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IN THE MOOD FOR CANNES 2024 - Page 51

  • Editorial - En attendant l'ouverture du 65ème Festival de Cannes: mes attentes pour ce Festival de Cannes 2012

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    Comme je vous le disais dans l’article précèdent, cette année, mes blogs seront à nouveau partenaires (notamment, cf le prochain article pour la liste des partenariats) du blog Live Orange pour lequel on m’a demandé de me présenter (ici), ainsi que mes attentes et « pronostics » pour cette 65ème édition du Festival de Cannes. Voici à nouveau l’article en question dans une version plus longue et ceux qui découvrent  les blogs inthemood à cette occasion en sauront ainsi plus sur celle qui rédige ces lignes (désolée pour les autres pour qui le début sera sans doute un peu rébarbatif voire présomptueux). Et en attendant l’ouverture à laquelle j’espère pouvoir assister (rien de certain pour le moment), retrouvez mon compte-rendu de l’ouverture du Festival de Cannes 2011 en cliquant ici.

    Sans aucun doute, en 2001, lors de mon premier Festival de Cannes auquel j’avais assisté grâce au concours du prix de la jeunesse, n’imaginais-je pas y retourner, quoiqu’il arrive, chaque année, et y être encore en 2012. Après 5 blogs (dont le premier créé il y a 9 ans et dont un consacré à ce festival), 13 participations à des jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d’écriture), 10 années de passionnantes  études (droit, sciences politiques, médiation culturelle, cinéma) ; ma passion viscérale du cinéma et de l’écriture, cette envie irrépressible de les partager (notamment dans un recueil de 13 nouvelles sur le cinéma pour lequel je recherche un éditeur -à bons entendeurs !- mais aussi par l’écriture de scénarii) sont plus que jamais vivaces. 11 ans plus tard, après tant de pérégrinations, j’y vais avec le même enthousiasme, la même curiosité insatiable que cette première fois où je découvrais, fascinée, le vertigineux et mythique Grand Théâtre Lumière, ses rituels dérisoires et sublimes. C’est en effet ce festival, la plus grande des  « fenêtres ouvertes sur le monde », tourbillon enivrant d’images, qui a exacerbé ma passion pour le cinéma.

     Bien sûr, je connais les pièges et revers de ce théâtre des vanités,  cette comédie humaine fascinante et terrifiante, la versatilité des personnalités et avis pour un sursaut de vanité. Je sais que tant d’illusions s’y fracassent, que Cannes peut encenser, broyer, magnifier, dévaster et en a perdu certains et tant à force de les éblouir, les fasciner, les aliéner, que le cinéma est parfois éclipsé derrière tous ceux qui font le leur mais Cannes reste la plus grande déclaration d’amour au cinéma et aux cinéastes qui y émergent, se révèlent au monde, nous révèlent un monde. Le leur. Le nôtre.

    Comme chaque année, la compétition reflète ainsi la diversité du cinéma mondial (contrairement à ce que certains prétendent, chaque année), mais aussi les colères, les blessures, les ombres et les lumières du monde, parfois sa poésie. Certainement cela sera-t-il le cas de « Like someone in love » de Kiarostami, le film de cette compétition que j’attends le plus. Pour sa 5ème sélection en compétition, le cinéaste iranien qui avait obtenu la palme d'or en 1997 pour "Le goût de la cerise", nous emmène au Japon. Je lui dois ainsi un de mes plus grands chocs cinématographiques cannois avec « Copie conforme », film de questionnements plus que de réponses si ludique, unique, jubilatoire dans lequel le jeu si riche et habité de Juliette Binoche, lumineuse et sensuelle, se prête à plusieurs interprétations, à l'image de l'art évoqué dans le film dont l'interprétation dépend du regard de chacun, comme une illustration pratique de la théorie énoncée. Brillante réflexion sur l'art et l'amour.

    « Amour », tel est justement le titre simple et sibyllin du film de Michael Haneke, de retour en compétition trois ans après sa palme d’or pour l'œuvre austère à la cruauté tranchante, dérangeante, à la mise en scène fascinante qu’est « Le Ruban blanc ». Il devrait à nouveau nous dérouter avec ce film que je suis particulièrement curieuse de découvrir, également pour le retour de Jean-Louis Trintignant.

    J’attends également beaucoup du dernier film, aussi en compétition, d’un réalisateur dont le cinéma semble paradoxalement de plus en plus juvénile et inventif : « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais, une adaptation très libre d’"Euridyce" de Jean Anouilh qui s'apparente vraisemblablement à un hommage  au cinéma et au théâtre.

    C’est avec la même avidité que je dégusterai un autre des trois films français en compétition : « De rouille et d’os » de Jacques Audiard, trois ans après le Grand prix pour « Un Prophète », une histoire entremêlant amour et brutalité de l’existence dont la mise en scène, le sujet et l’interprétation semblent particulièrement prometteurs.

    Parmi mes attentes encore : le film de Catherine Corsini à Un Certain Regard que Thierry Frémaux a défini comme un " film policier qu'on pourrait dire inspiré par Claude Sautet »,  lequel est un de mes cinéastes de prédilection : argument imparable.

    J’attends également beaucoup de « Reality » de Matteo Garrone ; de « The Hunt » de Vinterberg dans lequel le mensonge se métamorphose en vérité dans l'esprit de ceux qui le reçoivent, un film  sur la rumeur qui, à Cannes, si souvent atteint son paroxysme.

    Il faudrait encore citer « Killing them soflty » qui signe le retour d’Andrew Dominik après le western crépusculaire et magistral « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » ; « Cosmopolis »  qui(ré)concilie vraisemblablement glamour et film d’auteur ; « Laurence anyways » de Xavier Dolan après sa grisante fantasmagorie « Les amours imaginaires » ; « Confession d’un enfant du siècle » étant  curieuse de voir comment l’œuvre de Musset a pu être adaptée, de même que celle de Kerouac (« Sur la route ») par Walter Salles.

    J’aimerais revoir « Lawrence d’Arabie », « Cléo de « 5 à 7 », « Tess », chefs d’œuvre dont les projections des copies restaurées dans le cadre de Cannes Classics promettent de grands moments d’émotion.

    Je retournerai voir « Une journée particulière » de Gilles Jacob que j’ai découvert récemment, documentaire sur les 60 ans du festival qui sera projeté pour le 65ème anniversaire en présence de 18 des cinéastes de « Chacun son cinéma ». Un film qui s’attarde sur « la géographie d’un visage », des visages, ceux des artistes. Bel écho avec les extraits des films qui le jalonnent et qui eux-mêmes se concentrent surtout sur les visages et les rites cinématographiques comme une mise en abyme de la mise en abyme. Au détour d’un plan, on devine la malice juvénile de Gilles Jacob ; le regard est toujours tendre, bienveillant. Son documentaire met en lumière ce qui caractérise un grand cinéaste, un auteur : le caractère immédiatement identifiable de son regard sur le monde et de son univers.

    Etablir des pronostics revient à s’interroger sur les caractéristiques  d’une palme d’or. Un film qui justement témoigne d’un regard sur le monde ? Un film avec une portée sociale, politique, philosophique ? Un film intemporel ? Un film qui porte l’art cinématographique et ses composantes à leur firmament ? Un film qui nous transporte, nous éblouit, nous émeut ? Un film qui nous questionne ? Un film qui nous apporte des réponses ?

    Nanni Moretti, cinéaste « engagé », pourrait primer  un film en résonance avec l’actualité comme celui de Yousri Nasrallah. Ou celui de Kiarostami à qui il a consacré un court-métrage et qui lui doit en partie la palme d’or en 1997 (il faisait alors partie du jury.) Marion Cotillard ou Matthias Schoenaerts pourraient recevoir un prix d’interprétation, manière détournée de récompenser Jacques Audiard qui aura tant de concurrents pour la mise en scène. Je ne peux m’empêcher de souhaiter un prix du scénario pour Resnais, l’écriture de ses films étant toujours remarquable mais, à vrai dire, je préfère ne rien présager, laisser place au vertige de la surprise et la découverte cinématographiques.

    Je ne prends guère de risques, en revanche, en pronostiquant 11 jours de chocs et d’éblouissements cinématographiques,  d’exquise et troublante confusion entre fiction et réalité enlacées en un tango langoureux annihilant frontières et repères, où la vie sera alors exaltante, palpitante, grisante. Comme au cinéma…

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  • La composition du jury d'Un Certain Regard 2012

    Voici une des dernières annonces concernant la programmation et les jurys de ce Festival de Cannes 2012, la composition complète du jury Un Certain Regard. Je vous laisse découvrir le communiqué de presse du festival, ci-dessous:

    Aux côtés de la Compétition, la Sélection Officielle Un Certain Regard accueille également un Jury qui décerne ses prix lors d’une cérémonie sur scène, salle Debussy, le samedi 26 mai. Le Jury, présidé par l’acteur et réalisateur britannique Tim Roth est composé de cinq personnalités du cinéma qui composeront leur palmarès parmi les vingt films sélectionnés au Certain Regard.

    Tim Roth (acteur et réalisateur), Président du Jury.
    Leïla Bekhti (actrice), Tonie Marshall (réalisatrice et productrice), Luciano Monteagudo (Critique cinéma à Pàgina/12 à Buenos Aires) et Sylvie Pras (Responsable des Cinémas au Centre Pompidou à Paris, Directrice artistique du Festival de La Rochelle).                                       

    Catégories : UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Concours - Gagnez un exemplaire du Studio Ciné Live spécial Festival de Cannes 2012

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    Un dernier petit concours avant de vous retrouver (ou en tout cas de me retrouver) sur la Croisette pour vous faire gagner un exemplaire du Studio Ciné Live spécial Cannes. C'est toujours une mine d'informations précieuse (que j'achète d'ailleurs chaque année!) et chaque film de la sélection est toujours soigneusement détaillé. Je vous le recommande donc. Vous pourrez y retrouver un article sur le film tant attendu de Jacques Audiard "De rouille et d'os" avec notamment tous les secrets de la prestation de Marion Cotillard qui s’annonce bouleversante  mais aussi une rencontre avec  Jacques Audiard.

    Je vous recommande aussi la rencontre entre Gilles Jacob et les lecteurs du magazine. Je vous avais dit tout le bien que je pensais de sa « Journée particulière », ici. Découvrez le reste du sommaire ci-dessous :

     

    _ David Cronenberg s’attaque au grand capital

    Le réalisateur canadien adapte le prophétique et sombre Don DeLillo et engage la star de Twilight, Robert Pattinson, pour le troublant Cosmopolis en compétition cette année. Explications.

    _ Harvey Weinstein, le dernier Nabab

    Producteur de deux films en compétition – Lawless et Killing Them Softly, Harvey Weinstein sera l’invité d’honneur du Champs-Elysées Film Festival en juin.

    Entretien avec ce fou de cinéma.

    _ Le business de Cannes

    Le Festival de Cannes projette souvent l’image d’une débauche de luxe et d’argent au milieu du cinéma. En pleine crise, est-il aussi déraisonnable qu’il le paraît ? Combien coûte-t-il vraiment ? Enquête.

    _ EN TOURNAGE : Gatsby le magnifique

    Sous l’égide de Baz Luhrmann, DiCaprio incarne le millionnaire de Fitzgerald. L’alcool, les femmes et le jazz pimentent le tout. Immersion dans les années

    folles, sur un tournage vintage.

    _ Prometheus: in Scott we trust

    Retour sur le parcours chaotique d’un scénario à 250 millions de dollars et interviews de Ridley Scott et Michael Fassbender.

    Et tous ceux qui font l’actu : Alain Resnais, Leos Carax, Wes Anderson, Ryan Gosling, Jonah Hill, …

    CONCOURS: Comme le temps me manque, je vais faire simple (pour une fois). Le premier à me dire par email à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de l'email "Concours Studio Cannes", (sans oublier vos coordonnées) de quel film est extraire cette image, remportera cet exemplaire:

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    Catégories : CONCOURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Critique - "Minuit à Paris" de Woody Allen, le 16 Mai, à 20H55 sur Canal plus

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    Canal plus a eu la bonne idée de diffuser "Minuit à Paris"l'enchanteur film de Woody Allen qui avait fait l'ouverture du dernier Festival de Cannes 2011, le jour de l'ouverture du Festival de Cannes 2012. Pour l'occasion, je vous propose donc ma critique du film ainsi que mon article publié suite à l'ouverture du Festival de Cannes 2011. Flashback...

    L'article ci-dessous a été publié suite à l'ouverture du Festival de Cannes 2011:

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    Hier après-midi, à peine descendue du train de 14H51 dans lequel tout le monde ne parlait déjà que cinéma, après un véritable marathon : marathon pour aller chercher mon accréditation, sans prendre le temps de regarder la façade rajeunie du palais des festival, marathon pour répondre à quelques questions de France 3 pour un documentaire sur les coulisses du festival (je vous en reparlerai), marathon pour aller chercher mon invitation pour l’ouverture, et marathon pour monter les marches aussi rapidement que me le permettaient ma robe longue et mes talons d’un nombre de centimètres indécent en essayant d’oublier que, bien évidemment, à ce moment-là, je me retrouvais seule sur le tapis rouge soudain interminable, en essayant de donner l’air de ne pas voir les dizaines de caméras et de photographes braqués sur ledit tapis rouge, et potentiellement sur moi, et que si certes le ridicule d’une chute éventuelle ne tue pas, il peut tout de même blesser l’amour propre, oui après tout cela en un espace temps de 1H30, et en ayant à peine eu le temps de réaliser et de me cogner au soleil, à la foule, à l’irréalité cannoise, j’étais à nouveau dans ce Grand Théâtre Lumière, lieu de tant de souvenirs de vie et de cinéma.

     

    Je me retrouvais là, surprise mais ravie d’être émue à nouveau en entendant « Le Carnaval des animaux » de Saint-Saëns qui accompagne la montée des marches de l’équipe du film. Je me retrouvais là à frissonner en entendant le générique de l’ouverture que tant d’années j’ai regardé devant mon petit écran, avant tant d’années ensuite de l’entendre en direct dans la salle vertigineuse du Grand Théâtre Lumière. D’ailleurs, je n’ai pas arrêté de frissonner pendant cette cérémonie d’ouverture…

     

    J’ai frissonné de joie à l’idée d’être à nouveau là où bat le cœur du cinéma mondial, avec tant de vitalité et de passion, et d’excès. J’ai frissonné de bonheur cinématographique en découvrant ce bijou de cinéma qui a précédé la cérémonie : une version couleur peinte à la main du « Voyage dans la lune » de Méliès de 1902 sur une musique de Air, une version restaurée dont Serge Bromberg a été l’artisan (qui déjà avait restauré ce chef d’œuvre inachevé de Clouzot : « L’Enfer »). Moment magique concentrant toute la beauté, la richesse, la modernité, la puissance du cinéma.

     

    Puis, j’ai frissonné de peur pour Mélanie Laurent, seule face à cette foule impitoyable parmi laquelle un grand nombre attendait sans doute le faux pas qu’elle a magistralement évité, radieuse, arrivant à paraître spontanée, faisant même esquisser quelques pas de danse à Uma Thurman.

     

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    J’ai frissonné d’émotion en revoyant les images des films de Robert De Niro longuement ovationné par la salle, debout, (« Quand on cherche le mot acteur dans le dictionnaire, il y a écrit Robert de Niro » a dit Mélanie Laurent), Robert de Niro accompagné pour ce jury 2011 de : la productrice chinoise Nansun Shi, l'écrivaine norvégienne Linn Ullmann, l'Américaine Uma Thurman, le Britannique Jude Law, le Français Olivier Assayas, le Tchadien Mahamat Saleh Haroun, la productrice argentine Martina Gusman du Hongkongais Johnnie To.

     

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    J’ai à nouveau frissonné d’émotion en entendant le chanteur Jamie Cullum rendre un hommage musical à Robert de Niro, avec une version remixée de «New York, New York», mélange de New-York New-York de Frank Sinatra et de NewYork d'Alicia Keys, fortement taraudée par l’envie d’esquisser quelques pas de danse, moi aussi (mais je n’avais ni Robert, ni Uma, à portée de main, moi).

     

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    J’ai frissonné d’impatience et de jubilation en voyant les extraits des films de la sélection officielle. De mémoire de festivalière cannoise, rarement elle aura été si diversifiée, prometteuse, alléchante. Emotion encore quand Gilles Jacob, l’homme pour qui le Festival et la vie « passent comme un rêve », avec son humour décalé et pince sans-rire, a rendu hommage au cinéaste italien Bernardo Bertolucci qui a reçu une palme d’honneur (nouveauté de cette édition 2011), avant d’ouvrir le festival en dédiant notamment sa palme à « tous les Italiens qui ont encore la force de lutter, critiquer, s'indigner. »

     

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    J’ai enfin frissonné d’émerveillement devant ce nouveau et 42ème Woody Allen qui décidément, ne cessera jamais de m’enchanter.

     

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     Après que cette cérémonie d’ouverture ait célébré New York, ville natale du président du jury de cette 64ème édition, c’était donc au tour du cinéaste qui a lui aussi si souvent sublimée « Big apple » de nous présenter son dernier film. D’ailleurs, en voyant les premières images de « Minuit à Paris » on songe à celles de « Manhattan », Woody Allen sublimant ainsi l’une et l’autre sans retenue. Cela commence comme un défilé de cartes postales en formes de clichés sur Paris, en réalité un trompe l’œil.

    Il est alors aisé de comprendre pourquoi Woody Allen voulait que rien ne soit dévoilé sur son film dont le synopsis officiel ne laissait rien soupçonner : un jeune couple d’Américains (incarné par Owen Wilson et Rachel McAdams) dont le mariage est prévu à l’automne se rend pour quelques jours à Paris. La magie de la capitale ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme amoureux de la Ville-lumière et qui aspire à une autre vie que la sienne.

    Après quelques minutes (certes très drôles, grâce à des dialogues caustiques dans lesquels on retrouve le style inimitable de Woody Allen), l’espace d’une seconde j’ai senti poindre la déception. J’ai cru un instant que Woody Allen nous faisant une autre version de « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu » avec ce couple mal assorti dont l’homme est un scénariste hollywoodien qui se rêve romancier sans y parvenir.

    Une seconde seulement. C’était oublier que Woody Allen est un génie, et un génie très malin, ce qu’il prouve ici une nouvelle fois magistralement. C’était oublier qu’à Minuit à Paris, tout est possible. Il nous embarque là où on ne l’attendait pas à l’image de son personnage principal qui se retrouve plongé dans les années 20, son âge d’or. A partir de là, chaque seconde est un régal. Empruntant au cinéaste les traits et mimiques du personnage lunaire que ce dernier incarne habituellement, Owen Wilson, chaque soir à minuit, se retrouve plongé dans les années 20 et confronté à Hemingway, Gertrud Stein (Kathy Bates), Fitzgerald, ( Francis Scott et Zelda), Pablo Picasso… Chaque rencontre est surprenante (et a d’ailleurs déridé les spectateurs du Grand Théâtre Lumière qui, en revanche, on mollement applaudi à la fin du film) et absolument irrésistible. Woody Allen s’amuse de leurs images, mais leur rend hommage, à eux aussi, peintres et écrivains. La vie, la passion qui les animent contrastent avec sa future fiancée matérialiste. Lui qui vit une expérience surréaliste les rencontre justement les Surréalistes (ce qui donne lieu à un dialogue absurde là aussi réjouissant, ces derniers trouvant son expérience surréaliste forcément parfaitement logique ).

    Woody Allen, plus inventif et juvénile que jamais, joue et se joue des fantasmes d’une ville qu’il revendique ici d’idéaliser, ce Paris qui, à l’image du titre du roman d’Hemingway « est une fête », ce Paris où un écrivain ne peut écrire qu’au Café de Flore, ce Paris où passé et présent, rêve et réalité, littérature et peinture vous étourdissent.

    Je ne veux pas trop vous en dire pour vous réserver l’effet de surprise. Un mot quand même sur la prestation de Carla Bruni-Sarkozy qui joue juste mais dont le rôle, se réduisant à quelques plans, ne méritait pas tout ce battage médiatique. Marion Cotillard, quant à elle, est lumineuse et mystérieuse, comme ce Paris qu’elle incarne pour le cinéaste.

    Une déclaration d’amour à Paris, au pouvoir de l’illusion, de l’imagination, à la magie de Paris et du cinéma qui permet de croire à tout, même qu’il est possible au passé et au présent de se rencontrer et s’étreindre, le cinéma évasion salutaire « dans une époque bruyante et compliquée ».

    Pour obtenir la formule magique, prenez une pincée de « Manhattan », une autre de « La rose pourpre du Caire », un zeste de Cendrillon, beaucoup de l’humour caustique de Woody Allen, vous obtiendrez ce petit joyau d’intelligence au scénario certes moins abouti que dans d’autres films du cinéaste, mais que la vitalité de l’écriture, sa malice et son regard enamouré (sur Paris avant tout ), et la beauté des images nous font oublier et pardonner. Woody Allen réenchante Paris, ville Lumière et ville magique où tout est possible surtout donner corps à ses rêves (dont Marion Cotillard est l’incarnation). Un film ludique, jubilatoire, au charme ensorcelant, d’une nostalgie joyeuse. Au passage, Woody Allen s’adresse à ceux pour qui c’était mieux avant et montre qu’on peut s’enrichir du passé pour glorifier la beauté du présent. Cette fois, fataliste, malicieux, plutôt que de s’interroger sur sa propre mort, il a préféré donner vie à ceux qui le sont, semblant nous dire : hé bien, rions et amusons-nous après tout.

    Laissons le mot de la fin à Mélanie Laurent qui est aussi celui du début de ce festival après cette cérémonie d’ouverture qui moi aussi m'a transportée dans une autre époque et un ailleurs idéalisés, une cérémonie sous le signe de la cinéphilie, de la politique, de la magie, de la musique, de l’Histoire, et (fait plus rare) de la bonne humeur ...à l’image de ce que sera sans doute cette 64ème édition. Oui, encore et toujours malgré les travers cannois que j’ai décidé de ne plus voir, oui, « Cannes c’est magique. » Et cette année plus que jamais. Suite au prochain épisode !

     

    Cliquez ici pour retrouver mon dossier spécial consacré à Woody Allen.

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  • "La Chambre Noire de Belvedere"au Festival de Cannes 2012

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    En 12 ans de festivals, j'ai eu l'occasion de découvrir la plupart des lieux festifs (souvent éphémères) de Cannes...même si j'avoue le plus souvent préférer une soirée tranquille à parler cinéma sur une plage. J'ai en tout cas horreur des lieux dont le principe consiste à se regarder en chiens de faïence et être habillé le plus court vêtu possible (je pense à un lieu en particulier, je vous laisse trouver).

    Il est un lieu que j'apprécie également tout particulièrement (et qui n'a rien à voir avec le lieu précité) c'est la très chic terrasse du J.W Marriott depuis laquelle la vue sur la Croisette est idyllique et l'endroit devrait être d'autant plus agréable cette année avec la chambre noire dédiée à l'art cinématographique et musical, une belle idée qui concilie aspect festif et artistique.

     C'est Aline Afanoukoué, l'animatrice phare de radio nova pendant 10 ans, qui se chargera ainsi de la direction artistique. Tous les soirs, de 18h à 21h, vous pourrez ainsi profiter de sa sélection groovy et pointue dans un cadre enchanteur. Je vous laisse découvrir le programme gustatif et musical, ci-dessous.

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    "Check out party"

    Au programme: une nuit blanche de clôture

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    Alors, je vous y retrouve?

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  • Programme du Château du Cercle pour le 65ème Festival de Cannes

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    Je poursuis mes présentations des lieux festifs incontournables du 65ème Festival de Cannes avec le lieu où aura lieu la soirée du film d'ouverture "Moonrise kingdom", le château du cercle. A l'occasion du 65ème Festival International du Film de Cannes Le Cercle revient sous les projecteurs de la croisette. Le club ouvrira les portes de son château cannois, lieu dédié au 7èmeArt,  jour et nuit :

    Les soirées privées de films en compétition officielle
    - tous les soirs du 16 au 27 mai -

    Le restaurant éphémère du chef étoilé japonais, Keisuke Matsushima
    - de midi à minuit - ouvert au public - réservation conseillée  au ++33 1 42 36 98 57 le service sera en continu de midi à minuit.
    (50% des recettes reviendront à l'association cinématographique etcaritative d'après Fukushima
    fondée par le chef Keisuke Matsushima, Light Up Nippon, une très bonne raison d'y aller!)

    L'espace bar et cocktail
    - de midi à 5h du matin - ouvert aux membres -

    Le Château du Suquet
    35 rue Louis Périssol
    06400 Cannes

     

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  • Partenariats Festival de Cannes 2012 (1): retrouvez-moi sur le blog live Orange

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    Comme chaque année, pour mon 12ème Festival de Cannes, j'aurai divers partenariats pour vous faire suivre au plus près ce 65ème Festival de Cannes et écrire et parler à son sujet sur divers supports.

    Je vous présente le premier d'entre eux: Orange. J'écrirai ainsi, avec 4 autres blogueurs, pour le blog live Orange (vous m'y trouverez actuellement à la une) qui reprendra mes articles également publiés ici et sur http://www.inthemoodforcannes.com .

    Dans le premier article, on m'a demandé de me présenter, ainsi que de livrer mes attentes et mes pronostics. Retrouvez mon article de présentation sur le blog live Orange en cliquant ici et n'hésitez pas à le commenter et à livrer vos propres attentes et pronostics.

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  • Bande annonce de Talents Cannes Adami 2012

    Chaque année, la projection des courts-métrages de Talents Cannes Adami 2012 est un évènement que j'esssaie de ne pas manquer. Ce sera cette année la 19ème édition avec 24 comédiens, 6 courts-métrages et 6 réalisateurs. Voilà qui devrait aussi vous donner envie d'y assister:

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook de l'évènement: https://www.facebook.com/pages/Talents-Cannes-Adami/100309676681213

     

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  • Projection de "Tess" de Roman Polanski le lundi 21 Mai à 19H30 - Cannes Classics - Festival de Cannes 2012

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    Le chef-d'œuvre de Roman Polanski sera présenté à Cannes Classics, dans une version entièrement restaurée,  le lundi 21 mai 2012 à 19h30. Le cinéaste et sa comédienne, Nastassja Kinski, assisteront à la projection et monteront les marches du Palais des Festivals à 19h.

    Retrouvez dès à présent ma critique de "Tess" en cliquant ici.

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  • Programme des temps forts du pavillon "Les cinémas du monde" - Festival de Cannes 2012

     Sous le parrainage de Maria de Medeiros & d'Elia Suleiman, le Pavillon Les Cinémas du Monde offrira pour sa nouvelle édition 2012 des moments de rencontres, de travail et d'échanges aux professionnels et organismes impliqués dans la création et la promotion des cinématographies du monde.

    www.lescinemasdumonde.com

     

     PROGRAMME :

    VENDREDI 18 MAI : INAUGURATION DU PAVILLON LES CINÉMAS DU MONDE
    10h30 : Inauguration du Pavillon Les Cinémas du Monde en présence des Parrains Maria de Medeiros & Elia Suleiman, des dix réalisateurs de la Fabrique des Cinémas du Monde et des représentants du Pavillon Les Cinémas du Monde : Sylviane Tarsot-Gillery (Institut français), Alain de Pouzilhac (AEF), Clément Duhaime (OIF), Marie-Christine Saragosse (TV5MONDE), Etienne Fiatte (CFI).
    11h30 : Photocall
    12h15 : Cocktail presse
    19h : Montée des marches officielle de l’ensemble de la délégation du Pavillon

    SAMEDI 19 MAI :
    11h-11h30 : Rencontre avec le réalisateur sénégalais Moussa Touré – La Pirogue, Un Certain Regard - et l’équipe du film, en présence de Clément Duhaime, Administrateur de l'OIF et de Marie-Christine Saragosse, Directrice générale de TV5MONDE.
    11h30-12h30 : Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Rencontre de haut niveau pour la mise en œuvre effective du Fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel (FPCA), en présence de son parrain, Moussa Touré et des ministres de la culture du Bénin, du Gabon, de Côte d’Ivoire, de Tunisie et du Sénégal.
    16h-18h : Viva Riva de Djo Tunda Wa Munga : radiographie d’un succès. Nouvelles stratégies de production et de distribution en Afrique, en présence du réalisateur, animé par Olivier Barlet (Africultures).

    DIMANCHE 20 MAI :
    11h-13h : Festival du Film de  Locarno : présentation de la sélection 2012 d'Open Doors
    17h-18h30 : Ardèche Images / DOCMONDE : lancement de DOCMONDE, plateforme internationale de développement et de coopération pour le film documentaire de création : AFRICADOC (continent africain), EURASIADOC (Caucase, Asie centrale, Russie), DOCOI (Océan Indien).

    LUNDI 21 MAI : 
    10h30-12h30 : Euromed Audiovisuel / INA / Euromed Heritage : Medmem (Mémoires audiovisuelles de la Méditerranée) : activités et résultats de la coopération audiovisuelle. Avant première du lancement du site cofinancé par Euromed Heritage IV, les archives des télévisions de la Méditerranée bientôt en ligne!

    MARDI 22 MAI : 
    11h-12h30 : AfricaFilms.tv-Mobiciné : la VOD africaine, ça roule ! 
    15h30-18h : Aide aux cinémas du monde (CNC – Institut français). Présentation du nouveau dispositif d’aide à la coproduction internationale.

    MERCREDI 23 MAI : 
    11h-12h30 : Cinéma numérique ambulant (CNA) : la place des cinémas itinérants dans l'économie cinématographique africaine.

    JEUDI 24 MAI : 
    11h-12h30 : Ecole miroir : la "diversité" à la recherche de l'universalité : l’Ecole miroir, un tremplin pour l'égalité des chances.


                                        Retrouvez l'agenda complet mis à jour, le détail de la délégation artistique et les visuels des films sur www.lescinemasdumonde.com

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