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IN THE MOOD FOR CANNES 2025 - Page 52

  • Critique - Les Bêtes du Sud sauvage de Benh Zeitlin ( Un Certain Regard )

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    « Les Bêtes du Sud sauvage » est le premier long-métrage de Benh Zeitlin adapté de « Juicy and Delicious», une pièce écrite par Lucy Alibar, une amie de Benh Zeitlin qui a coécrit le scénario avec lui. Il se déroule dans le Sud de la Louisiane, dans le bayou, «le « bathtub », une terre sauvage et âpre où vit Hushpuppy (Quvenzhané Wallis), une petite fille de 6 ans et son père Wink (Dwight Henry). Soudain cette nature rebelle s’emballe, les glaciers fondent, des aurochs apparaissent, le monde s’effondre pour Hushpuppy (la nature qui l’environne mais aussi le sien, son monde, puisque la santé de son père décline) ; elle va alors partir à la recherche de sa mère.

    Ne vous fiez pas à mon synopsis réducteur car ce film possède tout ce qu’un synopsis ou une critique ne pourront jamais refléter. Il en va ainsi de certains films, rares, comme de certaines personnes qui possèdent ce charme indescriptible, cette grâce ineffable, ce supplément d’âme que rien ni personne ne pourront décrire ni construire car, justement, il n’est pas le fruit d’un calcul mais une sorte de magie qui surgit presque par miracle (et sans doute grâce à la bienveillance et la sensibilité du regard du cinéaste) comme celle qui peuple les rêves de Hushpuppy.

    Dès les premières secondes, malgré la rudesse de la vie qu’il décrit, malgré l’âpreté de cette terre et celle du père de Hushpuppy, ce film vous séduit et vous emporte pour ne plus vous lâcher. C’est à travers les yeux innocents et l’imagination débordante de Hushpuppy que nous sommes embarqués dans cette histoire guidés par sa voix qui nous berce comme un poème envoûtant.

    La vie grouille, palpite, dans chaque seconde du film, dans cet endroit où elle est (et parce qu’elle est) si fragile, son cœur bat et résonne comme celui de ces animaux qu’écoute Hushpuppy pour, finalement, faire chavirer le vôtre. Un monde qu’il donne envie de préserver avant que les marées noires ne le ravagent et que la magie n’en disparaisse à jamais.

    Son monde est condamné mais Hushpuppy (incroyable présence et maturité de la jeune Quvenzhané Wallis) , avec son regard attendrissant, opiniâtre et frondeur résiste, lutte, et s’invente un univers magique où le feu s’allume au passage d’une belle femme, où elle résiste aux aurochs du haut de ses 6 ans. Benh Zeitlin filme à hauteur d’enfant et du regard d’Hushpuppy imprégnant tout le film de son riche imaginaire.

    Film inclassable : autant une histoire d’amour ( d’un réalisateur pour une terre sauvage et noble qui se confond avec la mer dans un tumulte tourmenté que pour ses habitants, fiers et courageux viscéralement attachés à leur terre mais aussi d’une fille pour son père et réciproquement dont les relations sont faites de dureté attendrissante), fantastique ou fantasmagorique que conte philosophique et initiatique, « Les bêtes du sud sauvage » est aussi un poème onirique qui mêle majestueusement tendresse et rudesse (des êtres, de la terre), réalité et imaginaire, violence (des éléments) et douceur (d’une voix), dureté et flamboyance (comme lors de ce défilé d’une gaieté triste pour célébrer la mort). Voilà, ce film est beau et contrasté comme un oxymore.

    Un film d’une beauté indescriptible, celle des êtres libres, des êtres qui résistent, des êtres qui rêvent, envers et contre tout, tous et cela s’applique aussi bien au film qu’à celui qui l’a réalisé avec un petit budget et des acteurs non professionnels sans parler des conditions de tournage puisque l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon de BP s’est produite le premier jour du tournage le 20 avril 2010.

    Un film universel, audacieux et dense, un hymne à la vie et l’espoir, au doux refuge de l’imaginaire aussi quand la réalité devient trop violente, un film d’une beauté âpre et flamboyante qui vous emmènera loin et vous accompagnera longtemps comme cette voix (texte de la voix off dit par Hushpuppy magnifiquement écrit), ce regard et cette musique qui reflètent ce mélange de force et de magie, de grâce et de détermination ( une musique dont Benh Zeitlin est le coauteur) et, à l’image de son affiche, un feu d’artifices d’émotions. Un film rare!

    Catégories : UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Xavier Dolan: "Des amours imaginaires" à "Laurence Anyways"

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    Troisième film de Xavier Dolan. Troisième film sélectionné à Cannes pour Xavier Dolan...mais comment pourrait-il en être autrement tant ce "Laurence anyways", une nouvelle fois, est singulier et envoûtant, et d'une étonnante maturité pour un si jeune cinéaste? Xavier Dolan avait déjà fait une arrivée explosive dans le monde du 7ème art avec « J’ai tué ma mère », film qu’il avait réalisé à 17 ans, présenté à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs où il avait obtenu trois prix. Puis "Les amours imaginaires", son deuxième film avait été présenté à Cannes dans la section Un Certan Regard (de même que "Laurence anyways").

     Retrouvez, en bas, de cet article, ma critique des "Amours imaginaires" en attendant une critique plus complète de "Laurence anyways" lorsque l'émotion permettra de laisser la place à la réflexion.

    Synopsis: Laurence Anyways, c'est l'histoire d'un amour impossible.
    Le jour de son trentième anniversaire, Laurence, qui est très amoureux de Fred, révèle à celle-ci, après d'abstruses circonlocutions, son désir de devenir une femme.

    D’une rare beauté, insolence, intelligence, modernité, cruauté aussi parfois cette « Laurence anyways » mérite que je retourne la/le voir pour vous en parler comme il se mérite, détachée du tourbillon dévastateur d’émotions qu’il a provoqué. Comment, si jeune,  Xavier Dolan peut-il avoir tout compris du mélange insensé et violent de cruauté et de beauté de l’existence, faire un film à la fois si singulier  et universel ? A la fois très maitrisé mais aussi joyeux fouillis avec des mélanges audacieux, des envolées lyriques et mélodramatiques sans oublier la BO comme toujours remarquable et une image d’une beauté époustouflante, le tout porté par des comédiens bouleversants et exceptionnels, « Laurence anyways » est un film incandescent. . Une  histoire d’amour bouleversante. Un film impétueux et libre aussi poétique qu’un film de Wong Kar-Waî, aussi coloré, audacieux, à la fois enchanté et mélancolique qu’un film d’Almodovar mais surtout aussi unique qu’un film de Xavier Dolan !

     

    Critique - "Les amours imaginaires" de Xavier Dolan : une grisante fantasmagorie

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    Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont tous deux amis et épris du même jeune homme rencontré lors d’une soirée, Nicolas (Niels Schneider), et tous les deux bien déterminés à le conquérir, analysant, interprétant, scrutant obsessionnellement le moindre geste ou comportement de leur (obscur) objet du désir.

    Dès les premiers plans se dégage de ce film un charme irrésistible et surtout un ton, un style qui font souffler un vent d’air frais et revigorant sur le cinéma actuel. Xavier Dolan est un vrai cinéphile et son film regorge de références cinématographiques (entre les ralentis langoureux et poétiques à la Wong Kar Waï, les couleurs chatoyantes et la fantaisie jubilatoire à la Almodovar, les plans de dos à la Gus Van Sant, les références à la Nouvelle Vague, au « Mépris » de Godard, un trio à la « Jules et Jim » de Truffaut ou encore des confessions face caméra qui rappellent Woody Allen) mais aussi picturales (Boticelli, Michel Ange) ou littéraire (Musset…).

    Que de brillantes références me direz-vous. Tout cela aurait pu donner un film présomptueux mais Xavier Dolan, d’une part, a su assimiler toutes ces références pour créer son propre univers et d’autre part, y apporter une légèreté masquant savamment la mélancolie sous-jacente (que ne faut-il pas avoir souffert en amour pour faire preuve d’une telle maturité et clairvoyance à seulement 21 ans!), que ce soit par les dialogues, légèrement précieux, souvent hilarants, toujours caustiques ou le jeu des comédiens (à commencer par lui-même mais surtout celui de Monia Chokri absolument irrésistible).

    La caméra de Xavier Dolan est au plus près des visages, ignorant le plus souvent le cadre spatial à l’image de cet amour obsédant qui rend Marie et Francis aveugles au monde qui les entoure. La mise en scène non seulement épouse le propos du film mais devient un élément scénaristique : puisque Marie et Francis se « font des films » (l’un se prenant pour James Dean, l’autre pour Audrey Hepburn), et sont enivrés par leur fantasmagorie amoureuse, par ce destructeur et grisant vertige de l’idéalisation amoureuse, le film en devient lui-même un vertige fantasmatique. Cette soirée aux images syncopées rappelle ce vertige à la fois grisant et déstabilisant, ce manège qui rend si floue la frontière entre enchantement et désenchantement, rêve et illusion. Marie et Francis sont amoureux d’une chimère, d’une image, d’un idéal, d’une illusion, de l’amour même qui prend ici les traits d’un bellâtre ambigu aux allures de Dieu Grec. L’histoire de notre trio est entrecoupée de « témoignages » face caméra de style documentaire de victimes d’illusions amoureuses, là aussi irrésistibles.

    Xavier Dolan a aussi en commun avec quelques uns des plus brillants réalisateurs auxquels il se réfère une bande originale particulièrement soignée, à l’image du film, mêlant modernité, et titres plus anciens, et musique classique : de Dalida qui reprend « Bang Bang » à Indochine jusqu’à « The Knife », « Fever Ray », « Vive la fête » en passant par Bach qui rappelle mélodieusement la douleur de ces irrépressibles et irrationnels élans amoureux, de ces amours qui rongent et enragent.

    Xavier Dolan est un véritable chef d’orchestre qui mêle les couleurs, les références les arts, un prodige du cinéma (à la fois monteur, scénariste, producteur, acteur, s’occupant aussi des costumes) faisant à la fois preuve de l’inventivité et de l’audace de sa jeunesse mais aussi d’une étonnante maturité. Déclaration d’amour au cinéma, déclaration de désespoir d’un amoureux désillusionné sous des allures de fable burlesque et hilarante, « Les amours imaginaires » est un film mélancoliquement caustique.

    Xavier Dolan signe là une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire… sans les effets secondaires. A prescrire donc et à très haute dose !

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  • Critique de "De rouille et d'os" de Jacques Audiard et conférence de presse

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    Ali (Matthias Schoenaerts) se retrouve avec Sam, 5 ans son fils qu’il connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur (Corine Masiero) à Antibes. Elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit. A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie (Marion Cotillard). Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame, que Stéphanie perde ses jambes, pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Lors de la conférence de presse Jacques Audiard a ainsi évoqué des « destins simples magnifiés par les accidents », « une histoire d’amour des années de crise », « deux personnages qui tentent de s’extraire de leurs conditions. »

    Jacques Audiard revient ainsi sur la Croisette et en compétition officielle avec « De rouille et d'os », adapté d’une nouvelle de Craig Davidson après avoir remporté le prix du Meilleur Scénario pour « Un héros très discret » lors de l'édition 1996 du festival, et le Grand Prix du Jury pour « Un prophète », il y a 3 ans. Cette fois, il revient avec une histoire d’amour entre deux êtres blessés (mais les personnages d’Audiard le sont finalement toujours), et comme toujours chez Audiard, pas forcément immédiatement aimables mais emportant progressivement notre adhésion. Son cinéma est à l’image de ce film et de ces deux personnages : un mélange habile et poignant de rudesse et de délicatesse. C’est un film de sensations, de chair, de corps, de sang. Le corps meurtri de Stéphanie face à celui presque animal d’Ali. Le corps brutalisé et filmé avec délicatesse, caressé presque par la caméra de Jacques Audiard (comme par le regard de Stéphanie). La dureté sublimée par une douce lumière et une chaleureuse atmosphère qui atténuent la violence (sociale) ravageuse du film. « J’ai horreur de la violence. Curieux de dire que j’ai horreur de la violence et d’y revenir tout le temps » a ainsi déclaré Jacques Audiard, ce midi, en conférence de presse.

    Bien qu’ils soient très différents dans leurs manières de filmer, ce film d’Audiard en particulier m’a fait penser au cinéma des Dardenne qui, eux aussi, mettent en scène des êtres cabossés par la vie et la société (avec certes beaucoup plus de réalisme, évidemment), dont les enfants sont souvent les involontaires victimes, et ils ont bien sûr en commun une remarquable direction d’acteurs, et une force de la mise en scène, aussi différentes soient-elles.

    C’est un film de contrastes et d’évolutions. De l’arrogance, ou du moins du contrôle à l’abandon. De l’impossibilité de s’exprimer à la possibilité de dire les plus beaux mots qui soient. Et surtout de la solitude à la réconciliation avec leurs proches (sœur, enfant) et avec eux-mêmes.

    Un film âpre et plein d’espoir. De rouille et d’os. De chair et de sang. De rudesse et de délicatesse. De douceur et de violence. De troublants paradoxes pour un troublant film. Des contrastes à l’image de ceux de l’esthétique du film. Le (magnifique montage) met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon. Ajoutez à cela une bande originale réussie, de la musique de Desplat à « Firework » de Katy Perry. Deux acteurs extraordinaires et extraordinairement dirigés. Comme dans « Bullhead », c’est l’animalité de son personnage que fait ressortir ici Matthias Schoenaerts, mais ici, au contraire de son personnage dans le film qui l’a révélé, il va aller vers la parole, l’humanité. Son personnage concentre aussi les contrastes du film, de même que celui de Marion Cotillard. Tous deux sont bouleversants de justesse, de dureté et de douceur, d’humanité et d’animalité, et en tout cas de fragilité masquée.

    Marion Cotillard était ainsi visiblement très heureuse d’être à Cannes. Lors de la conférence de presse, elle a ainsi déclaré : « C’est ma première fois dans un film en compétition officielle à Cannes. Je ne pensais pas que ça allait me rentre si joyeuse. C’est un festival mythique qui a vu tellement de grandes histoires, de grands acteurs, de grands artistes et je suis particulièrement heureuse d’y être avec le film de Jacques» tandis que Matthias Schoenaerts a déclaré à son propos « C’est une comédienne exceptionnelle. On va dans l’absolu ». Pour Jacques Audiard, « Marion est une actrice très virile et sensuelle en même temps. Elle a une autorité dans le jeu. Elle est capable de passer de l’autre côté du mur ». Signalons enfin la présence de Corinne Masiero (dans le rôle de la sœur d’Ali), révélée par le personnage de Louise Wimmer dans le film éponyme de Cyril Mennegin.

    Le Festival de Cannes commence très fort avec ce film qui pourrait  prétendre à tous les prix, ou presque. Un film coup de poing qui fut aussi mon premier coup de cœur de cette édition 2012. Un film sensoriel magistralement monté, joué, pensé et mis en scène.

    Retrouvez aussi toute l'actualité culturelle sur http://inthemoodlemag.com .

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  • Critique - "Après la bataille" de Yousry Nasrallah

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    "Après la bataille" de l'Egyptien Yousry Nasrallah était sans doute le film que j'attendais de cette édition 2012. La palme d'or a souvent été attribuée à des films avec une forte résonance politique eu égard au retentissement international du festival. Par ailleurs, le président du jury de ce Festival de Cannes 2012 est un cinéaste engagé. Déjà deux bonnes raisons pour en faire un candidat sérieux à la palme d'or, le sujet de ce film étant le printemps égyptien mais se contenter de dire cela serait évidemment réducteur. Cannes est avant tout un festival de cinéma (et non politique) et, évidemment, rien n'est joué d'avance.

    Yousry Nasrallah, présent pour la 4ème fois à Cannes cette année, en 2011, avait filmé en vidéo les manifestants de la place Tahrir pendant le printemps arabe et avait ainsi participé au film collectif 18 jours (en séance spéciale).

    Nasrallah fut l'assistant de Youssef Chahine au début de sa carrière, et a coécrit avec lui Adieu Bonaparte et Alexandrie encore et toujours.

    En bonus, retrouvez ma critique de "Femmes du Caire" de Yousry Nasrallah.

    "Après la bataille" avec Mena Shalaby, Bassem Samra... - 2 h 06

    Synopsis:

    Mahmoud est l’un des «cavaliers de la place Tahrir» qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires.
    Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied…
    C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Reem, une jeune égyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers. Leur rencontre transformera le cours de leurs vies…

    Mon avis: Quand on sait que le film a été tourné en 40 jours et sans scénario, on ne peut qu'être admiratif devant ce mélange judicieux de réalité et de fiction. En résulte un sentiment d'urgence, de réalité, de désordre comme un écho avec le fond. Un film en mouvement à l'image de ce qu'il retrace: l'Histoire en train de se réaliser. Il met en exergue les contradictions de la société egyptienne, ses tourments et ses désirs. Le dernier plan d'une beauté et d'une force à couper le souffle nous laisse avec une impression d'une violence ravageuse.

    Films présentés à Cannes par Yousry Nasrallah

    2011 - TAMANTASHAR YOM (18 JOURS)- Séances spéciales Réalisation

    2004 - BAB EL CHAMS (LA PORTE DU SOLEIL)- Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    1988 - SARIKAT SAYFEYA (VOLS D'ÉTÉ)- Section parallèle Réalisation

    Membre du Jury

    2005 - Courts métrages Cinéfondation - Membre

     

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    En mai dernier sortait « Femmes du Caire » de Yousry Nasrallah. Je l’avais alors manqué. Je viens de me rattraper grâce à sa sortie récente en DVD.

    Embarquement donc pour l’Egypte et plus précisément Le Caire où vivent Hebba et Karim, couple de journalistes à succès, jeunes, riches et beaux. Hebba anime ainsi un talk-show populaire et insolent. Sous la pression de son mari, dont la carrière est menacée par son émission, elle accepte de délaisser les sujets politiques pour se consacrer aux faits divers féminins…mais elle se retrouve rapidement en terrain miné.

    Dès le premier plan d’une caméra qui s’immisce avec fluidité dans l’appartement d’Hebba et Karim, la réalisation de Yousry Nasrallah capte notre attention par la beauté et la rigueur frappantes de sa composition visuelle et montre aussi toute l’intelligence de cette réalisation « signifiante », la caméra se glissant dans l’intérieur comme le film va le faire dans la vie des femmes du Caire, et comme Hebba va le faire avec ces dernières.

    La construction scénaristique est aussi habile que la réalisation puisque l’émission d’Hebba va nous permettre de voir trois histoires racontées en flashback, illustrant chacune différemment le climat de misogynie et de corruption qui règne au Caire où les femmes subissent un « voile de l’esprit », et sont constamment sous surveillance, privées d’autonomie.

    « Tout est politique » comme le faire dire Nasrallah à un de ses personnages. Et ce film, sans concessions, l’est indéniablement mais sans jamais oublier que le spectateur est là (aussi) pour se distraire, pour qu’on lui raconte une histoire. Le message n’en est que plus efficace lorsqu’il est aussi subtilement délivré, et ne peut que nous frapper en plein cœur.

    Une plongée dans la violence d’une société qui asphyxie celles qui ne souhaitent pas s’y soumettre, et se soumettre à ses règles du jeu traditionnalistes. « Femmes du Caire » est un film politique et populaire, tragique et sensuel, un plaidoyer pour la cause des femmes en quête d’émancipation en Egypte dont chaque histoire trace magnifiquement le portrait, sublimé par une très belle esthétique, dans la droite lignée du cinéma du grand Youssef Chahine. Un hymne féministe à la féminité et , au-delà, un très beau film servi par un scénario et une mise en abyme ingénieuse et des acteurs intenses! Je vous le recommande vivement.

    "Femmes du Caire" a été sélectionné aux festivals de Toronto et Venise.

    Retrouvez-moi en direct du Festival de Cannes du 16 au 28 mai sur http://www.inthemoodforcinema.com , http://inthemoodlemag.com et http://www.inthemoodforcannes.com et retrouvez alors mes critiques des films en compétition.

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  • Ouverture et 1er jour du Festival de Cannes 2012 : entre ombres et lumières, bruits et silences…

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    C’est avec une ignominieuse journée de retard que je reviens sur l’ouverture de ce 65ème Festival de Cannes, préférant ne pas me laisser happer par cette course vaine et vorace à l’information, au risque de formules expéditives, faciles et hasardeuses, pour plutôt retranscrire avec justesse mes impressions et émotions et me laisser en revanche happer par le lumineux gouffre des salles obscures. Préférant toujours le silence éloquent au bruit insignifiant, aussi. Cela tombe bien, c’est justement de bruit(s) et de silence(s) dont il fut question lors de cette ouverture et dans le film qui est mon premier coup de cœur (qui, de battre, s’en serait presque arrêté) mais n’allons pas trop vite…

     Avant cela, il a fallu entreprendre un trajet Paris-Cannes de 9H aussi absurde qu’un film de Tati (le talent en moins) et aussi rocambolesque que le pire (ou le meilleur) des blockbusters dont je vous épargnerai néanmoins le récit, certainement plus ennuyeux que les films précités. Arrivée une heure à peine avant la montée des marches, je suis miraculeusement parvenue à temps pour la réjouissante ascension ; je pense que j’aurais fait un parfait personnage dans un film d’Hitchcock, vous savez dans ces histoires extraordinaires qui arrivent à des hommes ou des femmes ordinaires transcendés par l’excitation et/ou la peur du danger. Le danger en l’espèce était tout de même très relatif.

    A peine avais-je donc eu le temps de réaliser que j’étais à Cannes, après m’être transformée en une festivalière avec une allure digne de monter les marches, après avoir récupéré badge et invitation, je me retrouvai donc sur les mythiques marches tout en constatant qu’elles n’étaient toujours pas au nombre de 39 (hitchcockienne jusqu’au bout) mais 24 parait-il. Mais sans doute est-ce la magie de Cannes, une fois sur le tapis rouge, plus rien d’autre n’existait que le bonheur d’être là (si ce ne sont les dizaines de regards qui me font toujours redouter le faux pas, et les gravir comme si je m’entraînais pour le marathon de New York, meilleure manière de faire un faux pas d’ailleurs, vous saurez ainsi de qui il s’agit la prochaine que vous y verrez passer une marathonienne en robe de soirée), sur le point d’entrer dans ce lieu qui est l’antre du 7ème art. A chaque fois, je repense à l’enfant que j’étais qui regardait cette cérémonie comme un cénacle inaccessible, les yeux brillants et rêveurs, bien loin de m’imaginer que quelques années plus tard, un concours (le prix de la jeunesse, qui existe toujours et permet à de jeunes cinéphiles de découvrir le festival) me permettrait d’y assister et d’y retourner, chaque année, quoiqu’il arrive, par la suite. « On » a donc bien fait plaisir à l’enfant que j’étais et à la cinéphile que je suis devenue  en m’invitant et me permettant d’y assister, cette fois aux premières loges.

    Après ce double marathon (depuis la gare puis sur le tapis rouge, donc), j’avais tellement redouté d’être en retard que je pensais l’être…et que je suis finalement entrée la première dans l’orchestre du Grand Théâtre Lumière. Avec la même émotion que les autres fois, comme une réminiscence de la première où je suis entrée dans cette salle (c’était en 2001, c’était pour « Marie-Jo et ses deux amours » de Guédiguian, cette année-là un certain Nanni Moretti avait obtenu la palme d’or pour « La chambre du fils ») songeant à tous les films qui y ont été présentés, à tous les cinéastes qui ont émergé aux yeux du monde, à toute l’émotion contenue ou déployée dans cette salle depuis tant d’années, à tant d’applaudissements qui si souvent m’ont donnée la chair de poule, la réalité rejoignant le cinéma, se confondant presque avec celui-ci lorsque la lumière se rallume et que l’écran laisse entrevoir les visages qui y figuraient quelque secondes plus tôt, dans une autre réalité.

     Et puis, une nouvelle fois, il y a eu « le Carnaval des animaux » de Saint-Saëns qui clôt la/les marche(s) et qui me fait à chaque fois frissonner comme la bande-originale de mes souvenirs cannois. Puis, la lumière s’est éteinte. Et la petite fille, une nouvelle fois, s’est réveillée.

    Ensuite ELLE est apparue, dans une robe rouge dont la flamboyance n’aurait pas déplu à Pedro Almodovar. Tentant de prendre un air exagérément assuré masquant mal son trac, si touchant pourtant. Peppy Miller. Bérénice Béjo. Un an après « The Artist », film que ne peut pas ne pas aimer tout amoureux du cinéma, mais surtout film sur l’orgueil doublé de solitude des artistes, sublimés mais aussi révélés dans leurs nobles fragilités. Elle était là grâce à Peppy Miller, un peu elle aussi, sans doute hier soir. Elle a d’ailleurs remercié le festival « où tout a commencé pour moi et pour le film l’année dernière ». J’ai même cru qu’elle avait vu mes yeux d’enfant éblouie lorsqu’elle a dit « Tais-toi, toi qui dis à ton enfant qu’il ne faut pas rêver, que ce n’est pas possible. » D’ailleurs, la référence aux « soupirs des personnages de Wong Kar Wai » n’étaient-elle pas une référence explicite à ce blog « in the mood » ? (Le Marathon est épuisant pour les neurones et la lucidité, je le crains). Je crois pouvoir dire avec un peu plus de certitude qu’elle a fait référence à ce qui existe, aussi, à Cannes : ceux qui ne sont JAMAIS contents pour bien marquer leur supposée supériorité sur la masse de cinéphiles enthousiastes (imaginez-vous, s’enthousiasmer pour un film, c’est forcément ne pas avoir d’esprit critique) quand elle a dit « Tais-toi, toi qui cherches la petite bête, toi qui râles ».

    Et puis la musique a presque tout emporté dans mes souvenirs, du moins leur chronologie. Mais pas les frissons toujours bel et bien là. La musique de Saint-Saëns donc. La voix assurée de Beth Ditto rendant hommage à Marilyn (égérie de l’affiche 2012 ,  finalement  ce festival est à l’image de Marilyn, un mélange de force et de fragilité, d’ombre et de lumière, de glamour masquant la mélancolie) en reprenant la chanson d’Elton John. La petite musique de la voix si émue de Bérénice Béjo. La Sérénade de  Schubert qui n’a fait que renforcer mon envie ardente de voir « Amour » de Michael Haneke. La musique de « Like someone in love » qui n’a fait que renforcer mon envie, tout aussi ardente, de découvrir le film de Kiarostami. Et puis tous ces extraits de films à donner le tournis, plus que la plus échevelée des valses. Tant d’instants rares de cinéma contenus déjà dans ces quelques bribes de films, formidable mise en bouche (parfois en abyme comme chez Resnais), réponse cinglante et incontestable à ceux qui reprochent tout et n’importe quoi à la sélection (les râleurs précités par Bérénice Béjo doivent bien les connaître). Entretemps le jury est monté sur scène : Emmanuelle Devos, Raoul Peck, Hiam Abbas, Ewan McGregor, Alexander Payne, Andrea Arnold, Jean-Paul Gautier (vêtu d’une de ses remarquables créations) et Diane Kruger. Un astucieux montage de films de Nanni Moretti a été présenté. En deux phrases, ce dernier nous a rappelé son humour décalé mais aussi qu’il est un cinéaste engagé « Je veux remercier dès maintenant mes merveilles jurés, merci à votre talent, à votre compétence, à votre bonne humeur. Merci au Festival de Cannes et à ce pays qui a contrairement à d’autres réserver toujours un rôle important au cinéma dans la société ».

     Et puis, jusqu’au bout suspendue au souffle coupé de Bérénice Béjo, je l’ai entendu dire dans un souffle (si redouté qu’on aurait dit le dernier, redouté par elle en tout cas, un peu aussi soulagée sans doute) : « Et maintenant je vais suivre mon conseil et me taire à mon tour pour laisser parler le cinéma car c’est toujours lui qui a le dernier mot ». (précisons que son discours a été écrit par Kyan Khojandi et Bruno "Navo" Muschio, les auteurs de la mini-série Bref diffusée sur Canal +).

     Oui, le cinéma qui, de toutes façons, sortira vainqueur, quel que soit le lauréat de la palme d’or. Quels que soient le tumulte ou le silence qu’elle suscitera, qu’elle nous éclaire sur le monde ou nous en révèle les ombres (ou qu’elle nous éclaire en nous en révélant les ombres).  Et peut-être une petite fille aux yeux éblouis qui aura acquis la certitude qu’il ne faut jamais faire taire ses rêves en sortira-t-elle, elle aussi, victorieuse…

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    Plutôt que de vous parler du film de Wes Anderson, le film d’ouverture, conte mélancolique et tendrement déjanté sur lequel je reviendrai ultérieurement, puisque le bruit et le silence étaient à l’honneur lors de cette ouverture, je ne pouvais pas ne pas vous parler d’abord du film de Jacques Audiard (brièvement, j’y reviendrai également dans une critique digne de ce nom après le festival) qui nous raconte justement l’histoire d’un homme qui va acquérir les mots…

    Cet homme, c’est  Ali (Matthias Schoenaerts) qui se retrouve avec Sam, 5 ans son fils qu’il connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur (Corine Masiero) à Antibes. Elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit.  A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie (Marion Cotillard). Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame, que Stéphanie perde ses jambes, pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Lors de la conférence de presse Jacques Audiard a ainsi évoqué des « destins simples magnifiés par les accidents », « une histoire d’amour des années de crise », « deux personnages qui tentent de s’extraire de leurs conditions. »

    Jacques Audiard revient ainsi sur la Croisette et en compétition officielle avec « De rouille et d'os », adapté d’une nouvelle de Craig Davidson  après avoir  remporté le prix du Meilleur Scénario pour « Un héros très discret » lors de l'édition 1996 du festival, et le Grand Prix du Jury pour « Un prophète », il y a 3 ans. Cette fois, il revient avec une histoire d’amour entre deux êtres blessés (mais les personnages d’Audiard le sont finalement toujours), et comme toujours chez Audiard, pas forcément immédiatement aimables mais emportant progressivement notre adhésion. Son cinéma est à l’image de ce film et de ces deux personnages : un mélange habile et poignant de rudesse et de délicatesse. C’est un film de sensations, de chair, de corps, de sang. Le corps meurtri de Stéphanie face à celui presque animal d’Ali. Le corps brutalisé et filmé avec délicatesse, caressé presque par la caméra de Jacques Audiard (comme par le regard de Stéphanie). La dureté sublimée par une douce lumière et une chaleureuse atmosphère qui atténuent la violence (sociale) ravageuse du film. « J’ai horreur de la violence. Curieux de dire que j’ai horreur de la violence et d’y revenir tout le temps » a ainsi déclaré Jacques Audiard, ce midi, en conférence de presse.

    Bien qu’ils soient très différents dans leurs manières de filmer, ce film d’Audiard en particulier m’a fait penser au cinéma des Dardenne qui, eux aussi, mettent en scène des êtres cabossés par la vie et la société (avec certes beaucoup plus de réalisme, évidemment), dont les enfants sont souvent les involontaires victimes, et ils ont bien sûr en commun une remarquable direction d’acteurs, et une force de la mise en scène, aussi différentes soient-elles.

    C’est un film de contrastes et d’évolutions. De l’arrogance, ou du moins du contrôle à l’abandon. De l’impossibilité de s’exprimer à la possibilité de dire les plus beaux mots qui soient. Et surtout de la solitude à la réconciliation avec leurs proches (sœur, enfant) et avec eux-mêmes.

    Un film âpre et plein d’espoir. De rouille et d’os. De chair et de sang. De rudesse et de délicatesse. De douceur et de violence. De troublants paradoxes pour un troublant film. Des contrastes à l’image de ceux de l’esthétique du film. Le (magnifique montage)  met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon. Ajoutez à cela une bande originale réussie, de la musique de Desplat à « Firework » de Katy Perry. Deux acteurs extraordinaires et extraordinairement dirigés. Comme dans « Bullhead », c’est l’animalité de son personnage que fait ressortir ici Matthias Schoenaerts, mais ici, au contraire de son personnage dans le film qui l’a révélé, il va aller vers la parole, l’humanité. Son personnage concentre aussi les contrastes du film, de même que celui de Marion Cotillard. Tous deux sont bouleversants de justesse, de dureté et de douceur, d’humanité et d’animalité, et en tout cas de fragilité masquée.

    Marion Cotillard était ainsi visiblement très heureuse d’être à Cannes. Lors de la conférence de presse, elle a ainsi déclaré : « C’est ma première fois dans un film en compétition officielle à Cannes. Je ne pensais pas que ça allait me rentre si joyeuse. C’est un festival mythique qui a vu tellement de grandes histoires, de grands acteurs, de grands artistes et je suis particulièrement heureuse d’y être avec le film de Jacques» tandis que Matthias Schoenaerts a déclaré à son propos « C’est une comédienne exceptionnelle. On va dans l’absolu ». Pour Jacques Audiard, « Marion est une actrice très virile et sensuelle en même temps. Elle a une autorité dans le jeu. Elle est capable de passer de l’autre côté du mur ». Signalons enfin la présence de Corinne Masiero (dans le rôle de la sœur d’Ali),  révélée par le personnage de Louise Wimmer dans le film éponyme de Cyril Mennegin.

    Prix d’interprétation masculine ou féminine, prix de la mise en scène, grand prix du jury… Le festival commence très fort avec ce film qui pourrait prétendre à tous les prix, ou presque.  Un film coup de poing qui est aussi mon premier coup de cœur de cette édition 2012. Un film sensoriel magistralement monté, joué, pensé et mis en scène.

    Vivement la suite de la compétition !

     

    Catégories : COMPETITION OFFICIELLE, OUVERTURE (cérémonies/films) Lien permanent 5 commentaires Pin it! Imprimer
  • Patience: entre bruits et silences...

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    C’est avec plus d'une journée de retard que je reviendrai sur l’ouverture de ce 65èmeFestival de Cannes préférant ne pas me laisser happer par cette course vaine et vorace à l’information, au risque de formules expéditives, faciles et hasardeuses pour plutôt retranscrire avec justesse mes impressions et émotions et pour me laisser en revanche happer par les salles obscures. Préférant toujours le silence éloquent au bruit insignifiant. Cela tombe bien, c’est justement de bruit et de silence dont il fut question lors de cette ouverture et dans un film qui mon premier coup de cœur de cette compétition 2012 ... je vous raconterai tout (l'ouverture et le film en question) demain matin. Patience... et, justement, pour patienter, une photo de la conférence de presse du film en question.

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  • Mon avis sur la sélection officielle sur PUREChannel

    Avant l'ouverture, retrouvez mon avis sur la sélection officielle sur PureChannel:

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Comment suivre le Festival de Cannes 2012 et me suivre en direct du 65ème Festival de Cannes : rendez-vous quotidiennement sur inthemoodforcannes.com et…

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    Pour mon 12ème Festival de Cannes, vous pourrez me suivre sur mes blogs comme les années passées, néanmoins avec quelques changements mais aussi avec de nouveaux partenariats.

    BLOGS: Tous mes articles consacrés au festival et publiés en direct le seront sur http://www.inthemoodforcannes.com quotidiennement (et non en parallèle sur http://www.inthemoodforcinema.com  comme d’habitude même si certains articles pourront y être repris ) avec des articles sur la sélection officielle, les conférences de presse, des interviews etc. Je vous donne donc quotidiennement rendez-vous ici pour  mes articles quotidiens du 16 au 28 Mai.

    Vous trouverez aussi quelques articles consacrés au Festival de Cannes sur mon nouveau blog http://inthemoodlemag.com .

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    twitter.jpgTWITTER: Pour connaître mes commentaires encore plus régulièrement, vous pouvez aussi me suivre sur twitter : http://twitter.com/moodforcinema (@moodforcinema) et http://twitter.com/moodforcannes (@moodforcannes ). Mes twitts sont également en direct sur ce blog (colonne de gauche).

     J’essaierai aussi de prendre quelques photos d’ambiance sur twitter notamment via instangram (@moodforcinema ).

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    FACEBOOK: Vous pourrez aussi retrouver des informations sur les pages Facebook d’inthemoodforcannes.com et inthemoodforcinema.com : http://facebook.com/inthemoodforcinema / http://facebook.com/inthemoodforcannes

    Le rythme du festival ne me permettra pas de parler ici de tous les films que je verrai et aussi longuement que le reste de l’année mais, bien entendu, je vous ferai au retour un compte-rendu complet et détaillé.

    Comme chaque année, j’aurai également divers PARTENARIATS :

    -Avec Orange, vous pourrez ainsi retrouver certains de mes articles sur le blog live Orange (et d’ores et déjà mon article de présentation, ici ) . Vous y retrouverez aussi des vidéos de temps à autre.

    -Avec Touscoprod.com : des vidéos sur lesquelles je partagerai mes coups de cœur et peut-être aussi des interviews.

    -Cette année, j’aurai également le privilège de figurer dans le palmomètre quotidien du journal Metro, bible des festivaliers.

    -Enfin, certains MEDIAS locaux et nationaux (journaux et télévisions) m’ont contactée pour des reportages. Je vous en informerai au fur et à mesure.

    EMAIL/CONTACT: Pour me joindre pendant le festival : inthemoodforcinema@gmail.com

    Quoiqu’il en soit, la passion, la liberté et l’enthousiasme restent les maîtres mots…

    Et pour ceux qui découvriraient ce blog à cette occasion, je vous renvoie vers l’édito dans l’article ci-dessus pour en savoir plus sur l’auteur de ces lignes, mais aussi sur mes attentes et « pronostics » pour cette 65ème édition.

     SITE OFFICIEL : Pour d’autres informations, je vous recommande l’excellent site officiel du festival : http://www.festival-cannes.com . Vous trouverez également de nombreux liens utiles sur http://www.inthemoodforcannes.com .

    Bon festival à tous et pour ceux qui n’auront pas la chance de le vivre en direct, j’essaierai de vous le relater le mieux possible pour vous donner l’impression d’être réellement « in the mood for Cannes ".

    Retrouvez toute l'année les 5 blogs inthemood: http://inthemoodlemag.com , http://www.inthemoodforcinema.com , http://www.inthemoodforcannes.com , http://www.inthemoodfordeauville.com , http://www.inthemoodforluxe.com .

     Pour en savoir plus, retrouvez aussi les rubriques "A propos" et "Dans les médias" d' In the mood -Le Magazine.

     Découvrez aussi mon recueil de nouvelles sur le cinéma pour lequel je recherche un éditeur (4 sur 13 nouvelles sont en ligne): http://mymajorcompanybooks.com/meziere . A bons entendeurs!

     

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • Editorial - En attendant l'ouverture du 65ème Festival de Cannes: mes attentes pour ce Festival de Cannes 2012

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    Comme je vous le disais dans l’article précèdent, cette année, mes blogs seront à nouveau partenaires (notamment, cf le prochain article pour la liste des partenariats) du blog Live Orange pour lequel on m’a demandé de me présenter (ici), ainsi que mes attentes et « pronostics » pour cette 65ème édition du Festival de Cannes. Voici à nouveau l’article en question dans une version plus longue et ceux qui découvrent  les blogs inthemood à cette occasion en sauront ainsi plus sur celle qui rédige ces lignes (désolée pour les autres pour qui le début sera sans doute un peu rébarbatif voire présomptueux). Et en attendant l’ouverture à laquelle j’espère pouvoir assister (rien de certain pour le moment), retrouvez mon compte-rendu de l’ouverture du Festival de Cannes 2011 en cliquant ici.

    Sans aucun doute, en 2001, lors de mon premier Festival de Cannes auquel j’avais assisté grâce au concours du prix de la jeunesse, n’imaginais-je pas y retourner, quoiqu’il arrive, chaque année, et y être encore en 2012. Après 5 blogs (dont le premier créé il y a 9 ans et dont un consacré à ce festival), 13 participations à des jurys de festivals de cinéma (dont 10 sur concours d’écriture), 10 années de passionnantes  études (droit, sciences politiques, médiation culturelle, cinéma) ; ma passion viscérale du cinéma et de l’écriture, cette envie irrépressible de les partager (notamment dans un recueil de 13 nouvelles sur le cinéma pour lequel je recherche un éditeur -à bons entendeurs !- mais aussi par l’écriture de scénarii) sont plus que jamais vivaces. 11 ans plus tard, après tant de pérégrinations, j’y vais avec le même enthousiasme, la même curiosité insatiable que cette première fois où je découvrais, fascinée, le vertigineux et mythique Grand Théâtre Lumière, ses rituels dérisoires et sublimes. C’est en effet ce festival, la plus grande des  « fenêtres ouvertes sur le monde », tourbillon enivrant d’images, qui a exacerbé ma passion pour le cinéma.

     Bien sûr, je connais les pièges et revers de ce théâtre des vanités,  cette comédie humaine fascinante et terrifiante, la versatilité des personnalités et avis pour un sursaut de vanité. Je sais que tant d’illusions s’y fracassent, que Cannes peut encenser, broyer, magnifier, dévaster et en a perdu certains et tant à force de les éblouir, les fasciner, les aliéner, que le cinéma est parfois éclipsé derrière tous ceux qui font le leur mais Cannes reste la plus grande déclaration d’amour au cinéma et aux cinéastes qui y émergent, se révèlent au monde, nous révèlent un monde. Le leur. Le nôtre.

    Comme chaque année, la compétition reflète ainsi la diversité du cinéma mondial (contrairement à ce que certains prétendent, chaque année), mais aussi les colères, les blessures, les ombres et les lumières du monde, parfois sa poésie. Certainement cela sera-t-il le cas de « Like someone in love » de Kiarostami, le film de cette compétition que j’attends le plus. Pour sa 5ème sélection en compétition, le cinéaste iranien qui avait obtenu la palme d'or en 1997 pour "Le goût de la cerise", nous emmène au Japon. Je lui dois ainsi un de mes plus grands chocs cinématographiques cannois avec « Copie conforme », film de questionnements plus que de réponses si ludique, unique, jubilatoire dans lequel le jeu si riche et habité de Juliette Binoche, lumineuse et sensuelle, se prête à plusieurs interprétations, à l'image de l'art évoqué dans le film dont l'interprétation dépend du regard de chacun, comme une illustration pratique de la théorie énoncée. Brillante réflexion sur l'art et l'amour.

    « Amour », tel est justement le titre simple et sibyllin du film de Michael Haneke, de retour en compétition trois ans après sa palme d’or pour l'œuvre austère à la cruauté tranchante, dérangeante, à la mise en scène fascinante qu’est « Le Ruban blanc ». Il devrait à nouveau nous dérouter avec ce film que je suis particulièrement curieuse de découvrir, également pour le retour de Jean-Louis Trintignant.

    J’attends également beaucoup du dernier film, aussi en compétition, d’un réalisateur dont le cinéma semble paradoxalement de plus en plus juvénile et inventif : « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais, une adaptation très libre d’"Euridyce" de Jean Anouilh qui s'apparente vraisemblablement à un hommage  au cinéma et au théâtre.

    C’est avec la même avidité que je dégusterai un autre des trois films français en compétition : « De rouille et d’os » de Jacques Audiard, trois ans après le Grand prix pour « Un Prophète », une histoire entremêlant amour et brutalité de l’existence dont la mise en scène, le sujet et l’interprétation semblent particulièrement prometteurs.

    Parmi mes attentes encore : le film de Catherine Corsini à Un Certain Regard que Thierry Frémaux a défini comme un " film policier qu'on pourrait dire inspiré par Claude Sautet »,  lequel est un de mes cinéastes de prédilection : argument imparable.

    J’attends également beaucoup de « Reality » de Matteo Garrone ; de « The Hunt » de Vinterberg dans lequel le mensonge se métamorphose en vérité dans l'esprit de ceux qui le reçoivent, un film  sur la rumeur qui, à Cannes, si souvent atteint son paroxysme.

    Il faudrait encore citer « Killing them soflty » qui signe le retour d’Andrew Dominik après le western crépusculaire et magistral « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » ; « Cosmopolis »  qui(ré)concilie vraisemblablement glamour et film d’auteur ; « Laurence anyways » de Xavier Dolan après sa grisante fantasmagorie « Les amours imaginaires » ; « Confession d’un enfant du siècle » étant  curieuse de voir comment l’œuvre de Musset a pu être adaptée, de même que celle de Kerouac (« Sur la route ») par Walter Salles.

    J’aimerais revoir « Lawrence d’Arabie », « Cléo de « 5 à 7 », « Tess », chefs d’œuvre dont les projections des copies restaurées dans le cadre de Cannes Classics promettent de grands moments d’émotion.

    Je retournerai voir « Une journée particulière » de Gilles Jacob que j’ai découvert récemment, documentaire sur les 60 ans du festival qui sera projeté pour le 65ème anniversaire en présence de 18 des cinéastes de « Chacun son cinéma ». Un film qui s’attarde sur « la géographie d’un visage », des visages, ceux des artistes. Bel écho avec les extraits des films qui le jalonnent et qui eux-mêmes se concentrent surtout sur les visages et les rites cinématographiques comme une mise en abyme de la mise en abyme. Au détour d’un plan, on devine la malice juvénile de Gilles Jacob ; le regard est toujours tendre, bienveillant. Son documentaire met en lumière ce qui caractérise un grand cinéaste, un auteur : le caractère immédiatement identifiable de son regard sur le monde et de son univers.

    Etablir des pronostics revient à s’interroger sur les caractéristiques  d’une palme d’or. Un film qui justement témoigne d’un regard sur le monde ? Un film avec une portée sociale, politique, philosophique ? Un film intemporel ? Un film qui porte l’art cinématographique et ses composantes à leur firmament ? Un film qui nous transporte, nous éblouit, nous émeut ? Un film qui nous questionne ? Un film qui nous apporte des réponses ?

    Nanni Moretti, cinéaste « engagé », pourrait primer  un film en résonance avec l’actualité comme celui de Yousri Nasrallah. Ou celui de Kiarostami à qui il a consacré un court-métrage et qui lui doit en partie la palme d’or en 1997 (il faisait alors partie du jury.) Marion Cotillard ou Matthias Schoenaerts pourraient recevoir un prix d’interprétation, manière détournée de récompenser Jacques Audiard qui aura tant de concurrents pour la mise en scène. Je ne peux m’empêcher de souhaiter un prix du scénario pour Resnais, l’écriture de ses films étant toujours remarquable mais, à vrai dire, je préfère ne rien présager, laisser place au vertige de la surprise et la découverte cinématographiques.

    Je ne prends guère de risques, en revanche, en pronostiquant 11 jours de chocs et d’éblouissements cinématographiques,  d’exquise et troublante confusion entre fiction et réalité enlacées en un tango langoureux annihilant frontières et repères, où la vie sera alors exaltante, palpitante, grisante. Comme au cinéma…

    Catégories : EDITORIAUX Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • La composition du jury d'Un Certain Regard 2012

    Voici une des dernières annonces concernant la programmation et les jurys de ce Festival de Cannes 2012, la composition complète du jury Un Certain Regard. Je vous laisse découvrir le communiqué de presse du festival, ci-dessous:

    Aux côtés de la Compétition, la Sélection Officielle Un Certain Regard accueille également un Jury qui décerne ses prix lors d’une cérémonie sur scène, salle Debussy, le samedi 26 mai. Le Jury, présidé par l’acteur et réalisateur britannique Tim Roth est composé de cinq personnalités du cinéma qui composeront leur palmarès parmi les vingt films sélectionnés au Certain Regard.

    Tim Roth (acteur et réalisateur), Président du Jury.
    Leïla Bekhti (actrice), Tonie Marshall (réalisatrice et productrice), Luciano Monteagudo (Critique cinéma à Pàgina/12 à Buenos Aires) et Sylvie Pras (Responsable des Cinémas au Centre Pompidou à Paris, Directrice artistique du Festival de La Rochelle).                                       

    Catégories : UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer