Naomi Kawase, Présidente du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages (17/03/2016)
Nombreux sont les cinéastes à avoir été révélés par la Cinéfondation à la tête de laquelle se trouve son fondateur et ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob. C'est donc une grande cinéaste qui a présenté au Festival de Cannes des œuvres mémorables qui, cette année, aura la lourde et passionnante tâche de présider le jury. Voici le communiqué de presse du Festival à ce sujet:
En 2015, Un Certain Regard s’ouvrait avec poésie sur Les Délices de Tokyo (An) de Naomi Kawase. Le Festival de Cannes est honoré de retrouver la réalisatrice japonaise à la tête du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages pour sa 69e édition.
Il est des cinéastes dont la carrière n’a cessé de croiser le Festival et il s’en réjouit. Avec Naomi Kawase, l’histoire commence en 1997. À 27 ans, elle devient la plus jeune lauréate à recevoir la Caméra d’or pour son film Suzaku (Moe no Suzaku). Une découverte dont la promesse ne cessera de se confirmer, comme en témoignent les sélections en Compétition de ses longs métrages suivants : Shara (Sharasojyu) en 2003, La Forêt de Mogari (Mogari no Mori) en 2007, Hanezu l’esprit des montagnes (Hanezu no tsuki) en 2011 et Still the Water (Futatsume no mado) en 2014. En 2013, c’est en tant que membre du Jury des longs métrages que Naomi Kawase siège sur la Croisette aux côtés de Steven Spielberg.
Le cinéma de Naomi Kawase s’écrit avec des budgets modestes et privilégie les acteurs non-professionnels. On y reconnaît l’ancrage originel de la réalisatrice, diplômée de l'école de photographie d'Osaka, dans le genre documentaire qui l’a révélée. La critique saluera notamment Dans ses bras (Ni tsutsumarete) en 1992, où elle expose sa quête d’un père qui l’a abandonnée, et Genpin en 2010, où elle suit des femmes ayant fait le choix de l’accouchement naturel.
Avec La Forêt de Mogari en 2007, récompensé du Grand Prix à Cannes, la réalisatrice gagne encore en notoriété. Dans les rangs cinéphiles à travers le monde, on découvre une œuvre riche, intime, sensible, où l’hyperréalisme dialogue avec la spiritualité. Film après film, Naomi Kawase expérimente les genres et les formats pour questionner les thèmes autobiographiques qui lui sont chers : liens familiaux, rapport à la temporalité et à la perte, célébration de la nature, en particulier dans sa région natale de Nara, au centre du Japon.
C’est aussi dans cette région que la réalisatrice à la stature internationale, qui fait aujourd’hui figure d’exception sur le continent asiatique, a fondé en 2010 le Festival International du Film de Nara, dédié à la promotion de la jeune création cinématographique. Un engagement que Naomi Kawase aura sans nul doute à cœur d’honorer lors de sa présidence du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages.
À l’annonce de sa nomination, Naomi Kawase a déclaré : "Les films enrichissent la vie, leurs univers ouvrent des perspectives. Voilà un peu plus de 100 ans que le cinéma existe et son potentiel ne cesse de grandir. C’est un média exceptionnel pour incarner la diversité culturelle du monde et chaque histoire est une vie parallèle qui enchante le public.
Les courts métrages sont des exercices particulièrement difficiles car comment transmettre une histoire en si peu de temps ? Parallèlement, ils offrent une myriade de possibilités inédites. Parmi les films d’étudiants que nous verrons, il y aura la découverte de pépites, et c’est ce qui me rend impatiente de prendre part à ce jury. Cela va être une belle aventure."
Gilles Jacob a dit : "De ses racines nippones, Naomi Kawase (Caméra d'or 1997) a tiré son extrême délicatesse, sa courtoisie raffinée, une élégance morale. Son talent pointilliste a su diffuser une intelligence du cinéma, un art subtil fait de mystérieuse poésie et d'une grâce de la simplicité au travers des grandes émotions de la vie et des petits gestes du quotidien. Elle rejoint cette année les grands présidents du Jury de la Cinéfondation et des Courts, les Martin Scorsese, Abbas Kiarostami, Jane Campion, Hou Hsiao Hsien, John Boorman ou les Dardenne..."
14:47 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | | Imprimer |