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IN THE MOOD FOR CANNES 2024 - Page 69

  • Présentation de "La Conquête" de Xavier Durringer : sélection officielle hors compétition Cannes 2011

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    Bien qu’il soit hors compétition, c’est sans aucun doute un des films les plus attendus de cette édition 2011, en raison de son sujet d’autant plus « explosif » qu’il s’agit d’une fiction qui concerne pour la première fois un président français encore  en exercice, de surcroît au plus bas dans les sondages, à un an des présidentielles auxquelles il ne fait quasiment aucun doute qu’il sera candidat.  Lors de la conférence de presse de sélection, Thierry Frémaux a ainsi tenu à précisé que le comité de sélection n’avait subi aucune pression dans un sens ou dans l’autre.

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    A n’en pas douter, l’affiche qui vient d’être dévoilée fera déjà beaucoup parler, faisant référence à la petite taille du président qui, pour certains, explique en partie son ambition, une affiche qui, de plus, le montre sans tête et avec ses talonnettes.

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    S’il ne s’agit que du cinquième film de Xavier Durringer, c'est l'historien et documentariste Patrick Rotman qui a écrit le scénario de "La Conquête". Il a notamment tourné (en co-réalisation avec Bertrand Tavernier) « La Guerre sans nom » sur les opérations militaires en Algérie entre 1958 et 1962 ou encore « Été 44 »  sur la libération de la France et la fin de l'Occupation Allemande durant la Seconde Guerre Mondiale ou encore « Les Survivants » composé de témoignages de rescapés des camps de concentration nazis ou enfin le diptyque Chirac. Il est également l’auteur du  scénario de « Nuit noire » (2004) et de « L'Ennemi intime « de Florent Emilio Siri réalisé (2007). Le journaliste Michaël Darmon a également été associé au projet en tant que conseiller à l'écriture.

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    Le film est produit par Eric et Nicolas Altmeyer qui, jusque-là, avait surtout produit des comédies, « Potiche » de François Ozon étant la dernière en date.

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    Xavier Durringer a privilégié 3 axes de 2003 à l’élection du 7 mai 2007: 1/les rapports,  particulièrement tendus, avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin,2/ son histoire personnelle tourmentée avec Cécilia Sarkozy, et 3/ sa gestion en tant que Ministre de l'Intérieur.

    Xavier Durringer dit avoir voulu s'éloigner à la fois de "l'imitation et de la caricature", et déclare n'avoir voulu faire "ni un pamphlet ni un un tract politique de dénonciation". Pour lui il s'agit d'un "scénario shakespearien" et l'univers des hommes politiques relèvent des "mêmes codes que le film noir".

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    L’Express nous apprend que Nicolas Sarkozy n’irait pas voir le film mais qu'il a reçu Denis Podalydès suite à une lettre de 3 pages de ce dernier (toujours suivant l’Express).

    Voilà ce que déclare Denis Podalydès à propos de sa première réaction lorsqu'on lui a proposé ce rôle:  "Un enthousiasme immédiat. Pourquoi ? Le goût des films politiques. Voilà des années que j’attendais d’incarner un homme politique, réel ou fictif. La politique est un formidable champ de jeu et de situations que le cinéma français a peu exploré. À l’étranger, bien des films ont montré la voie: THE QUEEN, IL DIVO, ou W L’IMPROBABLE  PRESIDENT, récemment. Que ce soit Sarkozy, le président en exercice, ne m’a sur le moment pas dérangé et n’a pas entamé mon enthousiasme. Au contraire même. L’envie de jouer dans le présent, au présent. Le désir d’approcher de l’intérieur ce personnage étonnant qu’est Nicolas Sarkozy, qu’on soit de son bord ou non." Il dit aussi s'être passé certaines émissions en boucle comme "cent minutes pour convaincre"

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    Amusant de retrouver Dominique Besnehard dans le rôle de Pierre Charon,  conseiller de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle alors qu’il était conseiller de Ségolène Royal à cette période (il semble avoir pris ses distances depuis).

    Avec : Denis Podalydès (Nicolas Sarkozy), Florence Pernel (Cécilia Sarkozy),  Hipolytte   (Claude Guéant),  Samuel Labarthe (Dominique de Villepin), Bernard Lecoq (Jacques Chirac), Grégory Fitoussi (LaurentSolly), Dominique Besnehard (Pierre Charon), Pierre Cassignard (Frédéric Lefebvre), Saida Jawad (Rachida Daty), Mathias Mlekuz (Franck Louvrier), Bernadette Chirac (Michèle Moretti), Henri Guaino (Michel Bompoil)

    Durée : 1H45

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    Synopsis : 6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent: elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse. La conquête : L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.

    Date de sortie : 18 mai 2011

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    Site officiel du film: http://la-conquete.gaumont.fr/ 

     

     Filmographie (cinéma) de Xavier Durringer:

    1993 : La Nage indienne, avec Karin Viard et Gérald Laroche

    1997 : J'irai au paradis car l'enfer est ici, avec Arnaud Giovaninetti et Claire Keim

    2001 : Les oreilles sur le dos, avec Béatrice Dalle

    2005 : Chok-Dee, avec Bernard Giraudeau et Dida Diafat

    2011 : La Conquête, avec Denis Podalydès

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  • Découvrez les images de la Terrazza Martini sur la plage du Gray d'Albion

    Pour la 5ème année consécutive, la Terrazza Martini se situera sur la plage du Gray d'Albion (au passage sans aucun doute et de loin l'endroit où, pour déjeuner, le rapport qualité prix est le meilleur, et l'accueil toujours irréprochable, je vous en reparlerai bientôt sur inthemoodforluxe), lieu où vous pourrez assister à des hommages cinématographiques, des programmations musicales, des évènements artistiques  ou des cartes blanches à des personnalités du 7ème art. Je vous laisse découvrir la scénographie version 2011... en attendant les vraies photos en direct des lieux et en attendant de vous en dire davantage sur le programme.

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  • Orange partenaire officiel du 64ème Festival de Cannes

    orange9.jpgOrange est Partenaire officiel exclusif télécoms et nouveaux médias de la 64ème édition du Festival de Cannes. Initié il y a plus de 10 ans, ce partenariat privilégié avec l’un des plus grands événements du 7ème art illustre l’engagement continu d’Orange en faveur de tous les cinémas.
     
    En France, Orange met le Festival à l’honneur sur tous les écrans, via ses portails Internet, les mobiles Orange, son service de vidéo à la demande, la TV d’Orange et son bouquet Orange cinéma séries. Et pour la première fois cette année, le Festival de Cannes et Orange lancent l'application officielle du Festival de Cannes pour iPhone, Android et BlackBerry.
     
    Le cinéma chez Orange, c’est également la coproduction et les préachats de films. Cette année 5 films soutenus par Orange seront présentés à Cannes :
    - « Habemus Papam » de Nanni Moretti, sélectionné en compétition officielle et préacheté par Orange cinéma séries en seconde fenêtre
    - « The Artist » de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, présenté en hors compétition à Cannes et corproduit par Studio 37- « Michel Petrucciani » de Michael Radford, présenté en séance spéciale et préacheté par Orange cinéma séries en première fenêtre
    - « Jeanne Captive » de Philippe Ramos, présenté à la quinzaine des réalisateurs et préacheté par Orange cinéma séries en première et deuxième fenêtre
    -  « Les Géants » de Bouli Lanners présenté à la quinzaine des réalisateurs et préacheté par Orange cinéma séries en première fenêtre
     
    Un dispositif multi-écrans exceptionnel 
     
          « TV Festival de Cannes » sur tous les écrans
    Pour la troisième année consécutive, Orange coproduit et diffuse la TV du Festival sur ses plateformes TV, internet et mobile. La chaîne officielle du Festival invite les spectateurs à vivre au rythme de l’événement culturel le plus médiatique au monde, avec la montée des Marches, les interviews de stars, les conférences de presse, les photocalls…
     
          Cannes à la demande avec la VoD
    La vidéo à la demande se met à l’heure cannoise ! Jusqu’au 23 mai, plus de 100 films seront disponibles à la demande sur la TV d’Orange et sur vidéo party, avec quatre sélections inédites :
    - les grands moments de l’édition 2010 avec un choix de plus de 40 films, dont 12 qui ont marqué la compétition officielle parmi lesquels « Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures » (Palme d'Or), « Des Hommes et des Dieux » (Grand Prix) ou encore « Biutiful » (Prix d'interprétation masculine).
    - des films avec les monstres sacrés du cinéma hollywoodien : Robert de Niro, Anthony Hopkins, Clint Eastwood, John Wayne, Paul Newman…
    - une sélection d’œuvres du Moyen-Orient : « Le Goût de la cerise » (Palme d’or 1997), « Uzak » (Grand Prix 2003) et « Ajami » (Quinzaine 2009 : Caméra d'or).- les blockbusters cannois qui ont été découverts sur le tapis rouge : « Basic Instinct », « Le Pianiste »… 
     
           Orange cinéma séries aux couleurs du FestivalLe bouquet Orange cinéma séries est de retour sur la Croisette pour la 64ème édition du Festival de Cannes du 11 au 22 mai, avec une programmation exceptionnelle :
    - l’émission Ciné, séries & cie, présentée par Sophie Soulignac est renommée pour l’occasion Cannes, séries & cie.
    - une soirée spéciale aura lieu en direct depuis les terrasses du Palais avec le palmarès du Festival.
    - le cinéma sera également mis à l’honneur avec des soirées thématiques dédiées aux réalisateurs fétiches de Cannes : Robert de Niro, le Président du Jury cette année, Pedro Almodovar, Woody Allen, Gus Van Sant, Brillante Mendoza.
    Orange cinéma séries rend également hommage aux femmes qui ont marqué la Croisette, avec notamment un mois spécial Jane Campion, la première femme à avoir remporter la Palme d’Or en 1993, avec « La Leçon de Piano ».
     
          L’application officielle du Festival
    Cette année, le Festival de Cannes et Orange ont developpé l’application officielle du Festival de Cannes 2011 pour la première fois sur iPhone, Android et BlackBerry. Les amoureux du cinéma seront ainsi les premiers informés de l’actualité de la manifestation, ses projections, ses rendez-vous, son palmarès etc.
    En prime, les festivaliers pourront recevoir des alertes et des informations pratiques pour ne rien manquer de la quinzaine et faire de cet événement leur propre Festival !
     
    Orange à Cannes
     
    Dans la continuité de son partenariat initié avec le Festival de Cannes depuis plusieurs années, Orange  équipera l’organisation en moyen de télécommunications et proposera à tous les journalistes accrédités les services du Wifi Café. La plage Orange accueillera également les professionnels du cinéma et les équipes de film pour leurs rendez-vous, press junkets et moments de pause. Enfin, la restauration sur la plage Orange sera assurée par les célèbres chefs des restaurants « Thiou » et « Marius et Janette ». 

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  • Programme de Cannes Classics Festival de Cannes 2011: Carné, Kubrick, Belmondo, Méliès, Rossellini, Rappeneau.....

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    Depuis sa création en 2004, Cannes Classics est devenu le rendez-vous des cinéphiles mais aussi un des plus conviviaux du festival. Comme chaque année, il y en aura pour tous les goûts : quatorze films, cinq documentaires, des surprises, une leçon de cinéma de Malcolm McDowell, des films en copies neuves ou restaurées. Le programme est ainsi établi en fonction des propositions des archives nationales, des cinémathèques, des studios, des producteurs et des distributeurs. Classiques à revoir ou raretés à découvrir, ils seront présentés en copie 35mm ou en copie numérique haute définition.

    Comme il faudra bien faire des choix, pour ma part, j’irai voir l’hommage à Jean-Paul Belmondo le 17 mai (à cette occasion, retrouvez mes critiques de "Borsalino" et "La Sirène du Mississipi") avec la projection du documentaire « Belmondo... Itineraire » de Vincent Perrot et Jeff Domenech (2011) ; la projection de la copie restaurée des « Enfants du Paradis » de Marcel Carné, émotion garantie, sans doute à l’image de la projection de la copie restaurée du « Guépard » de Visconti l’année dernière ; j’irai également à la projection du « Sauvage » en présence de Catherine Deneuve et Jean-Paul Rappeneau et à la leçon d’acteur de Malcom McDowell, le 20 mai.

    Je vous laisse découvrir le programme complet ci-dessous et le communiqué de presse du festival. A vous de vous faire votre propre programme !

    Ce programme est présenté dans le Palais (salle Buñuel ou salle du 60e) et, pour quelques films, repris au Cinéma de la Plage et dans la salle La Licorne à Cannes.

    Films

    Le Voyage dans la lune de Georges Mélies (France, 1902, 16’)
    Orange Mécanique de Stanley Kubrick (USA, 1971, 137’)
    La Machine à tuer les méchants (La Macchina Ammazzacattivi) de Roberto Rossellini (Italie, 1952, 80’)
    Il était une fois le Bronx (A Bronx Tale) de Robert De Niro (USA, 1993, 121’)
    Le Conformiste (Il Conformista) de Bernardo Bertolucci (Italie, 1970, 118’)
    Rue Cases-Nègres d’Euzhan Palcy (France, 1983, 106’)
    Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Donwfall Child) de Jerry Schatzberg (USA, 1970, 105’)
    La Loi de la frontière (Hudutlarin Kanunu) de Lufti O. Akad (Truquie, 1966, 74’)
    La Zone de la mort (Niemandsland) de Victor Trivas (Allemagne, 1931, 81’)
    Les Enfants du paradis de Marcel Carné (France, 1945, 190’)
    Despair de Rainer-Werner Fassbinder (Allemagne, 1978, 115’)
    Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau (France, 1975, 106’)
    Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin (France, 1960, 91’)
    L’Assassin (L’Assassino) d’Elio Petri (Italie, 1961, 100’)


    Ainsi que les documentaires suivants :

    The Look d’Angelica Maccarone (Allemagne / France, 2011, 95’)
    Le Monde de Corman: Exploits d’un rebelle hollywoodien (Corman’s World: Exploits of a Hollywood Rebel d’Alex Stapleton) (USA, 2011, 125’)
    Belmondo... Itineraire de Vincent Perrot et Jeff Domenech (France, 2011, 86’)
    Kurosawa, la Voie de Catherine Cadou (France, 2011, 52’)
    Il était une fois… Orange Mécanique d’Antoine de Gaudemar et Michel Ciment (France, 2011, 52’)


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    Le Voyage dans la lune retrouvé
    La version couleur du film le plus célèbre de Georges Méliès, Le Voyage dans la lune (1902) à nouveau visible 109 ans après sa sortie : après avoir été considérée longtemps comme perdue, cette version fut retrouvée en 1993 à Barcelone. En 2010, une restauration complète est engagée par Lobster Films, la Fondation Groupama Gan pour le Cinéma et la Fondation Technicolor pour le Patrimoine Cinéma. Les outils numériques d’aujourd’hui ont permis de ré-assembler les fragments des 13 375 images du film afin de les restaurer une par une. L’avant-première mondiale du film aura lieu en mai 2011 avec une bande-son originale du groupe AIR.

    Tribeca Film Festival et le Président de Jury
    Acteur célèbre, producteur actif et réalisateur remarqué, Robert De Niro, Président du jury du 64e Festival de Cannes, est aussi le co-fondateur du festival de Tribeca, né en réaction aux attentats du 11 septembre. C’est donc en « collègues » que Robert de Niro et Jane Rosenthal, l’une des co-fondatrices, ainsi que toute l’équipe de Tribeca, sont accueillis par la direction du Festival de Cannes qui célèbrera la dixième édition de la manifestation. Soirée spéciale le samedi 14 mai, avec projection de Il était une fois le Bronx, en présence de Robert De Niro et de l’équipe de Tribeca.

    Le Conformiste (Il Conformista) de Bernardo Bertolucci
    Bernardo Bertolucci, auquel le Festival remettra une Palme d’Or d’honneur lors de la soirée d’ouverture, viendra présenter Le Conformiste, avec une copie restaurée par la Cineteca de Bologne et Immagine Ritrovata, grâce à Minerva rarovideo.

    Hommage à Jean-Paul Belmondo
    Mardi 17 mai, l’un des acteurs français les plus marquants et les plus célèbres (qui joua dans six films en compétition au Festival de Cannes) recevra l’hommage du cinéma mondial à l’occasion de sa venue sur les marches rouges. A cette occasion, seront présentés le documentaire Belmondo... Itineraire de Vincent Perrot et Jeff Domenech (2011), ainsi que des copies neuves du Magnifique de Philippe de Broca (1973) et Cent mille dollars au soleil (1973) d’Henri Verneuil, qui seront projetées au Cinéma de la Plage.

    Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child) de Jerry Schatzberg
    Auteur de la photographie qui fait l’affiche du 64e Festival de Cannes, Jerry Schatzberg (Palme d’or pour L’Épouvantail en 1974) présentera son premier film, Portrait d’une enfant déchue, en compagnie de son actrice Faye Dunaway.
    Devenu impossible à voir sur grand écran, le film sera présenté dans une copie neuve spécialement tirée par le studio Universal, et ressortira dans les salles françaises à l’automne prochain.

    2011, année de l’hommage aux Outre-mer
    2011 est en France l’année phare des Outre-mer. Au moment où la nation rend un hommage solennel au grand poète Aimé Césaire, le ministère de la Culture et le Festival de Cannes mettent l’île de La Martinique à l’honneur, en présence de la réalisatrice Euzhan Palcy qui présentera son film Rue Cases-Nègres.

    La World Cinema Foundation
    En 2007 à Cannes, lors d’une mémorable conférence de presse, Martin Scorsese et plusieurs cinéastes venus du monde entier ont inauguré la World Cinema Foundation, destinée à restaurer et valoriser le patrimoine cinématographique de pays ne disposant pas de moyens suffisants. Depuis, près de vingt films ont été sauvés et montrés, avec une idée-force : un grand cinéaste soutient la restauration d’un film du passé. Après Martin Scorsese lui-même, Walter Salles ou Bertrand Tavernier, c’est cette année le réalisateur Fatih Akin qui présentera le film turc méconnu, Hudutlarin Kanunu (The Law of the Border) de Lufti O. Akad, dans une copie restaurée par Immagine Ritrovata.

    Evénement Kubrick : Orange Mécanique (A Clockwork Orange) en copie restaurée pour le 40e anniversaire de la sortie du film
    Après plusieurs villes dans le monde, l’exposition Stanley Kubrick s’arrête à Paris et à la Cinémathèque française en ce printemps 2011. Le Festival de Cannes relaie l’événement Kubrick en présentant, grâce à Warner, une copie restaurée de Orange Mécanique, présentation qui bénéficiera de la présence de son acteur principal Malcolm McDowell et qui accompagne la ressortie du film dans une magnifique édition en blu-ray.
    Seront également présents : Christiane Kubrick, veuve du cinéaste, Jan Harlan, ancien collaborateur de de Kubrick et auteur, en 2000, de Stanley Kubrick : une vie en image. (Stanley Kubrick : A Life in Pictures).


    La projection aura lieu le jeudi 19 mai. Le lendemain, Malcolm McDowell donnera une leçon d’acteur dont le modérateur sera Michel Ciment, spécialiste reconnu de Stanley Kubrick. Cette leçon de cinéma sera suivie de la projection en avant-première de Il était une fois… Orange Mécanique, un film d’Antoine de Gaudemar et de Michel Ciment, produit pour Folamour Production par Marie Genin et Serge July.

    The Rossellini Project
    Comme pour Charlie Chaplin, Cannes 2011 servira de théâtre au lancement du projet de restauration de dix films de Roberto Rossellini (dont Rome, ville ouverte, L’Amore, Stromboli, ou Allemagne année zéro) fruit d’une collaboration entre Cinecittà Luce, CSC-Cineteca Nazionale, Cineteca di Bologna et Coproduction Office.
    Le premier de ces films est une œuvre méconnue de Rossellini, sortie en 1952, entre les Onze Fioretti de François d’Assise et Europe 51 : La Machine à tuer les méchants (La Macchina Ammazzacattivi). Restauré en numérique à partir des meilleurs éléments existant du film.

    Les Enfants du paradis
    Après la présentation de Boudu sauvé des eaux de Jean Renoir et du Guépard de Luchino Visconti, Pathé et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé poursuivent leur visite du catalogue Pathé et font leur retour à Cannes Classics pour la présentation d’une version restaurée et numérisée des Enfants du paradis de Marcel Carné, dialogues de Jacques Prévert.

    Redécouverte de Victor Trivas
    D’origine russe, Victor Trivas (1894-1970) fit une grande carrière de scénariste, ce qui l’amena à collaborer, entre Allemagne, France et USA, avec G.W. Pabst, Raymond Bernard, Orson Welles ou encore Otto Preminger. Comme réalisateur, il est l’auteur de Dans les rues (1933) et, deux ans avant, de ce Niemandsland (La Zone de la mort), qui fut mis à l’index par le régime nazi en raison de son pacifisme et dont la plupart des copies furent détruites.
    Les Archives Françaises du film et le CNC ont retrouvé et restauré Niemandsland, qui sera présenté en 35mm.

    Invitation à Jean-Paul Rappeneau
    Le cinéma des années soixante-dix doit aussi être l’objet d’une attention soutenue des ayant-droits et des archives. Ainsi en va-t-il de l’œuvre de Jean-Paul Rappeneau (né en 1932) dont La Vie de château a également repris vie en 2010. La Cinémathèque française, Studio Canal et le Fonds Culturel franco-américain de la SACEM poursuivent le travail de restauration avec la présentation du Sauvage. Le film sera projeté en présence de Jean-Paul Rappeneau et Catherine Deneuve.

    Edgar Morin cinéaste
    En 1960, le philosophe Edgar Morin et le cinéaste Jean Rouch enquêtent, caméra à l’épaule, sur la France et les Français. Le « Comment vit-on à Paris » de 1960 renvoie à la question qu’on pourrait se poser pour 2011, et la réflexion sur le cinéma-vérité que Jean Rouch mène sur le vif suscite une autre réflexion sur la place qu’ont pris les images en ce début de 21e siècle. Prix de la critique au Festival de Cannes 1961, Chronique d’un été sera projeté en présence d’Edgar Morin. Le film est une restauration proposée par Argos Films. Il sera présenté en copie numérique.

    Despair de Fassbinder
    Peu à peu, l’œuvre prolifique du cinéaste allemand Fassbinder retrouve le chemin du public, dans les salles ou en DVD. Voici, pour cette année, Despair, dans une restauration faite à partir du négatif par Marcus Clarén et Christoph Meiser de Bavaria Media GmbH. Ce film anglophone du réalisateur allemand sera présenté à Cannes Classics en présence de l’actrice principale, Andrea Ferréol.

    L’Assassin (L'Assassino) d’Elio Petri
    Quatre fois en Compétition à Cannes dans le passé, récipiendaire de nombreux prix, membre du jury, Elio Petri (1929-1982) est à nouveau sur l’écran du Palais des festivals avec ce film dont les acteurs sont Marcello Mastroianni et Micheline Presle. Restauration numérique opérée par le Museo Nazionale del cinema di Torino.



    Documentaires sur le cinéma

    Les films sur les films sont aussi des films. Comme un romancier écrivant un essai littéraire sur l’œuvre d’un autre écrivain, un cinéaste peut raconter en images l’histoire du cinéma. Chaque année, Cannes Classics accorde une place particulière à ces documentaires sur le cinéma qui sont aussi des films à part entière.

    Au programme 2011 :

    Corman’s World: Exploits of a Hollywood Rebel d’Alex Stapleton (USA, 2011, 125’). Une biographie filmée du producteur-réalisateur Roger Corman, légendaire figure de l’anti-establishment hollywoodien. Le documentaire d’Alex Stapleton visite la carrière de Roger Corman (réalisateur de La petite Boutique des horreurs, Mitraillette Kelly, du cycle Edgar Poe), l’homme capable de réaliser ou de produire des films en trois jours, à qui l’on doit également le lancement des carrières de Jack Nicholson (qui témoigne dans le film), Martin Scorsese, Monte Hellman et de nombreuses autres personnalités du cinéma américain.
    Roger Corman présentera en personne Corman’s World: Exploits of a Hollywood Rebel.

    Kurosawa, la Voie de Catherine Cadou (France, 2011, 52’). Ce documentaire sur la vie et l’œuvre du maître du cinéma japonais, disparu en 1998, a été réalisé par sa traductrice et collaboratrice Catherine Cadou. Il comporte de nombreux témoignages inédits sur le travail d’Akira Kurosawa.

    The Look d’Angelica Maccarone (Allemagne / France 2011, 95’). Ce film sur et avec Charlotte Charlotte Rampling, retrace la carrière de l’actrice, évoque ses affinités artistiques et son parcours très singulier dans le cinéma contemporain. A noter que Charlotte Rampling sera également à l’affiche de la Compétition puisqu’elle figure dans la distribution du film de Lars von Trier, Melancholia.

    Catégories : CANNES CLASSICS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • "Les Bien-aimés" de Christophe Honoré, film de clôture du Festival de Cannes 2011

     

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    honore.jpgC'est le film de Christophe Honoré "Les Bien-aimés" qui fera la clôture du 64ème Festival de Cannes après "L'Arbre" de Julie Bertucelli l'an passé.

    Christophe Honoré était en compétition officielle du 60ème Festival de Cannes avec "Les Chansons d'amour".

     Casting : Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier, Louis Garrel, Milos Forman, Michel Delpech

    Synopsis : Dans les années 60, Madeleine quitte Paris pour rejoindre son nouveau mari Jaromil à Prague. L’arrivée des chars russes dans la ville marquera leur séparation et Madeleine rentrera en France.  Dans les années 90, Véra, la fille de Madeleine, tombe amoureuse à Londres d’Henderson qui, lui, se sent incapable de l’aimer.  Madeleine et Vera chantent à tour de rôle la fin du vingtième siècle, avec une légèreté têtue, sans laquelle elles risqueraient bien de succomber.

    Voici le communiqué officiel du festival:

    Une première fois sélectionné en compétition à Cannes avec Les Chansons d’amour, Christophe Honoré revient donc en 2011 fouler les marches rouges du Palais des Festivals, accompagné de son fidèle compositeur Alex Beaupin et des acteurs du film : Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani, Milos Forman, Louis Garrel, Michel Delpech et Paul Schneider. Ils incarnent des personnages qui nous entraînent dans le Prague des années soixante, le Londres des années 80, le monde du 11 septembre et le Paris d’aujourd’hui dans une œuvre singulière, mélancolique et romanesque. Avec ce film signé de l’un des jeunes cinéastes mondiaux les plus originaux et les plus talentueux de sa génération, par ailleurs auteur du scénario original et des dialogues, le Festival de Cannes terminera en beauté et en chansons sa 64e édition.

     

     

    Filmographie de Christophe Honoré :

    2001 : Nous deux - court métrage

    2002 : 17 fois Cécile Cassard

    2002 : Tout contre Léo - téléfilm

    2004 : Ma mère

    2006 : Dans Paris

    2007 : Les Chansons d'amour

    2008 : La Belle Personne

    2008 : Hôtel Kuntz - court métrage

    2009 : Non ma fille tu n'iras pas danser

    2010 : Homme au bain

    2011 : Les Bien-aimés

    Catégories : CLÔTURE (cérémonies/films) Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Présentation de “We need to talk about Kevin” de Lynne Ramsay – Compétition officielle du Festival de Cannes 2011

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    weneed3.jpgComme je vous le disais hier en vous présentant “Sleeping beauty” de Julia Leigh, quatre films réalisés par des femmes ont cette année été sélectionnés en compétition. Je vous  en présente aujourd’hui un deuxième :« We need to talk about Kevin » de Lynne Ramsay.

    « We need to talk about Kevin », le troisième long métrage de Lynne Ramsay  est une adaptation du roman éponyme de l’Américain Lionel Shriver dans lequel elle raconte les relations ambivalentes entre une mère et son fils, instable, qui va commettre un massacre à l'arbalète dans son lycée

    Lynne Ramsay, réalisatrice britannique, avait présenté son premier long métrage « Ratcatcher » à Un Certain Regard, en 1999, et « Le Voyage de Morvern Callar » à la Quinzaine des Réalisateurs, en 2002, elle avait reçu le prix de la jeunesse pour ce film. Elle avait été récompensée du prix du jury pour deux courts-métrages : « Small Deaths » (1996) et « Gasman » (1998).

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    Durée : 1H50

    Casting : Tilda Swinton, John C.Reilly, Ezra Miller, Siobhan Fallon, Ashley Gerasimovich.

    Synopsis : Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.

    Bonus : retrouvez ma critique d’ « Amore » de Luca Guadagnino dans lequel Tilda Swinton incarnait le rôle principal.

    Filmographie :

    Longs métrages

    1999 : Ratcatcher

    2002 : Morvern Callar

    2011 : We Need to Talk About Kevin

     Courts métrages

    1996 : Small Deaths

    1996 : Kill the Day

    1997 : Gasman

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  • Le Five Hotel & Spa : nouvel hôtel de luxe à Cannes (ouverture en Mai, pour le festival)

     

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    Il y a quelques jours, j'avais publié ici un article assez long avec tous les renseignements et conseils pour trouver un hôtel à Cannes, pendant le Festival du Film. A l'occasion de mes recherches d'hôtels, j'ai découvert qu'un nouvel établissement allait prochainement ouvrir sur la Croisette dont l'offre hôtelière ne cesse  décidément de se renouveler après l'ouverture du "White Palm" devenu "Radisson Blu 1835 Hôtel et Thalasso" et après que le Palais Stéphanie soit devenu un Marriott début avril 2011.

    Un nouveau palace va donc s'ajouter prochainement à la liste des Carlton, Majestic, Martinez, Marriott avec le Five Hotel & Spa, un hôtel de 46 chambres et suites. Les informations à son sujet sont pour l'instant fragmentaires. L'office du tourisme cannois ne dispose encore d'aucune information même si un article de Nice Matin annonce son ouverture pour le mois de Mai, pour l'ouverture du Festival de Cannes. Nous savons également qu'il s'agit d'un projet des frères Pourcel (célèbres pour leur restaurant gastronomique "Le Jardin des sens", à Montpellier) accompagnés dans ce projet d'un promoteur du Sud Ouest.

     C'est le studio MHNA architectes Mark Hertrich & Nicolas Adnet  qui s'est chargé du projet et dont le nom vous dira peut-être quelque chose puisqu'ils s'étaient également occupés du Radisson Blu.

     L'hôtel sera également pourvu d'un spa haut de gammes : Cinq Mondes (comme à l'hôtel Monte Carlo Bay dont je vous ai déjà parlé ici à plusieurs reprises).

     C'est Jérôme de Oliveira qui s'occupera de la boutique de pâtisserie,  ancien du Plazza Athénée,  champion du monde de pâtisserie en 2009. Jérôme de Oliveira, crééra au Five hôtel & spa, une pâtisserie-salon de
    gourmandises "Intuitions by J".

    La carte du restaurant sera bien entendu signé des frères Pourcel (3 étoiles Michelin, jusqu'en 2005), le restaurant s'intitulera le SeaSens (qui bénéficiera apparemment d'une vue splendide sur le Suquet). La cuisine sera éxécutée par le chef australien Stéphane Giono. 

    L'hôtel se situe 1 rue Notre-Dame donc tout près du palais des festivals.  Un emplacement finalement judicieux dans une ville qui compte de nombreux congrès et évènements d'exception au premier rang desquels, bien sûr, le Festival du Film.

    J'aurai bientôt d'autres informations sur cet hôtel et, bien évidemment, je profiterai de ma présence à Cannes pour le festival pour y faire un tour et pour vous en dire plus ici et sur http://www.inthemoodforluxe.com .  Les frères Pourcel restent très discrets nous réservant l'effet de surprise... et c'est tant mieux.

    Catégories : HÔTELS ET RESTAURANTS A CANNES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Critique "Le Ruban blanc" de Michael Haneke, palme d'or du Festival de Cannes 2009

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    Je poursuis cette nouvelle rubrique consacrée aux critiques de films ayant obtenu la palme d'or dont vous pouvez retrouver la liste ici. Après "Un homme et une femme" de Claude Lelouch (palme d'or 1966), je vous propose maintenant la critique du film de Michael Haneke qui a obtenu la palme d'or en 2009 "Le ruban blanc", après son prix de la mise en scène, en 2005, pour "Caché". J'en profite pour vous rappeler que le directeur de casting attitré de Michael Haneke, Markus Schleinzer, présentera cette année son premier film en compétition: "Michael".

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    Synopsis : Un village de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un instituteur raconte l’histoire d’étranges incidents qui surviennent dans la petite communauté protestante formée par les élèves et leurs familles. Peu à peu, d’autres accidents surviennent et prennent l’allure d’un rituel primitif.

     

    Quel qu’en soit l’enjeu  et aussi âpre soit-elle, Haneke a le don de créer une atmosphère quasi hypnotique, et de vous y plonger. L’admiration pour la perfection formelle  l’emporte toujours sur le rejet de l’âpreté, sur cette froideur qui devrait pourtant nous tenir à distance, mais qui aiguise notre intérêt, notre curiosité. La somptuosité glaciale  et glaçante de la réalisation, la perfection du cadre et des longs plans fixes où rien n’est laissé au hasard sont aussi paralysants que l’inhumanité qui émane des personnages qui y évoluent.

     

    Derrière ce noir et blanc, ces images d’une pureté étrangement parfaite,  à l’image de ces chérubins blonds symboles d’innocence et de pureté (que symbolise aussi le ruban blanc qu’on leur force à porter) se dissimulent la brutalité et la cruauté.

     

    L’image se fige à l’exemple de cet ordre social archaïquement hiérarchisé, et de cette éducation rigoriste et puritaine dont les moyens sont plus cruels que les maux qu’elle est destinée prévenir et qui va provoquer des maux plus brutaux encore que ceux qu’elle voulait éviter. La violence, au lieu d’être réprimé, s’immisce insidieusement pour finalement imposer son impitoyable loi. Cette violence, thème cher à Haneke, est toujours hors champ, « cachée », et encore plus effrayante et retentissante.

     

    Ce ruban blanc c’est le symbole d’une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc c’est le signe ostentatoire d’un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l’innocence. Ce ruban blanc, c’est le voile symbolique de l’innocence qu’on veut imposer pour nier la barbarie, et ces racines du mal qu’Haneke nous  fait appréhender avec effroi par l’élégance moribonde du noir et blanc.

     

    Ces châtiments que la société inflige à ses enfants en évoquent d’autres que la société infligera à plus grande échelle, qu’elle institutionnalisera même pour donner lieu à l’horreur suprême, la barbarie du XXème siècle. Cette éducation rigide va enfanter les bourreaux du XXème siècle dans le calme, la blancheur immaculée de la neige d’un petit village a priori comme les autres.

     

    La forme démontre alors toute son intelligence, elle nous séduit d’abord pour nous montrer toute l’horreur qu’elle porte en elle et dissimule à l’image de ceux qui portent ce ruban blanc.

     

    Que dire de l’interprétation ? Elle est aussi irréprochable. Les enfants jouent avec une innocence qui semble tellement naturelle que l’horreur qu’ils recèlent en devient plus terrifiante encore.

     

    Avec une froideur et un ascétisme inflexibles, avec une précision quasi clinique, avec une cruauté tranchante et des dialogues cinglants, avec une maîtrise formelle fascinante,  Haneke poursuit son examen de la violence en décortiquant ici les racines du nazisme, par une démonstration implacable et saisissante. Une œuvre inclassable malgré ses accents bergmaniens.

     

    Un film à voir absolument. L'oeuvre austère, cruelle, dérangeante, convaincante, impressionnante d'un grand metteur en scène.

    Catégories : PALMES D'OR Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Critique de "Un homme et une femme" de Claude Lelouch, palme d'or du Festival de Cannes 1966

    Je commence ma série de critiques de palmes d'or du Festival de Cannes avec "Un homme et une femme" de Claude Lelouch, palme d'or ex-aequo avec "Ces messieurs dames" de Pietro Germo, en 1966.  J'en profite pour vous rappeler que le documentaire  sur les 50 ans de carrière de Claude Lelouch "D'un film à l'autre" est actuellement à l'affiche et que vous pouvez en retrouver ma critique, ici.

     

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    Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 17 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 4 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

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    Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

     

     

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  • Liste des palmes d’or du Festival de Cannes de 1946 à 2010

    Avant d’entamer une nouvelle rubrique consacrée à des critiques d’anciennes palmes d’or du Festival de Cannes, retrouvez-ci-dessous la liste complète des anciennes palmes d’or du festival.

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    1946 ex æquo L'Épreuve aka Tourments Alf Sjöberg 

     ex æquo Le Poison Billy Wilder

     ex æquo La terre sera rouge Bodil Ipsen & Lau Lauritzen Jr

     ex æquo La Ville basse Chetan Anand

     ex æquo Brève Rencontre David Lean

     ex æquo Maria Candelaria Emilio Fernández

     ex æquo Le Tournant décisif Fridrikh Ermler

     ex æquo La Symphonie pastorale Jean Delannoy

     ex æquo La Dernière Chance Leopold Lindtberg

     ex æquo Les Hommes sans ailes Frantisek Cáp

     ex æquo Rome, ville ouverte Roberto Rossellini

     ex æquo La Bataille du rail René Clément

    1947 non décerné 

    1948 pas de festival cette année 

    1949 Le Troisième Homme Carol Reed

    1950 pas de festival cette année 

    1951 ex æquo Mademoiselle Julie Alf Sjöberg

     ex æquo Miracle à Milan Vittorio De Sica

    1952 ex æquo Othello Orson Welles

     ex æquo Deux sous d'espoir Renato Castellani

    1953 Le Salaire de la peur Henri-Georges Clouzot

    1954 La Porte de l'enfer Teinosuke Kinugasa

    1955 Marty Delbert Mann

    1956 Le Monde du silence Jacques-Yves Cousteau & Louis Malle

    1957 La Loi du Seigneur William Wyler

    1958 Quand passent les cigognes Mikhaïl Kalatozov

    1959 Orfeu Negro Marcel Camus

    1960 La Dolce Vita Federico Fellini

    1961 ex æquo Une aussi longue absence Henri Colpi

     ex æquo Viridiana Luis Buñuel

    1962 La Parole donnée Anselmo Duarte

    1963 Le Guépard Luchino Visconti

    1964 Les Parapluies de Cherbourg Jacques Demy

    1965 Le Knack... et comment l'avoir Richard Lester

    1966 ex æquo Un homme et une femme Claude Lelouch

     ex æquo Ces messieurs dames Pietro Germi

    1967 Blow-Up Michelangelo Antonioni

    1968 arrêté à cause des événements de mai 68 

    1969 If... Lindsay Anderson

    1970 M*A*S*H Robert Altman

    1971 Le Messager Joseph Losey

    1972 ex æquo La classe ouvrière va au paradis Elio Petri

     ex æquo L'Affaire Mattei Francesco Rosi

    1973 ex æquo La Méprise Alan Bridges

     ex æquo L'Épouvantail Jerry Schatzberg

    1974 Conversation secrète Francis Ford Coppola

    1975 Chronique des années de braise Mohammed Lakhdar-Hamina

    1976 Taxi Driver Martin Scorsese

    1977 Padre Padrone Paolo et Vittorio Taviani

    1978 L'Arbre aux sabots Ermanno Olmi

    1979 ex æquo Apocalypse Now Francis Ford Coppola

     ex æquo Le Tambour Volker Schlöndorff

    1980 ex æquo Que le spectacle commence Bob Fosse

     ex æquo Kagemusha, l'ombre du guerrier Akira Kurosawa

    1981 L'Homme de fer Andrzej Wajda

    1982 ex æquo Porté disparu Costa-Gavras

     ex æquo Yol, la permission Yılmaz Güney et Şerif Gören

    1983 La Ballade de Narayama Shōhei Imamura

    1984 Paris, Texas Wim Wenders

    1985 Papa est en voyage d'affaires Emir Kusturica

    1986 The Mission Roland Joffé

    1987 Sous le soleil de Satan Maurice Pialat

    1988 Pelle le conquérant Bille August

    1989 Sexe, mensonges et vidéo Steven Soderbergh

    1990 Sailor et Lula David Lynch

    1991 Barton Fink Joel et Ethan Coen

    1992 Les Meilleures Intentions Bille August

    1993 ex æquo Adieu ma concubine Chen Kaige

     ex æquo La Leçon de piano Jane Campion

    1994 Pulp Fiction Quentin Tarantino

    1995 Underground Emir Kusturica

    1996 Secrets et Mensonges Mike Leigh

    1997 ex æquo Le Goût de la cerise Abbas Kiarostami

     ex æquo L'Anguille Shōhei Imamura

    1998 L'Éternité et un jour Theo Angelopoulos

    1999 Rosetta Luc et Jean-Pierre Dardenne

    2000 Dancer in the Dark Lars von Trier

    2001 La Chambre du fils Nanni Moretti

    2002 Le Pianiste Roman Polanski

    2003 Elephant Gus Van Sant

    2004 Fahrenheit 9/11 Michael Moore

    2005 L'Enfant Luc & Jean-Pierre Dardenne

    2006 Le vent se lève Ken Loach

    2007 4 mois, 3 semaines, 2 jours Cristian Mungiu

    2008 Entre les murs Laurent Cantet

    2009 Le Ruban blanc Michael Haneke

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