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IN THE MOOD FOR CANNES 2024 - Page 108

  • Programme de Cannes Classics 2007

    medium_hommes.JPGDepuis 2004, les films de patrimoine sont regroupés sous l’enseigne CANNES CLASSICS. Cannes Classics souhaite mettre le prestige du Festival au service du cinéma retrouvé, des copies restaurées et des ressorties en salles ou en DVD des grandes œuvres du passé. Cette programmation est présentée salle Buñuel du Palais des Festivals et, pour quelques films, reprise au Cinéma de la Plage et dans la salle La Licorne à Cannes.

    Cannes Classics 2007
    est placé sous le parrainage d’Andrzej Wajda, qui viendra présenter une copie restaurée de KANAL (ILS AIMAIENT LA VIE), Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes 1957 (il y a 50 ans !) et en présence de Jane Fonda qui rendra hommage à son père, Henry Fonda, lors de la projection de TWELVE ANGRY MEN (12 HOMMES EN COLERE) de Sydney Lumet (1957) le samedi 26 mai.

    Cannes Classics 2007 se compose de … trois événements :

    - naissance de la World Cinema Foundation
    - le centenaire de John Wayne
    - les films Shakespeariens de Laurence Olivier
     

    et de quatre documentaires sur le cinéma consacrés à :

    - Marlon Brando
    - Maurice Pialat
    - Pierre Rissient
    - Lindsay Anderson

    et de dix copies restaurées.

    1. Evénements

    a) Naissance de la World Cinema Foundation

    La World Cinema Foundation sera lancée à Cannes lors d’une conférence de presse le 22 mai. Seront présentés trois films soutenus par Walter Salles (Brésil), Cristi Puiu (Roumanie) et Martin Scorsese (USA).

    TRANSES d’Ahmed El Maanouni (Maroc, 1981)
    Restauré par la Cineteca di Bologna
    Présenté par Martin Scorsese

    LIMITE de Mario Peixoto (Brésil, 1931)
    Restauré par la Cinemateca Brasileira, VideoFilmes, Archives Mario Peixoto, avec la participation d'Arte France
    Présenté par Walter Salles

    LA FORET DES PENDUS de Liviu Ciulei (Roumanie, 1964)
    Restauré par l’Archive nationale du film de Roumanie
    Présenté par Cristi Puiu
     
    b) Centenaire John Wayne


    medium_rio_bravo.JPGNé le 26 mai 1907, John Wayne aurait eu 100 ans en 2007. La Batjac Productions, maison de production créée par John Wayne et aujourd’hui gérée par
    Gretchen Wayne, a proposé au Festival de Cannes de célébrer ce centenaire en présentant deux films de John Wayne parmi la centaine qu’il a tournés entre le début des années vingt chez John Ford et Raoul Walsh, jusqu’à The Shootist (Le Dernier des géants) de Don Siegel en 1976.

    HONDO (3D) de John Farrow (USA, 1953)
    Copie restaurée par Batjac Productions

    Présentation par Gretchen Wayne
    A noter que la projection se fera dans les conditions originelles, c’est-à-dire en projection 3D.

    RIO BRAVO
    de Howard Hawks (USA, 1959)
    Copie restaurée par Warner Bros.

    c) Laurence Olivier filme William Shakespeare

    Laurence Olivier, né le 22 mai 1907 et décédé le 11 juin 1979, consacra une grande partie de sa vie de comédien de théâtre à William Shakespeare. Devenu acteur de cinéma, il réalisa aussi trois films tirés de trois œuvres célèbres du dramaturge anglais. Cette trilogie Shakespearienne sera présentée par Granada International en copies numériques.

    HAMLET (Grande-Bretagne, 1948)
    Le film sera précédé du court métrage d’Humphrey Jennings, WORDS FOR BATTLE (Grande-Bretagne, 1941), commentaire de Laurence Olivier (restauré par le British Film Institute)
    Copie restaurée par Granada International
    Présentation par Fiona Maxwell

    HENRY V
    (Grande-Bretagne, 1944)

    RICHARD III (Grande- Bretagne , 1955)


    3. Sélection des copies restaurées et des copies neuves

    POURQUOI ISRAEL de Claude Lanzmann (France, 1973)
    Restauration: Why Not Productions

    BOUND BY CHASTITY RULES de Shin Sang-Ok (Corée du sud, 1962)
    Restauration: Korean Film Archives

    DONNE-MOI TES YEUX de Sacha Guitry (France, 1943)
    Restauration: Cinémathèque française / Studio Canal

    MIKEY AND NICKY d’Elaine May (USA, 1976)
    Nouvelle copie: Carlotta Films

    medium_bandera.JPGLA BANDERA de Julien Duvivier (France, 1935)
    Restauration: CNC – Archives françaises du film / SND

    SUSPIRIA de Dario Argento (Italie, 1977)
    Restauration: Luciano Tovoli / Wild Side Films

    LES AVENTURES DE PRINCE ACHMED de Lotte Reiniger (Allemagne, 1926)
    Restauration: Deustches Filmmuseum Frankfurt am Main

    DRACULA de Terence Fisher (Angleterre, 1958)
    Restauration: British Film Institute / Swashbuckler Films

    YOYO de Pierre Etaix
    Restauration: Fondation Groupama Gan pour le cinéma

    Pour connaître les horaires des projections rendez-vous sur le Site officiel du Festival de Cannes: http://www.festival-cannes.org .

     

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  • Programme de la Semaine internationale de la Critique 2007

    medium_semaine.JPGLongs-métrages

    A via láctea (La voie lactée) de Lina Chamie (Brésil)

    Funukedomo, Kanashimi No Ai Wo Misero (FUNUKE, Show Some Love, You Losers !) de Daihachi Yoshida (Japon)

    Nos retrouvailles de David Oelhoffen (France)

    Voleurs de chevaux de Micha Wald (Belgique / France / Canada)

    Párpados azules d’Ernesto Contreras (Mexique)

    XXY de Lucía Puenzo (Argentine / Espagne / France)

    Meduzot (Les méduses) d’Etgar Keret & Shira Geffen (Israël/France)

    Court-métrages

    Um ramo (Un rameau) de Juliana Rojas & Marco Dutra

    Madame Tutli-Putli de Chris Lavis & Maciek Szczerbowski

    Saliva d’Esmir Filho (Brésil)

    Rabbit Troubles de Mitovski & Kalev

    Fog (Brouillard) de Peter Salmon (Nouvelle-Zélande)

    La route, la nuit de Marine Alice Le Du (France)

    Both de Bass Bre’che (Royaume-Uni / Liban)

    Coup de coeur

    El asaltante de Pablo Fendrik (Argentine)

    Soirée d’ouverture

    medium_heros.JPGHéros de Bruno Merle (France)

    Soirée de clôture

    Expired de Cecilia Miniucchi (Etats-Unis)

    Documentaire

    The Mosquito Problem and Other Stories d’Andrey Paounov (Bulgarie / Etats-Unis / Allemagne) 

    Séance "Très Spéciale"

    El orfanato (L’orphelinat) de Juan Antonio Bayona (Espagne)

    A l’intérieur de Julien Maury & Alexandre Bustillo (France)

    Séance spéciale au palais

    Malos hábitos (Mauvaises habitudes) de Simón Bross (Mexique)

    Moyens métrages

    Primrose Hill de Mikhaël Hers (France)

    Situation Frank de Patrik Eklund (Suède)

    Prix du syndicat français de la critique du meilleur court métrage 2006

    Chambre 616 de Frédéric Pelle (France)

     Gael García Bernal sera l’ambassadeur de la 46e édition de la Semaine de la Critique

    Révélation Fipresci de l'année

    yo de Rafa Cortéz (Espagne)

    Séance en partenariat avec RFI

    Ezra de Newton Aduaka (France / Autriche / Nigeria)

    La Collection Canal+ Ecrire pour...

     Arno, Benjamin Biolay, Mathieu Boogaerts, Alain Chamfort, Oxmo Puccino, Rachid Taha, Jeanne Cherhal, Diam’s, Olivia Ruiz, Sheila

    Prenez de jeunes réalisateurs de courts métrages, ajoutez des chanteurs confirmés enchantés à l’idée de faire leurs premiers pas de comédiens, proposez aux premiers d’écrire des films sur mesure pour les seconds, laissez les Courts et Créations mélanger le tout et vous obtiendrez la nouvelle COLLECTION ECRIRE POUR… !    

     Kozak d’Olivier Fox (France)

    Le Créneau de Frédéric Mermoud (France / Suisse)

    La 17e Marche de Karim Adda (France)

    Chute libre d’Olivier Dorigan (France)

    Un train de retard de Jeanne Gottesdiener (France)

    Pour connaître l'intégralité de la programmation de la Semaine de la Critique et les horaires des projections, je vous renvoie au Site officiel de la Semaine de la Critique.

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  • Là où le festivalier se fait chercheur d'or...

    Cannes, ce sont bien sûr les films en compétition et leur retentissement international ou encore les avant-premières évènementielles hors compétition mais parfois, aussi, dans de petites salles du palais des festivals sont projetés des films plus confidentiels, loin du vacarme magistral, à la fois effrayant et fascinant, de la Croisette.  Le festivalier se fait alors chercheur d'or partant en quête de pépites cinématographiques: anciennes avec les rétrospectives de chefs d'oeuvre du septième art  ou à venir avec des avant-premières.

    En 2006, fut ainsi projeté le dernier film d'Anne Fontaine intitulé "Nouvelle chance". A cette occasion, je vous propose donc la critique de ce film mais aussi la critique d'un autre film d'Anne Fontaine qui ne fut pas présenté à Cannes mais qui fait partie de mon panthéon cinématographique:  "Entre ses mains."

    Anne Fontaine a également présidé le jury "Un Certain Regard" en 2002, une sélection très souvent de très grande qualité dont je vous ai déjà longuement parlé ici: voir l'article sur Un Certain Regard.

    Critique de Nouvelle chance d'Anne Fontaine, film présenté hors compétition au Festival de Cannes 2006.

    medium_18669724.jpgAprès la passion douloureuse et le drame poignant, fascinant, inquiétant, troublant, avec Entre ses mains (critique à la fin de cet article), Anne Fontaine a changé de registre pour mettre en scène une comédie fantaisiste non dénuée d’ironie délicieusement cruelle.

     Comme souvent dans les comédies, les destins des personnages principaux, si dissemblables, n’avaient aucune raison de se croiser. Il y a Odette Saint-Gilles (Danielle Darrieux), vieille actrice oubliée dans un centre social; Augustin Dos Santos ( Jean-Christian Sibertin-Blanc), garçon de piscine à l'hôtel Ritz; Bettina Fleischer (Arielle Dombasle), héroïne de feuilleton populaire et accessoirement cliente du Health club du Ritz; et Raphaël (Andy Gillet), jeune homme à la beauté troublante, travaillant au centre social où loge Odette. Augustin est aussi metteur en scène pour des centres, des foyers, des entreprises… et en l’espèce il doit mettre en scène une pièce pour un spectacle d’entreprise. Il décide de mettre en scène une pièce du XVIIIème trouvée chez Odette, une histoire de passion et de rivalité féminine. Il va donc réunir ces êtres dissemblables et leur donner une nouvelle chance d'assouvir leurs rêves...

    Jean-Christian Sibertin-Blanc (le frère d’Anne Fontaine) reprend ici le personnage d’Augustin qu’elle avait créé et déjà mis en scène dans Augustin (1995) et Augustin roi du kung-fu (1999). Personnage lunaire aux idées incongrues, insolites, avec un naturel désarmant, il ne recule devant rien pour mettre son projet à exécution : ni demander à Jack Lang (qui fait aussi ses débuts au cinéma, d’autres diraient qu’il ne fait que ça, je leur en laisse la responsabilité) un lieu pour ses répétitions, ni arranger une rencontre aquatique entre Odette et Bettina, dans la piscine du Ritz.

     En présentant le film, Anne Fontaine a précisé qu’elle avait songé aux acteurs avant d’écrire son scénario, cela se ressent dans son écriture avant tout centrée sur ses acteurs, donc. Elle a également précisé que si Danielle Darrieux était absente c’était parce qu’elle déménageait pour la cinquième fois en deux ans, tournée vers l’avenir, toujours, encore, merveilleusement...à 89 ans.

     Nouvelle chance est d’ailleurs surtout un magnifique hommage à Darielle Darrieux (Avec plus de 130 films à son actif, tournés sous la direction des plus grands -de Claude Autant-Lara à François Ozon en passant par Max Ophüls, Claude Chabrol et Benoît Jacquot-, elle fut l'égérie du réalisateur Henri Decoin qui lui offrit la vedette de nombre de ses longs métrages - Mademoiselle ma Mère (1936), Abus de Confiance (1938), Battement de Coeur (1940)... - et connut la consécration internationale avec The Rage of Paris d'Henry Koster (1938) et L'Affaire Cicéron (1951) de Joseph L. Mankiewicz.). Ici, elle est tantôt fragile, forte, caustique, cruelle, mourante, incroyablement vivante, bref émouvante, sublime. Elle est filmée sans artifices, parfois en gros plan. Nous voilà plongés dans son regard, un regard incroyablement expressif, nous voilà plongés dans l’Histoire du cinéma français, un regard incroyablement pluriel. Un regard qui perd la vue. Le drame, la mélancolie affleurent, constamment. Ce regard si expressif suffit à nous émouvoir. Nous l’écoutons, la regardons religieusement. Peut-être n’est-ce pas un hasard s’ils répètent dans une église ...

    Danielle Darrieux nous fait oublier le manque de rythme et les faiblesses scénaristiques. D’ailleurs peut-on réellement parler de faiblesse puisque l’objectif n’était pas là? La mise en scène est aussi très théâtrale, l'intérêt n'est pas là non plus et puis après tout il est question de théâtre, aussi. C’est avant tout une histoire d’acteurs, pour ses acteurs, et finalement nous sommes tristes de les quitter, tristes après avoir ri, quand même, aussi. Nous aimerions savoir ce qu’ils vont devenir avec  leurs solitudes, leurs regrets, leurs ambitions.

     Le film pourrait commencer quand il s’achève sur une note de musique et d’amertume. Les dernières minutes nous font ainsi retrouver l’amoralité jubilatoire d’Entre ses mains et des précédents films d’Anne Fontaine (Nathalie, Nettoyage à sec). En quelques plans tout est dit : la cruauté, l’amertume, l’arrivisme et la beauté, encore, finalement, celle de cette dame en noir, radieuse, lumineuse, plongée à jamais dans l’obscurité. Dans Entre ses mains, déjà, la fascination ‘du personnage d’Isabelle Carré pour celui de Benoît Poelvorde et du spectateur pour cette histoire d’amour absolu, dérangeante et non moins sublime- provenait de ses personnages, si ambivalents et si magistralement interprétés.  C’est aussi ce qui fait le charme de cette Nouvelle chance. Oui, rassurez-vous : l’amoralité (et heureusement pas la moralité) est sauve. Rien que pour cela  cette comédie caustique empreinte de charme nostalgique et de la grâce juvénile  de Danielle Darrieux,  vaut la peine que vous leur donniez cette nouvelle chance.

     Entre ses mains: le film "fascinant " d'Anne Fontaine

     

    Fascination. Voilà probablement le terme qui définirait le mieux ce film d’Anne Fontaine. Celle qu’exerce sur Claire (Isabelle Carré), assureur, Laurent, le singulier vétérinaire (Benoît Poelvoorde), venu déclarer un sinistre. Celle qu’exerce sur le spectateur ce film troublant et son duo d’acteurs étonnants. C’est bientôt Noël, c’est à Lille et un tueur en séries sévit depuis quelques jours. Leur rencontre se déroule a priori dans un cadre anodin mais peu à peu la quotidienneté va laisser la place à l’étrangeté d’une relation magnifiquement tragique…

    Progressivement, la caméra vacille et bascule avec Claire dans l’inéluctable, l’inénarrable. Progressivement elle va se retrouver aussi fragile qu’un animal blessé entre ses mains. Des mains qui soignent. Des mains qui tuent peut-être. Des mains qui hypnotisent. Poelvoorde incarne ici ce fauve face à son animalité, ce prédateur de femmes, qui comme les lions qu’il soigne fascinent et effraient. Telle est aussi Claire, (parfaite Isabelle Carré) fascinée et effrayée, blonde hitchcockienne dans l’obscurité tentatrice et menaçante, tentée et menacée. Guidée par une irrépressible attirance pour cet homme meurtri, peut-être meurtrier. Cet homme qui ne cherche pas le bonheur. Juste l’instant. Comme celui de leurs mains qui se frôlent ; de leurs silences et leurs fêlures qui les rapprochent, hors de leur tragique ou quotidienne réalité. Encore une fois Anne Fontaine explore l’irrationalité du désir avec subtilité et avec un salutaire anticonformisme. Benoît Poelvoorde, bouleversant, bouleversé, sidérant, exprime avec nuance l’ambivalence de ce personnage qui tue et donne à Claire le sentiment d’être vivante, qui devrait nous répugner et dont nous comprenons pourtant, (grâce au jeu des deux comédiens et grâce une subtile mise en scène centrée sur les silences et les regards) l’irrépressible sentiment qu’il inspire à Claire qui se met à chanter, à danser. A exister. Anne Fontaine dissèque brillamment chaque frémissement, chaque tremblement dans cette tranquille ville de Province soudainement en proie à la violence comme la tranquille Claire est en proie (la proie aussi) à celle de ses désirs. Les regards hésitants, égarés, déstabilisants, déstabilisés, de Poelvoorde, expriment une pluralité de possibles, l’impensable surtout. L’amour impossible est ici en effet amour impensable. Un film effroyablement envoûtant, dérangeant. Captivant. Fascinant, définitivement.

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  • L'hommage du 60ème Festival de Cannes à Claude Lelouch: d'"Un homme et une femme", palme d'or 1966 à "Roman de gare"

    medium_ardant.JPGCette année le Festival de Cannes a  décidé de rendre hommage à Claude Lelouch en projetant en avant-première "Roman de gare", son dernier film avec Fanny Ardant et Dominique Pinon. J'y serai pour vous  conter cet hommage et cette projection.

     Si parmi mes palmes d'or favorites figurent « Le Guépard » de Visconti (dont je vous ai déjà longuement parlé) et « Elephant » de Gus Van Sant (dont je vous parlerai prochainement),  Un homme et une femme, grand prix du 20ème anniversaire du Festival en 1966 (ex aequo avec « Signore e Signori » -Ces Messieurs dames- de Pietro Germi),  en fait également indéniablement partie.

     Claude Lelouch n’avait alors que 26 ans et cette palme symbolise pour moi magnifiquement ce que représente le Festival de Cannes : une mise en lumière extraordinaire pour un film et un cinéaste. Claude Lelouch a souvent payé le prix de cette réussite précoce et fulgurante. Peu importe : les critiques passent et les films restent…

     Lettre ouverte à M.Claude Lelouch... et à ses détracteurs:

    Visconti, Hitchcock, Resnais, Loach, Melville, Sautet, Costa-Gavras, Chaplin, Capra, Renoir, Carné, Truffaut et…Lelouch. Je l’avoue. Je l’avoue, Claude Lelouch fait partie, (vous faîtes  partie) de ces cinéastes qui m’ont donnée envie de vivre au rythme de ma passion démesurée, dévorante, pour le cinéma.

    medium_un_homme..3.JPGOui, je l’avoue comme on confesserait un crime car cela en est d’ailleurs un pour un certain cénacle pseudo intellectuel du cinéma, un crime passible de regards dédaigneux et méprisants, signifiant à l’inculte que je deviens alors très certainement que je ne n’aurais rien compris au cinéma. Eh bien, je crois pourtant pouvoir me vanter que si, messieurs les censeurs « autodéifiés » ! J’ai compris que le cinéma c’est l’art du montage (aussi). J’ai compris que le cinéma, comme son nom l’indique, est un art (7ème du nom), qu’il n’est pas seulement un spectacle ou un divertissement… mais j’ai aussi compris ce qu’il nous enseigne : la tolérance et l’ouverture d’esprit. J’ai compris qu’il n’est pas contradictoire (au risque de subir de nouveaux regards dédaigneux) d’aimer Lelouch ET Resnais, sans pour autant être dépourvue de tout regard cinématographique ou de tout sens critique.

    Si le cinéma peut (et non doit) vous apporter une vision du monde, il peut aussi vous permettre de vous en évader, et définitivement, non, ce n’est pas incompatible.

    J’ignore si, comme vous le faîtes dire à vos personnages dans « Les Parisiens », le cinéma « c’est mieux que la vie »  mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer. Indéniablement. Passionnément. Passionnément comme vous filmez les acteurs, comme vous filmiez Richard Anconina et Jean-Paul Belmondo, en 1988, dans « Itinéraire d’un enfant gâté », lors de scènes inénarrables et jubilatoires, à l’image de tous vos films, à l’image d’ "Un homme et une femme ".

    Ainsi, déjà, en 1966, vous nous transportiez dans votre univers romanesque, sensible, facétieux, ludique. Déjà vous jouiez avec les méandres du temps, entre passé et présent, entre noir et blanc, nous rappelant donc que le cinéma est l’art du montage, comme on vous reprocha ensuite (injustement) de l’avoir oublié après ce film qui se vit décerner tant de récompenses dont la palme d’or donc mais aussi deux Oscars (on ne pardonne rien au talent).

    Art de l’émotion poussée à son paroxysme aussi, par le truchement de l’histoire la plus simple du monde mais aussi la plus difficile à conter: celle de la rencontre de deux solitudes blessées. Une histoire si singulière et non moins universelle, intemporelle même. Jamais film ne m’avait donnée à ce point la sensation de voir une histoire d’amour naître et vibrer sous mes yeux, d’en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si votre caméra en scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si judicieusement et subtilement filmée. Par le plan d’un regard qui s’évade et s’égare. Par la musique éternelle de Francis Lai qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d’Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Jamais un film ne m’avait donnée cette impression de spontanéité, de vérité presque. Alors monsieur Lelouch, vous avez eu raison de ne pas écouter les critiques continuant à nous conter de « belles histoires », à nous narrer des « hasards et coïncidences », auxquels, grâce à vous, je crois plus que jamais. Je ne sais pas si, comme le disait un des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi », « le pire n’est jamais décevant », mais en tout cas votre cinéma n’est jamais décevant, toujours surprenant et inventif.

    Alors pour répondre à une interrogation de Jean-Louis (interprété par Jean-Louis Trintignant) citant Giacometti« Qu’est- ce que vous choisiriez : l’art ou la vie ?», votre cinéma ne nous donne pas envie de choisir, il sublime les deux.

    Un homme et une femme. Comme tant d’autres. Différents aussi. Différents et singuliers. Comme votre cinéma. Un art qui sublime l’art et la vie donc. Celle de vos spectateurs, aussi, surtout.
     

    Alors, oui, je l’avoue. J’ai revu « un Homme et une femme » un nombre incalculable de fois, j’ai souri en regardant et revoyant « Itinéraire d’en enfant gâté » et l’inénarrable scène de Belmondo apprenant à Anconina à ne pas être surpris, j’ai suivi avec délectation les tribulations des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi » pour qui « le pire n’est jamais décevant » et « le pire n’est jamais certain », je me suis accrochée à mon fauteuil en regardant  votre court-métrage « c’était un rendez-vous » admirative devant la prouesse technique, j’ai décidé de ne jamais cesser de croire aux « Hasards et coïncidences »  et je me suis mise à croire aux « belles histoires » en regardant toutes celles que  vous avez écrites, et filmées.

    Alors merci Monsieur Lelouch de nous avoir ainsi emmenés en voyage…et surtout ne vous arrêtez jamais malgré vos récents échecs…

     Je ne sais pas si le cinéma c’est « mieux que la vie » mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer et l’a sublimée. Indéniablement.

    Je ne sais pas non plus si j’aime autant Deauville grâce à « un Homme et une femme » ou si j’aime autant « Un Homme et une femme » à cause de Deauville mais en tout cas j’aime le cinéma grâce aux deux, liés à jamais dans ma mémoire de cinéphile et de festivalière dans les méandres de laquelle fiction et réalité se confondent délicieusement… Oui, entre fiction et réalité. Passé et présent. Comme dans un film de Lelouch…

    Sandra.M

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  • Programme de la Quinzaine des Réalisateurs

    medium_quinzaine.JPGJe vous ai déjà longuement parlé de le Quinzaine des Réalisateurs (ici), en voici la programmation pour cette édition 2007 avec 23 longs métrages, 12 courts métrages, 1 séance spéciale et 19 nationalité différentes.

    Programme des longs métrages

     Après lui -France - 1h40 (2007) MOREL Gaël

     Avant que j'oublie -France - 1h48 (2007) NOLOT Jacques

     Caramel-Liban, France - 1h36 (2007) LABAKI Nadine 

     Chop Shop -États-Unis - 1h24 (2007) BAHRANI Ramin

     Control-Royaume-Uni, Australie - 1h59 (2007)-CORBIJN Anton

     Dai Nipponjin-Japon - 1h53 (2007)-MATUMOTO Hitosi

     Elle s'appelle Sabine-France - 1h25 (2007)-BONNAIRE Sandrine

     Estado do mundo (O) (L'Etat du Monde)-Portugal - 1h45 (2007)

    AKERMAN Chantal-WEERASETHAKUL Apichatpong-FERRAZ Vicente-ABRAHAM Ayisha-BING Wang-COSTA Pedro 

     Foster Child-Philippines - 1h38 (2007)-MENDOZA Brillante

     France (La)France - 1h42 (2007)-BOZON Serge  

     Garage-Irlande - 1h25 (2007)-ABRAHAMSON Lenny

     Gegenüber(Counterparts)-Allemagne - 1h40 (2007)-BONNY Jan

     Influencia (La)-Espagne, Mexique - 1h23 (2007)-AGUILERA Pedro

     Mutum-Brésil, France - 1h35 (2007)-KOGUT Sandra  

     Ploy-Thaïlande - 1h47 (2007)-RATANARUANG Pen-ek 

     PVC-1-Colombie - 1h25 (2007)-STATHOULOPOULOS Spiros

     Question humaine (La)-France - 2h23 (2006)-KLOTZ Nicolas

     Savage Grace-Espagne, États-Unis, France - 1h37 (2007)-KALIN Tom

     Smiley Face-États-Unis - 1h25 (2006)-ARAKI Gregg

     Tout est pardonné-France - 1h45 (2006)-HANSEN-LØVE Mia

     Un homme perdu(A Lost Man)-Liban, France - 1h37 (2007)-ARBID Danielle 

    Yumurta(Oeuf / Egg)

    Turquie, Grèce - 1h37 (2007)-KAPLANOGLU Semih 

     Zoo-États-Unis - 1h16 (2007)-DEVOR Robinson

                                                                            Séance spéciale

     Cruising-États-Unis, Allemagne - 1h41 (1980)-FRIEDKIN William

    Pour le programme des courts métrages, et le détail de l'hommage à Albert Lamorisse, je vous renvoie au site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs.

     

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Les journées du scénario-2ème édition-

    medium_journees.JPG
    Pour la deuxième année consécutive auront lieu cette année, en parallèle du Festival et dans son cadre, les Journées du scénario initiées par l’UGS (l’Union Guilde des Scénaristes).
     Ces journées proposent notamment le premier marché francophone du scénario à l’occasion duquel 150 scénarios sont mis en ligne pour satisfaire la curiosité des producteurs. Vous pouvez avoir tous les renseignements nécessaires concernant ces journées sur le blog des Journées du scénario. 

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Complément de programmation

    medium_afficge.4.JPGAvant de vous faire un récit personnel du festival à l'image de ce qu'ont pu être mes comptes-rendus des précèdents festivals de Cannes et d'autres festivals de cinéma, en attendant la date fatidique du 16 Mai, je poursuis ici le détail de la programmation de ce 60 ème Festival. 

    1-A la recherche du ballon rouge (titre provisoire) de Hou Hsiao Hsien avec Juliette Binoche fera l'ouverture du Certain Regard, jeudi 17 mai.

    2-Du Levande de Roy Andersson et Una Novia Errante de Ana Katz complètent cette sélection Un Certain Regard.

    3-Young Yakusa de Jean-Pierre Limosin sera programmé en séance spéciale.

    4-Enfin, lors d'une soirée consacrée à l'Algérie le vendredi 25 mai, Mehdi Charef présentera son nouveau film Cartouches Gauloises.

    Catégories : SEANCES SPECIALES, UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Le programme et les jurys dévoilés!

    medium_afficge.3.JPGAnnoncés ce midi, voici toute la programmation du 6Oème Festival de Cannes ainsi que ses jurys. medium_Sfar.3.JPGJ’y reviendrai très prochainement pour les commenter. En attendant, je vous laisse déguster le programme de cette savoureuse et tant attendue 60ème édition…

    Le jury des longs métrages de la compétition officielle

    Stephen Frears, Président, entouré de :

    Maggie Cheung (actrice – Hong Kong)

    Toni Collette (actrice – Australie)

    Maria De Medeiros (actrice, Réalisatrice – Portugal)

    Sarah Polley (actrice, Réalisatrice –Canada)

    Marco Bellocchio (réalisateur – Italie)

    Orhan Pamuk (écrivain)

    Michel Piccoli (acteur et réalisateur – France)

    Abderrahmane Sissako (réalisateur – Mauritanie)

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    Jury de la Cinéfondation et des courts métrages :

     Jia Zhang Ke, Président (Réalisateur-Chine)

    Niki Karimi (Actrice-Iran)

    Deborah Nadoolman Landis (Créatrice de costumes-Etats-Unis)

    J.M.G Le Clézio (Ecrivain-France)

    Dominik Moll (Réalisateur-France)

    -----------------------------------------------------------------------------------

    Jury Un Certain Regard

    Présidente : Pascale Ferran

    Jasmine Trinca

    Cristi Puiu

    Kent Jones

    Bian Qin

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    Jury de la Caméra d’or :

    Président : Pavel Longuine

    Julie Bertucelli

    Clotilde Courau

    Renato Berta

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    Sélection Officielle :

    La compétition

    Film d’ouverture : My Blueberry nights de Wong Kar Wai

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    4 Mois, 3 semaines et 2 jours - Cristian Mungiu

    Alexandra - Alexandre Sokurov

    Death proof- Quentin Tarantino

    Breath - Kim Ki-duk

    De l'autre côté - Fatih Akin

    Import / Export - Ulrich Seidl

    Izgnanie - Andrei Zviaguintsev

    La Forêt de Mogari - Naomi Kawase

    La Nuit nous appartient - James Gray

    Le Scaphandre et le papillon - Julian Schnabel

    Les Chansons d'amour - Christophe Honoré

    L'Homme de Londres - Bela Tarr

    Lumière silencieuse - Carlos Reygadas

    No country for old men - Ethan & Joel Coen

    Paranoid Park - Gus Van Sant

    Persépolis - Marjane Satrapi & Vincent Paronnaud

    Promets-le moi - Emir Kusturica

    Secret sunshine - Lee Chang-Dong

    medium_zodiac.JPGTehilim - Raphaël Nadjari

    Une vieille maîtresse - Catherine Breillat

    Zodiac - David Fincher

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    Un Certain Regardmedium_regard07.JPG

    Le rêve de la nuit d’avant-Valeria Bruni-Tedeschi

    Calle Santa Fe – Carmen Castillo

    Chung Lee-Isaac-Muyurangabo

    Lola Doillon- Et toi t’es sur qui?

    Enrique Fernandes

    Cesar Charlone-El Bano del Papa

    Eran Kolirin-La Visite de la Fanfare

    Harmony Korine-Mister Lonely

    Kadri Kousaar-Magnus

    Li Yang-Mang  Shan

    Danuele Luchetti-Mon Frère est Fils Unique

    Cristian Nemescu-California Dreamin’(Sans Fin)

    Jaime Rosales-La Soledad

    Barbet Schroeder-L’avocat de la terreur

    Céline Sciamma-Les pieuvres

    Robert Thalheim-Am Ende Kommen Touristen

    Ekachai Uekrongtham-Kuaile Gonchang

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    Sélection officielle : films présentés hors compétition

     

    A Mighty Heart - Michael Winterbottom

    Boarding gate - Olivier Assayas

    Go Go Tales - Abel Ferrara

    Ocean's 13 - Steven Soderbergh

    Sicko - Michael Moore

    U2 3D - Catherine Owens & Mark Pellington

    Séances spéciales

    Chronique d'une femme chinoise - Wang Bing

    La Guerre - Ken Burns & Lynn Novick

    Le Dernier virage - Leila Conners Petersen & Nadia Conners

    Retour en Normandie - Nicolas Philibert

    Film du 60e anniversaire

    Chacun son cinéma - Théo Angelopoulos, Olivier Assayas Olivier, Bille August, Jane Campion, Youssef Chahine, Michael Cimino, Joel Coen, Ethan Coen, David Cronenberg, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Manoel de Oliveira, Raymond Depardon, Atom Egoyan, Amos Gitaï, Hou Hsiao Hsien, Alejandro González Inárritu, Chen Kaige, Wong Kar-Wai, Aki Kaurismäki, Kiarostami Abbas, Takeshi Kitano, Andrei Konchalovsky, Claude Lelouch, Ken Loach, Tsai Ming-liang, Nanni Moretti, Roman Polanski, Raoul Ruiz, Walter Salles, Elia Suleiman, Gus Van Sant Gus, Lars von Trier, Wim Wenders et Zhang Yimou.

    Hommages du 60e anniversaire

    Boxes - Jane Birkin

    Centochiodi - Ermanno Olmi

    Roman de gare - Claude Lelouch

    Ulzhan - Volker Schlöndorff

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    Les rendez-vous du festival :

    -La leçon de cinéma de Martin Scorsese

    -La leçon d’acteur de Sergio Castellito

    -La leçon de musique de Howard Shore, en présence de David Cronenberg

    -Un hommage à Henry Fonda, en présence de sa fille Jane Fonda

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    Cannes classics- Documentaires sur le cinéma :

    Maurice Pialat, l’amour existe par Anne-Marie Faux et Jean-Pierre Devillers

    Brando par Mimi Freedman et Leslie Greif

    Lindsay Anderson, never apologize par Mike Kaplan

    Pierre Rissient par Todd McCarthy

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    Le concert anniversaire :

    Dimanche 20 Mai, un concert public de musique de films sera organisé plage Macé.

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    La rencontre ouverture : Cinéma, vers le public de demain

    Débat entre professionnels sur les liens entre création cinématographique, nouvelle plateforme de promotion et de diffusion, et de l’évolution de pratique des spectateurs.

    La journée de l’Europe

    Le Festival de Cannes accueille la cinquième journée de l’Europe, samedi 26 Mai, réunissant les ministres européens de la culture et des personnalités du cinéma pour approfondir ls réflexions de la rencontre d’ouverture et chercher des solutions politiques aux mutations du paysage numérique.

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    Pour en savoir plus sur les films de la Cinéfondation et les courts métrages en compétition dont je vous parlerai ultérieurement, je vous renvoie vers le site officiel du Festival de Cannes : http://www.festival-cannes.org .

    Sandra.M

    Catégories : JURYS Lien permanent 3 commentaires Pin it! Imprimer
  • L'affiche du Festival 2007 en avant-première : l'élan vigoureux d'un sexagénaire enthousiaste et multiculturel!

    medium_afficge.JPG
    Pour patienter, en attendant l'annonce de la sélection officielle que nous connaîtrons demain, je vous présente l'affiche officielle de cette soixantième édition, une affiche à l'image de ce que veulent les organisateurs pour cette édition 2007 et à l'image de ce que ce festival représente: un festival ouvert aux cinémas (à tous les cinémas) du monde et de tous les continents, un festival tourné vers l'avenir et la cinéphilie qui n'oublie pas le cinéma dit plus commercial, un festival qui constitue aussi un véritable élan et un tremplin pour les cinéastes qui y présentent leurs films, un festival tourné vers ceux qui font le cinéma. Selon le communiqué de presse du festival "l'affiche du 60ème anniversaire est le manifeste d'un festival en mouvement vers l'avenir".
    Cette photographie a été réalisée par Alex Majoli qui a réalisé une série de portraits d'artistes sautant devant son objectif. A partir de ces clichés, le graphiste Christophe Renard a composé une chorégraphie réunissant Pedro Almodovar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penelope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel.L Jackson, Bruce Willis et Wong Kar Wai. 
     Plus que jamais, en 2007, à Cannes: viva il cinema!
    Sandra.M

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  • Rumeurs cannoises et ode au cinéma asiatique

    medium_mood.2.JPGJe vous ai déjà parlé ici de mon goût prononcé pour le cinéma asiatique notamment en évoquant longuement Wong KAr Wai: ici.

    La rumeur selon laquelle non seulement Wong Kar Wai serait de nouveau présent cette année au festival avec "My Blueberry nights", Hou Hsiao-Hisen avec "Le ballon rouge" et Kim Ki Duk avec "Breath" est pour moi l'occasion de vous parler de ce dernier, réalisateur particulièrement prolifique dont j'avais tout particulièrement apprécié: Printemps, été, automne, hiver et printemps ou encore Locataires. Je vous propose ainsi mes critiques de ces deux films ainsi que celle de Three times de Hou Hsiao Hsien...pour patienter en attendant l'annonce des résultats...de la programmation du 60ème Festival de Cannes, le 19 Avril.

    Locataires de Kim Ki Duk

     Ma curiosité était d’ores et déjà suscitée par le nom du prolifique et éclectique Kim Ki Duk gardant encore un souvenir émerveillé de sa symphonie picturale : « printemps, été, automne, hiver et printemps ». J’étais aussi intriguée par le silence évocateur de ceux qui avaient eu la chance de le voir.

    Résumer ce film ne ferait qu’en dénaturer immodestement l’originalité tout comme donner la parole à ses personnages aurait amoindri l’intensité et la beauté de leur relation. Alors en vous transmettant quelques bribes d’éléments j’espère medium_locataires.2.JPGvous donner envie de courir dans les salles obscures et d’accompagner ces Locataires dans leur errance langoureuse et mélancolique. Kim Ki Duk invente en effet un univers (à moins que ce ne soit les personnages qui l’inventent, une réalisation parfaitement maîtrisée entretenant délibérément l’ambiguïté) où les paroles sont superflues, inutiles, vaines puisque les deux personnages principaux n’échangent pas un mot. Ils n’ont d’ailleurs pas besoin de dire pour exprimer, pour ressentir l’étrange et immédiate harmonie qui les unit, un peu comme la musique transcrivait les sentiments dans le sublime « In the mood for love » de Wong Kar Waï sans nécessiter le moindre dialogue. La parole n’est ici que source de maux et d’hypocrisie. Le décor (réel protagoniste du récit ?) agit comme un symbole (espaces vides symbolisant la solitude des personnages mais aussi symbole de l’image que souhaitent donner d’eux-mêmes les propriétaires) mais aussi une cristallisation puis une réminiscence de l’histoire d’amour, comme un lien entre ces deux âmes solitaires et blessées. Lien intense et (car) indicible. L’humour, comme la violence d’ailleurs, est judicieusement distillé et apporte un aspect ludique, voire fantaisiste. Kim Ki Duk n’oublie pas non plus d’égratigner la société coréenne : corruption de la police etc.
    Cette balade poétique et surréaliste nous emmène et nous déconcerte. La frontière entre rêve et réalité (y) est parfois si étanche…alors si vous ne craignez pas de la franchir laissez-vous dériver en suivant ces Locataires et leur réjouissante et onirique errance. « Locataires » est de ces films dont vous sortez le cœur léger, ignorant la pluie et la foule, encore délicieusement endoloris, encore dans le monde dans lequel ils vous aura transportés et dont seul un silence évocateur, oui effectivement, pourra approcher l’intensité comme unique réponse aux interrogations des non initiés dont, je l’espère, vous ne ferez bientôt plus partie !
    Ce film a reçu le Lion d’Argent, prix de la mise en scène Venise 2004.

    Printemps, été, automne, hiver et printemps de Kim Ki Duk

     Grâce, notamment, à l’ingéniosité de la réalisation j’ai été happée par cet univers  surréaliste et magique, cette histoire singulière, intemporelle et universelle qui substitue mieux que jamais à notre regard « un monde qui s’accorde à ses désirs »pour reprendre la citation de Bazin qui pourrait avoir été inspirée par ce film car ces saisons-là sont avant tout celles des évènements qui rythment la vie d’un homme.

    medium_printemps.JPG Déjà le synopsis suscite la curiosité du spectateur : un maître bouddhiste et son tout jeune disciple vivent au cœur d’un temple, coupés du monde, un temple dont le cadre évolue au gré des saisons, comme le laisse entendre le titre éponyme, et au rythme des sentiments changeants du jeune disciple.

     En effet, ce synopsis promet une véritable cristallisation des passions dans cet univers dichotomique : isolé mais constamment perturbé par les tentations du monde extérieur, un monde qui reste toujours hors champ mais qui est néanmoins si présent.

    Chaque saison symbolise une étape de la vie, les états d’âme, une âme divisée, éventrée même, du protagoniste : l’insouciance de l’enfance, (printemps), l’inconscience de l’adolescence, (automne), la violence de l’âge adulte (été), la sagesse de la vieillesse (hiver)…et la renaissance (printemps).

    La beauté picturale du paysage qui évolue au gré des saisons reflète les sentiments exacerbés des personnages…et la photographie d’une magnificence indicible n’a rien à envier à celle d’un autre chef d’œuvre du cinéma asiatique évoqué précédemment :  In the mood for love  de Wong Kar Wai.

     Comme cela arrive parfois la mise en scène n’est pas privilégiée au détriment du scénario, celui-ci étant réellement ciselé et retenant constamment l’attention du spectateur, un spectateur qui ne cesse d’être habilement manipulé et surpris, envoûté, emporté même par ces saisons d’une beauté hypnotisante.

    Chaque plan est empreint de poésie, une poésie parfois désenchantée mais non moins magnifique et bouleversante.

    Cruauté, passion amoureuse, jalousie, crime même : c’est la valse des sentiments autant que la valse des saisons.

    Kim Ki Duk utilise l’art de la métaphore avec subtilité faisant preuve d’une virtuosité stylistique indéniable.

    La rareté des dialogues n’est jamais dérangeante, bien au contraire, elle met en exergue la qualité de la mise en scène, le montage si judicieux, et reflète l’ascétisme du cadre de vie des personnages.

    Plus qu’un film c’est une expérience, le spectateur se trouvant immergé dans cet univers singulier dont il ne ressort pas indemne, ayant vécu en même temps que le personnage principal un véritable voyage initiatique et dont il ressort avec une seule et irréfragable envie : refaire le voyage, revivre les saisons au rythme de Kim Ki Duk, revoir le cycle de la vie dépeint avec tant de talent dans cette brillante et ensorcelante métaphore filmique, cette parabole sur l’existence si savamment représentée.

     

                                                                          Critique de Three Times de Hou Hsio Hsien

     

    Hou Hsiao Hsien avec ces « Three times » se lance, et nous lance, en effet un défi poétique : retrouver un moment medium_three.JPGd’euphorie qui ne reviendra jamais, un instant dont nous avons la nostalgie non parce-qu’il serait le meilleur mais parce-que nous l’avons perdu à jamais. De cet instant notre mémoire ne conserve que les réminiscences, et de cette manière cet instant demeure le plus beau sans comparaison possible. Ces « Three times » sont en effet trois époques, trois histoires (1911, 1966, 2005) incarnées par le même couple de comédiens. C’est surtout la triple réincarnation d’un amour infini. Dès les premiers plans le spectateur se retrouve immergé dans ce conte sentimental, fasciné par sa langueur ensorcelante, comme un tableau qui vous hypnotise et vous bouleverse instantanément sans que vous sachiez réellement pourquoi. La magie des sentiments et des moments uniques qu’il retranscrit transparaît dans chaque geste et surtout chaque silence des personnages qu’il filme comme des danses langoureuses. On songe évidemment à « In the Mood for love » de Wong Kar Waï qu’il ne détrône néanmoins pas de son piédestal, véritable perfection du genre. Ici le non dit et le silence remplacent des dialogues inutilement explicatifs (comme au temps du muet des cartons remplacent les dialogues), la lenteur judicieuse incite à la rêverie qu’une réalisation plus didactique n’aurait pas permis. Si « three times » est un bel exercice de style il ne l’est pas seulement. L’envoûtement est tel qu’on voudrait ne plus quitter cette atmosphère et ces instants sublimés. Dommage que la troisième partie ne soit pas à la hauteur des deux premières, plus expéditive, plus explicative, peut-être aussi car la contemporanéité et sa violence empêchent l’éternité. C’est enfin un poème intemporelle et nostalgique au rythme délicieusement séduisant. Plus qu’un film c’est une expérience, une belle utopie à laquelle il parvient à nous faire croire, un rêve dont on n’aimerait pas se réveiller, comme celui dans lequel vous plonge ce festival et ses instants surréalistes

     

     

     

    Sandra.

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