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IN THE MOOD FOR CANNES 2025 - Page 90

  • Orange au Festival de Cannes 2010

    Orange, partenaire officiel du Festival de Cannes, sera de nouveau très présent cette année. Je vous en parlerai prochainement de manière plus précise. En attendant, je vous laisse découvrir cette vidéo promotionnelle très bien faîte, très "in the mood for Cannes".

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  • Assister à l'émission "Le Grand Journal " de Canal plus en direct de Cannes

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    Comme je reçois beaucoup d'emails pour me demander comment assister à l'émission "Le Grand Journal" de Canal plus, j'ai décidé d'y consacrer un petit article plutôt que d'y répondre individuellement, afin que cela serve à tout le monde.

     Pour tout renseignement, vous devez donc envoyer un email à : grandjournal@canalplus.fr

     Pour en savoir plus sur l'émission qui, comme chaque année, sera à Cannes et déploiera un large dispositif, je vous conseille donc le site officiel de Canal + à Cannes .

     Comme l'an passé (cliquez ici pour lire mon récit de l'an passé en présence notamment de Quentin Tarantino et Diane Krüger), quant à moi, je passerai une soirée dans les coulisses vip de l'émission, sans doute le 21 mai.

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  • " Another year "de Mike Leigh - Compétition officielle du Festival de Cannes 2010

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    © Moonfleet
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    © Moonfleet

    Je poursuis ma présentation détaillée des films en compétition officielle de ce Festival de Cannes 2010 avec un réalisateur que j'apprécie tout particulièrement (davantage d'ailleurs pour "All or nothing" que pour "Secrets et mensonges", la palme d'or du Festival de Cannes 1996): Mike Leigh donc, de retour en compétition cette année avec "Another year ".

     Ce sera donc le quatrième film de Mike Leigh en compétition, à Cannes, depuis 1993. 

     Difficile de trouver des informations sur ce film dont je sais seulement que le casting sera composé de :Imelda Staunton, Peter Wight, Michele Austin, David Bradley, Jim Broadbent, Phil Davis, Karina Fernandez, Oliver Maltman, Lesley Manville, Stuart McQuarrie, Martin Savage, Ruth Sheen...

    Synopsis: Printemps, été, automne et hiver. La famille et l'amitié. Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement. La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe...

    Films déjà présentés à Cannes par Mike Leigh:

    2002 - ALL OR NOTHING - En Compétition Scénario & Dialogues, Réalisation

    1996 - SECRETS AND LIES (SECRETS ET MENSONGES) - En Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    1993 - NAKED - En Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    Le Palmarès de Mike Leigh à Cannes:

    1996 - Palme d'Or - SECRETS AND LIES (SECRETS ET MENSONGES) - Long métrage

    1993 - Prix de la mise en scène - NAKED - Long métrage

    Membre du Jury à Cannes:

    1997 - Sélection officielle - Membre

    Filmographie de Mike Leigh:

    Longs métrages

    1971 : Bleak moments

    1988 : High Hopes

    1991 : Life Is Sweet

    1993 : Naked

    1996 : Secrets et mensonges (Secrets and Lies)

    1997 : Deux filles d'aujourd'hui (Career Girls)

    1999 : Topsy-Turvy

    2002 : All or Nothing

    2004 : Vera Drake

    2008 : Be Happy

    2010 : Another Year

     Courts métrages

    1975 : Five minutes Films

    1975 : The Permissive Society

    1976 : Knock for Knock

    1987 : The Short and Curlies

    1995 : A Sense of History

     

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  • "Biutiful" d’Alejandro Gonzales Inarritu- Compétition officielle du Festival de Cannes 2010

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    Après avoir détaillé le film de Woody Allen (hors compétition) et les trois films français de cette compétition cannoise 2010 venons-en maintenant à un film que j'attends avec beaucoup d'impatience et que je suivrai avec beaucoup d'attention, la précédente sélection cannoise de son réalisateur (pour "Babel") ayant  donné lieu pour moi à l'un des plus grands chocs cinématographiques du Festival, en 2006. Il avait alors obtenu le prix de la mise en scène.

    Synopsis de "Biutiful": Uxbal (Javier Bardem), un homme solitaire, jongle entre la difficulté d'un quotidien en marge de la société et sa détermination à protéger ses enfants, qui devront apprendre à voler de leurs propres ailes

    Casting: Javier Bardem, Martina Garcia,Ruben Ochandiano,  Blanca Portillo, Manolo Solo, Eduard Fernandez , Karra Elejalde, Ana Wagener, Tomás del Estal, Violeta Pérez...

    Date de sortie: 25 août 2010

    Premier des films d'Alejandro Gonzales Inarritu écrit sans  Guillermo Arriaga, scénariste de ses célèbres films choraux, "Biutiful" n'en est pas moins attendu notamment parce que Javier Bardem, lui aussi habitué de la Croisette ( Mmebre du jury d'Emir Kusturica en 2005, en compétition avec "No country for old men" en 2007 et hors compétition pour "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen l'an passé) en incarne  le rôle principal.

    Films déjà  présentés à Cannes par Alejandroi Gonzales Inarritu:

    2007 - CHACUN SON CINÉMA - Hors Compétition Réalisation

    2006 - BABEL - En Compétition Réalisation

    2000 - AMORES PERROS (AMOURS CHIENNES) - Section parallèle Réalisation

    Le Palmarès d'Alejandro Gonzales Inarritu à Cannes:

    2006 - Prix de la mise en scène - BABEL - Long métrage

    Filmographie d'Alejandro Gonzales Inarritu

    Courts métrages :

    1996 : El Timbre

    2001 : The Hire: Powder Keg (court-métrage)

    2002 : Un court-métrage dans 11'09"01 - September 11 (film collectif)

    2007 : Un court-métrage intitulé Anna dans Chacun son cinéma (film collectif pour le 60e anniversaire du Festival de Cannes)

     Longs métrages :

    En tant que réalisateur :

    2000 : Amours chiennes (Amores perros)

    2003 : 21 grammes (21 Grams)

    2006 : Babel

    2009 : Biutiful

     En tant que producteur :

    2002 : 21 grammes de lui-même

    2002 : 11'09"01 - September 11 (segment Mexique)

    2004 : Nine Lives de Rodrigo Garcia

    2006 : Babel de lui-même

    2008 : Rudo y Cursi

    2009 : Untitled Alfonso Cuarón Project

    2010 : Mother and Child

    2010 : Biutiful

     En tant que scénariste et monteur

    2001 : The Hire: Powder Keg (court-métrage)

    Bonus: critique de "Babel" d'Alejandro Gonzales Inarritu (prix de la mise en scène du Festival de Cannes 2006)

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    En plein désert marocain, des enfants jouent avec un fusil que leur père vient d’acheter. Un coup de feu retentit et blesse une touriste américaine dans un bus qui passait sur la route, en contrebas. Les destins de cette femme (Cate Blanchett) et de son mari (Brad Pitt) dont le couple battait de l’aile, les destins des deux enfants responsables du coup de feu, le destin de la nourrice mexicaine des enfants du couple d’Américains, le destin d’une jeune Japonaise, en l’occurrence la fille de l’homme qui a donné le fusil à un Marocain qui l’a revendu au père des deux enfants : ces destins vont tous avoir une influence les uns sur les autres, des destins socialement et géographiquement si éloignés, mais si proches dans l’isolement et dans la douleur.

    Rares sont les films que je retourne voir, mais pour Babel vu au Festival de Cannes 2006 où il a obtenu le prix de la mise en scène et celui du jury œcuménique, c’était une vraie nécessité parce que Babel c’est plus qu’un film : une expérience.  Ce film choral qui clôt le triptyque du cinéaste après Amours chiennes et 21 grammes fait partie de ces films après lesquels toute parole devient inutile et impossible, de ces films qui expriment tant dans un silence, dans un geste, qu’aucune parole ne pourrait mieux les résumer. De ces films qui vous hypnotisent et vous réveillent. De ces films qui vous aveuglent et vous éclairent. Donc le même choc, la même claque, le même bouleversement, quelques mois après, l’effervescence, la déraison et les excès cannois en moins. Malgré cela.

    Si la construction n’avait été qu’un vain exercice de style, qu’un prétexte à une démonstration stylistique ostentatoire, l’exercice  aurait été alors particulièrement agaçant mais son intérêt provient justement du fait que cette construction ciselée illustre le propos du cinéaste, qu’elle traduit les vies fragmentées, l’incommunicabilité universelle.

    Le montage ne cherche pas à surprendre mais à appuyer le propos, à refléter un monde chaotique, brusque et impatient, des vies désorientées, des destins morcelés. En résulte un film riche, puissant où le spectateur est tenu en haleine du début à la fin, retenant son souffle, un souffle coupé par le basculement probable, soudain, du sublime dans la violence. Du sublime d’une danse à la violence d’un coup de feu. Du sublime d’une main sur une autre, de la blancheur d’un visage à la violence d’une balle perdue et d’une blessure rouge sang. Du sublime  du silence et du calme à la violence du basculement dans le bruit, dans la fureur, dans la déraison.

    medium_P80601087315038.jpgUn film qui nous emmène sur trois continents sans jamais que notre attention ne soit relâchée, qui nous confronte à l’égoïsme, à notre égoïsme, qui nous jette notre aveuglement et notre surdité en pleine figure, ces figures et ces visages qu’il scrute et sublime d’ailleurs, qui nous jette notre indolence en pleine figure, aussi. Un instantané troublant et désorientant de notre époque troublée et désorientée.  La scène de la discothèque est ainsi une des plus significatives, qui participe de cette expérience. La jeune Japonaise sourde et muette est aveuglée. Elle noie son désarroi dans ces lumières scintillantes, fascinantes et angoissantes.  Des lumières aveuglantes: le paradoxe du monde, encore. Lumières qui nous englobent. Soudain aveuglés et sourds au monde qui nous entoure nous aussi.

    Le point de départ du film est donc le retentissement d'un coup de feu au Maroc, coup de feu déclenchant une série d'évènements qui ont des conséquences désastreuses ou salvatrices, selon les protagonistes impliqués. Peu à peu le puzzle se reconstitue brillamment, certaines vies se reconstruisent, d’autres sont détruites à jamais.

    Jamais il n’a été aussi matériellement facile de communiquer. Jamais la communication n’a été aussi compliquée, Jamais nous n’avons reçu autant d’informations et avons si mal su les décrypter. Jamais un film ne l’a aussi bien traduit. Chaque minute du film illustre cette incompréhension, parfois par un simple arrière plan, par une simple image qui se glisse dans une autre, par un regard qui répond à un autre, par une danse qui en rappelle une autre, du Japon au Mexique, l’une éloignant et l’autre rapprochant.

    Virtuosité des raccords aussi : un silence de la Japonaise muette qui répond à un cri de douleur de l’américaine, un ballon de volley qui rappelle une balle de fusil. Un monde qui se fait écho, qui crie, qui vocifère sa peur et sa violence et sa fébrilité, qui appelle à l’aide et qui ne s’entend pas comme la Japonaise n’entend plus, comme nous n’entendons plus à force que notre écoute soit tellement sollicitée, comme nous ne voyons plus à force que tant d’images nous soit transmises, sur un mode analogue, alors qu’elles sont si différentes. Des douleurs, des sons, des solitudes qui se font écho, d’un continent à l’autre, d’une vie à l’autre. Et les cordes de cette guitare qui résonnent comme un cri de douleur et de solitude. 

     Véritable film gigogne, Babel nous montre un monde paranoïaque,  paradoxalement plus ouvert sur l’extérieur fictivement si accessible et finalement plus égocentrique que jamais,  monde paradoxalement mondialisé et individualiste. Le montage traduit magistralement cette angoisse, ces tremblements convulsifs d’un monde qui étouffe et balbutie, qui n’a jamais eu autant de moyens de s’exprimer et pour qui les mots deviennent vains. D’ailleurs chaque histoire s’achève par des gestes, des corps enlacés, touchés, touchés enfin. Touchés comme nous le sommes. Les mots n’ont plus aucun sens, les mots de ces langues différentes. Selon la Bible, Babel fut  ainsi une célèbre tour construite par une humanité unie pour atteindre le paradis. Cette entreprise provoqua la colère de Dieu, qui pour les séparer, fit parler à chacun des hommes impliqués une langue différente, mettant ainsi fin au projet et répandant sur la Terre un peuple désorienté et incapable de communiquer.

    medium_P80601161052655.jpgC’est aussi un film de contrastes. Contrastes entre douleur et grâce, ou plutôt la grâce puis si subitement la douleur, puis la grâce à nouveau, parfois. Un coup de feu retentit et tout bascule. Le coup de feu du début ou celui en pleine liesse du mariage.  Grâce si éphémère, si fragile, comme celle de l’innocence de ces enfants qu’ils soient japonais, américains, marocains, ou mexicains. Contrastes entre le rouge des vêtements de la femme mexicaine et les couleurs ocres du désert. Contrastes entres les lignes verticales de Tokyo et l’horizontalité du désert. Contrastes entre un jeu d’enfants et ses conséquences dramatiques. Contraste entre le corps dénudé et la ville habillée de lumière. Contraste entre le désert et la ville.   Contrastes de la solitude dans le désert et de la foule de Tokyo. Contrastes de la foule et de la solitude dans la foule. Contrastes entre « toutes les télévisions [qui] en parlent » et ces cris qui s’évanouissent dans le désert.  Contrastes d’un côté et de l’autre de la frontière.  Contrastes d’un monde qui s’ouvre à la communication et se ferme à l’autre. Contrastes d’un monde surinformé mais incompréhensible, contrastes d’un monde qui voit sans regarder, qui interprète sans savoir ou comment, par le prisme du regard d’un monde apeuré, un jeu d’enfants devient l’acte terroriste de fondamentalistes ou comment ils estiment savoir de là-bas ce qu’ils ne comprennent pas ici.

    medium_P80601693016905.jpgMais toutes ces  dissociations et ces contrastes ne sont finalement là que pour mieux rapprocher.   Contrastes de ces hommes qui parlent des langues différentes mais se comprennent d’un geste, d’une photo échangée (même si un billet méprisant, méprisable les séparera, à nouveau). Contrastes de ces êtres soudainement plongés dans la solitude qui leur permet finalement de se retrouver. Mais surtout, surtout, malgré les langues : la même violence, la même solitude, la même incommunicabilité, la même fébrilité, le même rouge et la même blancheur, la même magnificence et menace de la nuit au-dessus des villes, la même innocence meurtrie, le même sentiment d’oppression dans la foule et dans le désert. 

     Loin d’être une démonstration stylistique, malgré sa virtuosité scénaristique et de mise en scène Babel est donc un édifice magistral tout entier au service d’un propos qui parvient à nous transmettre l’émotion que ses personnages réapprennent.  Notons que malgré la pluralité de lieux, de langues, d'acteurs (professionnels mais souvent aussi non professionnels), par le talent de son metteur en scène, Babel ne perd jamais sa cohérence qui surgit, flagrante, bouleversante, évidente, au dénouement.

    La mise en scène est volontairement déstructurée pour refléter ce monde qu'il met en scène, un monde qui s'égare, medium_P80601398560603.jpget qui, au moindre geste , à la moindre seconde, au moindre soupçon, peut basculer dans la violence irraisonnée, un monde qui n'a jamais communiqué aussi vite et mal, un monde que l'on prend en pleine face, fascinés et horrifiés à la fois, un monde brillamment ausculté, décrit,  par des cris et des silences aussi ; un monde qui nous aveugle, nous assourdit, un monde de différences si semblables, un monde d’après 11 septembre. 

     Babel est un film douloureux et clairvoyant, intense, empreint de la fébrilité du monde qu’il parcourt et dépeint de sa lumière blafarde puis rougeoyante puis nocturne. Un film magnifique et éprouvant dont la mise en scène vertigineuse nous emporte dans sa frénésie d’images, de sons, de violences, de jugements hâtifs, et nous laisse avec ses silences, dans le silence d’un monde si bruyant. Le silence après le bruit, malgré le bruit, le silence de l’harmonie retrouvée, l’harmonie éphémère car il suffirait qu’un coup de feu retentisse pour que tout bascule, à nouveau. La beauté et la douleur pareillement indicibles. Babel, tour de beauté et de douleur. Le silence avant les applaudissements, retentissants, mérités. Si le propre de l’Art c’est de refléter son époque et de l’éclairer, aussi sombre soit-elle, alors Babel est un chef d’œuvre. Une expérience dont on ne peut ressortir indemne ! Mais silencieux, forcément.

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  • Talents Cannes Adami 2010 : projections le 17 mai, en Bunuel

    adami.jpgL’Association artistique de l’Adami renouvelle son opération phare de promotion de jeunes comédiens, en s’associant avec les sociétés de production Calzonne et Bonne Pioche.

    Louis Chédid, Flavia Coste, Etienne Labroue, Christophe Lioud, Alice Mitterrand, Pierre Stine et Fred Scotlande ont choisi 22 jeunes comédiens parmi les 655 candidatures reçues.

    Ils ont écrit et réalisé chacun un court métrage dans un cadre de travail unique et imposé : un jour de tournage par film, une durée de sept minutes, une trame scénaristique commune et le parti pris de la comédie. L’écriture des scénarios est dirigée par Arnold Boiseau, auteur pour Les nuls, les Guignols de l'info

    Les films seront projetés au festival de Cannes le 17 mai, en salle Bunuel, de 15h à 16h (entrée libre sur présentation de l'accréditation).


    Deux autres projections auront lieu dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs et de l’Acid (Association du Cinéma Indépendant pour la diffusion), puis au Cinéma des Cinéastes à Paris en septembre 2010. Ils seront également proposés dans les  festivals et  les  rencontres professionnelles nationales. Partenaires de l’opération, France 4 et Orange Cinema Series assurent leur diffusion à la télévision.

    Par ailleurs, 5 000 DVD seront diffusés auprès des professionnels et des médias.

    Retrouvez l'actualité des Talents Cannes Adami 2010 sur leur page Facebook.

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  • Compléments de sélection du Festival de Cannes 2010

    cannes4.jpgEn complément des films annoncés lors de la conférence de presse du 15 avril dernier, le Festival de Cannes annonce la sélection de :
     

    COMPETITION OFFICIELLE:

    - RIZHAO CHONGQING, du chinois Wang Xiaoshuaï

    TENDER SON - THE FRANKENSTEIN PROJECT de Kornél Mondruczó  (Hongrie) qui viennent finaliser la Compétition, ce qui porte à dix-huit le nombre de films concourant pour la Palme d'Or (retrouvez les autres films en compétition, ici).

    UN CERTAIN REGARD:

    - CARANCHO, de l'argentin Pablo Trapero, et I WISH I KNEW de Jia Zhang Ke (Chine) au Certain Regard.

    HORS COMPETITION:

    - AUTOBIOGRAPHIE DE NICOLAE CEAUSESCU, du roumain Andrei Ujică, hors compétition.

    - CARLOS, du cinéaste français Olivier ASSAYAS, qui sera présenté lors d'une séance spéciale, hors compétition.

    SEANCE SPECIALE:

    - COUNTDOWN TO ZERO de Lucy Walker (Etats-Unis), en séance spéciale.

    - 5XFAVELA, dirigé par Carlos Diegues et composé de cinq courts métrages des réalisateurs brésiliens Manaira CARNEIRO, Wagner NOVAIS, Rodrigo FELHA, Cacau AMARAL, Luciano VIDIGAL, Cadu BARCELOS, Luciana BEZERRA sera présenté en Séance Spéciale.

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  • Alexandre Desplat rejoint le jury du 63ème Festival de Cannes

    cannes4.jpgC'est le compositeur français Alexandre Desplat (qui a d'ailleurs très souvent composé des musiques de films présentés à Cannes lors d'éditions passées) qui vient compléter le jury du 63ème Festival de Cannes déjà composé de:

    Tim BURTON, Président
    Kate BECKINSALE ‐ Actrice / Grande‐Bretagne

    Giovanna MEZZOGIORNO ‐ Actrice / Italie

     Alberto BARBERA ‐ Directeur du Musée National du Cinéma / Italie

     Emmanuel CARRERE ‐ Ecrivain ‐ Scénariste ‐ Réalisateur / France

     Benicio DEL TORO ‐ Acteur / Porto Rico

    Victor ERICE ‐ Réalisateur / Espagne

    Shekhar KAPUR ‐ Réalisateur ‐ Acteur ‐ Producteur / Inde

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  • Plage "Majestic 63", lieu incontournable du Festival de Cannes 2010: les images en avant-première

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    Comme l'an passé les plages "Majestic 63" (plage de l'hôtel Majestic) et "Chérie chéri" (plage du Carlton) seront les lieux incontournables du festival, grâce à Antoine Dray et son équipe d'ADR prod avec 1200 m² intégralement équipés en Wifi, mais aussi :
    - un open Bar / jus de fruits Granini, cafés Nespresso…
    - un service de sécurité
    - des ordinateurs portables Apple avec connexions internet, dans le Business Lounge
    - Quelques minutes de détente grâce à LPG (massages & soins en cabines climatisées)
    - Un speed shopping dans le Showroom 63, vestiaire multimarques (Maje, Repetto, etc..)
    - Une régie TV + satellite permettant directs ou enregistrements plateaux TV

    Cette année, la plage Majestic proposera différents espaces : l'Espace Renault dans une ambiance cosy, soit 50 m² couverts prolongés d’une terrasse sur la plage et le ponton et le canapés confortables & tables basses  ou les plateaux Granini et Lérins, situés en bout de ponton.

    Un décor rouge flamboyant évoquant la passion du cinéma et une sérénité de blanc réservée au restaurant les pieds dans l'eau et au spa. Comme les années passées, un lieu qui sera donc une invitation au voyage, l'endroit idéal entre les projections.

    Bref, comme l'an passé, la plage Majestic (et "Chérie chéri" dont je vous parlerai ces jours prochains) devrait être mon quartier général et l'endroit incontournable du festival et de toutes les équipes de films et personnalités de la Croisette.

    Suivez également toute l'actualité de la plage Majestic sur son site officiel "Cannes addict" dans les liens duquel vous pourrez retrouver un blog que vous connaissez bien...

    Je vous reparlerai également prochainement des lieux cannois incontournables, et donc de la plage Majestic 63, sur mon nouveau blog In the mood for luxe.

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  • "Tournée" de Mathieu Amalric - Compétition officielle - Festival de Cannes 2010

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    © Le Pacte

    tournee.jpgJe termine ma série de trois articles consacrés aux films français de la compétition officielle 2010. J'évoquerai ultérieurement ceux de la sélection "Un Certain Regard". Après Bertrand Tavernier et sa "Princesse de Montpensier", Xavier Beauvois et "Des hommes et des dieux", c'est donc au tour de Mathieu Amalric pour "Tournée".

    Quatrième film de Mathieu Amalric (après "Mange ta soupe" en 1997, "Le stade de Wimbledon" en 2002, "La chose publique"en 2003), "Tournée" est son premier film à figurer en compétition à Cannes même si son troisième film en tant que réalisateur "La chose publique" avait été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et même si, en tant qu'acteur, il a fréquemment monté les marches, notamment en 2007 pour "Le Scaphandre et le papillon" ou encore l'an passé pour "Les herbes folles".

    Synopsis:  Un ex-producteur de spectacles fait son come-back avec une troupe de filles du New Burlesque : du strip-tease haut en couleurs sur les routes de France !

    Sortie en salles: le 30 juin 2010

    Lieux de tournage: Nantes, La Rochelle, Rochefort, Oléron, Paris

    Avec: Mathieu Amalric, Mimi Le Meaux, Kitten On The Days, Dirty Martini...

    C'est lors d'un casting aux Etats-Unis que Mathieu Amalric a recruté ses actrices pour cette comédie. Le producteur devait être interprété par le producteur Paulo Branco avant que Mathieu Amalric se décide à endosser lui-même le rôle.

    Remarques: Un film qui, sur le papier, n'a rien des "standards" d'une palme d'or mais qui, par son originalité et sa fantaisie, pourrait plaire à une personnalité comme Tim Burton, président du jury 2010. Qui sait? Avec son sujet décalé, ce road movie d'un (petit) budget de 4 millions d'euros pourrait bien créer la surprise...

    Films déjà présentés à Cannes par Mathieu Amalric:

    • 2009 - LES HERBES FOLLES - En Compétition Interprète
    • 2008 - UN CONTE DE NOËL - En Compétition Interprète
    • 2007 - ACTRICES (ACTRICES (LE RÊVE DE LA NUIT D'AVANT)° - Un Certain Regard Interprète
    • 2007 - LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON- En Compétition Interprète
    • 2006 - UN LEVER DE RIDEAU - Hors Compétition Interprète
    • 2006 - QUAND J'ÉTAIS CHANTEUR - En Compétition Interprète
    • 2006 - LES SIGNES - Hors Compétition Interprète
    • 2001 - AMOUR D'ENFANCE - Un Certain Regard Interprète
    • 1998 - L'INTERVIEW - En Compétition Interprète
    • 1996 - COMMENT JE ME SUIS DISPUTÉ...(MA VIE SEXUELLE) - En Compétition Interprète

    Filmographie

    En tant qu'acteur:

    1984 : Les Favoris de la lune d'Otar Iosseliani - Julien

    1992 : La Chasse aux papillons d'Otar Iosseliani

    1992 : La Sentinelle d'Arnaud Desplechin

    1993 : Lettre pour L... de Romain Goupil

    1995 : Le Journal du séducteur de Danièle Dubroux - Sébastien

    1995 : Tom est tout seul de Fabien Onteniente - Un copain de Tom

    1996 : Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin - Paul Dédalus

    1996 : Généalogies d’un crime de Raoul Ruiz - Yves

    1998 : On a très peu d’amis de Sylvain Monod - Ivan

    1998 : Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers) de Bruno Podalydès - Atchoum

    1998 : Alice et Martin d'André Téchiné - Sauvagnac

    1998 : Fin août, début septembre d'Olivier Assayas - Gabriel

    1999 : Trois Ponts sur la rivière de Jean-Claude Biette - Arthur Echéant

    1999 : Adieu, plancher des vaches ! d'Otar Iosseliani - un client au bar

    1999 : La Fausse Suivante de Benoît Jacquot - Lélio

    2000 : L'Affaire Marcorelle de Serge Le Péron - Fourcade

    2000 : La Brèche de Roland (moyen-métrage) d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu - Roland

    2001 : Léaud l'unique (TV) de Serge Le Péron - lui-même

    2001 : Zaide, un petit air de vengeance (TV) de Josée Dayan - Luigi Scarofolo

    2001 : Amour d'enfance d'Yves Caumon - Paul

    2002 : Lundi Matin d'Otar Iosseliani - Voix de Nicolas

    2002 : Les Naufragés de la D17 de Luc Moullet - l'astrophysicien

    2002 : Lulu de Jean-Henri Roger - l'avocat

    2002 : C'est le bouquet de Jeanne Labrune - Stéphane

    2003 : Un homme, un vrai d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu - Boris

    2003 : Mes enfants ne sont pas comme les autres de Denis Dercourt - Gérald

    2004 : Inquiétudes de Gilles Bourdos - le professeur d'arts plastiques

    2004 : Le Pont des Arts d'Eugène Green - un spectateur du Nô

    2004 : Rois et Reine d’Arnaud Desplechin - Ismaël

    2005 : La Moustache d'Emmanuel Carrère - Serge

    2005 : Au large de François-Christophe Marzal

    2005 : J'ai vu tuer Ben Barka de Serge Le Péron - Philippe Bernier

    2005 : Munich de Steven Spielberg - Louis

    2005 : Marie Antoinette de Sofia Coppola - l’homme au bal masqué

    2005 : Michou d'Auber de Thomas Gilou - Jacques

    2006 : Quand j'étais chanteur de Xavier Giannoli - Bruno

    2006 : Fragments sur la grâce de Vincent Dieutre - un lecteur

    2006 : La Question humaine de Nicolas Klotz - Simon

    2006 : Le Grand Appartement de Pascal Thomas - Martin

    2006 : Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel - Jean-Dominique Bauby

    2007 : Actrices de Valeria Bruni Tedeschi

    2007 : L'Histoire de Richard O. de Damien Odoul – Richard O.

    2007 : Un secret de Claude Miller - François adulte

    2007 : Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin - Henri

    2008 : De la guerre de Bertrand Bonello - Bertrand

    2008 : Quantum of Solace de Marc Forster - Dominic Greene

    2008 : L'Ennemi public n° 1 de Jean-François Richet - François Besse

    2009 : Visage de Tsai Ming-liang - L'homme du fourré

    2009 : Bancs publics (Versailles Rive-Droite) de Bruno Podalydès - Le père au landau

    2009 : Les Derniers Jours du monde d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu - Robinson

    2009 : Les Herbes folles d'Alain Resnais - Bernard de Bordeaux

    2010 : Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson

    2010 : Tournée de Mathieu Amalric

    En tant que réalisateur:

    1985 : Marre de café, court-métrage.

    1986 : La Seule différence c’est que les cafés sont plus chers, court-métrage.

    1991 : Sans rire, court-métrage.

    1993 : Les Yeux au plafond, court-métrage.

    1997 : Mange ta soupe

    2001 : Le Stade de Wimbledon

    2002 : Tu vois loin, vidéo-clip pour le groupe Eiffel.

    2003 : La Chose publique

    2010 : Tournée

    Mathieu Amalric évoque "Tournée" sur Allociné:

    Bonus: La critique du "Scaphandre et le Papillon" présenté en compétition du 60ème Festival de Cannes et dans lequel Mathieu Amalric interprétait le rôle principal. Le film avait alors reçu le prix de la mise en scène

    "Le Scaphandre et le Papillon" de Julian Schnabel

    En décembre 1995, un accident vasculaire brutal a plongé Jean-Dominique Bauby, rédacteur en chef du magazine  Elle et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées. Atteint de ce que la médecine appelle le «  locked-in syndrome » -littéralement : enfermé à l’intérieur de lui-même-, il ne pouvait plus parler, bouger, ni même respirer sans assistance. Dans ce corps inerte, seul un cil bouge. Ce cil devient son lien avec le monde, avec les autres, avec la vie. Il cligne une fois pour dire oui, deux fois pour dire non. Avec son cil, il arrête l’attention de son visiteur sur les lettres de l’alphabet qu’on lui dicte et forme des mots, des phrases, des pages entières… Avec son cil, il écrit ce livre, le Scaphandre et le papillon, dont chaque matin pendant des semaines il a mémorisé les phrases avant de les dicter…

    b31884d1b43472f6bcca206124b45095.jpgAvec un tel sujet, on pouvait redouter le pire : le pathos et le mélodrame outrancier, la performance ostentatoire et ridicule d’un acteur dans un rôle de composition-à-oscar-césar-prix d’interprétation. C’est donc avec quelques réticences que je suis allée à la projection de ce film présenté en compétition officielle du 60ème Festival de Cannes. Devant le palais des festivals, la valse poétique et multicolore d’un lâcher de papillons gigantesques et somptueux a précédé la projection dans le grand Théâtre Lumière.

     Puis, l’obscurité, le générique…et nous nous retrouvons avec Jean-Dominique Bauby enserrés dans son scaphandre qu’est son corps inerte, puisque la première moitié du film est entièrement filmée en caméra subjective. Dès les premiers plans, nous épousons son regard flou et précis, incisif même, guidés par la voix off de Mathieu Amalric. Véritable métaphore du cinéma, son regard est sa fenêtre sur le monde, sa caméra. Immobile comme l’est le spectateur sur son fauteuil, il s’évade et papillonne par la mémoire et par l’imagination, de son corps et de l’hôpital maritime de Berck où il est soigné, comme le spectateur s’évade de la salle de cinéma par les images projetées sur l’écran. L’identification est donc immédiate, d’autant plus qu’il porte un regard lucide et non moins ironique sur sa situation, sans jamais s’apitoyer sur son sort.

    Auparavant aveugle et sourd à la beauté du monde, il n’a jamais aussi bien vu que d’un seul œil. Vu et ressenti. C’est en effet un film sens-uel et sens-ationnel : tout ce que Jean-Dominique Bauby  ne peut saisir, son regard s’en empare avec gourmandise, rattrapant au vol les moments de bonheur qu’il a auparavant laissés s’envoler. Ce film nous saisit, nous enlace, nous enserre, délicieux enserrement celui-là, nous arrache à sa réalité et à la nôtre, celle de spectateur, pour ne plus nous lâcher. Enserrés nous aussi, dans son regard virevoltant, qui nous fait éprouver et savourer la liberté comme rarement un film y est parvenu. Par ce qu’il voit : le vent qui s’engouffre dans une chevelure, ou par son regard qui glisse sur une peau nue qui se laisse entrevoir. Par ce dont il se souvient : son dernier voyage, en décapotable, et le frémissement des arbres au-dessus de sa tête. Par le souvenir de ses gestes précipités mais précis, lorsqu’il rasait son père, lui aussi prisonnier, alors qu’il était encore libre d’agir, alors qu’il (en) était inconscient, si pressé, trop pressé.  Par ce qu’il imagine surtout, il s’évade de son scaphandre par la puissance de son imagination débridée : il peut alors tout vivre comme même faire un dîner pantagruélique avec la jeune femme qui prend son livre en notes (Anne Consigny, décidément remarquable, à noter qu’elle retrouve ici son partenaire de Je ne suis pas là pour être aimé, Patrick Chesnais, également remarquable en médecin cassant qui suscite des répliques cinglantes de Jean-Dominique Bauby) à laquelle il n’est pas insensible, il peut aussi voir des glaciers s’effondrer puis se reconstruire. Son monde s’effondrer et le reconstruire. Parce que si son corps n’existe plus, par la pensée, il est tour à tour : séduisant, en colère, ironique voire cynique, cruel parfois mais en tout cas VIVANT. Si le scaphandre l’empêche de se mouvoir, le papillon peut l’emmener partout, là où même il n’osait aller quand il était « aveugle et sourd », avant.

    Le scaphandre et le papillon est un vibrant hymne à la vie, à la liberté, à la création surtout. L’art devient pour lui libérateur et même salvateur. Hommage à l’art, à tous les arts : à la peinture (Julian Schnabel est peintre), à l’écriture, au cinéma, à la musique aussi. Les lettres épelées mélodieusement par les différents visiteurs ne sont jamais lassantes et constituent autant de partitions différentes qui nous tiennent en haleine. Le spectateur est alors suspendu aux lèvres de celui ou celle qui parle et qui chante les lettres, à la voix vibrante de vie de Mathieu Amalric.

    A la place d’un livre sur la vengeance au féminin, une sorte de Monte-Christo au féminin qu’il projetait d’écrire avant son accident, Jean-Dominique Bauby va donc écrire sa vie. Celle d’une mort, d’un corps emprisonné à jamais. D’une renaissance aussi, celle de son esprit, si libre et alerte. Sans aucun sentiment de revanche et de vengeance. Seulement contre son orgueil et son aveuglément peut-être.

    Marie-Josée Croze, Anne Consigny, Emmanuelle Seigner toutes formidablement dirigées sont autant de preuves de  l’existence de cet esprit qui ne cesse pas de penser et séduire.  Malgré tout. A cause de cela justement.

    Julian Schnabel parvient à signer un film résolument optimiste sur une histoire tragique. Tout juste peut-on regretter deux plans trop appuyés, l’un sur son père en larmes, et un dernier plan trop appuyé sur son infirmité physique… ce bouleversant tourbillon de vie emporte néanmoins ces deux plans regrettables sur son passage dévastateur et bouleversant.

    Le scaphandre et le papillon est une déclaration d’amour poignante et ironique, lucide et poétique. A la vie. A l’art. A la mer dont parfois on oublie de savourer la beauté de ses changeants reflets d’argent. Une œuvre d’arts.

    Quelques jours après cette projection, je  retrouvais encore des papillons égarés, affolés, éblouis par les lumières impitoyablement et imperturbablement aveuglantes, agglutinés aux vitrines de la Croisette. La frontière est décidément si fragile entre le sublime et la laideur, entre un papillon et un scaphandre... Ce film nous le rappelle magnifiquement, justifiant ainsi amplement son prix de la mise en scène du 60ème Festival de Cannes.

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  • "Des hommes et des dieux " de Xavier Beauvois - compétition officielle 2010

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    Je poursuis aujourd'hui ma présentation des films français en compétition du Festival de Cannes 2010 avec, après "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier, " Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois.

    Synopsis: Un monastère au milieu des montagnes dans un pays du Maghreb, dans les années 90… Huit moines cisterciens français vivent en harmonie avec la population musulmane. Ils sont proches des villageois et partagent avec eux fêtes et labeur, leur dispensant au quotidien les soins médicaux dont ils ont besoin. Un jour, dans cette région, des ouvriers étrangers sont massacrés par une trentaine d’hommes armés. La panique s’empare des habitants. L’armée tente d’imposer aux moines une protection renforcée mais ces derniers refusent. Peu de temps après, les moines reçoivent la visite des intégristes qui revendiquent le massacre. Christian, le frère prieur de la communauté, s’oppose à Ali Fayattia, le chef des hommes armés. Par son sang-froid et ses paroles, Christian parvient à les faire partir. Mais le doute s’installe chez les moines. Certains veulent quitter le monastère ; d’autres insistent pour rester. Christian propose à tous un temps de réflexion avant de prendre une décision collective. Les moines tentent de continuer à vivre comme avant, mais l’atmosphère devient chaque jour plus lourde. Eux-mêmes sont amenés à soigner certains terroristes, ce qui provoque la colère des autorités. Ces dernières tentent alors de faire pression pour forcer les religieux à rentrer en France. Christian décide d’organiser un nouveau vote à main levée : cette fois, les moines décident à l’unisson de rester coûte que coûte…

      C'est Lambert Wilson qui interprètera le leader de ces moines.

     Le film évoque donc  en réalité l'enlèvement,  en 1996, pendant la guerre civile algérienne, de sept moines trappistes de Tibbhirine. Ceux-ci furent retrouvés assassinés deux mois plus tard. Ce massacre fut longtemps attribué au Groupe Islamiste Armé avant qu'un général français à la retraite n'évoque une bavure de l'armée algérienne. En effet, depuis un hélicoptère, l'armée algérienne aurait mitraillé un camp en pensant qu'il s'agissait d'un repère du GIA avant de décapiter les cadavres pour qu'on croit cet assassinat commis par des terroristes.

    Casting: Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Sabrina Ouazani, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach, Roschdy Zem...

    Un sujet donc difficile et courageux. Ainsi, pour des raisons de sécurité, le tournage n'a pas eu lieu en Algérie mais au Maroc.

     C'est le décorateur césarisé d'Un prophète, Michel Barthélémy qui a ainsi reconstitué le monastère.

    C'est 15 ans après avoir obtenu le prix du jury pour "N'oublie pas que tu vas mourir" que Xavier Beauvois revient sur la Croisette. Un sujet dont l'exigence pourrait lui valoir les faveurs du jury qui, depuis quelques années, affectionne ce type de sujet.

    Films déjà présentés à Cannes par Xavier Beauvois

    Le Palmarès cannois de Xavier Beauvois

    Filmographie de Xavier Beauvois

    1991 : Nord

    1995 : N'oublie pas que tu vas mourir

    2000 : Selon Matthieu

    2005 : Le Petit Lieutenant

    2010 : Des hommes et des dieux

    Bonus: la critique du "Petit Lieutenant" de Xavier Beauvois

    A l’image de ce petit lieutenant (Jalil Lespert) lorsqu’il entre à la 2ème division de police judiciaire et dont Xavier Beauvois trace le portrait, c’est avec enthousiasme que je suis entrée dans la salle de cinéma. C’est donc avec la même stupeur que lui que je me suis retrouvée plongée dans cet univers âpre, filmé sans démagogie ni complaisance. Le contraste n’en était que plus saisissant. Quelques minutes à peine après le début du film, après la parade en uniforme, impeccable, rectiligne, mécanique, institutionnelle, la réalité reprend ses droits, imparfaite, chaotique car humaine et donc faillible, aussi.

     

    Les failles sont d’abord celles de Caroline Vaudieu, (Nathalie Baye) qui revient dans ce service qu’elle avait abandonné trois ans auparavant, pour cause d’alcoolisme. Peu à peu des liens vont se tisser entre cette femme qui a perdu son enfant et ce jeune homme à l’enthousiasme juvénile.

     

     Xavier Beauvois aime et connaît le cinéma et cela se voit, se montre même, un peu trop. A dessein nous l’avons compris. Son petit lieutenant et ses collègues sont en effet imprégnés par le cinéma comme nous le (dé)montrent les affiches qui décorent les murs du commissariat , une affiche différente à chaque fois ou presque : le convoyeur, Seven, Il était une fois en Amérique, les 400 coups, Podium. A croire que les policiers de la PJ ont raté leur vocation d’exploitants. Derrière le petit lieutenant, on reconnaît même une photo du Clan des Siciliens. Tout cela pour insister sur ce que le Petit Lieutenant dira lui-même, c’est à cause des films qu’il a voulu faire ce métier, pour conduire avec un gyrophare et se sentir invulnérable aussi apparemment. Seulement voilà, la réalité, c’est tout sauf du cinéma aseptisé et manichéen, c’est tout sauf cet idéal magnifié par le prisme d’un grand écran qui mythifie ceux qu’ils immortalisent. La réalité (la mortalité même) ne se divise pas en deux, non, elle se dissèque comme ce corps entre les mains du médecin légiste dont un son déchirant nous fait comprendre le terrible labeur, et nous poursuivra longtemps. Le bruit déchirant de la confrontation à la réalité.

     

    Réalité, réalisme : leitmotiv de ce film qui semble même emprunter à Depardon l’effroyable réalité de Faits divers. Beauvois fait même tourner un vrai SDF et s’est longuement documenté avant de réaliser son film, ce qui contribue à lui donner cet aspect documentaire. Ici les (anti) héros meurent, pleurent, faillissent. Depardon beaucoup plus que 36, quai des Orfèvres donc, dont ce film est presque le contraire, dans son recours à la musique notamment, celle-ci étant aussi omniprésente, voire omnisciente dans l’un, qu’elle est absente dans l’autre. L’alcool aussi, est aussi omniscient que l’était la musique dans le film précédemment évoquée. Peut-être trop. Pour nous faire comprendre les fêlures, les failles, encore, la réalité avec laquelle il faut composer.

     

    Malgré cet aspect didactique quelque peu agaçant, Le petit Lieutenant n’en reste pas moins un constat, une radiographie d’une implacable lucidité dans laquelle Nathalie Baye excelle, son regard ou l’inflexion de sa voix laissant entrevoir en une fraction de seconde les brisures de son existence derrière cette force de façade. D’ailleurs, encore une fois, c’est surtout à ces fêlures que s’est intéressé Beauvois , bien loin des films policiers initiateurs de la vocation du petit Lieutenant. Ce petit Lieutenant c’est Jalil Laspert qui n’a pas fini de nous démontrer l’infinitude des nuances de ses ressources humaines depuis le film éponyme. Bref, un film d’une poignante âpreté, parfois un peu trop didactique, un didactisme que la composition incroyable de ses interprètes principaux (N.Baye, J.Lespert mais également R.Zem) nous fait finalement occulter.

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