Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tavernier

  • Compétition – Critique de « La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier

    princesse.jpg

    Hier était projeté le deuxième film français de cette compétition 2010 après le magnifique « Tournée » de Mathieu Amalric : « La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier, l'un des films que j'attendais le plus de cette édition 2010 et qui, après 20 ans d'absence, marque le grand retour de Bertrand Tavernier à Cannes et sa quatrième sélection en compétition après « Une semaine de vacances », « Un dimanche à la campagne » et « Daddy Nostalgie ».

    Avec cette adaptation d'une nouvelle éponyme de Madame de Lafayette, après « Dans la brume électrique » Bertrand Tavernier revient en France pour changer une nouvelle fois de registre  et nous raconter la métamorphose d'une jeune fille noble, Marie de Mézières (Mélanie Thierry) dans la France du XVIème siècle, agitée par la guerre entre catholiques et protestants. Autour d'elle, sur fond de guerres de religions, gravitent le duc de Guise (Gaspard Ulliel), le  prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet) auquel elle est mariée contre son gré,  le comte de Chabannes (Lambert Wilson) et le Duc d'Anjou (Raphaël Personnaz).

    Bertrand Tavernier revient à un genre qui lui a souvent réussi, le film historique (si ce n'est déjà fait, voyez le magnifique « La vie et rien d'autre »). Comme dans « La Princesse de Clèves », le plus célèbre roman de Madame de Lafayette l'amour est ici à nouveau un péril à une époque où les mariages étaient dictés et décidés par l'intérêt.

    Bertrand Tavernier a pris pas mal de liberté avec le texte original pour y apporter sa vision et sa modernité. Sur fond de brutalité et de guerre de religions, c'est le combat d'une jeune femme entre ses désirs, son éducation, ses devoirs.

    Le film est empreint de cette retenue qui seyait à l'époque que certains sans doute auront assimilée à un manque de fièvre mais qui rend au contraire plus bouleversants encore le dénouement et l'émotion qui vous saisit (qui en tout cas m'a saisie) puisque c'est après la mort de celui-ci (je ne vous dirais pas qui) que Marie de Mézières comprend la profondeur de l'amour de celui qu'elle a trop souvent ignoré, prêt pour elle à tous les sacrifices, même à la voir libre et amoureuse d'un autre alors que les autres voulaient uniquement la posséder comme une propriété.

    On retrouve avec plaisir à Cannes ceux dont le talent avait explosé ici même en 2003 pour « Les Egarés », le très beau film d'André Téchiné : Gaspard Ulliel et Grégoire Leprince-Ringuet ; le premier dominant largement la distribution par sa fougue et son impétuosité.

    Avec son coscénariste Jean Cosmos, Bertrand Tavernier a donc fait de ce roman du XVIIème siècle un film intemporel (comme le thème de la perte des illusions et de l'innocence que symbolise cette princesse de Montpensier), lyrique, romantique et romanesque, tout en décrivant la violence d'une époque, destructrice pour les sentiments plus nobles et passionnés qu'elle muselait, et la théâtralité impitoyable de la cour.

     Les chevauchées fantastiques magnifiquement filmées sur la musique envoûtante d'Alain Sarde, la sublime photographie de Bruno de Keyzer, l'élégance des dialogues et de la mise en scène en font un film d'une âpre beauté dont la fièvre contenue explose au dénouement en un paradoxal et tragique silence. Une réussite quand on sait les difficultés connues par Eric Heumann pour produire ce film.

    Je vous reparlerai de ce film qui mérite plus d'attention mais là je me dois de vous laisser pour aller voir le film de Jean-Luc Godard tant attendu, présenté ce matin dans le cadre de « Un Certain Regard ».

    Accueil dans la salle (projection du soir au Grand Théâtre Lumière en présence de l'équipe du film) : A l'applaudimètre, 4 minutes 40 d'applaudissements, il faut avouer, mitigés. Mélanie Thierry en larmes.

    Chance de récompenses : Malheureusement je ne vois pas dans quelle catégorie, malgré tout le bien que je pense de ce film, il pourrait recevoir un prix, le film historique n'ayant pas forcément les faveurs des palmarès cannois. Peut-être un prix spécial récompensant par la même la carrière de Bertrand Tavernier.

    Récompenses que je lui attribuerais (ou pas) : un prix spécial (aussi) récompensant la carrière de l'immense cinéaste qu'est Bertrand Tavernier... mais il faut avouer qu'en la matière dans cette sélection 2010, la concurrence est particulièrement rude !

    Sortie en salles : le 10 novembre 2010

    Catégories : COMPETITION OFFICIELLE Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier - compétition officielle

    montpensier1.jpg
    montpensier2.jpg
    montpensier3.jpg

    Je poursuis mes articles consacrés à la présentation des films du Festival de Cannes 2010, commencés hier avec Woody Allen. Je débute une série de trois articles consacrés aux films français en compétition officielle réalisés par Bertrand Tavernier, Xavier Beauvois et Mathieu Amalric.

     Commençons par Bertrand Tavernier et sa "Princesse de Montpensier", un film librement inspiré du roman éponyme de Madame de la Fayette qui suit le destin de Marie de Mézières (Mélanie Thierry) contrainte d'épouser le prince de Montpensier (Grégoire Leprince- Ringuet), bien qu'elle soit éprise depuis toujours du duc de Guise (Gaspard Ulliel). Lambert Wilson, Michel Vuillermoz, Jean-Charles Malclès, Julien Guiller, Mathieu Lourdel  font également partie de la distribution. Un synopsis et un casting très prometteurs! 

    Ce long-métrage marque le retour en France de Bertrand Tavernier après sa première expérience américaine à travers le thriller Dans La Brume électrique, présenté à la Berlinale 2009.

    C'est Jean Cosmos, le scénariste attitré de Bertrand Tavernier qui signe le scénario. La production est assurée par Laurent Brochand (Le coach) et le film sera distribué  par StudioCanal.

    Ce film a été tourné (automne 2009) en Auvergne et principalement au château de Messilhac ainsi qu'au château de Meillant dans le Cher.

    Ce sera la quatrième fois que Bertrand Tavernier viendra à Cannes avec un film en compétition, reparti avec le prix du meilleur réalisateur pour Un dimanche à la campagne en 1984. Une sélection en compétition qui est déjà une victoire étant donné les problèmes financiers connus lors du tournage.

    Un film que je suivrai avec beaucoup d'intérêt et dont vous pourrez bien entendu trouver la critique ici.

    Films déjà présentés à Cannes par Bertrand Tavernier:

    • 2007 - MAN OF CINEMA: PIERRE RISSIENT (HOMME DE CINEMA : PIERRE RISSIENT) - Cannes Classics Interprète
    • 2000 - LA VIE ET RIEN D'AUTRE - Hommage Réalisation
    • 1993 - LES DEMOISELLES ONT EU 25 ANS - Un Certain Regard Interprète
    • 1990 - DADDY NOSTALGIE - En Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues
    • 1984 - UN DIMANCHE À LA CAMPAGNE - En Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues
    • 1980 - UNE SEMAINE DE VACANCES - En Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues
    • 1976 - LE JUGE ET L'ASSASSIN - Section parallèle Réalisation

    Le palmarès de Bertrand Tavernier à Cannes:

    • 1984 - Prix de la mise en scène - UN DIMANCHE À LA CAMPAGNE - Long métrage

    Filmographie de Bertrand Tavernier-réalisateur

    1964 : Les Baisers (film à sketches : réalisation du Baiser de Judas)

    1964 : La Chance et l'Amour (film à sketches : réalisation d’Une chance explosive)

    1974 : L'Horloger de Saint-Paul

    1975 : Que la fête commence

    1976 : Le Juge et l'Assassin

    1977 : Des enfants gâtés

    1980 : La Mort en direct (Deathwatch)

    1980 : Une semaine de vacances

    1981 : Coup de torchon

    1982 : Philippe Soupault et le Surréalisme (TV)

    1983 : Ciné citron (court métrage)

    1983 : La Huitième Génération (court métrage)

    1983 : Mississippi Blues (coréalisation avec Robert Parrish)

    1984 : Un dimanche à la campagne

    1986 : Autour de minuit (Round Midnight)

    1987 : La Passion Béatrice

    1988 : Lyon, le regard intérieur (TV)

    1989 : La Vie et rien d'autre

    1990 : Daddy nostalgie

    1991 : Contre l'oubli (coréalisation, Pour Aung San Suu Kyi, Myanmar)

    1992 : La Guerre sans nom (coréalisation avec Patrick Rotman)

    1992 : L.627

    1994 : La Fille de d'Artagnan

    1995 : L'Appât

    1996 : Capitaine Conan

    1997 : La Lettre (TV)

    1998 : De l'autre côté du périph (coréalisation avec Nils Tavernier - TV)

    1999 : Ça commence aujourd'hui

    2001 : Les Enfants de Thiès (TV)

    2001 : Histoires de vies brisées : les double-peine de Lyon (Coréalisation avec Nils Tavernier)

    2002 : Laissez-passer

    2004 : Holy Lola

    2009 : Dans la brume électrique (In the Electric Mist)

    2010 : La Princesse de Montpensier

    Catégories : COMPETITION OFFICIELLE Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer