Après quelques mois d'inactivité, "In the mood for Cannes" reprend à l'occasion de la première annonce concernant ce Festival de Cannes 2008, ce blog continuera ainsi à être régulièrement alimenté jusqu'au prochain Festival de Cannes qui aura lieu du 14 au 25 Mai 2008 .
J'en profite pour vous signaler la création d'un groupe Facebook dédié à ce blog et consacré au Festival de Cannes. Je vous invite à vous y inscrire: http://www.facebook.com/group.php?gid=7118648501 .
L’info cinématographique de la semaine, c’est donc l’annonce du prochain président du jury du Festival de Cannes. Sean Penn présidera le jury du Festival de Cannes 2008 et succédera ainsi à Wong Kar Wai (2006) et à Stephen Frears (2007) qui présidait le jury du 60ème Festival. Difficile de faire mieux que cette soixantième édition et pourtant avec Sean Penn pour président cette 61ème édition s’annonce pour le mieux : un des meilleurs acteurs de sa génération-Sean Penn a 47 ans- (voire le meilleur ?) qui avait d’ailleurs reçu le prix d’interprétation à Cannes en 1997 pour « She’s so lovely » de Nick Cassavetes, un acteur aux nuances de jeu impressionnantes, à la force et à l’intensité du regard (d’acteur et de cinéaste) saisissantes, aux choix filmographiques brillants avec très peu d’erreurs de parcours, un acteur et un personnage à fleur de peau, un écorché vif avec une fureur de vivre à la James Dean, qui peut aussi bien jouer les personnages violents ou cyniques (souvent), dans des thrillers, que les êtres égarés, un acteur aux positions politiques affirmées notamment lors de l’entrée en guerre des Etats-Unis en Irak. Voilà qui annonce de belles surprises pour le déroulement et le palmarès de cette 61ème édition! Vous pourrez retrouver des critiques de films de Sean Penn jusqu’au festival sur mon autre blog In the mood for Cannes et prochainement ma critique de son dernier film en tant que réalisateur « Into the wild », également sur In the mood for cinema.
Pour moi, Sean Penn ce sont donc des souvenirs de films magnifiques en tant qu’acteur ( « 21 grammes » et « Mystic river » figurant parmi mes favoris ainsi que « The game » même si son rôle y est de moindre importance), et réalisateur (« The Pledge », « Crossing guard »), d’un acteur qui a tourné avec les plus grands ( Sydney Pollack, Clint Eastwood, Inarritu, Woody Allen, Oliver Stone, Brian de Palma, Julian Schnabel, Louis Malle, Nick Cassavetes, et récemment avec Gus Van Sant…) souvent dans des films dits d’auteur « malgré » parfois des budgets élevés, toujours avec un vrai regard et parti pris, d’un acteur qui n’ hésite pas à accompagner des premières œuvres ou des films a priori plus confidentiels, un acteur qui fait des choix cinématographiques plutôt que commerciaux, qui réfléchit en termes d’art plus que de box office.
Sean Penn c’est aussi pour moi le souvenir magique, étrange, surréaliste, brumeux et inoubliable d’une rencontre alors que j’étais dans le jury jeunes du Festival du Film de Paris 1998 et alors qu’il présidait le jury du festival. Comme Sean Penn n’avait pas vu de film de nos présidents du jury Nadia Farès et Thierry Frémont, une projection privée avait été organisée dans une salle de projection d’un célèbre restaurant des Champs Elysées pour nous 10 et Sean Penn. C’est là aussi qu’eut lieu la rencontre entre les jeunes cinéphiles de notre jury et l’acteur. Je me souviens d’un regard puissant et fatigué, que nous avions regardé "Les Démons de Jésus" ( !) de Bernie Bonvoisin dans une ambiance recueillie, je me souviens m’être dit que ce film et son langage argotique devait être vraiment incompréhensible, consternant et rébarbatif traduit en anglais , je me souviens qu’il avait applaudi avec beaucoup de politesse, je me souviens que ses lunettes pendant la projection dissimulaient astucieusement son regard fatigué, voire (chut, ne le répétez pas) endormi, je me souviens d’un festival qui a à jamais rendu ma passion pour le cinéma incurable entre découvertes cinéphiliques, rencontres marquantes , instants de vie et de cinéma gravés, de « Bienvenue à Gattaca », « Gadjo Dilo », « Serial Lover » je me souviens de cette semaine trépidante, il y a 10 ans déjà, si proche et si lointaine, où rien ne semblait impossible, où tout semblait irréel, je me souviens d’un festival qui honorait alors Paris et qui a malheureusement disparu.
Cérémonie de clôtude du Festival du Film de Paris 1998-De gauche à droite: Jean Tiberi, Sean Penn, Rona Hartner, je vous laisse deviner à qui appartient le bout de nez qui dépasse, Carmen Chaplin, deux autres membres du jury jeunes
Sean Penn c’est aussi pour moi le souvenir d’un instant involontairement dérobé, d’une silhouette solitaire, frêle et imposante, surprise lors du Festival de Cannes alors qu’il attendait nerveusement les réactions du public dans un recoin du palais des festivals alors qu’il était venu accompagner le très beau « Mystic River » de Clint Eastwood pour lequel il a d’ailleurs obtenu l’Oscar du meilleur acteur en 2004.
« Partout dans le monde, le cinéma semble faire l’objet d’un intense renouveau : de plus en plus de films éveillent l’imaginaire et provoquent émotion et réflexion, dans l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes extrêmement talentueux. Le Festival de Cannes est depuis longtemps l’épicentre mondial de la découverte des nouvelles vagues de réalisateurs. C’est pourquoi il me tarde d’y participer cette année comme président du jury », a commenté Sean Penn dans le communiqué de presse du festival de Cannes.
Je vous laisse relire son impressionnante filmographie ci-dessous plus éloquente que n’importe quel article ou discours…
La filmographie de Sean Penn
-En tant qu’acteur :
« Crossing Over » (Prochainement), de Wayne Kramer
« Milk »(Prochainement), de Gus Van Sant
« Tree of Life” (Prochainement), de Terrence Malick
“ What just happened ?” (Prochainement), de Barry Levinson
« Dogtown and Z-Boys » (Prochainement), de Stacy Peralta
« Les Fous du roi » (2006), de Steven Zaillian
« Katrina (When the Levees Broke) » (2006), de Spike Lee
« L'Interprète » (2005), de Sydney Pollack
« Bukowski » (2005), de John Dullaghan
« The Assassination of Richard Nixon » (2004), de Niels Mueller
« 21 grammes » (2004), de Alejandro González Inárritu
“Mystic river” (2003), de Clint Eastwood
“It's all about love” (2003), de Thomas Vinterberg
“ Le Poids de l'eau » (2002), de Kathryn Bigelow
« Sam je suis Sam » (2002), de Jessie Nelson
« Hollywood sunrise” (2002), de Anthony Drazan
“Rosy-Fingered Dawn”: a Film on Terrence Malick (2002), de Luciano Barcaroli
“Avant la nuit » (2001), de Julian Schnabel
« Il suffit d'une nuit » (2000), de Philip Haas
« Accords et désaccords » (2000), de Woody Allen
« La Ligne rouge » (1999), de Terrence Malick
« U-turn », ici commence l'enfer (1998), de Oliver Stone
« The Game” (1997), de David Fincher
“She's so Lovely” (1997), de Nick Cassavetes
“ La Dernière marche » (1995), de Tim Robbins
« L'Impasse « (1994), de Brian De Palma
« The Last party » (1993), de Mark Benjamin
« Les Anges de la nuit » (1991), de Phil Joanou
« Nous ne sommes pas des anges » (1990), de Neil Jordan
« Outrages » (1990), de Brian De Palma
« Colors » (1988), de Dennis Hopper
« Judgement » in Berlin (1988), de Leo Penn
« Comme un chien enragé » (1987), de James Foley
« Shanghai surprise » (1986), de Jim Goddard
« Le Jeu du faucon » (1984), de John Schlesinger
« Crackers » (1984), de Louis Malle
« Les Moissons du Printemps » (1984), de Richard Benjamin
« Bad boys” (1983), de Rick Rosenthal
“Fast times” at Ridgemont High (1982), de Amy Heckerling
« Taps » (1981), de Harold Becker
-En tant que réalisateur :
“Into the Wild” (2008)
“11'09'01: September 11” (2002)
“The Pledge” (2001)
“Crossing Guard” (1995)
“The Indian Runner” (1991)
-En tant que scénariste :
« Into the Wild » (2008), de Sean Penn
« 8 (2006) », de Jan Kounen
« 11'09'01: September 11 » (2002), de Samira Makhmalbaf
« Crossing Guard” (1995), de Sean Penn
“The Indian Runner” (1991), de Sean Penn
-En tant que producteur :
“Into the Wild” (2008), de Sean Penn
“The Pledge” (2001), de Sean Penn
“Loved” (1998), de Erin Dignam
“ Crossing Guard” (1995), de Sean Penn
“The Indian Runner” (1991), de Sean Penn
-En tant que producteur exécutif :
“She's so Lovely” (1997), de Nick Cassavetes
Et vous pouvez toujours continuer à suivre quotidiennement l'actualité cinématographique sur mon autre blog "In the mood for Cannes": http://monfestivalducinema.hautetfort.com
Je vous invite également à découvrir mon blog consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville: http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com
Sandra.M