise juste que parfois la vie peut aller au-delà des rêves, ce soir, la vie va au-delà de tous mes rêves. »

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    -le souhait que ne s’achève jamais le réjouissant « Irrational man» de Woody Allen, la nouvelle comédie d’une gravité légère (qui culmine dans une scène de meurtre sur une musique joyeuse, un petit bijou d’ironie) de Woody Allen pour le cinéma duquel le terme « jubilatoire » semble avoir été inventé.   Comme dans « Match point », mensonge, hasard, Dostoïevski (forte influence à nouveau de « Crime et châtiment ») se mêlent, bien qu’il soit plus léger que son chef d’œuvre précité avec quelques scènes brillantes (toujours cette faculté incroyable à exposer une scène et écrire des dialogues caustiques) et toujours ce regard mordant, incisif sur les êtres, la vie, l’amour, la mort et une fin comme un écho en négatif à celle de « Match point ». Savoureux ! Et un Joaquin Phoenix parfait dans ce rôle de professeur de philo qui trouve une bien curieuse raison de vivre que je vous laisse découvrir (en salles, le 14 octobre).

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    -l’incapacité à parler après « Le fils de Saul » de László Nemes (et aujourd’hui encore, d’ailleurs, mais ce film DOIT être vu, montré, dans les écoles et ailleurs, parce que c’est plus que jamais nécessaire de ne pas oublier jusqu’à quelle inimaginable ignominie la haine de l’autre a pu mener), le sentiment d’avoir vu un grand film, ce film dont Thierry Frémaux en conférence de presse avait parlé comme d’un « film qui fera beaucoup parler », le premier premier film à figurer en compétition depuis 4 ans. L’action se déroule en Octobre 1944, à Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums où il est chargé de « rassurer » les Juifs qui seront exterminés et qui ignorent ce qui les attend, puis de nettoyer… quand il découvre le cadavre d’un garçon en lequel il croit ou veut croire reconnaître son fils. Tandis que le Sonderkommando prépare une révolte (la seule qu’ait connue Auschwitz), il décide de tenter l’impossible : offrir une véritable sépulture à l’enfant afin qu’on ne lui vole pas sa mort comme on lui a volé sa vie, dernier rempart contre la barbarie. La profondeur de champ, infime, renforce cette impression d’absence de lumière, d’espoir, d’horizon, nous enferme dans le cadre avec Saul, prisonnier de l’horreur absolue dont on a voulu annihiler l’humanité mais qui en retrouve la lueur par cet acte de bravoure à la fois vain et nécessaire, son seul moyen de résister. Que d’intelligence dans cette utilisation du son, de la mise en scène étouffante, du hors champ, du flou pour suggérer l’horreur ineffable, ce qui nous la fait d’ailleurs appréhender avec plus de force encore que si elle était montrée. László Nemes s’est beaucoup inspiré de « Voix sous la cendre », un livre de témoignages écrit par les Sonderkommandos eux-mêmes. Ce film a été développé à la résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes 2011. Aussi tétanisant et nécessaire que Shoah de Claude Lanzmann. C’est dire… Ma palme d’or.

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    -L’étonnement admiratif devant la beauté et la richesse remarquables de chaque plan de « The Assassin » de Hou Hsia Hsien : un prix de la mise en scène incontestable.

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    -Les larmes irrépressibles à cause de « La loi du marché » de Stéphane Brizé et de l’émotion communicative de son acteur principal, dans le film, lors de son magnifique discours lors de la clôture, lors de la conférence de presse du film et lors de la conférence de presse des lauréats (oui, Vincent Lindon a beaucoup fait pleurer et ému les festivaliers). Un immense acteur qui voit enfin son talent couronné par un prix (et quel prix !) et aussi incroyable que cela puisse paraître, comme il l’a lui-même précisé, pour la première fois. « La Loi du marché » de Stéphane Brizé nous fait suivre Thierry incarné (ce mot n’a jamais trouvé aussi bien sa justification) par Vincent Lindon, un homme de 51 ans qui, après 20 mois de chômage commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. C’était un des films que j’attendais le plus et mes attentes n’ont pas été déçues. Je suis ce cinéaste, Stéphane Brizé, depuis la découverte de son film « Le bleu des villes » (qui avait obtenu le prix Michel d’Ornano au Festival du Cinéma Américain de Deauville), il m’avait ensuite bouleversée avec « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon » . Une nouvelle fois et comme dans ce film précité, le mélange de force et de fragilité incarné par Lindon, de certitudes et de doutes, sa façon maladroite et presque animale de marcher, la manière dont son dos même se courbe et s’impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous fait oublier l’acteur pour nous mettre face à l’évidence de ce personnage, un homme bien (aucun racolage dans le fait que son fils soit handicapé, mais une manière simple de nous montrer de quel homme il s’agit), un homme qui incarne l’humanité face à la loi du marché qui infantilise, aliène, broie. Criant de vérité. Dès cette première scène dans laquelle le film nous fait entrer d’emblée, sans générique, face à un conseiller de pôle emploi, il nous fait oublier l’acteur pour devenir cet homme à qui son interprétation donne toute la noblesse, la fragilité, la dignité. Comme point commun à tous les films de Stéphane Brizé, on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette révolte contre la lancinance de l’existence. Et ce choix face au destin. Brizé filme Lindon souvent de dos, rarement de face, et le spectateur peut d’autant mieux projeter ses émotions sur cette révolte silencieuse. Et puis, parce que ça se passe de commentaires, quelques extraits du beau discours de clôture de l’acteur dont voici quelques, un discours dont la dernière phrase m’a ravagée autant que la fin de « Mia madre », il y avait comme un écho d’ailleurs… : «  Je vous remercie d’avoir posé un regard aussi bienveillant et avec autant d’émotion sur le travail que Stéphane Brizé a fait avec moi et a fait tout court. » , «  Ils ont contribué à un des trois plus jours de ma vie. C’est un acte politique de choisir un film comme celui-là. Je dédie ce prix à ces gens qui ne sont pas toujours considérés à la hauteur de ce qu’ils méritent et aux acteurs qui ont joué avec moi sans qui je ne serais pas là, j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui suis là. », « Une pensée pour ma maman qui n’est plus là et mon père qui n’est plus là, quand je pense que j’ai fait tout cela pour qu’ils me voient et ils ne sont plus là. »

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     -le plaisir, pour l’inconditionnelle du cinéma de Claude Sautet que je suis, d’entendre Xavier Dolan lors de sa conférence de presse sur la plage Magnum, dire ceci : « J’ai un rapport plutôt incomplet avec le cinéma français tant il y a de films à voir. J’aime beaucoup, par exemple, Claude Sautet. »

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     -vaguement incrédule, vaguement charmée, et surtout pleine de regrets devant « Valley of love » de Guillaume Nicloux auquel il ne manquait pas grand-chose pour être un vrai beau film. Isabelle et Gérard (interprétés aussi par Isabelle –Huppert- et Gérard –Depardieu-) se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils, Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, six mois auparavant. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme initiatique imaginé par Michael. Quel pitch prometteur et original ! Ce film qui ne ressemble d’ailleurs à aucun autre aborde une réflexion sur le deuil et ce lien distordu avec le réel qu’il provoque, tellement absurde et fou, qu’il porte à croire à tout, même aux miracles. Aux frontières du fantastique qu’il franchit parfois, avec sa musique hypnotique, ses comédiens qui crèvent l’écran et un Depardieu à la présence plus forte que jamais (et il n’est pas question ici seulement de corpulence mais de sa capacité inouïe à magnétiser et occuper l’écran), le duo de Loulou reformé 35 ans plus tard, un décor qui pourrait être difficilement plus cinégénique, intrigant, fascinant, inquiétant, troisième personnage, de ce « Valley of love », de ce film se dégage un charme étrange   et envoûtant, et résulte une réflexion intéressante sur le deuil qui abolit ou suscite de nouvelles croyances (finalement l’homme ou la femme endeuillée devient peut-être cet homme irrationnel du film de Woody Allen) , finalement comme le cinéma… Lambert Wilson, maître de cérémonie de ce 68ème Festival de Cannes, lors de l’ouverture, n’a-t-il pas dit lui-même « Le cinéma, c’est le rêve, le secret, le miracle, le mystère ». Quelques moments de comédie (et un jeu avec les prénoms et les véritables identités de Gérard et Isabelle, Depardieu dans le film étant aussi un acteur), comme dans le film de Moretti qui aborde finalement le même sujet, permettent de respirer dans ce décor à perte de vue et étouffant, à l’image du deuil qui étouffe et donne cette impression d’infini et d’inconnu oppressants. Dommage qu’on ressorte avec ce sentiment d’inachevé pour ce film loin d’être inintéressant.

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    -l’amusement devant l’inexprimable stoïcisme d’Isabelle Huppert face aux truculentes déclarations de Depardieu à la conférence de « Valley of love », sans aucun doute l’intervenant le plus charismatique des 10 conférences auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister.

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     – le souvenir de plans qui nous cueillent quand on s’y attend le moins dans « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot : une main tendue, un « je t’aime» furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir…Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix (l’ouverture du festival, habituellement réservée à de plus grosses productions) et de lui donner cette visibilité. Et le souvenir d’un jeune comédien qui ne restera pas inconnu très longtemps à voir sa maturité dans le film et en conférence de presse, Rod Paradot, un nom qu’on a certainement pas fini d’entendre.

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     -L’admiration devant les images pourtant si souvent regardées de « Cléo de 5 à 7 » d’Agnès Varda lors de la clôture à l’occasion de laquelle elle a reçu une palme d’honneur, et son discours mordant, vibrant, humble, qui lui a succédé, « Un soldat, une combattante, seule femme parmi les garçons de la nouvelle vague » comme elle s’est elle-même définie, « Cette palme d’or est un plaisir surprenant » a-t-elle ajouté rappelant que, avant elle, seuls Clint Eastwood, Woody Allen, Manuel de Oliveira, Bernardo Bertolucci avaient eu cet honneur. « Je suis française , je suis femme et mes films n’ont ni gagné ni fait gagner de l’argent», « Cette palme je la reçois comme une palme de résistance et d’endurance, je la dédie à tous les cinéastes inventifs, courageux qui ne sont pas en lumière et qui continuent », « Quand je visualise une peinture de Picasso je suis de bonne humeur », « Deux palmes qui ondulent doucement dans la brise de la Croisette »a-t-elle conclu en évoquant des sanglots dans la voix celle reçue par Jacques Demy. Et le plaisir de revoir la trop rare Jane Birkin lui remettre son prix.

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     -le message du film de Luc Jacquet sur Claude Lorius, l’homme qui a scientifiquement prouvé l’inexorable réchauffement climatique dans « La glace et le ciel » (film de clôture) qui capte la beauté fragile et éblouissante d’une nature en péril. Et cette phrase finale extraite du film, comme un appel à l’action et la résistance : «  Mon histoire s’achève, et maintenant que, comme moi, vous savez, qu’allez-vous faire ? ».

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    -les images si felliniennes (mais moins que celles, réelles celles-là, vues lors de déambulations nocturnes sur la Croisette, spectacle quotidien et surréaliste) de « Youth » de Paolo Sorrentino, symphonie visuelle éblouissante qui fait valser jeunesse, vieillesse et désirs, hymne au pouvoir émotionnel de l’art, un film qui a séduit certains festivaliers autant qu’il en a agacé d’autres (le film a été applaudi et hué lors de sa projection presse) et je fais partie de la première catégorie. Tout comme « La grande Bellezza » nous parlait de laideur et non de beauté, « Youth », logiquement ne nous parle pas de jeunesse mais de vieillesse, de ce qui reste quand le temps saccage tout ou l’histoire de deux amis, l’un chef d’orchestre (formidable Michael Caine) et l’autre réalisateur (Harvey Keitel) qui profitent de leurs vacances dans un hôtel au pied des Alpes. Quand l’un a abandonné sa carrière depuis longtemps, l’autre travaille sur son dernier film… A voir aussi pour l’apparition remarquée et remarquable de Jane Fonda. Nostalgique et caustique, élégant et parfois à la limite du vulgaire, jouant de saisissants contrastes entre les corps marqués par le temps et ceux d’une jeunesse presque irréelle, entre l’apparence de sagesse et de calme (du paysage et des personnages) et ce qu’ils dissimulent, entre le souvenir du passé et sa réalité, « Youth », à l’image de son titre aime à se jouer des paradoxes, des contrastes, des trompes-l’ œil au cœur de ce paysage trompeusement serein.

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     – l’étreinte finale dans « Béliers » de Grímur Hákonarson qui a reçu le prix (amplement mérité, j’y reviendrai) Un Certain Regard ou le plan le plus poignant et inattendu du festival

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     -le délicieux vertige suggéré par la scène d’amour de « Vertigo » d’Hitchcock sublimement chorégraphiée par Benjamin Millepied qui nous a emportés dans sa danse agréablement étourdissante, le ballet se confondant avec les images du film, de James Stewart et Kim Novak, à l’image de ce festival qui enlace et entrelace réalité et cinéma au point qu’ils se confondent, comme dans une danse enivrante, et qui célèbre aussi bien le cinéma contemporain que ses classiques.

    -L’émotion lors de la clôture (grâce à Vincent Lindon et Agnès Varda) et au palmarès qui confirmait la richesse, l’inventivité, la qualité du cinéma français, cruelle leçon pour ceux qui, à tort, les mettent constamment en doute.

    Et puis, pour finir, le souvenir d’une phrase, une seule, avec laquelle je quitte ce festival, m’y accrochant férocement, une phrase de Faulkner citée par Vincent Lindon lorsqu’il a reçu son prix «faire des rêves immenses pour ne pas les perdre de vue en les poursuivant » comme un écho à la phrase d’Emmanuelle Bercot lors de la clôture « Je réalise juste que parfois la vie peut aller au-delà des rêves, ce soir, la vie va au-delà de tous mes rêves» parce que le cinéma, même social ou politique peut être porteur d’espoirs (les films de la compétition s’achevaient d’ailleurs souvent sur une note d’espoir) et de rêves et ce Festival de Cannes, même s’il a débuté une nouvelle ère (un nouveau président, un film plus fragile mais non moins sublime en ouverture) n’en a pas non plus été avare.

    Conférences de presse

    Ci-dessous, quelques phrases extraites des conférences de presse des films en compétition (ainsi que des lauréats et du jury) auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister. Retrouvez également sur mon site Inthemoodforhotelsdeluxe.com :

    - le récit de mon déjeuner à la Cucina S.Pellegrino orchestré par Cyril Lignac

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    - et le récit de mon dîner Nespresso (dont j’ai été « l’ambassadrice d’un jour », cliquez ici pour lire mon interview sur le site de Nespresso) autour du film « Les 400 coups », orchestré par le chef Florent Ladeyn.

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    Conférences de presse des lauréats après l’annonce du palmarès

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    -Son of Saul

    « On ne voulait pas faire un drame historique mais immerger le spectateur dans une expérience, que ce soit au niveau d’un être humain » LNemes

    « J’étais surpris d’être en compétition. Ce prix est énorme. » Laszlo Nemes

    -La loi du marché

    « Je suis arrivé à une petite maturité où on espère tout et n’attend rien. Je suis prêt à recevoir. J’en suis ému, fou de joie, bouleversé. » Lindon

    « Tous les films sont grands quand il y a une grande Histoire et une petite histoire. » Lindon

    « Je suis fier de faire un rôle où les gens puissent dire, ce rôle c’est moi. » Lindon

    Quand j’ai vu le film, j’ai vu des choses de moi que je ne connaissais pas: montrer de la dignité en souffrant silencieusement etc. »Lindon

    « Être regardé par des gens qui font un cinéma sublime comme les Coen, c’est très gratifiant.  » V.Lindon

    « Ce qui me touche, c’est d’avoir interprété ce rôle, c’est comme si tous mes rôles avaient convergé pour qu’un jour je fasse ce rôle. »Lindon

    -Mon roi

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    « J’espère un jour avoir un rôle aussi beau que celui-là. Je ne serais pas là si je n’avais pas eu Vincent Cassel face à moi, acteur de génie. » Emmanuelle Bercot

    « Je n’ai pas encore pas très bien réalisé et ça me plaît d’avoir un prix ex-æquo. C’est mon 3ème prix ex-æquo à Cannes. » E.Bercot

    -The Lobster

    « Je n’essaie jamais de faire des films pour prouver des choses qui me dépassent.  » Y.Lanthimos

    « On essaie toujours de faire des choses différentes et il n’y a pas d’avis unanime. C’est normal. » Y. Lanthimos

    -Carol

    « En tant que réalisateur on est un peu dans une bulle.Les 2 actrices sont extraordinaires.Le film tient grâce au personnage de Rooney. » Todd Haynes

    Conférence de presse du jury après le palmarès

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    Joël Coen : « Cela a été une expérience très intense. Cela a changé le spectateur qui est en nous de manière très positive. « 

    « Dans 24h je commence le tournage d’un film. Je n’ai jamais discuté de films avec autant de profondeur, d’émotions. » Dolan

    « On a beaucoup admiré la façon dont le script est conté. Personnellement cela m’a beaucoup plu. » Dolan à propos de « Chronic ».

    « J’ai réagi de façon profondément émotionnelle au « Fils de Saul ». C’est un film remarquable, époustouflant. » Sienna Miller

    « Nous avons débattu de tous les films. Nous reconnaissons par ces prix l’intention et la réussite d’un réalisateur » Guillermo de Toro

    « Je le savais déjà mais je me rends compte à quel point c’est difficile de faire un bon film.  » Rossy de Palma

    Rossy de Palma : « Pour moi l’immigration est un sujet très important, on est très concernés. »

    R.Traoré : « nous n’avons pas pris en considération que tel film vienne de tel pays. La question de l’immigration n’a pas été en question ».

    « Moi je suis habituée aux seconds rôles et dommage qu’il n’y ait pas de prix pour les seconds rôles. » Roissy de Palma

    « Nous avons essayé de rendre hommage au plus grand nombre possible de très grands films. » Joel Coen

    « Lorsque nous sommes sortis du « Fils de Saul » nous sommes restés longtemps silencieux. C’est un film qui peu à peu se développe en nous. » Dolan

    « Nous avons tous notre film de prédilection dans la sélection. Nous sommes tous contents du résultat.  » S.Marceau

    « La décision a été rapide pour la palme d’or. Nous étions tous très enthousiastes » Ethan et Joel Coen qui ont par ailleurs précisé avoir voté séparément

     

     Conférences de presse des films en sélection officielle

    -« La glace et le ciel »

    « Je ne suis pas défaitiste car dans le public l’état d’esprit a changé et le film va aussi y contribuer. » Claude Lorius.

    « J’étais pessimiste mais je crois que maintenant les gens changent de point de vue. On parle désormais du réchauffement tous les jours. »CLorius

    « J’ai foi dans l’humanité. C’est souvent juste après le pire qu’elle est la meilleure. » Luc Jacquet

    « Ce qui est nouveau, c’est l’urgence. J’ai confiance. Je pense que le film touchera le citoyen. » Claude Lorius

    « Ce qui m’importe c’est de passer l’émotion et c’est de passer les sensations. » Luc Jacquet

    « La vie aventurière et exemplaire de Claude Lorius est digne d’inspirer les gens ». Luc Jacquet

    -Valley of love

    « J’étais émerveillée par le scénario. » Sylvie Pialat

    « Je ne me servirai pas du deuil de Guillaume pour le rôle car c’est 1deuil à part mais je peux imaginer le poids de ces lettres. » Depardieu

    « Je n’ai pas de vision de l’Ukraine. Je suis comme tout le monde choqué. J’adore peuple ukrainien. Ces conflits ne sont pas de mon ressort. » Depardieu

    « Monsieur Poutine, je le connais bien, je l’aime beaucoup et « l’URSS » j’y vais beaucoup ». Depardieu

    « Je connais très mal les cinéastes de maintenant. J’aime beaucoup des gens comme Audiard dont le physique me fait penser à son père. » Depardieu

    « J’adore les séries et des acteurs comme B. Willis. Je ne rechigne pas devant un bon Rossellini ou un très bon Pialat. » Depardieu

    « Je me suis rendu compte que je faisais ce métier par plaisir et parce que ça facilitait la vie. » Depardieu

    « J’ai décidé de faire ce métier car je ne voulais pas travailler. Je me suis rendu compte que je voulais vivre. » Depardieu

    « Ce film, c’est comme une lecture sur des questions essentielles dont nous avons oublié de nous souvenir. » Gérard Depardieu

    « En lisant script sur ces actes manqués de l’oubli, ces interrogations qui nous retombent dessus, je l’ai rarement lu. » Depardieu

    « J’avais vu « La Religieuse », un film qui m’avait particulièrement interpellé.  » G.Depardieu

    « L’idée de départ, qu’on s’appelle Gérard et Isabelle a créé d’emblée un aspect documentaire, un rapport particulier aux rôles. » Huppert

    « On se croit sur une autre planète dans la Vallée de la mort. On ne peut se raccrocher à rien. » Isabelle Huppert

    « Le lieu a été l’élément déclencheur de l’histoire. » Guillaume Nicloux

    -Dheepan

    « Le film s’est terminé samedi dernier. Le projet est né il y a 3/4 ans. La sélection à Cannes nous a obligés à aller très très vite. » Audiard

    « Mon film est un ou des regard(s) sur la France.  » Audiard

    « A partir de la trame initiale, c’est un scénario qui a beaucoup bougé au tournage avec les comédiens, avec l’incarnation. » Audiard

    A propos de violence « je prends au pied de la lettre notion de conflit dramatique et j’ai besoin de ça pour exacerber les sentiments ». Audiard

    « L’idée initiale était de faire un remake des « Chiens de paille » mais c’était surtout le désir d’une histoire d’amour. » Audiard

    -La loi du marché

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    « Si le personnage de Vincent Lindon avait explosé, cela aurait été un cliché et la vie est plus complexe qu’un cliché. » Stéphane Brizé

    « Ce qui fait frémir dans le film: ce ne sont que des gens qui font des choses qu’ils n’ont pas envie de faire: un combat de précarités. »Lindon

    « J’ai passé beaucoup de temps dans un supermarché. J’ai même fait un stage d’agent de sécurité. » Stéphane Brizé pour « La loi du marché ».

    « Ce que j’aime dans le cinéma de Brizé: il met le spectateur en état de questionnements qui nous fait nous politiser tout doucement. »Lindon

    « Je pense que c’est une bonne chose que de nombreux films à Cannes soient des films sociaux, ce sont ces films-là qui restent. » Lindon

    « C’est quelqu’un par lequel on a envie d’être protégé et qu’on a envie de protéger. » Stéphane Brizé à propos du choix de Vincent Lindon.

    « Le dispositif dans La Loi du Marché » est une façon de faire du cinéma que je n’avais jamais appréhendée auparavant. » Vincent Lindon

    « Ma quête constante est de filmer du réel, que face à la caméra il y ait le plus de réel possible et de vérité possible. » S.Brizé

    « C’est Vincent (Lindon), le boxeur dans les cordes que je voulais avant tout filmer ». Stéphane Brizé

    « Commencer d’emblée par la première scène sans générique était une volonté dès l’écriture du scénario », explique Stéphane Brizé.

    -Mon roi

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     » Je me suis retrouvé sur un terrain que je ne connaissais pas. Une liberté apparente totale. » #Monroi Vincent Cassel

    « C’est un film que je ne fais que réécrire depuis 10 ans. » Maïwenn #monroi

    « J’avais fait 1 trilogie narcissique, j’avais envie de dépenser mon énergie pour les acteurs. » Maïwenn expliquant ainsi pourquoi elle ne joue pas dans « Mon roi » .

    -Xavier Dolan (conférence sur la plage Magnum)

    « Je lis absolument toutes les critiques et j’en apprends beaucoup de ces critiques. Mon conseil: il faut être ouvert à la critique. » X.Dolan

    « J’ai un rapport plutôt incomplet avec le cinéma français tant il y a de films à voir. J’aime beaucoup par exemple Claude Sautet. »X.Dolan

    « Je ne crois pas qu’écrire un court soit plus facile. C’est très difficile à structurer.  » Xavier Dolan

    « C’est intimidant pour moi de coacher des gens mais j’adore toutes les étapes de la production ». Xavier Dolan

    -Mia madre

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    « Je pense que le scénario était pertinent. C’était un défi passionnant. Moretti est très précis. Cela a été une excellente expérience ».Torturro

    « La manière de regarder mes films du public international: sans les interférences qu’il y a en Italie liées à mes opinions politiques. » Moretti

    « Pendant l’écriture nous avons mêlé plusieurs degrés de narration : rêves, fantasmes, film, réalité, souvenirs… ». Moretti

    « J’ai été très touché par le scénario. J’ai beaucoup aimé travailler sur ce film ». John Torturro

    « C’est un film sur ce qu’il reste des personnes qui meurent: les souvenirs, les livres… ». Moretti -

    « N’importe quel sujet peut produire un bon film ou un mauvais film. » Moretti

    « Le rôle du cinéma est de faire des bons films, si possible novateurs et qui ne donnent pas l’impression qu’on les a déjà vus. » Moretti

    -La tête haute

    « Pour être star, il faut du glamour et du secret, ne pas tout montrer de sa vie privée. » Catherine Deneuve

     « Moi c’est le scénario qui m’a beaucoup plu et tous les personnages. C’est un scénario qui m’a plu tout de suite. » Catherine Deneuve

    « En France, les femmes cinéastes ont largement la place de s’exprimer et énormément de femmes émergent. » E.Bercot

    « Ouvrir le festival avec ce film est aussi une réponse à ce début d’année difficile qu’a connu la France. » Catherine Deneuve

    « Il y a une matière documentaire très forte dans l’écriture, en revanche je ne voulais pas un style documentaire dans l’image. » Bercot

    Sara Forestier : « A la lecture du scénario, j’ai pleuré. Le film m’a piqué le cœur. »

    « C’est totalement inespéré que ce film soit à une telle place, c’est un grand honneur. » Emmanuelle Bercot

    « Je tenais à ce que tout soit absolument juste » -Emmanuelle Bercot (à propos de tout ce qui se passe dans le cadre judiciaire où elle a fait plusieurs stages avec ce souci de vraisemblance et même de véracité). « Les personnages existaient avant les stages puis ont été nourris par la part documentaire ».« La justice des mineurs est un honneur de la France » – Emmanuelle Bercot

    « Si c’est méchant, j’espère que c’est drôle ». – Catherine Deneuve à propos d’une question d’une journaliste au sujet de la caricature de Charloe Hebdo (très cruelle) à son sujet et qu’elle n’avait pas encore vue.

    « C’était très important pour moi que ce film ait son socle dans le Nord. » Emmanuelle Bercot« Ouvrir le festival avec ce film est aussi une réponse à ce début d’année difficile qu’a connu la France. » Catherine Deneuve

    « En France, les femmes cinéastes ont largement la place de s’exprimer et énormément de femmes émergent. » E.Bercot

    « Moi c’est le scénario qui m’a beaucoup plu et tous les personnages. C’est un scénario qui m’a plu tout de suite. » Catherine Deneuve

    « Pour être star, il faut du glamour et du secret, ne pas tout montrer de sa vie privée. » – Catherine Deneuve

    « Il y a une matière documentaire très forte dans l’écriture, en revanche je ne voulais pas un style documentaire dans l’image. » Bercot

    Sara Forestier : « A la lecture du scénario, j’ai pleuré. Le film m’a piqué le coeur. »

    « C’est totalement inespéré que ce film soit à une telle place, c’est un grand honneur. » Emmanuelle Bercot

    Voici le palmarès décerné par le jury présidé par Ethan et Joel Coen et composé de Rossy de Palma, Sophie Marceau, Sienna Miller, Rokia Traoré, Guillermo del Toro, Xavier Dolan, Jake Gyllenhaal .

    La cinéaste et artiste française Agnès Varda a reçu une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre des mains de Jane Birkin.

    COMPÉTITION DES LONGS MÉTRAGES

    Palme d’or

    DHEEPAN réalisé par Jacques AUDIARD

    Grand Prix

    SAUL FIA (Son of Saul / Le fils de Saul) réalisé par László NEMES

    Prix de la mise en scène

    HOU Hsiao-Hsien pour NIE YINNIANG (The Assassin)

    Prix du Jury

    THE LOBSTER réalisé par Yorgos LANTHIMOS

    Prix d’interprétation féminine

    Rooney MARA dans CAROL réalisé par Todd HAYNES

    Emmanuelle BERCOT dans MON ROI réalisé par MAÏWENN

    Prix d’interprétation masculine

    Vincent LINDON dans LA LOI DU MARCHÉ (The Measure of a Man) réalisé par Stéphane BRIZÉ

    Prix du scénario

    Michel FRANCO pour CHRONIC

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    COMPÉTITION DES COURTS MÉTRAGES

    Palme d’or

    WAVES ’98 réalisé par Ely DAGHER

    UN CERTAIN REGARD

    PRIX UN CERTAIN REGARD

    HRÚTAR (Béliers / Rams) de Grímur Hákonarson

    PRIX DU JURY

    ZVIZDAN (Soleil de plomb / The High Sun) de Dalibor Matanić

    PRIX DE LA MISE EN SCENE

    Kiyoshi Kurosawa pour KISHIBE NO TABI (Vers l’autre rive / Journey to the Shore)

    PRIX UN CERTAIN TALENT

    COMOARA (Le Trésor / Treasure) de Corneliu Porumboiu

    PRIX DE L’AVENIR Ex aequo

    MASAAN de Neeraj Ghaywan

    NAHID d’Ida Panahandeh

    CAMÉRA D’OR

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    LA TIERRA Y LA SOMBRA réalisé par César Augusto ACEVEDO présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique

    CINÉFONDATION

    Premier Prix

    SHARE réalisé par Pippa Bianco

    AFI’s Directing Workshop for Women, États-Unis

    Deuxième Prix

    LOCAS PERDIDAS réalisé par Ignacio Juricic Merillán

    Carrera de Cine y TV Universidad de Chile, Chili

    Troisième Prix ex aequo

    THE RETURN OF ERKIN réalisé par Maria Guskova

    High Courses for Scriptwriters and Film Directors, Russie

    Troisième Prix ex aequo

    VICTOR XX réalisé par Ian Garrido López

    ESCAC, Espagne

    Le Jury de la CST a décerné le PRIX VULCAIN DE L’ARTISTE-TECHNICIEN à :

    Tamas ZANYI, ingénieur du son, pour la contribution exceptionnelle du Son à la narration du film SAUL FIA (Son of Saul / Le fils de Saul) réalisé par László NEMES.

    Prochain festival à suivre en ici, le Festival du Film de Cabourg, du 10 au 14 juin et, en attendant, je m’en vais dès cet après-midi rattraper « Trois souvenirs de ma jeunesse » de Desplechin. Quelques clichés supplémentaires de ce 68ème Festival de Cannes  des coulisses de la dernière du Grand Journal de Canal + à la soirée Swarovski et la soirée L’Oréal en passant par des clichés des marches et de la Croisette, l’article que le journal Ouest-France m’a consacré…

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    Catégories : CLÔTURE (cérémonies/films), IN THE MOOD FOR NEWS, PALMARES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Concours - Avec Nespresso, gagnez 2 séjours à Cannes pour 2 personnes (montée des marches, nuit dans un palace de la Croisette et dîner gastronomique)

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    Lors de mon premier Festival de Cannes, grâce au prix de la jeunesse, il y a 15 ans déjà, les marques étaient peu présentes. Aujourd’hui, le Festival de Cannes constitue pour certaines d’entre elles un lieu et un visibilité incontournables, à l’exemple de Nespresso, partenaire du Festival de Cannes depuis 8 ans et de la Semaine de la Critique pour la 5ème année,  dont la plage ravit les festivaliers depuis plusieurs années.

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     Mais surtout, l’an passé, la marque a initié une opération aussi originale que réjouissante intitulée « Les chefs font leur cinéma », un concept  singulier qui allie gastronomie et cinéma au plus grand plaisir de mes papilles et de mon regard de gourmet cinéphile. Cette opération semble en effet faite pour moi puisqu’elle concilie mes deux passions (je possède aussi en plus de mes 5 blogs cinéma, deux blogs sur les hôtels et restaurants de luxe dont http://inthemoodforhotelsdeluxe.com.)

    Nespresso invite ainsi trois grands chefs à être les réalisateurs de dîners d’exception, cette année : Yves Camdeborde, Christophe Dufau et Florent Ladeyn. Pour mon plus grand plaisir, c’est la cuisine du troisième que j’aurai l’opportunité de déguster, Florent Ladeyn dont j’avais assidument suivi le parcours dans l’émission « Top chef » (il fut finaliste en 2013) dans laquelle chacun de ses plats me  mettait l’eau à la bouche et qui, aujourd’hui, avec   « L’Auberge du Vert Mont, Boeschepe » possède son étoile Michelin. J’ai d’autant plus de chance qu’il « fera son cinéma » inspiré par un film d’un de mes cinéastes préférés, François Truffaut, avec « Les 400 coups »  (Prix de la mise en scène Festival de Cannes 1959), le Vendredi 22 mai (pour ma part) et le samedi 23 mai.

    Florent Ladeyn 6215_(c)Emmanuel Nguyen Ngoc[1]

    « Comment ne pas se retrouver dans le portrait de cet adolescent un peu turbulent, un peu rebelle, qui se sent différent et n’est pas très à l’aise dans le moule où on veut l’enfermer ? Ce que j’ai cherché dans ce menu, c’est retrouver ce rapport à l’enfance et aux souvenirs qu’on peut avoir en cuisine. Créer des émotions en se remémorant des souvenirs, en les remaniant, en les réinventant, en revisitant par exemple des plats de cantine, comme autant de clins d’œil à notre enfance… ».  Florent Ladeyn

    F_LADEYN@Nespresso(c)Emmanuel_Nguyen_Ngoc_BD[4][1]

    Lors de ces dîners d’exception, chacun de ces grands chefs s’inspirera ainsi d’un film qui a marqué l’histoire du Festival de Cannes pour imaginer un scénario en 5 plats. Un moment unique que les 60 convives privilégiés (dont j’aurai donc l’honneur de faire partie) pourront partager autour d’un décor original qui (re)plongera dans l’univers du film. Yves Camdeborde (Le Comptoir du Relais Saint Germain, Paris) fera quant à lui son cinéma inspiré par  « Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat (Palme d’Or au Festival de Cannes 1987), Jeudi 14 mai, vendredi 15 mai et samedi 16 mai.  Enfin, Christophe Dufau (Les Bacchanales, Vence – 1* Michelin) fera son cinéma inspiré par « Le Monde du silence » de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (Palme d’Or au Festival de Cannes 1956) Mardi 19 mai et mercredi 20 mai.

    CONCOURS

    La belle et bonne nouvelle, c’est que, comme moi, vous pourrez participer à ces expériences uniques. Les gourmets et cinéphiles que vous êtes indéniablement si vous lisez mes blogs, pourront tenter leur chance en jouant sur le site www.nespresso.com/cannes pour gagner deux séjours à Cannes pour 2 personnes (montée des marches, nuit dans un palace de la Croisette et dîner gastronomique Les Chefs font leur cinéma). Une cinquantaine de dîners gastronomiques « Les Chefs font leur cinéma » seront aussi mis en jeu à la Boutique de Cannes. Alors, qu’attendez- pour tenter votre chance et vivre à votre tour cette magnifique expérience?

    Une petite recette en bonus…:

    Florent Ladeyn

    Canard fumé au foin, morilles croustillantes, café crème

     Ingrédients pour 4 personnes

    1 gros filet de canard

    4 cuillers à soupe de crème épaisse

    2 x 25 ml de Grand Cru Indriya from India

    20 petites morilles

    4 grosses morilles

    1 filet d’huile

    20 grammes de beurre

    Quelques feuilles de cresson sauvage

     

    Préparation

    Fumer le canard au foin sans le gras, pendant 20, à froid.

    Trancher les grosses morilles à la trancheuse et les sécher sur une plaque au four à 90° pendant une heure

    Tailler le gras en petits cubes puis les rendre croustillants à la poêle en dégraissant plusieurs fois.

    Faire sauter les petites morilles à feu doux pendant 10 minutes dans la même poêle, terminer avec le beurre.

    Mélanger la crème épaisse avec le café.

    Tailler le canard fumé cru en julienne

    Catégories : CONCOURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Conférence de presse du Festival de Cannes 205 : le 16 avril

    Comme chaque année, vous pourrez me suivre en direct de la conférence de presse d'annonce de sélection du Festival de Cannes 2015 qui aura lieu cette année le 16 avril 2015. Suivez-moi sur mon compte twitter @moodforcinema et retrouvez ensuite mon compte rendu ici et sur Inthemoodforfilmfestivals.com.

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    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer