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cinéma - Page 22

  • La leçon de cinéma des frères Dardenne au 62ème Festival de Cannes

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    Ci-dessus, Thierry Frémaux
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    Ci-dessus, les frères Dardenne donnant leur leçon de cinéma en salle Bunuel

    La leçon de cinéma fait partie de ces évènements du Festival de Cannes auquel j'assiste chaque année. Après Catherine Deneuve, Martin Scorsese et Quentin Tarantino (vous pouvez retrouver mes résumés de ces différentes master class sur "In the mood for Cannes" et/ sur "In the mood for cinema"), c'était cette année au tour des frères Dardenne de nous faire partager leur vision du septième art, comme d'habitude dans la petite (400 places) salle Bunuel qui confère toujours une certaine confidentialité à cette leçon, comme chaque année passionnante.

     Après une courte présentation de Thierry Frémaux, c'est  à Michel Ciment qu'est revenu le rôle d'intervieweur, plutôt facile tant les Dardenne savent partager leur passion, et semblent y prendre plaisir. Comme à chaque fois, cette leçon a été entrecoupée d'extraits ("La promesse", "Le Fils",  "Rosetta", "L'enfant", "Le silence de Lorna")  .

    Qu'ils donnent cette leçon de cinéma à Cannes semble être une évidence tant leur histoire est indissociable de ce festival qui les a révèlés et plusieurs fois couronnés: palme d'or et prix d'interprétation féminine pour "Rosetta" en 1999, Prix d'interprétation masculine pour "Le Fils" en 2002, palme d'or pour "L'Enfant" en 2005, prix du scénario pour "Le silence de Lorna" en 2008.

    Ce qui étonne d'abord c'est l'immense simplicité mais aussi complicité entre les deux frères dont les paroles jamais ne se chevauchent et dont la pensée semble être une même continuité et émaner d'une seule et même personne. Sans doute cette alchimie explique-t-elle aussi celle qui existe dans leur cinéma, c'est pourquoi aussi, ci-dessous, je citerai l'un et l'autre de manière indifférenciée.

    Ils ont commencé par évoquer l'origine de ce qui est devenu par la suite leur métier, cette "impression que la vie d'adulte était ennuyeuse et qu'au cinéma la vie était plus amusante." Armand Gatti, le poète et metteur en scène avec qui ils ont débuté comme assistants les a réunis et leur a "fait croire à la possibilité de devenir vidéastes". Ils ont en effet débuté par la vidéo et le documentaire.

    Pour eux faire un film c'est "savoir où mettre la caméra par rapport au corps du comédien et par rapport au décor".

    Ils ne se considèrent pas comme des cinéphiles.

    Ils ont également évoqué leur "goût du secret", le fait qu'un troisième regard les perturbe.

    Pour eux un acteur doit en savoir le moins possible et aussi en faire le moins possible: "moins tu en dis, plus le spectateur pourra investir les choses". Il faut "toujours contredire l'acteur pour qu'il soit toujours en déséquilibre et ne s'enferme jamais  dans une image de son personnage."

    Ils ont également évoqué "l'importance accordée à la matérialité des objets" mais aussi le fait d'être deux qui leur permet de se "sentir comme des usurpateurs honteux": "c'est parce qu'on est deux qu'on est cinéastes parce que dans le cinéma il y a trop de bruit", ajoute l'un des deux frères avec ironie... Michel Ciment demande "pour rien?". Un sourire ironique de Jean-Pierre Dardenne répond à la question.

    Enfin ils ont évoqué lechangement de style avec "Le silence de Lorna" avec un scénario plus complexe (ils ont d'ailleurs obtenu le prix du scénario pour ce film) et une caméra plus stable.

    Articles connexes: Ma critique du "Silence de Lorna", ma critique de "L'enfant"

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    Catégories : LEçONS DE CINEMA Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Brad Pitt et Quentin Tarantino à Cannes pour "Inglourious basterds"

    En attendant ma critique, ce soir, d' "Inglourious basterds" de Quentin Tarantino (compétition officielle 2009), un film dont je peux déjà vous annoncer qu'il est absolument magistral, pour l'instant ma palme d'or,  voici, pour patienter, Quentin Tarantino et Brad Pitt  (photo: inthemoodforcannes.com ).

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    Ci-dessus, Brad Pitt et Quentin Tarantino
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  • Instantané cannois: Yvan Le Bolloch et son groupe

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  • A suivre: la leçon de cinéma des frères Dardenne

    A suivre: mes vidéos et mon résumé de la leçon de cinéma des frères Dardenne...

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  • "Women are heroes" coproduit par Juliette Renaud ou "la beauté de l'éphémère" (épisode 4)

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    Juliette Renaud nous présente "Women are heroes"

    Ce qui marque sans aucun doute le festivalier lors d'une première visite à Cannes, ce sont les contrastes et les paradoxes saisissants de ce festival lors duquel on peut aussi bien assister à la master class d'un réalisateur qui évoque davantage la rentabilité que la passion, l'industrie que la création puis à celle d'une passionnante productrice dont les yeux brillent d'enthousiasme et de détermination et dont la beauté du projet rendent l'agitation permanente de la Croisette soudain si désinvolte et indécente.

    Ce projet, coproduit par Juliette Renaud et réalisé par JR, s'appelle provisoirement "Women are heroes" et a pour objectif de mettre en avant la dignité des femmes (au Kenya, Brésil, Soudan, Libéria, en Sierra-Leone...) en mettant en valeur leurs portraits à l'aide d'un objectif 28 millimètres puis en collant ces portraits sur les murs de leur pays. Mais c'est bien plus que cela...

     Dès les premiers plans émane  en effet une beauté poignante. A la fois aventure artistique et humaine, oeuvre d'art contemporain, objet filmique, "Women are heroes" est une oeuvre d'une tristesse sensuelle (aussi étonnamment que cela puisse paraître, à l'image des "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar, dont je vous parlerai demain) qui fait surgir la poésie (notamment par des jets de couleurs sur les yeux des portraits, quelle symbole que de les éclairer et les illuminer ainsi) et "la beauté de l'éphémère", selon l'expression de la productrice Juliette Renaud.

    Chaque instant est d'une majesté à couper le souffle et nous emmène si loin de Cannes, de cette superficialité que ce festival exhibe parfois, aussi.

     Bunuel, Wong Kar Wai, Depardon semblent s'être réunis pour nous inviter à cette danse tragiquement onirique, sombre et rayonnante, pleine de désespoirs et si riche d'espérances.

    La musique, jamais redondante, souligne l'horreur et la magnificence et contribue à faire de chaque instant de ce voyage initiatique, chaque plan, une étape époustouflante.

     C'est aussi pourquoi j'aime passionnément ce festival qui permet des rencontres aussi magiques que celles-ci, que l'émotion surgisse brusquement au milieu du tumulte, que rien d'autre n'existe plus que la beauté de l'instant, de l'éphémère donc, et qu'importe peu la veille et le lendemain, le lieu et le temps, la dérision du dérisoire. Je vous l'avais bien dit: le cinéma, finalement, est toujours vainqueur...

    C'était le dernier épisode consacré à mes journées en compagnie des autres blogueurs (avec Allociné et Philips) dont je vous reparlerai à la fin de ce festival. En attendant, retrouvez de nouveaux articles en direct de Cannes, jusqu'à la clôture. A suivre: la leçon de cinéma des frères Dardenne.

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  • La beauté de l'éphémère (épisode 3): "Vengeance" de Johnnie To etc

    Je vous avais laissé à la sortie du film de Jacques Audiard, « Un prophète » à l’issue duquel ma course effrénée a repris, cette fois pour rejoindre le groupe des blogueurs invités par Allociné et Philips à l’hôtel 3 :14, d’abord dans une sublime suite louée par Philips pour une démonstration du nouvel écran aux proportions 21/9, puis au Baron pour le dîner. Là, les étages ne portent pas de numéros mais des noms de continents auxquels s’adapte la décoration, exotique, son atmosphère ouatée nous embarquant pour un ailleurs savoureux . Après un joyeux et délicieux diner, notamment agrémenté par l’agitation permanente de notre exubérante voisine, présentatrice de télévision à ses heures… nous prenons la direction de l’extérieur de l’hôtel pour rejoindre notre voiture. Je comprends mieux pourquoi mes collègues venus de Nice avec ce même véhicule en parlaient sans cesse. Nous voilà plongés en plein film de Scorsese, ou en tout cas dans une autre (ir)réalité cannoise.

     

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    Après avoir fait déplacer quelques véhicules et CRS qui nous barraient le passage, nous voilà partis pour la villa Murano, haut lieu des soirées cannoises, dans notre véhicule improbable qui attire et attise les regards. Malgré la lenteur de notre carrosse, le trajet paraît trop court. Après avoir montré nos invitations, nous traversons la voie ferrée puis arrivons dans la fameuse villa Murano qui surplombe la somptueuse baie de Cannes. Nous y passons une petite heure à observer cette foule si éclectique et le dj qui semble avoir allègrement avoir dépassé les 70 ans mais à Cannes , je vous le disais, le temps n'existe pas ... Puis, je repars pour Cannes, cette fois en navette de la villa Murano. Malgré l’heure tardive, la foule est toujours aussi nombreuse à déambuler sur la Croisette, toujours aussi bigarrée. Et le cinéma dans tout ça me direz-vous ? C’est vrai que pour l’heure j’ai vu moins de films que les années précédentes, mais je me délecte à observer cette autre et nouvelle facette de la vie cannoise, qui fait son propre cinéma.

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    La journée du lendemain fut tout aussi chargée avec notamment un passage sur le marché du film pour un rendez-vous à Studio Canal et un visionnage d’un extrait d'un film d'animation puis nous voilà repartis pour notre quartier général pour une master class avec le co-réalisateur de « Vilaine », Jean-Patrick Benès.

     

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    Je passe sur cette journée (mais je reviendrai sur ce sujet ultérieurement) pour en venir à la surprise réservée par les équipes d’Allociné et Philips qui nous avaient donné rendez-vous à 18H pour une soirée mystère « en dehors de Cannes ». Je supposai que cette surprise pourrait être une montée des marches pour « Vengeance » et ne m’en réjouissais pas moins tant j’avais envie de voir ce film, et tant ce serait un plaisir de partager ces instants avec les autres blogueurs pour lesquels cette séance dans le Grand Théâtre Lumière serait une première. Notre groupe se disperse et tandis que certains se retrouvent non loin de Quentin Tarantino (et quelque chose me dit qu’ils ne s’en sont pas encore remis) ou même lui parlent ou lui serrent la main, je me plonge dans la violence lyrique du cinéma de Johnnie To.

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    La foule est particulièrement dense aux abords du palais, pour voir Johnny Hallyday sans doute, dont c’est le retour au cinéma après « Jean-Philippe » et « L’homme du train ». Je brûle d’impatience de voir ce film pour son influence melvillienne, étant une inconditionnelle du réalisateur du « Samouraï » et de « L’armée des ombres ». Là aussi il s’agit d’ailleurs d’une sorte de samouraï  qui porte le nom de Costello comme le personnage interprété par Alain Delon dans le film éponyme. Ici le samouraï c’est donc toujours Costello c’est fois interprété par Johnny Hallyday qui vient à Hong Kong pour venger sa fille (Sylvie Testud) victime de tueurs à gages. Sur son passeport est écrit « cuisinier ». 20 ans plus tôt il était en réalité tueur professionnel. Alain Delon, initialement prévu pour reprendre le rôle de ce nouveau Costello s’est finalement retiré du projet trouvant le scénario décevant, en réalité aussi inexistant qu’abracadabrantesque et résumé dans le titre. Johnny y est hiératique, n’esquissant pas l’ombre d’un sourire (si ce n’est au dénouement). La bonne idée scénaristique était sans doute sa perte de mémoire, la vengeance devenant alors un instinct mécanique et abstrait. Certains plans d’une beauté lyrique sidérante, le mélange d’autodérision et de film noir, l’intrusion du fantastique, la non performance (à juste titre) de Johnny Hallyday amnésique procurent à ce film une singularité et un charme certains sans, évidemment, jamais atteindre le niveau du maître du polar auquel Johnnie To se réfère. Le seul  prix auquel pourrait prétendre Johnnie To serait pour sa mise en scène mais de ce point de vue également le film de Jacques Audiard et évidemment celui de Pedro Almodovar (dont je vous parle demain et vous laisse une de mes vidéos de l’issue de la projection ci-dessous) le dominent largement.

     

     

     

     

    A suivre : la leçon de cinéma des frères Dardenne (mon résumé et mes vidéos), « Les étreintes brisées de Pedro Almodovar », les vidéos de Pedro Almodovar et Penelope Cruz à l’issue de la projection et ma critique du film, "la beauté de l’éphémère, épisode 4 " et dernier épisode de mes pérégrinations en compagnie des autres blogueurs (vous comprendrez enfin le pourquoi de ce titre)…et de nombreux autres évènements cinématographiques et de la vie cannoise !

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  • La beauté de l'éphémère (2): de battre mon coeur s'est arrêté...

    Ces cinq premiers jours cannois ont ressemblé à un film. Un film aussi vertigineux que la salle du Théâtre Lumière.  Aussi palpitant qu’un film de Jacques Audiard. Aussi inventif qu’un film d’Alain Resnais.   Aussi poétique qu’un film de Fellini. Aussi onirique qu’un film de Burton. Et pourtant ... et pourtant ces 5 jours étaient bien réels.

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     Mais revenons là où je vous avais laissés, attendant mes collègues blogueurs aussi choisis par Allociné et Philips pour vivre un autre Festival de Cannes et le relater sur le blog « Off Cannes » (http://www.offcannes.com ). Après un déjeuner à l’endroit qui deviendra notre quartier général, la « plage des stars », je culpabilisais (juste un peu hein:-)) de quitter mes collègues blogueurs (avec lesquels j’aurai le grand plaisir de passer plus de temps ensuite), mais  j'étais néanmoins ravie car je partais voir le dernier film de Jacques Audiard présenté en compétition officielle « Un prophète ». J’étais d’autant plus ravie que  depuis son prix du meilleur scénario en 1996 pour le très percutant « Un héros très discret »,  ses films m’ont toujours enthousiasmée.

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     Après ma troisième montée des marches de ce Festival 2009, toujours ( plus que jamais) dans des conditions exceptionnelles, vraiment hors du temps, je me plonge dans l’univers, à la fois empreint de noirceur et de poésie, de Jacques Audiard. Il nous fait entrer par le trou de la serrure dans l’univers carcéral, et parvient à nous immerger dans cet univers âpre, pendant 2H30, sans jamais que nous voyions le temps passer.

     prophète.jpgLe temps, nous le passons avec Malik (Tahar Rahim), condamné à 6 ans de prison, ne sachant ni lire ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul à monde, il paraît ainsi plus jeune et plus fragile que les autres détenus. Il n’a que 19 ans. D’emblée il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner la loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des « missions » il s’endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer son propre réseau.

     Quelle gageure de captiver le spectateur en l’immergeant dans un univers aussi rugueux ! Audiard y parvient pourtant magistralement sans pour autant tomber dans la facilité, et notamment pas dans l’écueil du manichéisme, nous faisant suivre pas à pas le parcours sinueux de ce détenu magistralement interprété par Tahar Rahim (une véritable révélation qui mériterait un prix d’interprétation).

     Du cinéma de Jacques Audiard émane une poésie violente, à l’image de ces instants au cours desquels mon cœur de battre s’est arrêté.  A l’heure où les conditions de vie dans les prisons font objet de débat, tout en étant indéniablement divertissant (De victime, Malik devient héros, même  si c’est sa survie qui l’exige, un héros meurtrier), le film d’Audiard a une incontestable portée politique, chaque seconde du film démontrant à quel point la prison est devenue une micro-société où les trafics semblent se pérenniser, voire se développer. Les gardiens sont d’ailleurs très peu présents dans le film et les prisonniers semblent presque circuler à leur guise, à l’abri des regards extérieurs, là où la violence semble pourtant encore plus palpable.

      Ce nouveau film « entre les murs » pourrait-il aussi avoir la palme d’or après celle, éponyme, de 2008 ? Finalement, outre le fait d’être tous deux français, ils présentent aussi le point commun de pointer le doigt sur une réalité tout en n’oubliant jamais le spectateur, une réalité (la difficulté de vie dans les prisons où se développent les trafics plus qu’elles ne réinsèrent) en pleine actualité à l’image de ce qu’était l’école, sujet principal de la palme d'or 2008 « Entre les murs ».

     Audiard montre une nouvelle fois son attachement à ces personnages et l'empathie dont il sait faire preuve à leur égard et nous faire passer, aussi abîmés par la vie soient-ils, des personnages que les difficultés de l’existence transforment radicalement.

     Le premier grand film de ce festival qui mêle avec brio fantasmagorie et réalisme violence et poésie noire, meurtre et rédemption, divertissement et sujet de société. Un prix du scénario (pour Abdel Raouf Dafri, scénariste du dyptique Mesrine) n’est de nouveau pas à exclure…

    Ces dix minutes étaient décidément trop courtes pour vous parler de ce film et je dois désormais partir pour la leçon de cinéma des frères Dardenne alors je vous reparlerai de ce film ultérieurement et de la suite de cette soirée très « hollywoodienne » (au 3 :14, au Baron et à la villa Murano) en compagnie des autres blogueurs… mais sans nul doute, quelle qu’en soit la suite, restera le souvenir de la beauté de l’éphémère, de l’intensité du silence, de sa polysémie plus que jamais troublante, de l’ironie  du destin, décidément plus imaginatif que la fiction, ou alors au point de lui ressembler. Oui, ce soir-là,  de battre mon cœur s’est arrêté…


     

     A suivre : outre le récit de cette soirée et "la beauté de l'éphémère: épisode 3", la critique de « Vengeance » de Johnnie To, des master class, la leçon de cinéma des frères Dardenne, « Les étreintes brisées », la plage Orange, la plage Majestic 62, Jerry Lewis, Yvan Le Bolloch dans un concert impromptu … et de nombreux autres évènements!

    Catégories : COMPETITION OFFICIELLE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Ma journée avec L'Oréal: insolite et unique...

    J'enrage de n'avoir que 10 minutes devant moi et donc de ne pas avoir le temps de vous raconter cette journée d'hier, pour moi exceptionnelle, à tant d'égards. Une journée d'émotions, insolite et unique, qui "fait passer la vie comme un rêve" comme dirait Gilles Jacob, alors...une fois n'est pas coutume, le récit est reporté pour ne vous laisser pour le moment que quelques photos, en guise de bande-annonce. Voici donc, ci-dessous, quelques photos et vidéos avant d'en avoir le récit  et bien sûr la critique du film de Jane Campion... Les vidéos sont très courtes, j'ai prréfèré vivre l'instant plutôt que l'immortaliser et difficile de filmer dans une telle effervescence où le temps s'emballe, mais je vous raconterai...

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    Mon badge L'Oréal
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    Mon programme
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    Star d'un jour: merci Jacques Dessange et L'Oréal...
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    Dans les couloirs du Martinez
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    Dans le hall du Martinez
    Vidéo ci-dessus: devant le Martinez, avant de monter dans la voiture officielle, juste derrière Eva Longoria et Tony Parker
    Vidéo ci-dessus: dans la voiture officielle, en route pour les marches
    Vidéo: ci-dessus: nous attendons pour monter les marches, avec le reste de l'équipe l'Oréal, derrière Eva Longoria et Tony Parker
    Ci-dessus: Eva Longoria et Tony Parker
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    L'équipe de "Bright star" de Jane Campion à l'issue de la projection
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    Dans le hall du Majestic
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    Catégories : CONCOURS, PARTENARIATS ET SPONSORS Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • L'ouverture du 62ème Festival de Cannes

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    Un an. Un an déjà. Un an que je me trouvais dans cette même salle du Grand Théâtre Lumière, alors pour l'ouverture du 61ème Festival de Cannes. Toujours aussi vertigineuse. Ou peut-être était-ce hier : le présentateur est d’ailleurs toujours le même, avec son air et ce ton  si particulier, faussement nonchalants, d’une légèreté gravité ou d’une gravité légère, un oxymore à lui tout seul d’ailleurs. Tête d’oxymore, voilà une qualification très baerienne. Il y a un an disais-je. Il y a un an déjà : cette même sensation que cela durerait éternellement, cette belle parenthèse, le doux miroir de mes rêves pour paraphraser une chanson à l’honneur lors de cette ouverture. Oui, alors peut-être bien était-ce hier, peut-être que les 365 autres jours n’ont existé que dans mon esprit, que je n’ai jamais quitté ce lieu  qui, en une seconde, peut vous saisir d’émotion sans doute en raison de « la force si perceptible en ce lieu du cinéma, notre art » pour reprendre les termes de la présidente de cette édition 2009, Isabelle Huppert. Elle aussi était légèrement grave. La voix qui trahissait une émotion à peine audible mais bel et bien là, une voix assurée sans être arrogante, une voix qui sera celle du cinéma, et peut-être au-delà, du monde et de ses rêves et de ses tourments, par le nom qu’elle prononcera dans 10 jours. 10 jours qui vont « rendre fantastique le réel », 10 jours à l’oublier ce réel, 10 jours à le transcender. 10 jours à découvrir des films magistraux à voir les extraits des films en compétition projetés hier soir. Chacun contenait déjà la promesse d’un grand moment de cinéma. Grâce à des cinéastes obstinés, libres, imaginatifs, intelligents, fous qui, selon Isabelle Huppert citant Fellini, nous diront qui « nous sommes et qui nous serons » même si peut-être ce festival nous le fera parfois oublier, chacun jouant ici à être quelqu’un d’autre, jouant avec l’image, avec son image, avec les images.

     

    Sean Penn nous avait promis une palme d’or politique. Isabelle Huppert nous parle du « cinéma comme une machine de vérité ».  La vérité est-elle toujours politique ? L’est-elle toujours à Cannes, en tout cas ? Réponse dans 10 jours.  Après cette « fête en larmes ». Cette « joie et cette souffrance ». Edouard Baer a bien fait de citer Truffaut. Oui, hier je disais aussi que le cinéma était une joie. Mais comme toute passion, aussi cinématographique soit-elle, c’est une joie et c’est aussi une souffrance. Une fête en larmes, il nous l’a bien dit. Même si elles seront de crocodiles pour certains. Parce que la machine de vérité sera probablement plus présente sur les écrans cannois que sur la Croisette, comme toujours.

     

    Et puis… et puis la voix de Bryan Ferry a retenti, et on a tout oublié : la joie, la souffrance, Fellini, Truffaut, la salle vertigineuse pour se laisser porter par cette voix, cet air envoûtant, si cinématographique, mélancolique, une joie et une souffrance qui nous fait revenir à Truffaut finalement, une voix qui nous a portés donc  comme je me laisserai porter pendant ces 10 jours sans doute, avant de réaliser que le rêve était éveillé, évidemment lorsqu’il sera trop tard.

     

    2009_0514Cannesouverture20090049.JPGAprès ? Après vous savez : Charles Aznavour et Hafsia Herzi ont déclaré ouverte cette 62ème édition. Et puis après, encore, quand pour vous le rideau est tombé, Thierry Frémaux est monté sur scène, avec son enthousiasme toujours aussi débordant et communicatif, et accessoirement ses lunettes pour la projection en 3D de « Là-haut », le film d’animation des Studios Disney-Pixar qui sortira en salles le 29 juillet prochain, un film scénarisé par  Pete Docter et Bob Peterson, et produit par Jonas Riviera et John Lasseter. « Là-haut » est ainsi le premier dessin animé à être projeté en ouverture du Festival de Cannes, et aussi le premier à être projeté en 3D dans le grand théâtre Lumière (d’où ces lunettes si seyantes, je vous rassure ainsi, ou pas : ce n’est pas le remède à une cataracte précoce…).

     

    là-haut.jpgDans « Là-haut », un vieux monsieur bougon qui a toujours rêvé de partir à l’aventure, s’y résout, après le décès de sa femme. Il part en Amérique du Sud,  avec sa maison qui vole,  entraînée par des ballons multicolores, accompagné d’un jeune scout. Evidemment l’un et l’autre vont s’enrichir et grandir grâce à cette rencontre et à cette aventure jalonnée d’animaux truculents. Un film qui ressemblait finalement beaucoup à ce Festival. Un conte initiatique. Cannes ne l’est-il pas aussi ? Initiatique, en tout cas. Une histoire qui nous emmène au-dessus du monde, nous fait voler, rêver, certes mais peut-être pour mieux le voir et le regarder, ce monde. Une histoire qui nous dit qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves aussi fous ou démesurés soient-ils. Une idée judicieuse donc pour cette ouverture. Un film qui, certes, n’a pas déchainé l’enthousiasme des festivaliers à l’issue de la projection, mais qui les fait commencer ce festival avec optimisme, des ballons multicolores plein les yeux, l’envie de dévorer l’existence et ses rêves.

     

     Le passage muet et si parlant est magnifique, le visuel est irréprochable, c’est drôle et touchant, sans être simpliste ou trop moralisateur, même si cela captivera sans doute plus les petits que les grands… Espérons en tout cas que ce festival nous emmènera aussi haut et loin  que Carl, ce jeune homme de 78 ans (dont la voix française est celle d’un autre jeune homme de 84 ans, Charles Aznavour que nous n’avons malheureusement pas entendu accompagner « She » avec Bryan Ferry comme c’était apparemment prévu, comme quoi la magie est unique et imprévisible, comme celle du tourbillon de la vie de Jeanne Moreau et Vanessa Paradis). A suivre sur « In the mood for Cannes » avec, pour commencer aujourd’hui « Nuits d’ivresse printanière »  du chinois Lou Ye.

     

    Vous pourrez revoir l’intégralité de cette cérémonie sur le site officiel du Festival: http://www.festival-cannes.com .

     

    Mes vidéos (pardon pour la mauvaise qualité et les mouvements un peu brusques, je ferai mieux la fois prochaine...):

     

    L'arrivée de l'équipe de "Là-haut" dans la salle du Grand Théâtre Lumière:

     

    La tête d'oxymore présente la cérémonie d'ouverture:

     

     

    Madame la Présidente: Isabelle Huppert

     

     

    Bryan Ferry interprète "She"... et la magie opère...

     

     

    Charles Aznavour et Hafsia Herzi déclarent le 62ème Festival de Cannes ouvert

     

    Catégories : OUVERTURE (cérémonies/films), PALMARES Lien permanent 5 commentaires Pin it! Imprimer